Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357

Chapitre 13 : Le coup du porte-jarretelle

3487 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/11/2021 08:57

Chapitre 13 : Le coup du porte-jarretelle


- "J'ai ce que vous voulez ..." murmura Norishigue Sugimoto d'une voix faible et éraillée.

- "Bah voilà ..." répondit une voix masculine. "C'était pas si compliqué. Je savais bien qu'à force de passer vous voir tous les soirs pour vous rappelez notre accord, vous finiriez par trouver rapidement une solution ... Vous avez engagé une voleuse compétente, dites-moi..."


Monsieur Sugimoto ne répondit pas. Ryo et Kaori reconnurent le son d'un chien de revolver qu'on arme.

- "Donnez-moi ça ... Parfait. Je peux téléphoner, Monsieur Sugimoto ?"


Après le déclic du combiné qu'on décroche et le son des huit touches, ils entendirent clairement :

- "Salut Robert. Dis à l'autre guignol que j'ai ce qu'il a demandé. Prends la femme et ramène-la ici. On garde le type pour quand il aura vérifié le contenu ... A tout de suite."


Et ensuite, Ryo entendit le cliquetis du combiné qu'on reposait sur l'appareil. L'affaire semblait plus complexe que ce que pensait sa partenaire.


Monsieur Sugimoto demanda :

- "Comment vont-ils ?"

- "Bien, bien, ne vous en faites pas. Ils sont en pleine forme. Bon je ne vais pas vous mentir, ils ne sont pas au Ritz ou en train de faire un golfe, mais ils vont bien. On n'est pas des sauvages, non plus ..." répondit l'homme.

- "Rendez-moi ma fille et mon petit-fils, je vous en prie ..."

- "Comme tu as pu l'entendre, on te ramène ta chère et tendre fille ... Pour le petit-fils, il faudra attendre un peu. On te l'enverra quand le client sera sûr que ce truc contient bien tout ce qu'il cherche. On honore toujours la commande d'un client... tu récupéreras ton petit-fils adoré si tu es réglo. Une entourloupe et je te l'envoie en pièces détachées."


Norishigue Sugimoto poussa un profond soupir teinté de sanglots retenus avant de glisser à voix basse, presque inaudible :

- "Vous pouvez me faire confiance. Pas d'entourloupe ..."

- "Bien, bien, bien ... et tu te rappelles bien des conditions ?"

- "Oui, oui. Pas de police. Pas de garde du corps. Pas d'agent de sécurité. Pas de chauffeur. Personne."

- "Alors, voilà ... il n'y a plus qu'à attendre. Mes hommes et ta fille devraient être là dans une dizaine de minutes." conclut l'homme d'un ton satisfait.


Ryo se tourna vers Kaori. Elle le regardait, effarée.

Avant qu'elle ne dise quoique ce soit, Ryo la prit par la main et la ramena dans le vestiaire, toujours plongé dans la pénombre. Une fois la porte refermée, elle chuchota :

- "Attends, attends ... Il n'a jamais été question d'un quelconque enlèvement ... Il m’avait simplement parlé de menaces ..."


Elle semblait complètement perdue.

- "Soit il t'a caché une partie de l'affaire pour t'épargner, soit les malfrats sont passés à la vitesse supérieure ..." conclut Ryo. "En tous cas, une chose est sûre, il va falloir se la jouer discrète sinon le dernier otage va en pâtir ..."

- "O.K. ... Qu'est-ce que tu proposes ?" demanda Kaori.

- "Comment ça qu'est-ce que JE propose ? JE te signale que je suis encore sous contrat avec Aïna Kaneda. Et MA mission est de la protéger contre ceux qui la harcèlent pour récupérer le collier. Toi et ton Sugimoto en l'occurrence ..."

- "Quoi ? Tu refuses de m'aider ?"

- "J'ai déjà un XYZ, Mademoiselle ..."


Il la taquinait. Il se sentait un peu mesquin à cet instant mais ça avait été plus fort que lui. Les frustrations accumulées ces dernières heures, ces derniers jours et même ces trois dernières semaines lui faisaient dire n'importe quoi. Encore plus que d'habitude.

- "Je suis ta partenaire, Ryo." répliqua-t-elle en croisant les bras.


Il avait envie de lui dire qu'il la trouvait magnifique quand elle était aussi sûre d'elle et déterminée mais une remarque acide et sortit encore de sa bouche et il prononça d'un ton cinglant :

- "Non, tu es devenue l'assistante de Norishigue Sugimoto entre temps ..."

