Kokoro's Card

Chapitre 6 : Ordinaire et Quotidien

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:06

Disclaimer : Toujours partagé entre le « Made in CLAMP » et le « Made in Mystery » si vous n’êtes plus trop sur de qui est à qui je serais ravie de vous éclairer. Telle une lanterne (Oui j’ai vu la guerre des boutons et j’ai adoré.).

 

Mot de l'auteur : Après avoir meublé un peu mon univers avec divers personnages que je compte exploiter par la suite, je peux vous annoncer fièrement que le chapitre suivant comportera une nouvelle apparition qui suscitera surement votre intérêt.

 

 

---

 

 

Le lendemain matin j’avais ouvert fébrilement un œil pour constater que mon réveil avait du sonner sans que je l’entende. Il était neuf heures vingt du matin. Après un léger moment de flottement mes abdos s’étaient violemment contractés et je m’étais redressée d’un seul coup. Kero n’était plus couché et la porte était entre ouverte, je lui réglerais son compte plus tard. Je me suis levée en courant vers la salle de bain et après m’être aspergé le visage d’eau j’ai réfléchis. J’étais déjà en retard alors à quoi bon me presser plus, j’ai pris une douche et après m’être habillée, je suis allée déjeuner. En descendant à la cuisine j’ai vu Kero en train de regardé la télévision un paquet de chips ouvert à côté de lui et mon esprit s’est enflammé.

 

-Kero !

 

Il a tourné la tête vers moi et, d’un air tout naturel, m’a demandé si j’avais bien dormi. Excédée j’ai appuyé ma main sur mon front pour réfléchir plus calmement.

 

-Pourquoi tu ne m’as pas réveillée ?!

 

-J’ai essayé et tu ne t’es pas réveillée alors je suis venue chercher ta grand-mère et elle m’a dit que si tu avais besoin de sommeil mieux valait te laisser dormir. Elle m’a dit que tu étais assez grande pour prendre tes responsabilités après tout. Alors ne me regarde pas comme si c’était ma faute ! C’est toi qui ne t’es pas réveillée !

 

Ma grand-mère était terrible parfois. Je suis allée déjeuner avec l’intention d’être au collège pour dix heure pile. J’ai pris ma planche et après avoir fermé la porte j’ai commencé à rouler en direction de mon collège. Le vent soufflait sur les feuilles d’arbre commençant à jaunir, l’été allait bientôt s’achever. En passant devant mon libraire un petit pincement au cœur me fit ralentir. Je n’étais pas retourné voir Monsieur Gontran depuis le jour où les cartes s’étaient envolées. Il fallait que j’y retourne avant que le vieil homme ne meure d’inquiétude, il s’inquiétait toujours pour un rien. J’ai tourné à l’angle de la rue et j’ai continué ce n’était pas le moment de m’arrêter en chemin. La grille était en vue et l’horloge affichait moins dix. Je me suis dirigée vers le plus petit portail pour sonner et je suis entrée en direction du bureau de la vie scolaire. J’ai parcourut la distance qui me séparait du bureau en trainant des pieds, j’ai toujours détesté être en retard et pourtant ces derniers temps je ne faisais que ça. J’ai poussé la porte doucement pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. Une seule surveillante s’y trouvait, ses longs cheveux décolorés tombant sur le bureau tandis qu’elle s’évertuer à les écarter pour écrire. Au moment ou la porte crissa sur le carrelage qu’elle releva la tête en fronçant légèrement les sourcils. Elle repoussa une mèche du dos de la main et c’est sans utiliser le ton mielleux qu’elle réservait aux enseignants masculins qu’elle me rappela l’évidence.

 

-En retard ?

 

J’ai hoché la tête et elle a soupiré sans retenue en tendant sa main dans ma direction.

 

-Carnet.

 

J’ai enlevé mon sac de mes épaules fébrilement et même ma fermeture semblait avoir du mal à s’ouvrir à ce moment là. Je lui ai remis le carnet et elle prit le crayon mâchouillé qui était glissé derrière son oreille.

