Retour d'outre tombe

Chapitre 1 : Résurrection

2713 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:58

CHAPITRE 1 : Résurrection

Spike tenta d’ouvrir les yeux mais n’y parvint pas. Il se demanda s’il dormait. Il sentait le sol dur et froid contre son dos et entendait au loin sonner des cloches. Ce n’était pas normal puisqu’il était mort. Voilà une chose dont il était certain sans vraiment savoir pourquoi. Il avait déjà connu la mort, il s’en souvenait parfaitement : l’angoisse qui l’avait saisi quand il avait  ouvert les yeux pour se retrouver dans un cercueil, ses efforts désespérés pour en sortir creusant la terre pour retrouver l’air frais, le ciel et les étoiles. Mais là, c’était différent. Un léger parfum de roses flottait dans l’air ainsi que celui du sang. Il connaissait cette fragrance. Étrange. Etait-ce l’Enfer ? Non, décida-t-il, trop frais. Quant au Paradis… Il ne fallait pas y compter. Il était un vampire que diable !

Il tenta à nouveau d’ouvrir les yeux et ne distingua rien ou pas grand-chose. Tout était flou. Il parvint à regarder sur sa droite et vit une chaise. Il ne devait pas être mort finalement. Lentement car elle semblait peser des tonnes, Spike tourna la tête dans l’autre sens. Il aperçut d’abord une longue robe de dentelle noire qui traînait  sur le sol puis il leva enfin les yeux sur le visage de Drusilla qui l’observait, de son doux regard teinté de folie.

— Bonjour mon doux vampire, susurra-t-elle en se penchant vers lui. Comment te sens-tu ?

D’une main aérienne, elle lui effleura le visage. Spike grogna. Sa tête lui semblait toujours aussi lourde et sa main refusa de lui obéir quand il voulut saisir celle de la vampiresse avec qui il avait partagé son existence si longtemps.

—  Que m’est-il arrivé ? souffla-t-il. Tu es mort, mort une seconde fois, ton corps s’est consumé. Tu as brûlé, brûlé, brûlé, chantonna Drusilla en battant l’air de ses bras dans une danse étrange. Mais je t’ai ramené auprès de moi, je t’ai rendu la vie, mon beau Spike.

Ainsi il était bien mort, songea-t-il.

Mais que s’est-il passé, comment suis-je mort, poussin ?

Il avait parlé plus fort cette fois-ci, il sentait ses forces revenir lentement et la vie réintégrer ses muscles.

— C’est la Tueuse… fit-elle. C’est elle, encore et toujours elle !

— La Tueuse…

Buffy Summers ! Oui, il se souvenait d’elle. Dans un flash, il la revit : ses cheveux blonds, son regard vert, son corps d’apparence frêle mais tellement puissant, son insolence.

Spike se redressa et observa la pièce dans laquelle il se trouvait. C’était une petite chapelle délabrée et humide. Quelques rayons de lumière filtraient à travers de somptueux vitraux curieusement intacts. Il se tourna à nouveau vers sa moitié.

—  Comment la Tueuse a-t-elle réussi à m’éliminer ?

Mais Drusilla ne lui répondit pas. Elle l’aida à se relever puis l'entraîna dans une danse sensuelle. Son corps frais se pressait contre le sien, son ventre se frottait contre celui de Spike, elle approcha ses lèvres des siennes mais le vampire la repoussa doucement.

—  J’ai besoin de savoir, amour. Je ne me souviens de rien. Que m’est-il arrivé ?

—  Je te raconterai mon tendre poète, mais pour l’instant célébrons nos retrouvailles. Tu m’as tellement manqué.

Le corps souple et lascif se tendait vers lui, le parfum de roses sanglantes de Drusilla lui faisait tourner la tête. Il sentait monter le désir et la vie qui reprenaient leurs droits dans ses entrailles. Avec un grognement, il se jeta sur elle. Il aurait bien le temps de comprendre ce qui lui était arrivé, il avait l’éternité devant lui.

 

—  Buffy, tu rêves ?

La Tueuse sursauta et se tourna vers Alex. Il était assis en face d’elle, devant une ribambelle de bouquins tous plus poussiéreux les uns que les autres.

—  Excuse-moi Alex, je n’ai pas bien dormi cette nuit.

—  Tu devrais te reposer un peu plus, Buffy. Entre tes cours à la fac, ton petit boulot et tes obligations d'Élue, tu vas définitivement te ruiner la santé, la sermonna son ami.

