Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357

Chapitre 12 : A la poursuite de la Miss Mokkori !!!

3849 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2021 13:42


Ryo regarda nerveusement sa montre. Le dernier cadeau de Noël de Kaori pour remplacer celle qui avait été endommagée lors de son duel avec Falcon.


Il était déjà plus de 21:30 passées et la nuit était tombée. Kaori n'était toujours pas à leur point de rendez-vous, à l'extérieur du Studio. Il l'attendait depuis plus d'une demi-heure et il commençait à s'impatienter, faisant les cent pas, revenant à l'intérieur, cherchant la demoiselle un peu partout d'un air qui se voulait détaché : dans sa loge, dans celle des figurants, chez les habilleuses ... Il avait dû se planquer à de nombreuses reprises pour échapper à ces harpies en manque, sursautant par ici sous une main baladeuse, se dérobant à des avances plus qu'explicites.


Il préférait fuir le danger que représentaient ces jeunes filles qui s'affolaient en le voyant. Ce spectacle ne le laissait pas de marbre, il devait bien l'avouer et il ne voulait pas risquer de se faire surprendre en mauvaise posture par Kaori. Il n'avait aucune envie de manquer encore un rendez-vous à cause d'un lancer de massue plus ou moins justifié. Déjà qu'il avait la sensation qu'elle était devenue une championne de l'esquive depuis qu'il lui avait avoué ses sentiments pour elle ...


Enfin avoué ... "Je ferai tout pour protéger la femme que j'aime" ... J'aurais vraiment pu mieux faire ...


Était-ce pour ça qu'elle s'éloignait de lui à chaque tentative de rapprochement ? Pour qu'il se décide enfin à être plus franc et plus direct ? Était-ce pour cela qu'elle avait pris un travail ? Pour s'éloigner de lui ? Pour qu'il prenne conscience qu'il pouvait la perdre ? Et puis, plus elle s'éloigne, plus il se rapproche et, par hasard, il la retrouve là, sur ce plateau de tournage ...


Pourquoi ? Était-ce vraiment un hasard ?


Il tournait en rond, ruminant le désir qu'il ressentait pour sa partenaire, désir qui commençait à virer doucement à l'obsession puisqu'il avait failli l'embrasser devant tout le monde, caméras inclues, et même l'eau froide du bassin n'avait pas réussi à calmer tout de suite son excitation. Le pagne d'ailleurs, en avait souffert. Pas pour rien qu'il avait glissé, ce truc infâme en fausse peau de bête car les coutures avaient tout simplement craqué. Quand l'habilleuse avait récupéré ledit pagne, trempé et ruisselant, elle avait failli tomber à la renverse et Ryo avait déguerpi vite fait quand il avait avisé la vapeur qui troublaient les verres des lunettes de la jeune femme. Il en avait cependant profité pour subtiliser un autre exemplaire de ce petit bout de tissu … L’effet qu’il faisait sur les femmes était absolument extraordinaire et il avait bien envie de le tester à nouveau en d’autres circonstances …


Maintenant, il se trouvait là, dehors, à faire les cents pas, impatient et contrarié, consultant encore et encore sa montre, ressassant les événements de la journée, et puis soudain tout devint clair. Il s'arrêta brusquement, se frappant le front de la main : elle n'aurait pas osé ? Pas à lui ? Est-ce qu'elle ... ? Noooon ? Est-ce qu'elle serait en train de lui poser un ... un ... un La-Piin ???

- "Les lapins, je les préfère gentils, sexy et en talons aiguilles..." grommela-t-il faisant demi-tour pour regagner à grands pas saccadés le plateau de tournage à la recherche de sa partenaire.


Près du faux bassin, tout le reste de l'équipe s'affairaient encore sur le plateau. Apparemment, Aïna et Itsuo peinaient à rejouer la scène du rapprochement et se faisaient savamment enguirlandés par leur cher réalisateur.