 

-Raison du retard ?

 

-Je ne me suis pas réveillée.

 

Elle arqua un sourcil et griffonna avec une grimace.

 

-Heure de début des cours ?

 

-Huit heures.

 

Elle jeta un coup d’œil à sa montre fronçant son deuxième sourcil et soupira encore une fois.

 

-Arrivée dix heures moins cinq. Bien tu feras signer ça par tes parents.

 

Elle tamponna le coupon de retard et me rendit le carnet avec un air désapprobateur. Alors que je faisais demi-tour pour sortir sa voix criarde m’a rappelé.

 

-Vu l’heure qu’il est tu ne peux pas aller en cour, je ne veux pas que tu te ballades alors assis toi là bas.

 

Elle joignit le geste à la parole en me montrant une chaise à côté de son bureau. Je me suis assise sans faire de bruit et elle s’est baissée pour fouiller dans son sac afin d’en sortir un paquet de chewing-gum. Elle en fit tomber deux dans sa paume et à ma grande surprise elle s’est tournée vers moi en tendant la main.

 

-Chewing-gum à la menthe ?

 

J’ai tendu la main en la remerciant et elle y a déposé les deux bonbons. Les minutes suivantes ont été ponctuées par nos bruits de mastication et enfin la sonnerie a retentie.  D’un geste de la main elle m’a fait signe de partir alors je me suis levée et je suis sortie en lui disant bonne journée. Cette femme était assez spéciale comme à son habitude mais pas méchante tant qu’on l’écoutait sans répondre. Les bâtiments ont commencé à vibrer sous les pas et les chaises trainées sans ménagement sur le sol. Une marée humaine s’est déversée dans la cour et j’ai vu les gens de ma classe commencer à sortir. Ma voisine de devant, Amélie, s’est arrêtée en me voyant et avec un air faussement réprobateur elle a posé sa main sur mon épaule.

 

-Qu’es ce qu’il t’arrive à toi en ce moment ?

 

-Il semblerait que mon réveil soit défectueux ces derniers temps.

 

J’ai tenté de sourire pour endormir sa méfiance mais elle m’a fixé de ses deux yeux noisette.

 

-C’est aussi ton réveil qui t’a dit un matin de devenir subitement amie avec Namie ? Non pas que ça me gêne mais pour ceux qui te connaissent depuis un moment c’est assez… étrange.

 

Je me sentais crispée et je ne savais pas vraiment comme expliquer ce revirement soudain mais elle abandonna d’elle-même.

 

-Tu devrais sortir avec nous un de ces jours ! Depuis la rentrée on ne te voit plus beaucoup.

 

J’ai hoché la tête en lui promettant de sortir avec elle dans la semaine qui suivait. Elle est partie et peu après Namie est arrivée. Elle a cru qu’une nouvelle carte avait frappé mais je l’ai vite détrompée et surement un peu déçue aussi. Nous sommes allées vers le fond de la cour et elle m’a parlé de la leçon que je venais de rater. Je venais de rater deux heures d’allemand et c’était bien une des seules matières avec l’histoire que je n’avais pas envie de manquer, non pas par ce que je les aimais particulièrement ça mais j’avais une dette envers le professeur. Rapidement la sonnerie retentie à nouveau et les cours reprirent. Le midi après avoir mangé au réfectoire j’ai laissé Namie pour aller voir mon professeur et m’excuser personnellement. Je suis allée jusqu’à la vie scolaire afin de demander une entrevue avec Monsieur Shriver. Il y avait toujours la même surveillante et lorsque j’ai évoqué le nom de mon professeur ses yeux se sont mit à pétiller. Elle s’est levée l’air guilleret et une fois revenue m’a poliment demandé de patienter quelques minutes. Je me suis assise sur la même chaise que le matin et malgré mes efforts le regard insistant de la surveillante me décontenançait. Quand elle a commencé à utiliser sa voix mielleuse j’ai commencé à suspecter le pire.

 

-Alors comme ça tu connais Ivo ?