- "Quoi ?"


Au regard qu'elle lui renvoyait, il comprit qu'il venait de la blesser. Mais, au lieu de s'expliquer et de lui avouer tout simplement qu'elle lui manquait et qu'il se sentait trahi, il poursuivit ses reproches :

- "Et quand les choses se sont compliquées, TU as décidé de régler l'affaire Tou-Teu-Seule, sans me consulter ..."


Elle explosa, retenant le volume de sa voix pour ne pas être entendue des deux hommes dans le bureau mais la colère faisait cependant vibrer sa voix et ses yeux lui lançaient des éclairs :

- "Tu n'aurais jamais accepté ... Tu ne travailles que pour tes Miss Mokkori ! Si on ne te met pas un décolleté, une paire de gambettes ou une petite culotte sous le nez, on ne peut rien obtenir de toi !"

- "Je ne refuse jamais un XYZ d'une Miss Mokkori, et techniquement, pour la culotte et le décolleté ... Dernièrement ..."

- "OHHHHH, stop, je ne veux pas savoir !" dit-elle en se plaquant les mains sur les oreilles.


Elle lui tourna le dos et ouvrit une armoire, vraisemblablement la sienne car il reconnu le petit tailleur rouge et noir, et elle rangea nerveusement différents effets personnels. Elle contenait sa colère et, pour ce faire, le rangement avait toujours été son arme de prédilection. Après la massue, cela allait sans dire. Mais, là, ils se devaient de rester discrets, alors pas d'aplatissage crânien.


Il tenta maladroitement de se rattraper :

- "Si tu m'avais demandé ..."

- "Si je t'avais demandé ? Si je t'avais demandé ! Tu m'aurais ri au nez, oui ! En précisant ô combien que JE ne suis pas une Miss Mokkoriiiii !!! Et tu m'aurais envoyée bouler ... Voilà ce qu'il se serait passé !"

- "Mais bien sûr que c'est vrai : tu n'es absolument pas une Miss Mokkori ..." Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase ... et quelque chose vint violemment obstruer sa bouche.


Si elle l'avait laissé faire, il lui aurait dit qu'elle était bien plus belle, bien plus sexy, et surtout qu'elle comptait bien plus qu'une Miss Mokkori puisqu'elle était sa partenaire, sa partenaire à part entière. Et qu'il aimerait bien que les choses avancent un peu plus d'ailleurs. Mais elle ne lui en avait pas laissé le temps.


****

Il avait osé. Il avait eu le culot de lui balancer ça :

- "Mais bien sûr que c'est vrai : tu n'es absolument pas une Miss Mokkori ..."

Ca avait été la goutte d'eau ... Elle s'était promis d'être plus gentille et plus douce depuis ce qu'Aïna lui avait avoué tout à l'heure. Mais là, il avait vraiment poussé le bouchon trop loin.


Comment pouvait-il prétendre qu'elle n'était pas jolie alors qu'il avait failli l'embrasser quelques heures auparavant, qu'il lui avait proposé un rendez-vous et qu'il l'avait poursuivie sans relâche. Alors tout ça, ça n'était que l'effet des costumes ? Une petite robe en fausse peau de bête et une combinaison en cuir suffisait à le faire courir ? Et au bout d'un certain temps, retour au point de départ ? Les vieilles habitudes reprenaient le dessus ? Le charme se rompait et elle redevenait tout simplement ... ELLE ? Elle, Kaori, "Le travelo mal dégrossi", avec la poitrine trop petite, la taille trop large et les fesses inexistantes au même titre que sa féminité ...


Elle venait de lui tourner le dos pour se dissimuler quand il lui avait dit qu'il ne refusait jamais de XYZ pour une Miss Mokkori.


Oh, et je sais très bien pourquoi !


Surtout, ne pas lui montrer combien sa remarque idiote lui avait fait mal. Elle avait alors ouvert son armoire et avait entrepris de la ranger machinalement, déplaçant simplement les objets de quelques centimètres pour se donner une contenance. Remettre de l'ordre l'avait toujours apaisée. Mais là, ces simples gestes n'étaient pas parvenus à la détendre car il avait vraiment fait fort et elle avait eu beaucoup de mal à conserver un calme apparent.