— Tu sais bien que mes obligations n’ont plus rien à voir avec ce qu’elles étaient, je ne suis plus l'Élue mais une Tueuse parmi d’autres. Ça me laisse beaucoup plus de liberté ! Et puis, je n’ai besoin que de très peu de sommeil, tu le sais.

—  Oui je sais, vous autres Tueuses de vampires n’êtes pas comme le commun des mortels mais le fait que tu t’endormes à moitié sur ta table me fait penser que tu es quand même fatiguée ! Dis-lui que j’ai raison, Willow !

La sorcière cherchait un énième livre sur les démons Corracs à quelques pas d’eux. Toute la bande était réunie dans la bibliothèque personnelle de Giles à faire des recherches sur ces étranges démons bleus depuis le début de l’après-midi.

—  Alex a raison, tu n’as pas bonne mine. Tu devrais te reposer, approuva Willow.

—  Très bien, puisque vous y tenez, je vous laisse chercher seuls, tant pis pour vous !

Elle cédait de bon cœur en vérité, ces recherches documentaires l’avaient toujours profondément ennuyée.

— A demain ! lança-t-elle en franchissant la porte.

Une fois dans la rue, elle hésita quelques secondes. Où aller ? Elle n’avait aucune envie de rentrer se reposer car elle savait pertinemment qu’elle ne s’endormirait pas. Elle avait vaguement dit à ses amis que des cauchemars l’empêchaient de trouver le sommeil mais ne s’était pas attardée sur leur contenu.

Elle préféra aller faire un tour en ville, sans but. Les rues de Cleveland étaient noires de monde à cette heure-ci. Buffy entra dans quelques boutiques, acheta un joli jean qui moulait étroitement ses formes et un pull bleu nuit puis voyant l’heure, elle rentra à son appartement. Dawn venait juste de rentrer du lycée et l’adolescente se faisait un sandwich au beurre de cacahuète.

—  Tu en veux ?

—  Non merci, grimaça la Tueuse, je crois que je vais sortir patrouiller un peu, la nuit ne va pas tarder à tomber.

—  Tu as passé une bonne journée ? Vous avez trouvé des infos sur le démon que tu as tué hier soir ? la questionna Dawn la bouche pleine.

—  Rien de rien, répondit sa sœur. Willow et Alex sont restés chercher mais je pense qu’on va devoir attendre le retour de Giles pour savoir exactement ce que voulait ce monstre. De toute façon, je pense qu’il n’y a rien de grave, il est mort maintenant.

—  Oui, c’est sûr. Giles rentre quand de son simpasium ?

— Symposium, la corrigea-t-elle. Dans quelques jours. Je te laisse, je ne rentrerai pas tard. Sois prudente et n’ouvre pas aux inconnus.

Sa petite sœur lui tira la langue et Buffy entendit un vague « je ne suis plus une gamine » avant de fermer la porte.

 

Le cimetière était calme et silencieux. La Tueuse flânait  comme à son habitude, jouant les jeunes filles innocentes mais aucun démon ne mordit à l’hameçon.

— Calme plat, alors que j’aurais bien besoin d’un peu d’action.

Voilà qu’elle parlait toute seule à présent.

Elle rentra bredouille chez elle et dut se résigner à se coucher en priant pour passer une nuit sereine. A peine avait-elle réussi à s’endormir qu’elle revit la caverne pleine à craquer de Turok-Han. Elle donnait coup sur coup, taillait, tranchait, empalait mais le flux sans fin des démons se ruait sur elle. Elle voyait les autres Tueuses se défendre brillamment, Faith se battre avec hargne mais la lutte semblait perdue d’avance. Soudain, elle entendit Spike l’appeler, l’aperçut auréolé de lumière, la revit jaillir de son corps. Elle lui prenait la main, le suppliait de la suivre mais il refusait. En pleurs, elle lui avouait qu’elle l’aimait et il ne la croyait pas. Elle revoyait ses yeux gris la contempler avec tendresse puis son corps prendre feu… Elle se réveilla en sueur.

Toujours ce même rêve, toujours ce souvenir qui revenait encore et encore ! Voilà huit mois qu’il était mort et elle s’en voulait toujours autant. Pourtant, elle savait qu’il n’y avait eu aucun moyen de le sauver, que son sacrifice avait été nécessaire. Mais se le répéter ne réglait rien : Spike lui manquait affreusement et elle se sentait seule. Il avait été le seul à la comprendre, ils avaient été sur la même longueur d’onde pendant des mois, il avait été son soutien et sa force. Elle devait se rendre à l’évidence, elle ne parvenait pas à faire son deuil. Mais à qui en parler ? Pour Giles, Alex ou Willow, Spike avait été courageux mais ils ne l’avaient jamais tellement apprécié et c’était le moins qu’on puisse dire. Quand à Dawn, elle ne voulait pas l’embêter avec ça. Elle avait pourtant l’impression que sa sœur avait plus ou moins senti que la disparition de Spike l’avait beaucoup affectée. Dawn avait toujours apprécié le vampire. Buffy se dirigea vers la salle de bain. Une douche lui ferait du bien.