 

Entendre le prénom de mon professeur dans sa bouche m’avait presque arraché un frisson et son ton plein de sous entendu m’avait fait clairement comprendre qu’elle en avait après lui. Je l’ai examiné un peu plus attentivement elle et son gloss surbrillant mais je n’arrivais pas à l’imaginer aux bras de Monsieur Shriver. Alors à contre cœur j’ai répondu affirmativement et le sourire qui a étiré son visage m’a laissé perplexe, elle avait presque l’air mignonne. Avant même qu’elle ne puisse continuer à parler Monsieur Shriver est entré dans la pièce l’air amusé.

 

-Ta grand-mère m’a prévenu pour ce matin. Je n’ai pas encore bu mon café si ça ne te déranges pas on va discuter autour d’une table.

 

Je me suis relevée en prenant mon sac et avant de partir il s’est retourné.

 

-Merci Stéphanie. Tu veux peux être que je t’apporte un café ?

 

-Avec plaisir.

 

Elle avait répondu avec un bonheur peu dissimulé mais Monsieur Shriver n’étant pas très enclin à la romance il n’avait surement pas encore comprit. J’avais un peu pitié pour elle, il lui briserait surement le cœur sans le vouloir mais elle était encore jeune elle s’en remettrait. Je l’ai accompagné jusqu’à la salle des professeurs où il m’a invité à prendre place sur le divan dans l’angle de la pièce. Il s’est assis à côté de moi un rictus amusé trahissant ses pensées.

 

-Alors comme ça tu arrives en retard et tu sèches les cours ?

 

Tout le monde me disait la même chose en ce moment c’était presque agaçant.

 

-Je suis désolée. J’ai eu des nuits mouvementé ces derniers temps.

 

Il m’a lancé un regard interrogateur et voyant que je n’avais pas l’intention de répondre il changea de sujet pour me laisser partir.

 

-Stéphanie m’attends pour son café tu peux y aller.

 

Il se leva pour s’emparer de deux tasses et à mon tour je me suis levée et j’ai quitté la pièce. Cette double vie était éreintante il allait falloir que je prépare des arguments de poids pour contrecarrer ma réputation collante. Mon après midi passa en lentement et mon esprit ne resta pas longtemps concentré au désespoir de mon professeur de français. Ma journée se termina au moment de la sonnerie et j’ai rassemblé mes affaires rapidement après avoir dit au revoir à Namie. Il fallait que j’aille voir Gontran avant que sa boutique ne ferme. Je suis allée dans les buissons récupérer mon skateboard et je me suis précipitée vers la grille. Alors que j’allais m’engager dans la rue quelqu’un m’a interpellé.

 

-Mizuno ! On rentre ensemble ?

 

Je me suis retournée pour voir Steven appuyé sur le mur.

 

-Si tu veux. Je vais voir Gontran.

 

J’ai gardé ma planche sous le bras et nous avons commencé à marcher sans dire quoi que ce soit. Perdue dans mes pensées un plan amusant a germé dans mon esprit et alors que je ralentissais le pas sans m’en rendre compte, Steven m’a ramené à la réalité.

 

-Tu comptes arriver chez toi demain ? Par ce que sinon moi j’y vais.

 

-Tu es libre demain ?

 

Il m’a regardé cherchant à comprendre ce que je pouvais bien penser et finalement il a haussé les épaules.

 

-Surement pourquoi ?

 

-Je vais au cinéma demain tu veux venir ?

 

-Seule ?

 

-Pourquoi si je ne suis pas seule tu ne viens pas ?

 

-Tout dépend de qui t’accompagnes.

 

Je lui tapoté dans le dos sans plus écouter ce qu’il me disait.

 

-Donc c’est oui ?

 

A nouveau il a haussé les épaules et le connaissant je savais que c’était l’équivalent d’un oui. Je lui ai indiqué l’heure et l’endroit puis nous sommes rapidement arrivés à la librairie. Je lui ai de rentrer sans moi et après avoir pris une grande goulée d’air je suis entrée.

Laisser un commentaire ?