Yes or No ?

Chapitre 13 : Au bord de l'étang (1/2)

3389 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/02/2022 09:11


Je ressortis du bloc quatre heures plus tard, fourbue. Hiro allait s'en sortir. Ses points avaient lâché lors de sa bagarre avec ses anciens acolytes et il avait perdu beaucoup de sang. Mais j'avais trouvé l'origine de l'hémorragie et j'avais pu endiguer l'écoulement avec l'aide du Doc qui était rentré entre temps : Himika avait téléphoné à Ryo qui ne s'était pas fait prier longtemps pour aller faire un petit tour au Kabuki-Cho, à la recherche de notre vieux fêtard.


Il était un peu plus de six heures du matin et, après avoir pris une douche rapide et changé de vêtements, je buvais un café, maladroitement et bruyamment à cause de ma lèvre fendue que le Doc avait gentiment soignée. Je gardai cependant les yeux perdus dans le vague pendant que j'écoutai d'une oreille Himika raconter à Naoko et au Doc les événements de la nuit. Je n'avais pas dormi depuis plus de vingt-quatre heures et pourtant, je n'avais pas sommeil. Je savais bien que je ne pourrais pas fermer les yeux sans que les mêmes images reviennent me hanter, sans que je ressente encore les mêmes sensations, sans que je sente cette peau chaude et douce sous mes doigts, encore et encore ... 


Mon autre expérience, celle qui était "hyper-méga traumatisante" selon les dires d'Himika était déjà oubliée pour moi, mais je me gardai bien de le dire à qui que ce soit. Moi, j'étais obnubilée par une seule chose ... Cette sensation de plénitude et de bien être ... Pour la première fois de ma vie, j'avais eu l'impression d'être parfaitement à ma place.


Je terminai mon café et sortis sans un mot du bureau du Doc et mes pas me portèrent spontanément vers la chambre numéro trois. 


Mais, celle-ci était désespérément vide. Je tournai en rond dans la clinique pendant quelques minutes, cherchant dans chaque recoin possible, la salle de bain, les toilettes, la chambre de Hiro, tout, et, au moment où je commençai à paniquer, je l'aperçus par la fenêtre. 


Il était dehors, dans le jardin, à genoux au bord de l'étang, toujours torse nu. J'attrapai ma veste et une blouse pour lui et je sortis dans la brume matinale, ravie de l'avoir enfin trouvé, inquiète de le voir si peu vêtu mais déterminée à lui faire savoir que je tenais à lui. J'avançais vers lui d'un pas vif et déterminé, le cœur battant, le sourire aux lèvres et ...

- "Allez-vous en, Docteur Natori." dit-il froidement, en guise d'accueil.


Je me figeai et fis un pas en arrière. Pensant que j'avais dû mal comprendre, je m'avançais cependant, posant la blouse sur ses épaules nues, profitant au passage pour admirer le dessin délicat de ses ailes, me demandant si je sentirai le relief de chaque plume si je les frôlai du bout des doigts. 

- "Vous allez prendre froid. Je ne veux pas avoir en plus à vous soigner pour pneumonie." Ajoutai-je d'un ton que j'espérais détaché.

- "Allez-vous en. Fichez moi la paix ..."

- "Quoi ?" J'eus l'impression de passer brusquement sous une douche froide. Glacée, tranchante. J'en eus le souffle coupé.

- "Fichez moi la paix, Docteur Natori ..." D'un mouvement d'épaule, il se dégagea de la blouse qui tomba sur la terre humide du bord de l'étang.


Il rit doucement.

- "Je ne crains pas le froid. N'oubliez pas qui je suis ni d'où je viens ..."


J'essayai de me reprendre :

- "L'Alaska, c'est ça ? Je sais qu'il y fait froid mais je n'ai aucune idée des températures qu'il peut faire là-bas." dis-je sur le ton de la conversation, pensant, à tort, que j'arriverais ainsi à faire retomber la tension qui était palpable.

- "Froid, il y fait tout le temps froid ... Rarement plus de quinze degrés, et ça, au meilleur de l'été. Et ça peut descendre jusqu'à moins trente, voire moins quarante en hiver. Voilà, maintenant que vous connaissez le climat d'Alaska, laissez-moi, Docteur Natori." 

