The peinteresse Worlds
Extrait du journal de Clara, membre de l’Expédition 32.
Date : 12 octobre.
« Une toile est comme un souffle, éphémère et triste, elle capture l’instant avant de s’effacer dans l’oubli. » Ces mots résonnent en moi depuis que nous avons quitté Lumière. Chaque jour, je me réveille avec cette pensée, comme une mélodie persistante qui refuse de s’éteindre.
Aujourd’hui, nous avons atteint les ruines de ce qui était autrefois un village vibrant, un lieu où les rires des enfants résonnaient et où les couleurs des marchés s’entremêlaient. Maintenant, tout n’est que poussière et silence. Les maisons, autrefois pleines de vie, sont devenues des coquilles vides, leurs murs effrités racontant des histoires de joie et de désespoir. Je me demande combien de souvenirs se cachent derrière ces façades noircies par le temps.
En explorant les décombres, j’ai trouvé une toile abandonnée, recouverte de cendres. Les couleurs, bien que ternies, semblaient encore vibrer sous la couche de désolation. J’ai touché le tissu, et une vague de nostalgie m’a submergée. Cette œuvre, bien que inachevée, était un cri de vie dans ce monde moribond. Je me suis demandé qui l’avait peinte, quel rêve avait été capturé dans ces coups de pinceau avant que tout ne s’effondre.
Nous avons partagé un moment de silence, mes compagnons et moi, devant cette toile. C’était comme si nous rendions hommage à ceux qui avaient vécu ici, à ceux qui avaient aimé, ri et souffert. Dans ce silence, j’ai compris que chaque expédition, chaque voyage que nous entreprenons, est une tentative de redonner vie à ces souvenirs, de les préserver contre l’inéluctable.
Mais la réalité est cruelle. Chaque jour qui passe, je sens le poids de l’Effacement se rapprocher. Le nombre 32 sur l’Horloge me hante. Je sais que notre temps est compté, que nous sommes tous des toiles en devenir, prêtes à s’effacer dans l’oubli. Pourtant, je refuse de laisser cette pensée m’engloutir. Je veux croire qu’il y a encore de l’espoir, que nous pouvons retrouver la lumière dans cette obscurité.
Alors, je continue à écrire, à capturer ces instants, à immortaliser les souvenirs de mes compagnons et de ceux que nous avons perdus. Peut-être qu’un jour, quelqu’un lira ces mots et se souviendra de nous, de nos luttes et de nos rêves. Peut-être que, même dans l’oubli, nous pourrons laisser une empreinte, une couleur sur la toile du monde.
Clara.
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Acte 1
Prologue
Dans le crépuscule d’un monde en ruines, une voix féminine s’éleva, douce et mélancolique, comme une brise légère caressant les cendres qui dansaient dans l’air. C’était une voix chargée de souvenirs, une mélodie triste qui résonnait dans les cœurs des habitants de Lumière.
« Autrefois, le monde était un endroit vibrant de couleurs et de rires. »
La narratrice, une femme à la voix empreinte de nostalgie, se tenait au bord de la place centrale, son regard perdu dans le vide. Dans sa main, elle tenait une rose blanche, symbole de beauté et d’innocence, qui contrastait avec le décor désolé qui l’entourait. Les pétales délicats de la fleur étaient légèrement froissés, comme si eux aussi avaient souffert des ravages du temps. Au-dessus d’elle, l’immense soleil rougeoyant se tenait dans le ciel cendré, projetant une lumière dorée sur les ruines de la ville, mais aussi une ombre pesante sur les âmes qui l’habitaient.
Les rues de Lumière, autrefois comparables à celles de Paris, étaient désormais des vestiges d’un passé glorieux. Les pavés, autrefois brillants sous le soleil, étaient recouverts d’une fine couche de cendres, témoins silencieux d’un temps révolu. Les cafés, jadis animés par des conversations joyeuses, étaient devenus des refuges pour les âmes perdues, où les murmures des souvenirs se mêlaient au crépitement des feux. Les artistes, qui peignaient des toiles sous le soleil doré, avaient disparu, laissant derrière eux des œuvres inachevées, des rêves suspendus dans l’air lourd de mélancolie. Les enfants, autrefois insouciants, jouaient dans des parcs désormais désertés, leurs rires étouffés par l’ombre de la Peintresse.
