Kokoro's Card

Chapitre 7 : Sortie et Blessures

Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:00

Disclaimer : L’histoire de Sakura est la propriété des CLAMP et tout ce qui n’est pas à CLAMP est à moi.

 

Mot de l'auteur : Enfin le rival apparait et mon intrigue va pouvoir commencer à se mettre en place.

 

 

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L’odeur des vieux livres eut sur moi un effet apaisant et le bruit d’une chaise grinçante m’indiqua immédiatement la position de celui que je cherchais. Je me suis aventurée à travers les rayons remplit à ras bord et entre celui de la cuisine et des sciences se trouvait une chaise à bascule occupée par son propriétaire. Je me suis approchée en faisant un peu de bruit afin de ne pas le surprendre pendant sa lecture et sans même relever la tête il m’avait reconnu.

 

-Cela fait un moment jeune fille.

 

-Bonjour Monsieur Gontran.

 

J’étais penaude et quand il a baissé son livre pour m’observé je me suis sentie bien mal.

 

-Alors comme ça on s’enfuit de ma boutique sans même me dire bonjour ? Ta grand-mère m’a expliqué pour tes crampes d’estomac mais tu sais ici aussi il y a des toilettes.

 

J’ai haussé un sourcil perplexe et rapidement je me suis acclimatée à la situation.

 

-J’ai préféré rentrer, je me sentais un peu… gênée.

 

-Je comprends. Tu souhaites emprunter un livre ?

 

-Non merci. Je suis juste passé pour vous donner des nouvelles.

 

-J’apprécie l’intention. Passe le bonjour à ta grand-mère en rentrant.

 

Je suis sortie décontenancée, ma grand-mère était plus prévenante que je le pensais. Je suis rentrée accueillie par Kero et j’ai monté mon sac dans ma chambre avant de me rendre dans la cuisine. Ma grand-mère était en train d’éplucher des poivrons en chantonnant et en me voyant elle a sourit comme chaque jour. J’ai pris un couteau avant de m’asseoir à table à ses côtés et d’éplucher à mon tour les légumes.

 

-Il semblerait que j’avais des crampes d’estomac sans le savoir.

 

-Tu es allée voir Gontran ?

 

-Il te passe le bonjour.

 

Le lendemain mon réveil avait sonné à neuf heures me sortant de mon doux sommeil sans manière. Je me suis habillée assez chaudement comme la température était en baisse en mi-septembre comme chaque année. J’ai préparé mon repas du midi et celui de Kero avec simplicité, une demi-baguette beurrée, quelques tomates, de la salade et du poulet mariné la veille sur une tranche d’emmental. Le tout emballé dans du film alimentaire accompagné d’une bouteille d’eau j’étais presque prête à partir. J’ai pris mes cartes et j’ai installé Kero confortablement dans mon sac sans oublier de prendre mon porte monnaie et après avoir jeté un coup d’œil sur le sommeil de ma grand-mère, je suis partie. Je me suis rendue quelques maisons plus loin pour attendre Steven et à mon grand étonnement il était déjà dehors. Je l’ai un peu taquiné sur son avance inhabituelle et nous nous sommes rendus à l’arrêt de bus en direction du centre ville. Steven avait comprit que Namie nous accompagnait mais elle ignorait encore que lui allait être présent. Je lui avais alors donné rendez vous devant le cinéma pour qu’elle ne fasse pas demi tour en le voyant. Assis au fond du bus nous avons écouté de la musique durant le temps du voyage et alors que notre destination s’approchait nous nous sommes levés pour descendre. Le centre était toujours fourmillant de monde et jour et nuit les enseignes des magasins brillaient pour attirer le client. Nous avons dépassé un vieux magasin où de vieux plateaux d’échecs étaient mis en avant, connaissant Steven je me suis arrêtée pour lui laisser le temps de regarder. Depuis que sa grand-mère était morte et que son grand-père était venu habiter avec sa famille et l’avait initié, il s’était découvert une passion pour cet ancien jeu de réflexion. Absorbé il soupesa le poids des pièces et vérifia l’état du plateau avec un œil d’expert puis finalement il revint vers moi satisfait. Surement songeait-il à l’offrir à son grand-père pour les fêtes de fin d’année. Les gens marchaient en tout sens et la progression vers le cinéma était ardue, surtout le samedi. Pourtant j’avançais sans problème derrière Steven qui assez imposant écartait les gens sur son passage simplement en marchant. Namie m’aperçut au loin et son sourire se transforma en grimace quand elle remarqua Steven en la voyant se retourner, j’ai crains un instant qu’elle nous fausse compagnie mais elle est restée en place à mon grand soulagement.