- "Kazue. Je veux que vous m'appeliez, Kazue." Je voulais ajouter : "Je vous en prie, appelez-moi Kazue. Prenez-moi dans vos bras. Regardez-moi, s'il vous-plaît ..." Mais je restai muette car quand j'avais posé ma main sur son épaule, il s'était dégagé doucement.


Il n'y avait aucune violence dans son geste, c'était une douce esquive, ronde et élégante mais ce mouvement me fit plus mal que toutes les gifles que ce sale yakusa aurait pu me mettre dans la figure.

- "Mick ... Qu'est-ce qui ne va pas ?" demandai-je, la gorge serrée.


Il soupira, excédé :

- "Allez-vous en, Docteur Natori. Vous n'avez rien à faire avec un type comme moi. Je ne suis pas un gars pour vous. Vous méritez bien mieux que moi, bien mieux qu'un type qui massacre d'autres types à peine pires que lui ..."

- "Vous nous avez sauvés !" M'écriai-je, complétement déboussolée par ce que j'étais en train d'entendre. 

- "Un sauveur ! Moi ? Vous rigolez ou quoi ? Je suis presque tombé dans les vapes comme une jeune fille émotive pour une petite bagarre de rien du tout ..." ajouta-t-il d'un ton acide.


Je répétai : 

- "Vous nous avez sauvés."


Il éclata d'un rire cynique :

- "Alors, vous me prenez vraiment pour un sauveur ? Moi ? Je ne suis pas un sauveur, Docteur Natori, je suis un tueur, que ça vous plaise ou non. Si vous n'étiez pas intervenue tout à l'heure, je l'aurais tué, celui qui vous a ... enfin, bref, leur chef, là. Quand il vous a frappée, j'ai cru devenir dingue. J'ai eu envie de le massacrer, de l'écharper, de l'éviscérer. J'ai perdu mon sang froid et mon professionnalisme. Et, je vais vous dire : il s'en est fallu de peu. Il suffisait d'une pression supplémentaire sur sa sale gueule et un morceau de verre lui aurait facilement tranché la carotide ... Sans vous, je vous assure qu'il était mort."


Je retenais mon souffle, j'avais l'impression d'être dans un cauchemar, ayant complètement perdu la maîtrise de ce qui était en train de se passer. Je pensais venir le trouver pour me jeter littéralement dans ses bras et il était en train de me repousser, pire même, d'ériger des barrières infranchissables. Je n'arrivai pas à le croire et pourtant je l'entendis poursuivre :

- "Et vous savez quoi ? Ca n'aurait pas été mon premier assassinat ! Oh que non ! Parce que c'est ce que je fais, Docteur Natori et depuis longtemps ! Ma mère est morte en me mettant au monde et je sais que mon père n'a toujours vu en moi que celui qui avait tué son grand et unique amour !"


Je restai muette, la gorge nouée et il ajouta d'une voix grave :

- "Et ensuite, vous voulez que je vous dise de quoi mon père est mort ?"


Je déglutis et prononçai à voix basse :

- "Vous m'avez dit qu'il avait été blessé par une ourse, non ?"

- "Oui. Mais la vraie raison ? Vous voulez la connaître la vraie raison ?" 


Je restai silencieuse, complètement perdue, la gorge toujours nouée, les poings serrés dans les poches de ma veste. Il se leva, me tournant toujours le dos, la tête baissée mais je sentais la rage qui montait dans sa voix.

- "Mon père est mort de ses blessures, griffé à l'abdomen et mordu par une ourse parce que j'ai été stupide. Parce que je me suis approché trop près, parce que je voulais lui prouver que j'étais devenu fort,  parce que je voulais lui montrer qu'il pouvait compter sur moi ... Pffff, fort ? A dix ans ? Tout ça parce que j'avais ce porte-bonheur autour du cou et que je me pensais invincible ? Parce qu'après avoir tiré sur un cerf, je pensais être devenu un chasseur ? Pourquoi vouloir tuer mon premier ours à dix ans ? Parce que j'étais orgueilleux, voilà pourquoi ! Mon père est mort parce qu'il a été obligé de me protéger ..." 


