Notes au clair-obscur

Chapitre 2 : Complainte Dépeinte

320 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/10/2025 22:29

Elle peint un monde où tout subsiste,

Où l'amour persiste, où Verso existe.

Chaque couleur la retient en arrière,

Chaque éclat la conduit vers l’enfer.

Ses toiles sont des portes fragiles,

Des pièges tissés de souvenirs stériles.

Elle vit d’illusions qui la consument,

Et son amour l'attire dans la brume.


Sirène, gardienne de la mémoire,

Fille du deuil, écho d’espoir.

Je suis silence, je suis caresse,

Née pour émerveiller, ange de détresse.


Il m’a créée d’un geste tremblant,

Craignant de perdre son aimée au néant.

Il voulait briser ses visions cruelles,

Consoler ses songes mortels.

Même si en moi coule le même poison,

Charmeuse gracile à faire perdre la raison.

Un corps cousu pour que l'on s'égare,

Dans ma robe de jour, j'attire les regards.


Sirène, envouteuse aux pas fatals,

Miroir de sa muse, son amour loyal.

Je suis le tombeau de velours,

L’écho d'un deuil bien trop lourd.


Elle s’accroche aux sourires peints,

Lui veut l'éloigner de sa fin.

Deux vérités qui s’entre-déchirent,

Deux maux qu'on ne peut guérir.

J'anime, je virevolte, je danse

Chaque geste exécuté avec confiance.

Je suis l'amour infini qu'il ressent,

Je suis les illusions qu'elle défend.


Sirène, pantin au masque éploré,

Poupée au cœur de tissu éthéré.

La maîtresse des merveilles,

À la beauté de mille soleils.


J’entends au loin l’enfant perdu,

Le rire fragile qui ne résonne plus.

J'incarne leur rêve, je pleure leur peine,

L’amour blessé qui les enchaîne.

Aline se perd, Renoir retient,

Moi je les lie dans un même chagrin.


Sirène, étoile du ballet éternel,

Héraldesse aux portes du réel.

Je brode les vies qu'ils ont rêvées,

Et découds la mort qu'ils n'ont pu accepter.

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