Il ressortit, tournant en rond, repassant inlassablement par les mêmes endroits et puis, au cours de sa quête de Kaori, son attention fut attirée par un mouvement discret aux alentours de la caravane d'Aïna. Les sens en alerte, il se dissimula dans la pénombre du parking pour mieux observer et maîtrisa son aura pour passer inaperçu.


Une silhouette fine et sombre grimpa sur le toit de la caravane et ouvrit silencieusement une des fenêtres de toit à l'aide d'un minuscule outil qui brilla dans le noir. La silhouette disparut à l'intérieur.


Il se rapprocha de la caravane d'un pas souple et silencieux et se positionna de telle sorte qu'il pourrait facilement attraper l'intrus qu'il devait nécessairement prendre en flagrant délit, de préférence avec le collier en sa possession. Car il était convaincu que le bijou était l’objectif.


Il n'attendit pas longtemps avec de voir la silhouette réapparaître silencieusement, se hissant élégamment par l'ouverture, telle un félin. Elle sauta sur le sol sans faire de bruit. Ryo jubila : il tenait son voleur. Ou plutôt sa voleuse. Et à en juger par sa silhouette, elle était même sacrément Mokkori. A défaut de rendez-vous galant avec sa partenaire, il aurait droit à une partie de chasse avec une silhouette volante tout à fait à son goût, à en juger par la réaction de son entrejambe. Retrouvant à nouveau sa puissance mokkorienne, il eut la sensation qu'un feu intérieur grandissait en lui, sortant par tous les pores de sa peau, accélérant les battements de son cœur, lui donnant une force de vie colossale.


- "Hi, hi, hi ! Il fonctionne de nouveau !!!" s'exclama-t-il en volant vers la paire de fesses moulée dans la combinaison en cuir noir. 


La silhouette sursauta et se tourna vivement vers lui. Dans la pénombre, il ne parvint pas à distinguer le visage de la voleuse mais sa poitrine, par contre, lui apporta la conviction que son meilleur ami de toujours n'était absolument pas en panne. Il s'élança, les deux mains devant lui en s'écriant :

- "Belle voleuse ! Vous avez ravi mon cœur ! Venez avec moi découvrir les délices de la..."


Baoum ! Il venait de se prendre un couvercle de poubelle en pleine figure, ce qui stoppa net sa trajectoire aérienne.


Paf ! Ses fesses se retrouvèrent violemment en contact avec le sol.


Il reprit rapidement ses esprits et se précipita à sa poursuite. L'intruse avait très certainement subtilisé le collier tant convoité, profitant de l'inattention de sa propriétaire et de la sienne par la même occasion ... Pourquoi n'avait-il pas été plus attentif ? S'il avait pris cette histoire au sérieux, il n'en serait pas là ...


La silhouette se dirigea vers les bâtiments du Studio et escalada la gouttière sans faire un seul bruit. Ryo se précipita à sa suite, tirant sur ses épaules qui étaient encore endolories par des heures passées à jouer à la balançoire au bout d’une corde déguisée en liane. Il commençait à se rapprocher de la belle, en profitant allégrement pour apprécier d’un œil expert le magnifique postérieur qui se dandinait sous son nez. Son nez qui d’ailleurs le fit bientôt terriblement souffrir, car, un tantinet déconcentré par le spectacle fessier, il venait de se prendre un talon en pleine figure.


Le temps qu’il reprenne ses esprits, la belle était déjà arrivée sur le toit de l’immeuble. Quand il se hissa à sa suite par-dessus la rambarde, il la vit s’enfuir devant lui, souple, fluide et silencieuse. La lumière de la lune fit miroiter sa combinaison de cuir noir et confirma la première impression de Ryo : la demoiselle était sacrément Mokkori.


Parvenue aux bords opposés du toit, elle se retourna brièvement pour apprécier la distance qui les séparait, fixa un tout petit grappin relié à une fine corde qu’elle passa autour de sa taille et s’élança dans le vide. Quand Ryo parvint à la balustrade, il eut juste le temps de reculer pour ne pas se retrouver assommé par le grappin qu’elle venait de décrocher d’un coup de main vif et habile. Il la regarda s’enfuir en direction du parking du studio, courant entre les véhicules.