C’est la voix remplie de reproches qu’elle m’avait adressé la parole.

 

-Qu’es qu’il fait là ?

 

-On rentre voir le film avant de rater la séance ?

 

Me voyant éluder la question elle se résigna et entra en salle pour prendre place sur son siège.

Deux heures plus tard nous sommes sortis et Namie qui avait adoré n’arrêtait plus de parler oubliant sa contrariété passagère. Elle accepta même de rester en ville avec nous après avoir manger tranquillement. Nous nous sommes donc installés sur la terrasse d’un café oubliant momentanément les convenances pour manger. J’ai sortis mon sandwich et je n’eu besoin de rien dire à Kero qui avait déjà fini le sien depuis un moment. Alors que j’allais refermer le sac une sensation de froid parcourut mon dos et le regard de Kero m’a fixé, une nouvelle carte était à l’œuvre. Il fallait que je laisse mes amis sans qu’ils se doutent de quoi que ce soit car si Namie insistait pour venir je ne saurais plus quoi faire de Steven. Prenant un air faussement douloureux j’ai commencé mon cinéma.

 

-Je crois qu’il faut que j’aille aux toilettes, je ne me sens pas très bien.

 

-Gontran m’en a parlé tu as des crampes d’estomac en ce moment, c’est ça ?

 

Namie ouvrit des grands yeux ronds en me regardant et un instant j’ai cru qu’elle m’avait percé à jour.

 

-Tu ne me l’avais pas dit. Ne t’en fais pas on te garde tes affaires.

 

Je me suis levé droite comme un i et je me suis excusée.

 

-Je préfère garder mon sac avec moi, je vais essayer de revenir vite.

 

Steven avait l’air inquiet mais peu importe je n’avais pas le temps d’inventer un mensonge plus convainquant. Je me suis rendue aux toilettes pour parler à Kero librement et une fois la porte fermée j’ai ouvert mon sac.

 

-Pouah on étouffe là dedans !

 

-C’est l’énergie d’une carte ?

 

Plus sérieux il hocha la tête l’air grave. Il semblait que mes facultés de détection soit en train de s’amplifier, c’était la première fois que je sentais une carte avant son apparition.

J’allais devoir faire demi-tour et repasser devant Namie et Steven pour ensuite pouvoir me mettre en quête de cette nouvelle carte. Tout en slalomant entre les tables du restaurant je réfléchissais à comment partir sans qu’ils me suivent. Alors qu’une idée germait dans ma tête je me suis approchée d’un mur faisant mine de fouiller dans mon sac alors que je donnais des instructions à Kero.  Je suis sortie sur la terrasse l’air naturel alors que je posais mon sac il s’était mit à sonner. Souriant intérieurement de ma farce stupide mais espérant sincèrement qu’elle porterait ses fruits, j’ai décroché le téléphone.

 

-Oui ? Grand-mère ? Tu as besoin d’aide maintenant ? Je suis occupée là.

 

J’ai hoché la tête dans le vide imaginant quel genre de discourt pouvait bien me tenir ma grand-mère et Steven semblait sceptique. Mes talents de comédienne ne semblaient pas très convainquant.

 

-Bon d’accord, d’accord. J’arrive tout de suite.