« Les bâtiments, bien que majestueux, portent les cicatrices d’un passé glorieux, leurs façades noircies par le temps et la désolation, » poursuivit-elle, les yeux rivés sur la rose qu’elle tenait. Chaque pétale semblait raconter une histoire, un souvenir d’un monde qui n’était plus.
Les habitants de Lumière, malgré la menace omniprésente, avaient appris à vivre avec la beauté de leur ville déchue. Ils se rassemblaient autour de feux crépitants, partageant des histoires et des rires, comme pour défier l’inéluctable. Mais chaque année, à l’approche de la cérémonie de l’Effacement, une ombre s’installait dans leurs cœurs. L’immense Horloge, symbole du compte à rebours, trônait au centre de la ville, son cadran affichant un nombre qui descendait inexorablement. Cette année, il annonçait 34, et tous savaient ce que cela signifiait.
Annie, une jeune femme à la chevelure flamboyante et aux yeux pétillants de vie, se tenait au bord de la place, observant les gens qui l’entouraient. Ses cheveux, d’un rouge éclatant, tombaient en boucles désordonnées autour de son visage, illuminant son teint clair. Elle portait une tunique en coton léger, ornée de motifs floraux, qui flottait autour d’elle, lui donnant l’apparence d’un rayon de soleil dans ce monde assombri. Mais aujourd’hui, une ombre planait sur son visage. Elle était à la veille de son Effacement, et le poids de l’inéluctable pesait lourdement sur ses épaules.
Matthew, son ancien amour, se tenait à quelques pas, le cœur lourd de souvenirs. Ses cheveux bruns, en désordre, tombaient sur son front, et ses yeux, d’un vert profond, reflétaient une tristesse infinie. Il portait une veste en cuir usée, symbole de son esprit aventurier, mais aujourd’hui, elle semblait peser sur lui comme un fardeau. Ils ne s’étaient pas parlé depuis des mois, mais leurs regards se croisaient, chargés d’émotions non exprimées.
À ce moment-là, Charles, un homme à la stature imposante, se tenait là dans son uniforme militaire bleu et doré, qui mettait en valeur sa silhouette athlétique. Ses cheveux blonds, gominés et bien coiffés, étaient rasés de près, accentuant son visage beau et déterminé. Il s’approcha du groupe avec un sourire malicieux.
-Alors, Maelle, tu es toujours aussi petite ? On dirait que le vent pourrait te soulever ! »
Maelle, une jeune fille de seulement 16 ans, aux cheveux roux tressés en une seule tresse éparse et aux yeux bleus pétillants, leva les yeux vers lui, feignant l’indifférence. Mais une moue typique des adolescentes se dessina sur son visage.
-Je ne suis pas si petite ! Rétorqua-t-elle, les bras croisés. J’ai 16 ans, Charles ! Je suis en pleine croissance ! »
Edward, un jeune homme aux cheveux roux gominés sur le côté et aux yeux vifs, éclata de rire.
-Oui, Charles, fais attention ! Maelle pourrait te frapper avec sa tresse si tu continues à la taquiner ! »
Maelle, un sourire malicieux aux lèvres, se mit à jouer avec sa tresse.
-Je te ferai voir, Charles ! Je suis plus forte que je n’en ai l’air ! Je te botte les fesses quand tu veux ! »
Matthew observa la scène avec un léger sourire, appréciant ce moment de légèreté au milieu de l’angoisse ambiante. Les rires et les taquineries apportaient une bouffée d’air frais dans cette atmosphère pesante.
Les cloches de l’Horloge retentirent, annonçant le début de la cérémonie. Les visages se tournèrent vers le cadran, et un silence lourd s’installa. Les cendres dansaient autour d’eux, comme des souvenirs éphémères, tandis que le nombre 34 clignotait, prêt à disparaître.
-Non...je...Je ne veux pas partir... murmura Annie, les larmes aux yeux. Je veux encore vivre… »
Matthew, le cœur brisé, la prit dans ses bras, cherchant à lui apporter un peu de réconfort. Il pouvait sentir son corps trembler contre le sien, et il savait que chaque seconde comptait. Ils se regardèrent, leurs yeux remplis de larmes, un silence lourd entre eux, chargé de tout ce qu’ils n’avaient jamais eu le temps de dire.
