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Des bruissements dans les fourrées attirèrent son attention. La jeune femme se retourna, sur le qui-vive, mais haussa les épaules. 

_Je ne sais pas de quoi tu as peur, car en ce moment c’est le calme plat ici ! se dit-elle à elle-même. 

Il fallait dire que c’était appréciable, de faire des patrouilles dans le calme. Mais malgré cela, un sentiment d’urgence et de danger lui étreignait le cœur. Son instinct lui soufflait que c’était une sorte de calme avant la tempête. Elle poursuivit son chemin, et arriva au bout de l’allée de tombe, tout proche de la sortie du cimetière. Cela ne la dérangeait pas de patrouiller seule, mais un devoir l’attendait pour le lendemain, et si tout était calme cela ne servait à rien de rester sur place. Peut-être qu’elle se trompait et que ce n’était pas son instinct mais son imagination qui était à l’œuvre pour lui faire peur ! 

_ Bon, aucun vampire ni démon à l’horizon ce soir ! Allons se coucher ! se murmura-t-elle toujours pour elle-même. 

Elle sortit du cimetière et prit la route faiblement éclairée par les lampadaires. Elle connaissait le chemin par cœur et la fatigue la rendait un peu moins vigilante. Quelques rues plus loin, elle passait devant une zone de travaux. La nuit était très froide mais heureusement pas encore glaciale, et elle pressa le pas. Pour Chicago en pleine hiver, il faisait même plutôt bon pour l’heure qu’il était. 

Soudain un grincement l'interpella. Elle stoppa et attrapa immédiatement le pieu dans le pli de sa veste. Un second bruit tinta à sa droite et elle tenta de voir dans l’obscurité ce qui avait pu bouger. La zone était vraiment sombre, et elle distinguait avec difficulté une masse s'avançant dans un grognement rauque. Un frisson traversa son échine dorsale. Ce n’était pas un vampire. 

Elle recula d’un pas pour que son adversaire sorte un peu de l’ombre, et quand elle vit la silhouette arquée, famélique et délabrée du monstre, elle se retient de fuir à toutes jambes. 

_ Un turok-han. marmonna-t-elle. 

Elle en avait vu dans les livres, car bien sûr les cours sur les tueuses en parlaient, mais elle n’en avait jamais vu en vrai, et surtout, elle n’en avait jamais combattu. Et pour le coup, elle n’était pas vraiment équipée pour combattre ce genre de chose. Elle saisit son téléphone dans sa poche, mais le vampire se déplaça sur elle, à une telle vitesse qu’elle fut projetée de l’autre côté de la rue. 

Un peu sonnée, elle se redressa d’un coup et entreprit le combat. Après tout, lors de la bataille de Sunnydale, les tueuses, tout juste promues, avaient tuées un grand nombre de ses monstres ! Et aucune n’avait été aussi bien entraînée qu’elle-même. 

Le combat s’engagea avec le vampire originel, mais rapidement, la tueuse comprit à quel point ce qu’elle avait appris sur lui en cours était encore sous-estimé. Aucun de ses coups ne semblait le ralentir, tandis qu’elle-même encaissait de plus en plus mal ceux qu’elle recevait. Un énorme coup de poing du monstre la projeta à nouveau, mais cette fois elle frappa avec force un muret de pierre, qui s’écroula sous l’impact. 

La jeune femme avait le souffle coupé, elle avait senti dans le choc quelques os craqués et sa vue semblait se brouillé un peu. Elle distinguait les griffes acérées du monstre se rapprocher tandis qu’elle cherchait à rassembler ses forces pour pouvoir continuer à se défendre. Alors que son ennemi était à quelques mètres d’elle, il fut soudainement frappé avec une force impressionnante. Des bruits de combats lui venait aux oreilles, alors qu’elle tâtonnait sur le trottoir pour retrouver son téléphone. Un mal de tête lancinant lui martelait le crâne, et avec l’obscurité en plus, elle dût chercher un moment pour retrouver le portable, ou plutôt ses nombreux morceaux éparpillés au sol. 

L’un des adversaires vint s'encastrer dans une pile de blocs de ciment. Et un grognement lugubre déchira la nuit. La tueuse se redressa, malgré la douleur, et se prépara à reprendre le combat. La silhouette se découpant dans les lumières jaunâtres des lampadaires de la rues était la même qu’au début, mais le vampire originel boitait et avait l’air d’avoir subi pas mal de dégâts. Elle parvient à le frapper, le faisant reculer dans un grognement, mais il revient à la charge et elle reçut de nouveau coups. Elle tomba à genou, le vampire originel se pencha pour la saisir mais un bruit sourd et sec le fit tressaillir. Son regard noir comme la nuit, descendit sur la tige de fer qui l’avait traversé. Et il se tourna vers son adversaire, avant de le frapper à nouveau. 

La tueuse vit son aide de combat trébucher en arrière, puis se ressaisir. Tandis que le vampire originel partait. 

La vision toujours trouble elle leva la tête, vers l’homme qui se tenait au-dessus d’elle. Une stature imposante, mais élancée, des yeux qui la scrutait au milieu d’un visage à peine visible à travers les poils, le sang et la crasse. Et malgré le faible éclairage, il lui sembla distinguer des dents de vampire.  

Une voiture passa sur la route, la faisant cligner des yeux un centième de seconde et l’homme avait disparu aussitôt. 

Elle resta quelques secondes sans bouger, attendant presque que l’un des deux adversaires réapparaisse, le craignant en tout cas, vu son état ! Puis elle finit par se relever, les morceaux de son téléphone dans les mains, elle inspira doucement, comme pour compter le nombre de côtes cassées qu’elle avait. Après un soupir, la tueuse reprit son chemin pour rentrer chez elle, tout en espérant ne pas croiser de nouvelle surprise en chemin.