 

J’ai refermé raccroché mon portable et tout en faisant la moue je me tournée vers Namie et Steven.

 

-Ma grand-mère à besoin de moi à la maison. Il faut que je rentre tout de suite alors amusez vous bien pour moi.

 

Je pensais partir immédiatement mais Steven ne semblait pas enclin à me laisser faire aussi facilement.

 

-Ta grand-mère sait utiliser un téléphone étonnant. Un problème domestique ?

 

Un demi sourire aux lèvres, j’ai répondu de façon peut être plus acide que je l’aurais voulu.

 

-Elle sait très bien s’en servir ne t’en fais pas. Un problème avec le robot ménager rien de bien grave.

 

Il avait hoché la tête pas très convaincu et quand Namie s’en était mêlée j’ai bien cru que je ne partirais jamais. Il aurait presque fallu que je m’enfuis sans regarder derrière moi et priant pour qu’ils ne me suivent pas.

 

-Elle t’a appelée pour faire le ménage ? Si tu veux des robots j’en ai un ou deux à te refiler, reste avec nous je les ferais porter par ma nourrisse.

 

Je sentais la carte se déplacer de plus en plus loin de moi et je désespérais que cette conversation se finisse.

 

-Merci Namie mais ce robot on l’aime bien même s’il est vieux. Ma grand-mère n’est pas très douée c’est surement un fil qui s’est débranché. Je n’aimerais pas qu’elle me fasse la leçon pendant des heures alors je vais me dépêcher de rentrer.

 

Steven en connaissance de cause m’avait approuvé et Namie semblait un peu bouder mais finalement ils me laissèrent partir. Je m’étais retournée et j’avais couru avant que l’un d’entre eux ait la mauvaise idée de me raccompagner chez moi pour m’aider à faire le ménage. Après un bref coup d’œil en arrière j’avais pu constater qu’ils n’avaient pas bougé d’un cil et je pu m’autoriser un soupir de soulagement. Me stoppant net au milieu de la foule j’avais vainement tenté de capter la position exacte de la carte mais elle semblait se déplacer régulièrement sans faire de pause. Voyant que je n’y arrivais pas et ne tenant plus à perdre du temps, je me suis simplement dirigée vers la direction approximative de la présence magique. A force de me rapprocher elle se faisait de plus en plus forte et en courant après elle je finissais par la localiser de façon plus précise. Ma course effrénée me mena dans une impasse crasseuse et alors que je me dirigeais vers la boutique de fourniture qui s’y trouvait, une femme était sortie en hurlant. Elle était presque tombée en sortant et les yeux presque exorbités elle m’avait supplié de fuir au plus vite. La vitrine de son magasin avait volé en éclats et elle s’était enfuit rampant presque sur le sol. J’étais désolée pour elle mais dans son état au moins elle mettrait plus de temps à rameuter les secours. J’avais passé la porte pleine d’appréhensions mais rien ne s’était produit cependant la pièce était saturée par l’aura menaçante de la carte. Il ne semblait y avoir personne dans l’arrière boutique alors j’ai fais sortir Kero de mon sac en lui demandant de scruter la pièce, ses sens magiques étant plus aiguisés que les miens. Il avait fermé les yeux attendant une réaction, un faux pas qui allait trahir la présence de la carte. Pas très rassurée j’avais pris la clé du sceau dans ma main afin d’invoquer le sceptre. La formule récité son poids dans ma main m’avait rendue plus confiante et j’avais continué à explorer la boutique en cherchant moi aussi un signe suspect.