Je secouai la tête et répliquai, ne reconnaissant pas ma propre voix : 

- "Mick, ce sont des accidents ... Pour votre mère ... Mourir en couches n'est pas si rare, surtout si on n'accouche pas à l'hôpital ! Une infection, une hémorragie, il y a tellement de risques, tellement de choses qu'on n'arrive pas forcément à maîtriser ... Et pour votre père, c'était une erreur d'enfant ...  Un accident ! Vous n'êtes pas responsable ! Ni pour votre mère ni pour votre père !!!"

- "Non !" s'écria-t-il. "Non, c'était de l'orgueil et j'ai été puni. J'ai été privé une première fois de ma famille mais ça ne m'a pas servi de leçon. Ah mais, non ! J'ai continué à tuer !" 


Il se retourna brusquement et me fit face. Ses yeux assombris par la colère et la douleur me tétanisèrent et je restai figée, essuyant sa rage, tentant de trouver le courage de soutenir son regard, les poings toujours enfouis dans mes poches et tellement serrés que je sentais mes ongles plantés dans mes paumes. 

- "J'avais dix-sept ans, Docteur Natori, dix-sept ans quand j'ai assassiné pour la première fois ! Ne me dites pas que les types biens assassinent à l'âge de dix-sept ans !"


Je n'avais pas l'intention de le laisser gagner alors je lui répliquai :

- "Et pour quelle raison avez-vous tué ? Pour l'argent ? Par amour ? Ou tout simplement parce que vous aimiez ça ?"


Il me dévisagea, à la fois abasourdi et fâché alors que je sentais mon cœur battre de plus en plus fort :

- "Oh putain ! Vous ne comprenez vraiment rien, vous ? C'est dingue !" lâcha-t-il d'un ton sec.

- "Non, effectivement. Expliquez-moi." Dis-je tout en le défiant du regard.


Il répliqua d'un ton dur et agressif :

- "Je vous ai dit que j'ai été élevé dans un bordel, non ? Vous pensez qu'il se passe quoi pour un petit mec de onze ans quand il se retrouve au milieu de toutes ces femmes, hein ? Ou j’ai besoin de vous faire un dessin ? Alors, certes, ce n'est pas arrivé tout de suite, Docteur Natori, bien sûr, j'ai attendu un peu ... mais pas au point d'être majeur, je vous le garantis. Et ça ne m'a jamais déplu."


Je baissai la tête et il poursuivit, alors que je sentais son regard toujours dirigé sur moi :

- "Ma tante Janine a poussé des hauts cris quand elle a découvert ça mais qu'y pouvait-elle ? Elle a bien interdit à ses filles de me faire renouveler l'expérience mais, je n'avais plus besoin d'elles pour savoir comment faire. J'avais quinze ans, je commençais à draguer les filles du quartier et j'ai eu beaucoup de succès ... Alors, vous voyez que je ne suis pas un gars bien. J'aime les femmes, enfin leur corps ... Uniquement leur corps ..."


Je pris un air détaché, riant d'un rire sans joie, ne voulant pas lui montrer que cette révélation me troublait et me serrait le cœur en même temps.

- "Et ? C'est parce que vous avez perdu votre virginité trop tôt que vous êtes devenu un tueur ?"


Il fit un pas vers moi, me toisant du regard. Ce fut à ce moment que je remarquai combien il était plus grand que moi et je dus lever la tête pour ne pas perdre le contact visuel. 

- "J'ai tué la première fois par vengeance ou par amour, c'est comme vous voulez ..."

- "Vous m'en direz tant ..."

- "Ah, vous voulez rivaliser, Docteur Natori ? Vous et vos pauvres petites abeilles ? Vous vous êtes vengée, certes, mais vous n'avez pas collé une balle dans la tête de celui qui vous avait enlevé la seule personne pour qui vous comptiez vraiment ..."