Ryo se dirigea vers une autre gouttière, passa les jambes par-dessus le parapet et s’élança, s’accrochant au tuyau en aluminium qui grinça sinistrement sous son poids. A ce moment, il regretta ses fausses lianes et son pagne. Soudain, la gouttière céda et il sentit son corps basculer doucement vers le sol. Il pédala pendant quelques secondes dans le vide et il alla s’aplatir lourdement par terre en jurant.


Il continua sa poursuite entre les véhicules, suivant cette fine silhouette qui escaladait des voitures, se dissimulait derrière une barrière ou un container de poubelle, changeant de direction lorsqu'elle se trouvait hors de sa vue. Au bout de quelques minutes de ce jeu de chat et de la souris, Ryo se retrouva à bout de souffle, cherchant dans la pénombre un indice de la présence de sa proie. Il s'immobilisa un instant pour se concentrer mais ne perçut rien. Alors, soit la belle avait réussi à le semer et avait pris la poudre d'escampette, soit elle dissimulait volontairement son aura et dans ce cas ...


Dans ce cas ...

C'est alors qu'il réalisa enfin ce qui l'avait tellement troublé depuis le début.

Cette tenue.

Ces gestes.

Cette technique de fuite.

Ça lui rappelait des souvenirs.


Il se retourna brusquement quand il entendit le bruit d'un moteur qui démarrait derrière lui. Il se précipita vers sa Mini garée à l'autre bout du parking. Pendant ce temps, la demoiselle avait pris pas mal d'avance. Il l'aperçut à une cinquantaine de mètres, sur une moto noire qui circulait tous feux éteints.

- "Ah, tu veux faire la course, ma belle ? Et bien, tu verras, on ne me sème pas comme ça ... Surtout quand on a d'aussi jolies fesses !" dit-il en se mettant au volant et en démarrant en trombe.


Il avait réussi à la rattraper tant bien que mal, poussant le moteur de la Mini au maximum des tours. La demoiselle prenait la direction de l'autoroute, filant à toute allure dans la nuit. Il essayait de maintenir une distance acceptable afin de ne pas la perdre de vue, tout en n’augmentant pas trop la vitesse pour ne pas la pousser à accélérer encore plus et la mettre ainsi en danger. Quand ils arrivèrent sur l'autoroute, l'aiguille du compteur avoisinait les 145 km/h. Il la voyait devant lui, slalomant entre les véhicules, heureusement peu nombreux.


Et puis, soudain, la moto s'arrêta presque, faisant un demi-tour contrôlé et laissant une traînée noire sur le bitume. Elle disparut un instant dans une volute de fumée bleue pour réapparaître à une dizaine de mètres de sa voiture en sens inverse pour emprunter la voix de la sortie. Pour la suivre dans cette direction, il braqua brusquement, freinant autant que la petite voiture était capable de faire, évitant de peu la glissière de sécurité. L'arrière de la Mini chassa pendant quelques secondes lui faisant perdre le contrôle. Et puis, la toujours fidèle et vaillante automobile se remit brusquement dans la bonne direction. Haletant, il porta son regard au loin. Il l'apercevait mais elle avait pris beaucoup d'avance. Trop d’avance.


Il jeta un œil aux panneaux de signalisation qu'il rencontrait, se représentant mentalement le plan de cette partie de la ville. Il s'agissait d'une zone résidentielle. Plutôt huppée, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Des ambassades, des hôtels particuliers, deux spa très réputés, trois terrains de golf et quelques villas hors de prix ... Il savait qui habitait dans ce quartier. "Une famille pleine aux as" avait dit Aïna. Il comprenait mieux maintenant.


Il sourit dans la nuit et s'adressa à sa belle qui filait droit devant lui.

- "Je crois que je sais où tu vas, ma chérie. Et je t'attraperai, parole de Saeba !"


