Kokoro's Card

Chapitre 5 : Vol et Suspicion

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 08:26

Disclaimer : Si j’avais fais partie des CLAMP j’aurais pu dire fièrement que oui mais comme vous vous en doutez ce n’est pas le cas. Une grande partie de cette histoire (personnages, lieux…) est cependant venue directement de ma tête certifiée « Made in Mystery ».

 

Mot de l'auteur : Un nouveau personnage, l’arrivée de la carte qui pour beaucoup d’entre nous ravive de vieux souvenirs et de la suspicion.

 

 

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Le lendemain j’ai marqué la carte de mon nom et je suis allée en cours après mon dimanche mouvementé. J’ai retrouvé Namie en pleine forme et deux jours plus tard un nouvel événement s’est produit. Kero m’avait réveillé en pleine nuit car il avait sentit le pouvoir d’une carte de Sakura et nous l’avions cherché sans rien voir là où il ressentait la carte. Nous avons continué à chercher ne comprenant pas comment une carte pouvait être invisible et après deux heures de recherche nous étions sur le chemin du retour bredouille. Le vent s’était levé sans crié gare en une rafale et j’étais tombé pitoyablement en maudissant Kero de m’avoir fais sortir pour rien. Quand j’ai levé la tête j’ai compris que ce n’était pas le vent avant même que Kero ne me le dise. Un immense oiseau blanc nous surplombait de toute sa grandeur et ses battements d’ailes faisaient trembler l’air.

Je me suis remémoré les cinq cartes en ma possession et rapidement un plan s’est dessiné dans mon esprit. J’ai demandé à Kero de se mettre à l’abri et j’ai pris la clé de Sakura dans ma main.

 

-Oh clé qui recèle les pouvoirs de l’étoile, je te somme de révéler ta vraie nature. Au nom du pacte je te l’ordonne !

 

L’oiseau a commencé à voler en piqué dans ma direction j’ai du sauter sur le côté pour éviter la collision. Je me suis relevé du plus vite que j’ai pu et j’ai commencé à courir pour éviter qu’il ne m’attaque à nouveau. J’ai sorti deux cartes de ma poche et j’ai lancé la première au dessus de moi en me retournant vers le volatile.

 

-Sand ! Aveugle-le !

 

Un nuage de sable s’est dirigé vers l’oiseau et dans la confusion et la douleur son vol est devenu irrégulier. Il se contorsionnait et le vent créé par ses ailes m’empêchait de me tenir droite. Un coup d’aile plus violent que les autres m’a plaqué au sol et la carte qui se trouvait dans ma main s’est envolée. J’ai tendu mon bras en vain et instinctivement j’ai tendu mon sceptre vers la carte en criant son nom dans la rafale.

 

-Storm !

 

Dans nuages noirs se sont agglutinés dans le ciel et l’orage s’est mis à gronder. Une pluie forte s’est mise à tomber et un éclair est tombé du ciel foudroyant la carte du vol.  L’oiseau a poussé un cri aigu et ne s’est pas laissé abattre et a repris son vol malgré la tempête. J’ai pris une nouvelle carte en espérant que cette fois ce serait suffisant et je l’ai appelée.

 

-Watery alourdis ses ailes !

 

La pluie s’est transformée en une masse considérable d’eau qui est venue s’abattre sur le pauvre volatile. Il a chuté et cette fois ci est resté au sol alors j’ai pu m’approcher pour le capturer.

 

-Carte de Sakura reprend ta forme originelle moi Mizuno ton nouveau maître te le demande !

 

Je tenais une nouvelle carte entre les mains et Kero est venu me rejoindre.

 

-Essayes la tu verras c’est super !

 

Suivant son conseil j’ai invoqué Fly la carte du vol et ce qui s’est passé ensuite m’a totalement grisé. Deux ailes ont poussé dans mon dos et je me suis envolée dans le ciel nocturne avec facilité et aisance. Je pouvais voler, c’était une expérience vraiment unique de sentir les courants me porter, la brise sur mon visage. C’était fantastique.

Pourtant quand le vent a commencé à souffler et que je me suis mise à tanguer dangereusement j’ai préféré continuer à pied, la maitrise viendrait plus tard.

A peine avais-je retrouvé mon lit que mon réveil s’était mit à sonner, c’est en soupirant que je me suis résolue à ne pas dormir plus cette nuit.

Je me suis levée l’air hagard et je suis allée prendre ma douche en trainant des pieds, mon lit me manquait déjà. Quand je suis arrivée au collège Namie m’attendait près du portail d’entrée et surement à cause des poches sous mes yeux, elle se doutait que la nuit avait été mouvementée. Elle m’avait attiré plus en retrait à couvert derrière le tronc d’un grand platane dégarni. Un regard insistant avait suffit à me délier les lèvres et je lui avais raconté comment la carte du vol m’avait tenue éveillée toute la nuit. Quand elle avait apprit pour les ailes, ses yeux remplit d’étoiles m’avaient suppliés de lui laissé une chance d’essayer. Alors que je ne savais pas encore quoi répondre, un ami d’enfance était venu à ma rencontre. Steven n’était pas très loquace et assez inactif à toute heure de la journée, pourtant il avait tout de même un petit côté sympathique. Il habitait dans la même rue que moi depuis toujours et ses parents connaissaient bien ma grand-mère alors petit nous avions souvent été ensemble. Par la suite son frère avait lui aussi passé du temps chez moi pour soulager sa mère qui avait eut un accouchement difficile. En grandissant n’ayant pas vraiment les mêmes centres d’intérêt, nous avions peu à peu cessé de nous parler souvent. Il fit passer son regard inquisiteur de Namie à moi en haussant légèrement un sourcil. Je jetais à mon tour un regard vers Namie espérant juste qu’il n’avait rien entendu de compromettant et son air inquiet me fit comprendre qu’elle pensait la même chose que moi. Le silence qui s’était installé devenant oppressant, je n’osais plus bouger mais c’était sans compter sur Namie.