Je sortis les mains de mes poches et croisai les bras sur ma poitrine, montrant ainsi que je ne bougerais pas, qu'il ne m'impressionnait pas et que j'attendais la suite. Il leva les yeux au ciel, excédé :

- "Oh mais merde mais c'est pas vrai ! Vous dites que je suis borné, mais vous, ça dépasse l'entendement ! Vous voulez vraiment savoir ?"


Je hochai la tête, la mâchoire serrée. Il s'avança encore vers moi, le regard dur :

- "J'ai tué le parrain de la famille mafieuse qui tenait notre quartier à sa merci et qui fréquentait notre maison. Ma tante Janine donnait des infos à un flic dont elle était amoureuse, Bob Sullivan. Un jour, Tony Giordano, le parrain du coin, s'en est rendu compte et il a commandité son assassinat. Je l'ai retrouvée morte dans sa chambre, égorgée. Tout comme une dizaine de filles. Rosie, Maddie, Samantha, Betty, Linda, Carole, Amy, Molly, Vanessa, Dana et Kim." 


Son regard se teinta de tristesse. J'eus envie de le prendre dans mes bras, de saisir sa main, ou de toucher son bras mais je me retins. Il poursuivit :

- "Et vous savez quoi ? Les flics étaient tellement corrompus que l'enquête a été bâclée et laissée dans un coin. Qui en avait quelque chose à foutre de la mort d'une dizaine de putains ?"

- "Vous. Et ce flic, je suppose. Sullivan, c'est ça ?"


Il me regarda et je sentis qu'il commençait à se calmer.

- "J'ai infiltré le clan Giordano pour son compte. Je n'ai eu aucun mal à leur faire croire que je voulais me faire une place dans le milieu et que je les admirais. Je savais déjà me battre mais ces bâtards m'ont appris le reste : manier une arme, intimider, faire la loi, monter les partis les uns contre les autres, trafiquer, corrompre ... Et je fournissais toutes les infos à Sulli. Jusqu'au jour où il a eu assez de preuves pour tous les coffrer. Pendant la descente de flics, j'ai profité de la bagarre générale pour mettre discrètement mon revolver sur la tempe de Tony Giordano et j'ai pressé sur la détente. Personne n'a jamais su que c'était moi, à part Sulli ... Et vous maintenant."


Il pencha la tête sur le côté et un sourire cynique et froid barra son visage :

- "Paf, aussi simple et rapide que ça."


Je le regardai toujours, prenant sur moi pour ne pas lâcher son regard, comme si nous nous affrontions et que nos yeux étaient nos seules armes. Je restai silencieuse. J'avais la bouche sèche et les lèvres insensibles à force de les garder pincées.

- "Alors, Docteur Natori ?" Il m'invectiva d'un geste du menton. "C'était un accident d'après vous ?"

- "Non. Un meurtre." Mon ton était cinglant. "Vous vous êtes substitué à la justice de votre pays. Mais vous n'avez pas tué un innocent, non plus. Je me trompe ? Et vous étiez un gamin perdu, un orphelin a qui on avait tout pris ... Ca donnerait des envies de meurtre à plus d'un."

- "Vous avez réponse à tout, vous !" lâcha-t-il exaspéré.

- "Alors, clouez-moi le bec ... Que s'est-il passé ensuite ?"

- "J'ai fait de la taule ... Je ne voulais pas balancer officiellement, sinon, j’étais mort et Sulli avait assez de preuves pour tous les faire tomber. Moi y compris. Comme j'étais encore mineur, j'ai pris seulement deux ans."

- "C'était comment ? La prison, je veux dire ?"

- "A votre avis, Docteur Natori ? Mettez un petit freluquet arrogant au milieu de mecs prêts à en découdre, ça donne quoi ? Ça donne du mitard toutes les deux semaines ... Voilà ce que ça donne !"

- "Bah, vous vous en êtes sorti finalement ..." Répliquai-je, provocante. 


Je refusai de lui montrer que j'étais impressionnée, retournée, chamboulée et que tout ce qu'il était en train de me dire me donnait la nausée, envie de pleurer, de hurler, de taper des pieds. Non, je ne lui montrerais pas. Je savais que si je lui montrais ces émotions-là, je le perdrais définitivement. Et je n'avais absolument aucune intention de le laisser se dérober de cette façon. 