Environ deux kilomètres, quelques raccourcis et quelques infractions au code de la route plus tard, il se stationnait dans un coin en retrait de la rue, à priori en dehors des angles des diverses caméras de sécurité qui quadrillaient le quartier. Il sortit silencieusement de la voiture et se dirigea à pas de loup vers la grande grille ornée d'un S ouvragé de manière outrancière. Il murmura dans la nuit : 

- "Que d'humilité ..."


Il repéra un coin un peu plus sombre et décida de s'y dissimuler pour surprendre sa voleuse. Il n'attendit pas longtemps car déjà, un ronronnement de moteur s’approchait. Au moins, elle avait ralenti la cadence et il en était soulagé.

- "Et bien, ça s'est joué à pas grand chose ... Un peu plus et tu me passais sous le nez ..." chuchota-t-il dans la pénombre pour lui-même.


Elle s'arrêta devant la grille et il la vit tapoter un code sur le panneau digital à l’entrée.

- "Alors, comme ça, Mademoiselle a un droit d’entrée officiel .. Tiens, tiens, c’est bien ce que je soupçonnais … On retourne voir son patron ? Kaori ..."


Il s'adressa ensuite à cette petite partie de lui-même qui semblait parfois avoir une vie indépendante de la sienne : 

- "Bravo, toi ! Tu l'as reconnue avant moi, on dirait ! Tu deviens sacrément exclusif ..."


Elle gara la moto un peu plus loin dans l’allée en gravillons de la résidence tokyoïte des Sugimoto. Pendant ce temps, il fit rapidement le tour de la propriété, repérant un endroit à la sécurité plus que douteuse, escalada le mur d’enceinte aussi facilement qu’un chat et fila se mettre à couvert, tapi dans l’ombre d’un grand érable. Il la vit retirer son casque et se diriger d'un pas vif vers l'entrée. Il ne put se retenir de sourire quand elle gravit les marches quatre à quatre. Tout en prenant soin de dissimuler son aura, il la suivit à l'intérieur de la maison et parvint à se faufiler alors que la porte ne s'était pas encore refermée derrière elle.


Elle traversa le hall, d'une hauteur sous plafond vertigineuse, ornée d'un escalier monumental et d'un lustre qui semblait tout droit sorti d'un palais français.


Il s'approcha de l’immense porte qu'elle venait de franchir et s'adossa contre le mur pour entendre la conversation qui se tenait à l'intérieur :

- "Je ne sais pas comment vous remercier, Mademoiselle Makimura ..."

- "Faites en sorte que cette sauvegarde ne tombe pas entre de mauvaises mains, déposez votre brevet et cela fera office de paiement. Et demain, je restituerai ce bijou à Mademoiselle Kaneda. Votre petit-fils doit assumer ses erreurs de jugements, apprendre à ne pas donner ce qui ne lui appartient pas et en assumer les conséquences." Trancha la voix ferme de Kaori.


Après un moment de silence, Ryo entendit :

- "Merci encore ... Rentrez chez vous Kaori, allez vous reposer. Je ne vous attends pas demain matin. Prenez votre journée."

- "Bien. Bonne soirée, Monsieur Sugimoto."

- "Je l'espère." Murmura le vieil homme mais si bas que seule son ouïe affutée de nettoyeur permit à Ryo de le comprendre.


Norishigue Sugimoto ajouta à haute et intelligible voix : 

- "Bonne soirée, Kaori."


Ryo entendit les pas de Kaori se diriger vers la sortie. Quand elle fut à sa hauteur, il chuchota dans le silence d'un ton sec :

- "On n'avait pas rendez-vous ?"


Kaori se retourna vivement vers lui et lâcha :

- "Ohhhh ! Tu m'as fait peur ! ...."


Il s'avança un peu vers elle :

- "Depuis quand ma partenaire joue les voleuses ?"


Elle reprit son souffle et lui demanda tout bas : 

- "Qu’est-ce que tu fais là, Ryo ?"