 Entre deux armoires j’avais cru entendre un vague crissement et c’est seulement quand Kero cria pour m’avertir que je me suis rendu compte de ce qui se passait. Un crayon de papier flottait à quelques mètres devant moi et avant même que j’ai le temps d’analyser ce que je voyais il s’était brusquement braqué vers moi. Mon pied avait reculé incertain et j’avais trébuché alors que le crayon passait à toute vitesse à l’endroit même où je me tenais quelques secondes plus tôt. Le bruit qu’il fit en se plantant dans le mur m’arracha un frémissement d’horreur. En tournant la tête je n’avais pas pu m’empêcher d’imaginer ce qui aurait pu m’arriver si je n’avais pas perdu l’équilibre. Je m’étais rappelée la femme qui était sortie en courant et soudain son comportement me semblait bien moins absurde. Quand l’armoire qui se trouvait à côté de moi s’était mise à décoller du sol mon esprit n’avait fait qu’un tour. Je m’étais précipitée vers la sortie le plus rapidement possible et ces quelques mètres d’avance m’avaient semblé bien peu quand l’armoire s’était fracassée à quelques pas derrière moi. Le fracas assourdissant avait résonné dans mes oreilles un moment et les éclats de bois m’avaient écorché sans pitié. Encore une fois Kero m’avait crié un avertissement et j’avais courut vers la rue puis soudain la réalité m’avait frappé de plein fouet. Je ne pouvais pas aller dans un endroit bondé sans risquer de me faire découvrir et je ne pouvais pas non plus exposer des gens normaux. Même si à ce moment ce deuxième point me semblait être bien léger dans la balance de ma raison. J’avais donc obliqué vers la gauche m’abritant in extremis derrière un conteneur à papier qui éventré par une chaise volante déversa son contenu sur le sol. J’ai vaguement essayé de sortir mes cartes mais les attaques incessantes me laissaient à peine le temps de m’enfuir. J’ai essayé de réfléchir à comment me sortir de ce mauvais pas et alors que je m’étais immobilisée un instant un bruit qui m’était familier m’avait fait tourné la tête. Mon visage s’était décomposé quand les morceaux de la vitrine s’étaient tous élevé en douceur et avait commencé leur rotation. Cette vague de verre brisé ne ferais certainement pas que m’égratigner et peut importe la vitesse de ma course, je n’arriverais pas à tous les éviter. Kero m’avait crié de m’enfuir mais j’étais restée là aucun de mes membres n’acceptaient le moindre mouvement. Les morceaux effilés avaient commencé leur course et je m’étais accroupie pour protéger ma tête avec mes bras. J’entendais une voix au loin, surement à cause de la panique je ne savais pas très bien à qui elle appartenait, elle ne ressemblait pas à celle de Kero et les mots qu’elle prononça semblait perdre leur sens dans mes oreilles.

 Un vent violent se déclencha et me fit tomber sur le dos en position fœtal. Hébétée j’avais décroisé les bras pour voir ce qu’il se passait et en me relevant un spectacle étrange avait captivé mon regard. Le verre brisé tombait en cascade devant un jeune homme qui se tenait de dos. Il récita de nouveau les drôles de mots que j’avais précédemment entendus et le vent se leva plus fort encore me forçant à remettre mes bras devant mes yeux. Quand le vent s’arrêta pour la seconde fois et que j’ouvris de nouveau les yeux il n’était plus là et la magie de la carte semblait affaiblie. Je me suis relevé chancelante et par automatisme je l’ai sommée de reprendre sa forme originale, de la pointe de mon sceptre j’ai accomplis mon office. Alors que je tendais la main vers elle sa réaction fut pour le moins surprenante, elle partit en sens inverse vers les toits. Nageant dans l’incompréhension ma première réaction fut de regarder ma main avec attention sans trop savoir pourquoi. Kero était encore plus apathique que moi et c’est en entendant des voix s’approcher que j’ai décidé qu’il était temps de disparaitre. J’ai fais quelque chose de potentiellement risqué mais je n’avais pas le temps de polémiquer, j’ai invoqué la carte du vol et je suis passé de l’autre côté de l’impasse. Je me suis affalée sur le mur et j’ai déposé Kero sur le sol.

 

-C’est tout simplement impossible…

 

Il avait murmuré cette phrase énigmatique et son visage s’était fermé, son esprit replongeait dans d’obscurs souvenirs que lui seul connaissait.

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