Et puis, il avait essayé de se justifier :

- "Si tu m'avais demandé ..."


Elle avait explosé :

- "Si je t'avais demandé ? Si je t'avais demandé ! Tu m'aurais ri au nez, oui ! En précisant ô combien que JE ne suis pas une Miss Mokkoriiiii !!! Et tu m'aurais envoyée bouler ... Voilà ce qu'il se serait passé !"


Elle avait failli ajouter : 

- “Comme la dernière fois avec le Renard d'Argent, j'ai dû me débrouiller toute seule alors que j'étais la cible de ce tueur. Même là, je n'étais pas assez Mokkori pour que tu daignes m'aider!


Mais elle avait mordu ses lèvres et avait replongé le nez dans son armoire.


Et puis, le coup de grâce :

- "Mais bien sûr que c'est vrai : tu n'es absolument pas une Miss Mokkori ..."


Tu n'es absolument pas une Miss Mokkori ...


Ces mots avaient profondément résonné en elle, alimentant sa colère et son esprit de revanche.


Comme ils devaient rester discrets, elle ne l'assomma pas de sa massue "Idiot irrécupérable" mais elle lui enfonça dans la bouche la première chose qui lui passa sous la main : le porte jarretelle blanc de son costume d'infirmière, celui qu'elle aurait dû mettre pour travailler avec Monsieur Sugimoto et qu'elle avait toujours refusé de porter, le traitant de vieux pervers dégoutant et rabougri. Ce jour-là, il avait ri aux éclats quand elle l'avait traité ainsi, affirmant que c'était la première fois depuis bien longtemps qu'il rencontrait une personne franche et honnête avec lui.


Franche et honnête ... Oui ... Enfin, pas vraiment sur tout ...


Elle chassa cette pensée de son esprit, tentant de se concentrer sur la véritable urgence du moment. Kaori tournait et retournait les informations dans sa tête, cherchant une échappatoire, un plan, une astuce, quelque chose qui permettrait de trouver une solution. Elle aurait tellement voulu réussir à faire en sorte que son employeur puisse garder sa puce et le fruit de ses recherches ... Elle trouvait tellement injuste de le voir plier à la loi de ces gros bras. Et, en tant que moitié de City Hunter, elle devait faire quelque chose.


Mais quoi ? Comment faire ?


Le spécialiste des plans tordus dans ce genre de situation, c'était Ryo et là ... Bah, là, il était en pleine panne neuronale, en bugg cérébral complet, tenant entre ses mains son porte-jarretelle, bavant comme un idiot dégénéré. Elle soupira.


Comment mettre hors jeu le tueur numéro un du Japon ? Balancez-lui de la dentelle et hop ! Le tour est joué ... Ah ! Le salopard ! Il en profite pour jouer les obsédés alors que j'aurais besoin de lui ! Il n'en loupe pas une. Tout ça parce qu'il n'y a pas de Miss Mokkori à sauver dans le coin, alors, il s'en fout ... Tout simplement ! Non mais quel ...


Et là, son idée se forma distinctement. Et pas seulement une idée. Un plan. Une technique d'attaque. En toute discrétion. Enfin ... pas tout à fait discret. Et c'était bien là l'astuce.


Parfois, plus on est visible, plus on est discret ...


Elle plongea à nouveau dans son vestiaire, jetant encore un dernier coup d'œil à Ryo qui semblait émerger tout doucement de sa léthargie coquine. Elle farfouilla dans ses affaires, pestant à voix basse :

- "Merde où est-ce que j'ai foutu ce truc ? J'étais certaine de l'avoir laissé ici ... Ahhh ! Le voilà !"


Elle attrapa enfin ce qu'elle cherchait : un soutien-gorge. Elle le lança alors à Ryo qui la regardait, bouche bée :

- "Sors ton traceur de là ..." lui ordonna-t-elle. "Il faut qu'on trouve un moyen pour le poser sur les ravisseurs pour les suivre jusqu'à l'endroit où ils détiennent son petit-fils."


Elle fit une pause, les mains sur hanches et ajouta :

- "Fais pas cette tête d'abruti, Ryo. Je sais que tu as mis un traceur dans la plupart de mes soutifs ..."


Car elle en était sûre, celui contenait un des émetteurs de Ryo. Il en avait mis dans la plupart de ses vêtements et même s'ils étaient de courte portée, ils lui avaient déjà permis de la retrouver rapidement en cas de kidnapping. Ce qui était déjà arrivé plus d'une fois depuis le début de leur partenariat.