- "Tu devrais pourtant savoir qu'il est impossible de m’échapper …" lui répondit-il espérant qu'elle comprendrait le sous-entendu. "Et tu as volé quelque chose à ma cliente … C’est le collier, c’est ça ?"


Pour toute réponse, elle posa un doigt sur la bouche, lui intimant le silence et le prit par la main, l'entraînant à sa suite. Elle se dirigea vers le fond du couloir, ouvrit une porte et le poussa à l'intérieur. Quand ses yeux se furent habitués à l'obscurité et il comprit qu'il se trouvait dans un vestiaire !


A un autre moment, il aurait certainement profité pour faire un petit tour, histoire de vérifier ses connaissances sur les nouvelles tendances de lingerie féminine, mais là, c'était différent. Il avait l'impression que quelque chose était en train de lui échapper. Il s'adossa à la porte, croisant les bras et fronçant les sourcils. Il ne parvenait pas à dissimuler sa contrariété pour une fois et c'est d'un ton sec qu'il lui demanda :

- "Alors, tu m'expliques ?"

- "Et toi ?" répliqua Kaori sur le même ton. "Tu m'expliques pourquoi tu me poursuis comme ça ?"

- "Déjà on avait rendez-vous. Ensuite, tu as volé quelque chose à ma cliente ..."


Elle le coupa, visiblement fâchée :

- " Ah oui ! Aïna Kaneda ... Tu m'en diras tant ! D'ailleurs, espèce de sale pervers, pourquoi tu l'as fait dormir dans mon lit ? Tu sais que, quand on rentre à la maison, je vais te massacrer ?"

- "Comment tu sais ?"

- "Elle me l'a dit."


Ryo déglutit. Oui, c’était certain, il allait se faire massacrer.

- "Et tu voulais que je la mette où, ma cliente ? Sur le canapé ? Ah bravo l'hospitalité ! Ou bien, encore mieux, tiens : sur le pallier ? "


Il refreina son irritation et décida d'en profiter un peu. Il fit un pas dans sa direction et se pencha pour lui chuchoter à l'oreille d'une voix douce :

- "Ou bien dis-moi ? Qu'est-ce que tu préfères ? Ton lit ... ou le mien ?"


Avait-elle saisi le double sens de sa question ? Peut-être car il la vit délicieusement rougir. Bon Dieu ! Qu'est-ce qu'il aimait ça !


Elle le regarda et lui lança avant de se détourner :

- "Et le lit d'appoint ? Abruti ?"


Il la regarda, les yeux écarquillés :

- "Comment ça ? Tu préfères le lit d'appoint ?"

- "Bah oui, le lit d'appoint ... Pour les invités, ça me paraît quand même plus indiqué, non ?"


Ryo sentit ses épaules s'affaisser. Encore raté.


Et puis il reprit soudain :

- "Hé, essaie pas de m'embobiner encore une fois, toi ! Tu n'as pas répondu à ma question : qu'est-ce qu'il se passe ?"


Comme Kaori restait muette, Ryo murmura en se penchant vers elle : 

- "Tu te rends compte de ce que tu viens de faire, Kaori ? Et depuis quand est-ce que tu sais cavaler comme ça sur les toits ?"

- "Tu n'es pas le seul à avoir subi l'entraînement de Kazumi. D'ailleurs, c'est elle qui m'a prêté la tenue et le petit grappin. Et puis, reconnais que je t'ai bien eu ..." lui répondit-elle, visiblement fière de sa prestation.


Ryo sentait la colère grandir en lui et il ne parvenait à se maîtriser qu'au prix de gros efforts. Il poursuivit sur sa lancée :

- "Et depuis quand est-ce que tu as ton permis moto ? Tu sais que c'est dangereux de piloter tous feux éteints ? "


La réponse de Kaori faillit lui faire perdre sa maîtrise de lui :

- "En ce qui concerne le permis moto, je ne l'ai pas. C'est Miyuki qui m'a appris. Il y a presque un an maintenant."