 

— La Tueuse, la Tueuse, c’est une véritable obsession ! s’exclama Drusilla. Ne peux-tu profiter de ce qui s’offre à toi à présent ?

Elle s’approcha de Spike, enjôleuse.

— Nous sommes à nouveau réunis, un monde de carnage s’offre à nous. Je ne veux plus te perdre.

Sa voix était douce et sensuelle, ses yeux sombres ne quittaient pas son amant.

— Je sais poussin, mais je dois la retrouver et comprendre ce qui m’est arrivé. Tu dis ne pas connaître les circonstances de ma mort, elle pourra me le dire.

— Encore faudrait-il qu’elle le veuille ! ironisa sa compagne.

Spike eut un sourire carnassier.

— Je ne lui laisserai pas le choix. Je la vaincrai, je l’interrogerai puis je la saignerai. Il y a trop longtemps que je n’ai pas goûté  au sang d’une Tueuse.

— Elle est trop dangereuse, Spike !

Drusilla le regarda par en dessous avant de s’approcher de lui à pas lents. Elle semblait danser sur le sol de pierre froid. Elle entonna d’une voix sourde, les yeux exorbités :

— Les étoiles m'ont chanté que tu ne dois plus danser avec le soleil...

Mais Spike se dirigeait déjà vers la porte de la petite crypte dans laquelle ils s’étaient installés depuis près de deux semaines.

—  Viendras-tu avec moi, amour ?

Drusilla se prit la tête entre les mains et ferma les yeux comme si une forte douleur la traversait.

— Prends garde! Car si tu pars à la recherche de la petite fille, je disparaîtrai de ton monde.

Spike lui lança un regard rempli d’incompréhension. Voilà une bonne dizaine de jours qu’ils se disputaient à ce propos et il ne comprenait pas les craintes de sa compagne.

— Tu me caches quelque chose, je le sens. Je découvrirai bien de quoi il retourne. Attends-moi amour, je reviens vite.

Il l’embrassa langoureusement avant de sortir de la pièce sous le regard rageur de sa moitié.

 

Buffy sentait le souffle frais du vampire dans son cou. Ses lèvres butinaient sa peau et ses doigts remontaient avec une langueur affolante vers l’intérieur de ses cuisses. La Tueuse sentait le poids de son corps contre le sien, la dureté de son érection contre sa jambe. Les doigts de Spike s’aventurèrent en haut de sa cuisse droite puis se glissèrent avec adresse dans ses sous-vêtements. Il savait toujours exactement quoi faire pour la rendre folle, il devinait de quoi elle avait envie avec un instinct stupéfiant. Elle voulait ses doigts en elle et il la contenta immédiatement. Il en glissa deux au cœur de son intimité et commença ses va-et-vient. De sa bouche, il agaçait la pointe de ses seins tendus. Le plaisir déferlait, Buffy gémissait sans retenue. Avec un grognement soudain, le vampire retira ses doigts, ouvrit sa braguette, écarta la fine barrière de tissu et la pénétra. La Tueuse cria et ils commencèrent à bouger à l’unisson. Il ne leur fallut que quelques minutes, la jouissance saisissant la jeune femme avec une violence inouïe.

Buffy se réveilla en sueur. Elle sentait encore les frissons de l’orgasme au creux de ses cuisses. Un rêve, réalisa-t-elle. Plus agréable que ceux dans lesquels elle le voyait brûler vif mais un rêve quand même. Celui-ci venait de plus en plus régulièrement la visiter lui rappelant à quel point elle manquait d’action dans ce domaine. Elle n’avait cependant même pas recherché la compagnie d’un homme depuis la bataille finale, se sentant trop liée à Spike. De toute manière, se lancer dans une histoire sentimentale était impossible quand on était une Tueuse, elle le savait parfaitement. A quoi bon dépenser son énergie à rencontrer quelqu’un pour souffrir ? Elle jeta un coup d’œil à son réveil : quatre heure trente. Elle allait encore être fatiguée aujourd’hui.

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