 

-Tu as un problème à nous fixer comme ça ?

 

Un demi-sourire étira mon visage quand Steven sursauta devant l’air courroucé qui se lisait sur le visage de son interlocutrice.

 

-Vous êtes devenues amies ?

 

Elle répondit positivement plus agressive encore, sans doute se sentait elle menacée. J’étais reconnaissante qu’elle veuille protéger mon secret mais je ne voulais pas que la conversation se termine sur un meurtre. Steven par son attitude nonchalante était en train de hérisser Namie de plus en plus et il était temps que j’intervienne.

 

-Tu voulais me dire quelque chose Steven ?

 

Il haussa les épaules.

 

-C’est juste étrange. Il y a une semaine encore vous ne supportiez pas de vous trouver dans la même pièce et maintenant on a du mal à vous voir l’une sans l’autre. Je me demandais juste ce qui avait pu se passer.

 

-Il semble qu’à force de se taper dessus on ait fini par s’apprécier.

 

Un sourire qui se voulait innocent avait prit place sur mes lèvres pour achever de le convaincre mais il se retourna en parlant dans le vide.

 

-Etrange. Mais après tout je m’en fiche, je suppose.

 

Il a commencé à s’éloigner et Namie a crié une ultime fois.

 

-Si tu t’en fous pourquoi t’es venu demandé, abruti !

 

Il s’est arrêté et a tourné la tête un sourire béat y flottant puis il a recommencé à s’éloigner tandis que la sonnerie retentissait dans l’établissement. Namie laissa un échapper un soupir d’exaspération et se dirigea vers notre salle de classe. Je l’avais suivie par automatisme tandis que mes pensées me ramenaient dans le passé. Du jour où j’avais connu Namie je m’étais disputée avec elle à cause de sujets souvent triviaux et à l’époque Steven prenait systématiquement mon parti. Il s’amusait à énerver Namie qui se faisait punir à coup sur tandis que lui sortait victorieux de leurs joutes verbales. Même si nous étions maintenant amies il était normal qu’elle le déteste farouchement.

Un simple regard sur Namie me fit comprendre qu’elle bouillait de l’intérieur, j’avais tout intérêt à rapprocher ces deux là avant qu’ils ne finissent par se voler dans les plumes.

Le midi au moment du repas assises sur le rebord d’un muret nous mangions en silence nos sandwichs respectifs. Lasses de ce silence j’ai poussé un long soupir et Namie m’a jeté un regard méprisant.

 

-Comment tu peux être amie avec un crétin pareil ?

 

Sa remarque m’arracha un ricanement narquois et elle se renfrogna plus encore.

 

-Pourquoi es-tu amie avec moi alors qu’il y a encore peu de temps tu me méprisais ? Je t’ai sauvé la vie c’est une chose mais ça n’a ni changé mon caractère ni le tiens. Comme quoi on peut vraisemblablement trouver du bon n’importe où.

 

Elle fronça les sourcils ignorant comment prendre mon dernier commentaire et finalement renonça à sa mauvaise humeur.

 

-Que dirais- tu d’aller au cinéma ce week-end ? Samedi après midi si possible.

 

Elle hocha vivement la tête et à la fin de la journée alors que la nuit commençait à tomber nous nous étions retrouvées devant chez moi près du local à poubelle toujours désert. Nous avons discuté un moment pour trouver un endroit où je pourrais utiliser mes cartes sans risquer d’être vue par des passants. Le meilleur endroit que nous avons trouvé était le terrain vague d’une fabrique de tapis en retrait par rapport à la ville. Le bâtiment en ruine n’avait plus que trois murs et demi et une toiture trouée en de nombreux endroits. Les immenses métiers à tisser et de vieilles étoffes se trouvaient toujours à l’intérieur et le sol était constellé de gravas et de mauvaises herbes. L’endroit était entouré d’arbres bercés par le vent et la voie ferrée passait non loin éclairant de temps à autre le paysage nocturne. L’endroit n’était pas très rassurant nous n’étions pas en mesure des faire les difficiles. Derrière le bâtiment se trouvait un parking recouvert de sable à l’abri de toute visibilité qui convenait parfaitement à l’exercice. J’ai ouvert mon sac pour laissé Kero sortir et pris la carte qui m’intéressait ce soir là. La clé de Sakura dans la main j’ai récité l’incantation magique et j’ai invité Namie à s’approcher de moi.

 

-Fly !

 

La magie remplit son rôle et deux ailes blanches apparurent pour chacune d’entre nous. D’un battement je me retrouvais à nouveau propulsée dans les airs.

 

-Mizuno attention !

 

Mon attention se porta immédiatement vers Kero qui venait de crier.

 

-Un chasseur pourrait te confondre avec un pigeon !

 

Son rire moqueur retentit dans les fondations du bâtiment en ruine tandis que ma frayeur se transformait en envie de vengeance. En moins de deux j’étais sur lui en train de tester la flexibilité de ses joues, tirant dessus sans ménagement.

 

-Attention Kero, un chasseur pourrait te confondre avec un moineau.

 

Namie surveillait notre manège d’un œil distrait tandis qu’elle découvrait elle aussi la joie de voler. Après s’être amusés pendant presque une heure à tester ce nouveau moyen de transport, il était temps de rentrer. Cette nuit là le sommeil m’avait emporté avant même que j’ai le temps d’éteindre la lumière. Kero s’en était chargé pour moi et il était allé se coucher sur le coussin de ma chaise en se glissant dans la taie d’oreiller comme à son habitude.

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