Annie caressa doucement la joue de Matthew, un geste tendre et désespéré. Elle approcha ses lèvres des siennes, mais alors qu’elle s’apprêtait à l’embrasser, une lumière éblouissante l’entoura. Son visage commença à s’effacer, comme si le temps lui-même l’absorbait. Matthew, horrifié, regarda son ancienne amante se dissoudre lentement devant lui, ses traits se perdant dans l’air.
-Non, non, non… Murmura-t-il, impuissant. Les larmes coulaient sur ses joues alors qu’il réalisait que chaque Effacement était une partie de lui qui s’évanouissait. Il leva les mains, cherchant à saisir ce qui restait d’elle, mais il ne trouva que des cendres qui s’élevaient, emportées par le vent. Annie ! » Cria-t-il, mais sa voix se perdit dans le tumulte de la cérémonie. Les membres de l’expédition, témoins de cette scène déchirante, détournèrent le regard, laissant couler une larme, compatissant envers la douleur de Matthew. Ils comprenaient trop bien la tristesse qui l’envahissait.
Alors que la cérémonie touchait à sa fin, le nombre 33 s’afficha sur l’Horloge, et une nouvelle expédition se préparait à partir. L’Expédition 33, un groupe de courageux, dont Matthew était le leader, se tenait prêt à affronter l’inconnu.
Le soleil se leva lentement à l’horizon, projetant une lumière dorée sur les cendres qui recouvraient la ville. Les membres de l’expédition montèrent à bord des bateaux, leurs cœurs battant à l’unisson, prêts à affronter le Continent et à défier l’ombre de la Peintresse. « Pour nous... » Murmura Matthew, alors qu’ils prenaient le large, laissant derrière eux les souvenirs d’un monde perdu, mais emportant avec eux l’espoir d’un avenir meilleur.
Tandis qu’ils s’éloignaient de Lumière, une dernière pensée traversa l’esprit de Matthew : il ne laisserait pas le souvenir d’Annie s’éteindre. Il combattrait pour eux deux. Avec cette promesse gravée dans son âme, il se tourna vers l’horizon, prêt à affronter l’inconnu avec ses compagnons, déterminé à retrouver la lumière dans un monde plongé dans l’obscurité.
Alors que les bateaux s’éloignaient, Matthew se retourna une dernière fois vers la silhouette de Lumière, son cœur lourd mais résolu.
-Annie, je te promets que je ne laisserai pas ton souvenir s’éteindre. Je combattrai pour nous deux. »
Et avec cette promesse, il se dirigea vers l’avenir, prêt à défier le destin et à redonner vie à Lumière.
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Dans l'atelier du temps, où les couleurs s'entrelacent,
La Peintresse rêve, son regard embrase,
La passion aux multiples couleurs,
D'un coup de fuseau, elle redéfinit les cœurs.
(Refrain)
Oh, Peintresse, guide nos cœurs,
Dans la lumière et les pleurs,
Chaque coup de pinceau, une lueur,
Dans l'obscurité, tu es notre ardeur.
Les ombres dansent, les souvenirs s'effacent,
Sous l'horloge qui tourne, le temps nous enlace,
Sur la toile vierge d'un blanc neigeux,
D'un geste du poignet, elle redessine nos cieux.
(Refrain)
Oh, Peintresse, guide nos cœurs,
Dans la lumière et les pleurs,
Chaque coup de pinceau, une lueur,
Dans l'obscurité, tu es notre ardeur.
Rapière à la main, elle défend son royaume,
Les couleurs s'enflamment, les âmes se consument,
Dans ce monde fragile, où l'espoir se dessine,
Elle nous rappelle notre existence fragile
(Refrain)
Oh, Peintresse, guide nos cœurs,
Dans la lumière et les pleurs,
Chaque coup de pinceau, une lueur,
Dans l'obscurité, tu es notre ardeur.
Dans le Cœur du Monde, elle tisse nos histoires,
Entre art et effacement, lumière et ombres noires
Peintresse éternelle, dans nos âmes tu vis,
À travers tes tableaux, nous trouvons l'infini.