- "Miyuki ? La passeuse ?" Ryo n'en croyait pas ses oreilles.


Il s'en passait des choses derrière son dos ...

- "Bah oui, qui d'autre ?"

- "Et donc : tu conduis sans permis ? Non mais je rêve ! De pire en pire ! Et depuis quand tu as une moto ?"

- "Rooooo ... ça va ..."

- "Mais c'est le monde à l'envers ! J'y crois pas !" Il avait du mal à maintenir le chuchotement et avait failli s'exprimer à voix haute. "Tu te débines tout le temps, tu prends un boulot soit disant normal pour finir à jouer dans un mauvais remake de Tarzan, courir sur les toits pour piquer un collier et faire du 150 km/h sur l'autoroute à moto tous feux éteints et sans permis ! Et en plus, tu me poses un lapin !!! Alors maintenant tu vas m'expliquer à quoi rime tout ce bordel !"


Elle soupira et baissa la tête en murmurant :

- "Sugimoto a planqué une puce informatique très importante dans le collier. C'est pour ça qu'il voulait le récupérer à tout prix. Pendant ce temps, une entreprise concurrente a loué les services d'une ancienne bande de yakusas, devenue une organisation de tueurs à gages à ses heures perdues."

- "Ah ... Et tu comptais m'en parler quand ?"

- "Je ne comptais pas t'en parler ..."

- "Quoi !" Ryo n'en revenait pas.


Comment c'était possible ça ? N'avait-elle plus confiance en lui ? Envisager cette possibilité lui serra le cœur et il fut lui-même surpris d'être affecté à ce point par cette éventualité.


Kaori poursuivit :

- "Tu n'aurais jamais accepté ce XYZ. Tu l'as assez répété : tu ne travailles que pour les femmes ... Et là ... Il s'agissait d'un client. Enfin, pas vraiment, en fait. Monsieur Sugimoto ne sait pas que je suis la partenaire de City Hunter. Je pensais régler la question en toute discrétion ..." avoua-t-elle, se triturant les doigts nerveusement.

- "Je vois ..." murmura-t-il. "Et c'était ça ton plan ? Tu piques le collier, tu rends la puce et tout va bien ?"

- "Et je ramène le collier à la demoiselle en même temps que la moto demain matin ..." continua Kaori.

- "Parce qu'en plus tu as aussi volé la moto ?"

- "Rooo, c'est bon ... On dirait mon frère ! Je l'ai juste empruntée ! Elle était sur le parking, avec le casque sur le guidon ... J'ai juste eu à connecter les fils et puis voilà ... J'ai sauté sur l'occasion ..."

- "Non mais je rêve ... Et pourquoi ton richissime employeur n'a pas fait appel aux forces de l'ordre ? Ce n'est pas à son assistante de régler ce genre d'affaires, si ?"

- "Monsieur Sugimoto refuse de faire appel à la police. Le contenu de la puce doit rester secret. "

- "Voyez-vous ça ? Et c'est pour ça qu'il est prêt à donner la puce à ces malfrats ?" souffla Ryo qui venait d'entendre du bruit dans le bureau.

- "Pourquoi est-ce qu'il la donnerait ?" répliqua Kaori sèchement. "Maintenant qu'il l'a, il va pouvoir déposer le brevet avant que ses concurrents ne mettent leurs menaces à exécution et le tour sera joué. Tu vois, j'ai pu régler toute seule une mission ..."

- "Je ne crois pas ... Ecoute bien ... Il y a quelqu'un avec lui ... "

- "Quoi ? Il n'y avait personne tout à l'heure ..."

- "Il s'était certainement planqué quand tu y étais ... "

- "Non. Non. Non. Oh non ! J'espère que Monsieur Sugimoto n'a pas fait ça ..." murmura-t-elle d'une voix tendue et elle sortit rapidement du vestiaire.


Ryo la suivit dans le couloir et ils se tapirent en silence derrière la porte du bureau restée entrouverte. Ils entendirent alors distinctement la voix de Norishigue Sugimoto.




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