- "Euhhh, et certaines de tes culottes, aussi. Parce que te connaissant, tu ne sortirais jamais sans. Alors qu'un soutien-gorge ... Et comme tu as toujours le don inouï de te faire enlever par tous les méchants qui passent par là, c'est toujours utile ... Outch ! Ça fait mal, ça !"


Et là, elle n'avait pu retenir sa main qui était venue s'écraser à l'arrière son crâne. Ca n'avait certainement pas suffi à remettre en ordre son cerveau de dégénéré, mais ça lui apprendrait à lui sortir de nouveau une de ses remarques à la mord-moi-le-nœud débile, genre "tu le fais exprès de te faire kidnapper" ! Comme si elle aimait ça !


N'importe quoi !


Du coup, elle le vit baisser la tête, et saisir son soutien-gorge pour entreprendre de défaire délicatement la couture centrale à l'aide de son couteau.

- "Ryo ! Active !"

- "Hey, faut pas faire trop vite, c'est fragile et sensible, ces petites choses ..."

- "Ouais, bah, en attendant, retourne toi."

- "Hein ? Bah, pourquoi ?" demanda-t-il en se regardant derrière lui, cherchant visiblement quelque chose qui lui aurait échappé.

- "Tu peux te retourner ?" Insista-t-elle. " Il faut que je me change ..."


Et elle défit la fermeture éclair de sa combinaison et se tint devant la porte de son vestiaire pendant qu'elle entendait Ryo maugréer. Elle faillit se retourner pour lui demander de répéter ce qu'il venait de dire, car elle n'était pas sûre d'avoir compris mais elle se ravisa. Si c'était pour entendre à nouveau sa remarque habituelle : "Pour ce qu'il y a à voir ..." , elle n'avait vraiment pas besoin de ça pour le moment...

- "Voilà, c'est bon, j'ai fini ..." dit-elle tout en ajustant les derniers détails de sa tenue quand elle jeta un œil à son partenaire : Ryo la dévisageait sans vraiment la voir. 


Elle claqua des doigts devant son visage mais son partenaire ne réagissait plus.

- "Allô ! Ryo ? Tu as fait une attaque ou quoi ?"

- "Hein ? Heuuu ? Hum, hum, hum... Non, non, moi, tout va bien ..."


Il pointa son index vers elle et demanda d'une voix éraillée :

- "Qu'est-ce que tu comptes faire déguisée comme ça ?"

- "Ohhh, je savais que tu ne pourrais pas t'empêcher de balancer une remarque idiote ..." dit-elle en lissant son costume d'infirmière sexy, celui qu'on lui avait remis lors de son entretien et qu'elle avait gardé dans son placard, bien au fond de son placard. 


Sauf que là, il allait enfin pouvoir servir. Elle poursuivit :

- "C'est normalement mon habit de travail. Mais j'ai refusé de le porter. En échange, je me suis engagée à me fournir chez Eriko à mes frais ... Mais personne ne sait ici qu'elle me prête ses tailleurs gratuitement ..." ajouta-t-elle fièrement.


Ryo lâcha :

- "Et tu trouves ça normal qu'on te demande de te trimballer habillée comme ça pour bosser ?" Il ajouta pour lui-même en faisant les cents pas dans la petite pièce afin de se calmer : "Non mais je rêve ! Et après, c'est moi qu'on traite de pervers ! Incroyable ! Moi, j'ai même pas droit à la petite jupe quand tu fais le ménage ..."


Elle se redressa, convaincue de son idée et regarda Ryo avec un air de défi tout en songeant : Si tu crois que tu peux me faire douter... Je suis sûre que je peux le faire. Tu as bien failli craquer tout à l'heure. Preuve qu'un costume peut faire beaucoup. Je suis sûre que je peux le faire.


Et puis, à voix haute, elle prononça d'une voix assurée :

- "Et donc je me déguise comme ça parce que j'irai là-bas et je vais récupérer la sauvegarde."

- "C'est ça ton plan ? Un déguisement face à des yakusas ? Laisse-moi rire !"

- "Et bien, mon cher, sache que les hommes ont tous un point faible."

- "Ah oui ? Et comment connais-tu les points faibles des yakuzas qui vont se pointer tout à l'heure dans la pièce d'à côté ?"

