Partenaire

Chapitre 24

875 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/08/2018 11:33

 Effectivement au milieu d'eux le capitaine avait l'air tout sauf ravi. Dans son bureau étaient réunis Ben, Alice, Lucie, Nassim et Elizabeth. Elizabeth se tenait droite face à Fred, Borel était près de la porte, Lucie assise sur le rebord de la fenêtre et Alice avait passé le bras autour des épaules de Ben qui se tenait non loin de la légiste.


  • J'étais le seul qui n'était au courant de rien en fait !
  • J'avais obligation de référer de mes résultats au commandant Delambre, dit Elizabeth.
  • Et moi j'avais besoin de l'aide de Nassim pour enquêter, se défendit cette dernière.
  • Pour Ben ?
  • C'est lui qui m'a demandé, répondit Alice. Je n'allais pas lui mentir.
  • Tu m'as bien menti à moi !
  • Jamais. Ce n'est pas ma faute si tu n'as pas posé la question, ni aucune dans ce sens d'ailleurs.


Fred fulminait mais ne répondit rien. Seules Alice et Elizabeth ne semblaient rien craindre de sa colère. Les autres s'étaient plus ou moins courbés, Nassim s'étant totalement ratatiné dans un coin.


  • On pensait à te l'annoncer quand maman serait là, la semaine prochaine.
  • Gaëlle vient ?, s'étonna Fred.
  • Oui. Elle voulait rencontrer Alice.
  • Ne me dit pas qu'elle aussi savait pour Alice.


Ben garda le silence. Alors que Caïn allait exploser de nouveau c'est Alice qui intervint.


  • Fred elle n'est pas comme toi. Ben ne peut rien lui cacher.
  • Alors qu'à moi …
  • Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire et tu le sais bien.
  • Non je ne sais pas ! Je ne sais plus. Je croyais savoir et puis vous avez foutu un grand coup de pied dedans. Je croyais qu'on ne se cachait rien Alice.


Soudainement Fred ne criait plus. Il avait simplement l'air fatigué, tellement fatigué qu'il en faisait presque pitié. Et la pitié était quelque chose que le capitaine ne suscitait que chez ceux qui ne le connaissait pas. Il pouvait inspirer beaucoup d'autres choses, lorsqu'il s'apitoyait ou qu'il était odieux, mais la pitié ? Jamais. Ce fut donc une chance, ou pas, pour lui car tous ceux qui étaient actuellement présent dans la pièce le connaissaient extrêmement bien. Chacun à leur manière. Ils laissèrent cependant la parole à la lieutenante, la plus concernée pour l'instant.


  • Je ne te cache rien Fred. Mais de là à prétendre que je te dis tout …
  • Tu agis comme si c'était un détail.
  • Pourquoi en serait-il autrement ? Aurais-je dû te parler constamment en qualité de géniteur ? Et si je te l'avais dit est-ce que tu m'aurais traité différemment ?
  • Non.
  • Et bien alors ? Nous sommes devenus collègues. Nous formons une bonne équipe et tout ça avec ou sans lien de parenté et malgré nos profils apparemment opposés. Tu devrais plutôt être content de cela.
  • Tu sais que je mettrais du temps avant de te pardonner ?, lui dit-il, indéchiffrable.
  • Les autres n'y sont pour rien alors tant que tu te concentres sur moi ça me va, répondit Alice avec un sourire.
  • Allez, viens là.


Ben, Lucie et Nassim restèrent stupéfaits en les voyant s'enlacer avec une telle affection. Il semblait que même lorsque leurs humeurs étaient aussi changeantes qu'une météo d'orage, ils parvenaient à rester sur une longueur d'ondes similaire. Elizabeth souriait de les voir ainsi. Rien ne semblait vouloir les séparer.


  • Je t'ai dit des horreurs parfois.
  • Parce que tu ne l'aurais pas fait si tu avais su ?
  • Si, bien sûr mais pas comme ça.
  • Je n'en aurais pas voulu alors, et c'est moi qui te serais rentré dedans.
  • Mais …
  • Fred, c'est pas à moi que tu dois des excuses.


Alice s'écarta pour le regarder dans les yeux. Encore une fois les autres furent témoins de tout ce qu'ils parvenaient à échanger sans rien se dire. Tous deux prirent peu à peu un grand sourire avant que Fred ne se retourne vers Ben.


  • Je suis désolé fils. Je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fait. J'étais complètement dépassé par les événements. Je …


Ben l'étreint, interrompant effectivement son mea culpa. Alice s'était rapproché de Lucie et, sans oser la prendre en otage dans une embrassade démonstratrice, avait passé son bras autour de la taille de la commandante. Celle-ci répondait en se penchant pour poser sa tête sur l'épaule d'Alice.


Voyant que tout était réglé, Elizabeth s'en fut. Borel la suivit sans se faire attendre. Ne resta plus dans la pièce que Lucie, son capitaine et les enfants du capitaine. Malgré la division famille Caïn et autre, la dichotomie n'était pas si marquée que cela puisque Alice restait tout près de Lucie. Fred se tourna vers elles.


  • Je devrais m'excuser auprès de toi aussi Lucie.
  • Je suis sûre que tu trouveras une idée.
  • Oui. On aura à parler toi et moi, lui dit-il d'un air entendu. Et toi Alice, ne penses pas que tu vas recevoir le moindre traitement de faveur parce que tu es ma fille.
  • Oui mon capitaine.   


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