Même si le récit de son passé me faisait mal, j'allais l'encaisser et faire face. Cette fois, je ne ferai pas l'autruche comme pour le deuil de Shinishi. Pas cette fois. Je le voulais lui et je n'avais pas l'intention de baisser les armes maintenant que j'étais sûre de ça. 


Il me regarda et poursuivit, agressif et condescendant :

- "Non mais vous croyez quoi ? Que deux ans en prison, c'est des vacances ? Nourri, logé, blanchi, et en plus un peu de sport, c'est ça ? Non, il faut faire sa place, sinon, on se fait bouffer ... Alors, je l'ai faite ma place et à coups de poings. Et j'en suis fier en plus, vous savez pourquoi ?"


Je secouai la tête. Cette fois, je n'osai pas répliquer.

- "Parce que c'est grâce à mes poings que j'ai pu protéger celui qui m'a donné mon nom et mon tatouage et je ne regrette aucune journée de mitard, aucune bagarre, aucun nez cassé, aucun coup de poignard ... Non. Je ne regrette pas. Et mon deuxième séjour non plus, je ne regrette pas la manière dont j'y ai fait ma place ..."


Il fit un nouveau pas vers moi.

- "Alors, Docteur Natori, toujours prête à prétendre que je suis un gars bien ? Que je suis un sauveur ou un truc du genre ?"


Comme je ne trouvai rien à répondre, je gardai le silence, cherchant en même temps un angle d'attaque qui me permettrai de reprendre le dessus. Il se pencha vers moi :

- "Et, j'en ai encore une pour vous, Docteur Natori ..."


Je relevai le menton, prouvant que j'étais prête à relever son défi.

- "Vous avez pleuré à la mort de votre Shinishi ?"


Je me raidis, me demandant comment il pouvait savoir que j'avais passé la journée de la veille, agenouillée sur la tombe de mon fiancé.

- "En quoi ça vous regarde, ça, de savoir si j'ai pleuré ou pas ?"

- "Bah, vous savez quoi ? Si je m'étais chargé de ce contrat, vous n'auriez pas pleuré sa mort !"

- "Je vous demande pardon ..." dis-je dans un souffle, ne comprenant pas du tout où il voulait en venir.


Il eut un rire cynique : 

- "En tant que pro, j'ai toujours eu pour principe de séduire la fiancée ou l'épouse de ma cible. Comme ça, à sa disparition, elle n'avait pas de chagrin ..."

- "C'est quoi ces conneries ?"

- "Une façon pour moi d'atténuer les souffrances ..."


Et c'est à ce moment-là que j'avais pris la réalité en pleine figure. Oui, l'homme qui était en face de moi était un tueur. Un professionnel. Un tueur à gages qui assassinait des gens, qui supprimait des vies en échange de monnaie sonnante et trébuchante. 


Il poursuivit, se penchant vers moi :

- "Quoique, ça aurait été une bonne chose finalement puisque vous auriez peut-être obtenu ce que vous voulez maintenant ... Une bonne partie de jambes en l'air et je vous aurais vite fait oublier votre mec insipide. Merci, au revoir, on passe à autre chose ... en tous cas, moi ..."

- "Je vous interdis de parler comme ça de mon fiancé, Monsieur Mick Angel ! Vous entendez ! Vous pouvez déblatérer tout ce que vous voulez sur vous ou sur n'importe qui mais je vous interdis de parler de Shinishi de cette façon." 

- "Empêchez-moi, Docteur Natori ... Empêchez-moi ..." répliqua-t-il, bravache.


Je ne pus retenir ma main. Elle claqua sur sa joue d'un bruit sec, net et franc. Il garda la tête baissée, laissant voir la marque écarlate de mes doigts qui se dessinait déjà. J'en eus mal à la main. Puis, je pointai mon index sur son torse, insistant sur chaque mot, détachant chaque syllabe :

- "Vous avez raison, vous n'êtes pas un sauveur. Vous êtes un sale con, Monsieur Angel. Vraiment une sale tête de con."



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