- "Pas besoin... Chaque homme a le même point faible." répliqua-t-elle. "C'est ça."


Et elle se pencha en avant en ouvrant le premier bouton de sa blouse blanche - tac - laissant entrevoir la naissance de sa poitrine, puis le deuxième - tac - dévoilant sa peau jusqu'en dessous de son soutien-gorge. Elle remonta le bas de sa blouse de quelques centimètres, un peu trop à son goût mais ce n'était vraiment pas le moment de se dégonfler, juste ce qu'il faut pour dévoiler le début de son porte-jarretelle blanc. 


Elle s'approcha de Ryo d'un pas délié et elle prit un air aguicheur en mettant son index dans la bouche, le mordillant délicatement pour ensuite caresser doucement ses lèvres humides ... Elle ne réalisait pas elle-même ce qu’elle était en train de faire mais elle ne fit pas marche arrière. Et heureusement, car elle vit le regard de Ryo se perdre quelque part loin, très loin de la petite pièce sombre qui servait de vestiaire.


Elle en profita pour glisser délicatement sa main dans la poche de sa veste. Kaori éclata de rire

- "Bah, voilà ! Tu t'es fait avoir ! Test O.K. Technique validée."


Et elle arbora fièrement ce qu'elle venait de subtiliser dans la poche de son partenaire. En réalisant de quoi il s'agissait, elle blêmit et prit une mine dégoûtée.

- "Mais qu'est-ce que tu fous avec ça dans la poche ?"


Ryo se précipita et lui retira brusquement le bout de tissu des mains. Un bout de tissu ou plutôt une imitation de peau de bête. Une imitation peau de léopard.

- "Disons que j'ai remarqué que ce petit truc permettait d'avoir beaucoup de numéros de téléphone, vois-tu ..." grogna-t-il en fourrant nerveusement son trophée dans sa veste.

- "Et tu comptes porter ça où ?" demanda-t-elle, sentant un fou-rire irrépressible monter au fond de sa gorge.

- "Ça ne te regarde pas." répliqua-t-il. Son ton était tellement froid qu'il lui coupa toute envie de rire.


Et puis soudain Ryo reprit son air sérieux et, un doigt posé sur sa bouche, il chuchota :

- "Chuuuut ! Ils arrivent."


En effet, quelques secondes plus tard, ils entendirent des pas dans le couloir. Ryo lui montra sept doigts. Il répondit ensuite à son interrogation muette en montrant un seul doigt cette fois-ci, il joignit ensuite les mains au niveau de ses poignets, puis il dessina dans l'air une silhouette féminine. Elle connaissait bien ce geste, signe de ralliement de deux pervers dragueurs qui partaient en quête. Mais, cette fois, il avait une signification différente.


Elle hocha la tête pour lui signifier qu'elle avait compris : il avait identifié sept hommes mais un seul prisonnier. Ou plutôt une prisonnière. Hamayo, la fille de Norishigue. Jusqu'à présent les ravisseurs tenaient leurs engagements.


Kaori ouvrit la porte et s'apprêtait à sortir quand elle entendit derrière elle :

- "O.K., c'est bien joli tout ça, mais tu crois vraiment qu'agiter tes nichons devant le nez de sept hommes entraînés au combat va te permettre de récupérer une puce informatique sans te faire remarquer ?... Et ... tu n'oublierais pas un truc, Miss James Bond ?" ajouta-t-il, un brin moqueur.


Merde. Comment j'ai pu oublier ce put** de traceur ! Cet imbécile va me rendre dingue ! C'est pas possible ! Moi qui croyais qu'il allait enfin craquer !!! Quelle idiote !


Elle tourna les talons en soupirant, se rapprocha à nouveau de lui, alors qu'il faisait négligemment sauter le traceur dans la paume de sa main... Bien décidée à lui faire ravaler ses mots blessants et son attitude méprisante, elle lui arracha le petit carré métallique des mains, en lui murmurant :

- "Oui, Monsieur Saeba. Je vais aller agiter mes nichons devant le nez de nos ennemis et je vais non seulement récupérer la puce mais, en plus je vais leur balancer ce traceur ..."


Et gagnée par l'énergie de la colère et l'envie de revanche, elle ouvrit la porte et se dirigea d'un pas vif dans le couloir, vers le bureau de Monsieur Sugimoto tout en ajoutant :

- "Je vais aller récupérer la puce et toi, tu iras libérer l'otage."



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