Code Alpha 1.0 : 25 ans plus tard

Chapitre 18 : Épilogue: Des nuages noirs à l'horizon

Chapitre final

974 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/12/2017 10:34

12 ans plus tôt.


Lorsque la sonnette retentit, Antoine se mit aussitôt à pleurer. Violaine rentra dans sa chambre et s’abaissa à sa hauteur. De chaudes larmes coulaient sur ses joues rouges. Le jeune enfant semblait inconsolable.

« Ben alors ! C’est quoi ce grand chagrin ? 

- Y… Y vont venir prendre papa ! »

Cela faisait quelques jours que des gens en costards venaient chercher monsieur Belpois. C’était probablement lié à son « travail » dont la baby-sitter ignorait tout. Elle fantasmait parfois en imaginant son employeur en tant qu’espion, mais c’était peu probable. Monsieur Belpois était un monsieur tout-le-monde. Son métier était lié à l’informatique lui avait-il confié un jour. Il voyait ses enfants séparément, une semaine chacun. Il payait bien et ses gamins n’étaient pas trop difficile. Antoine souffrait beaucoup de la séparation de ses parents et avait une peur énorme de l’abandon, le tout saupoudré d’un besoin d’affection assez immense. La jeune Ambre, en revanche, le prenait plutôt bien. Elle était extrêmement précoce. Elle savait déjà lire, et sa mère l’avait emmené faire des tests chez un pédopsychiatre et il semblerait qu’Ambre au moins une année lors de son entrée en primaire.


« Papa va partir au travail, mais il reviendra !

Mais le petit garçon ne voulait rien entendre. Il hurlait de plus belle, réclamant son père. En même temps, Violaine le comprenait. Monsieur Belpois était rarement présent et c’était généralement elle qui devait s’occuper des enfants.

- Il ne va pas mieux ? Dit le père, en arrivant à la porte.

- Non, il est encore un peu soucieux.

- Mmh. Je vois.

- Monsieur Belpois, sans vouloir vous déranger, je ne peux pas faire d’heures supplémentaires ce soir…

- Pas de soucis Violaine, je comprends totalement. Je vais prendre le relais, merci pour tout ce que tu fais pour nous en tout cas. »

La baby-sitter embrassa Antoine sur le front et n’attendit pas davantage pour partir. L’enfant suivit son père dans le salon, ou un homme attendait, assit dans le fauteuil. Il esquissa une grimace à la vue d’Antoine.


« J’espère que ça ne vous dérange pas, mon fils doit rester avec moi ce soir. Je sais que vous avez une politique assez strict concernant les enfants au laboratoire, mais je pense que vous pouvez faire une exception.

- Ca ne sera pas la peine, nous allons rester ici. Je ne serai pas long, après vous pourrez profiter de votre… fils.

- Tiens, tu ne veux pas t’amuser avec ta tablette ? s’enquit Jérémie auprès d’Antoine, avec une voix douce. Le petit garçon s’empara de l’engin et commença aussitôt à jouer avec.

- Bref. Est-ce que le problème de vous-savez-quoi est réglé ?

- Non. »


La voix de son employeur fut tranchante comme un couteau et se planta directement dans le cœur du blondinet. Il avait tellement espéré que la situation s’améliore d’elle-même, que Camille soit capable de gérer…

« Je vais être honnête, ZETA s’est effondré hier. Les trois-quarts de nos hommes sont morts et le quart restant l’ont rejoint.

Jérémie eut envie de se mettre à crier. Il savait que c’était trop dangereux. Il savait qu’il aurait dû se méfier. Mais il était trop tard désormais. Tout s’effondrait autour de lui. Aelita avait raison. Aelita a toujours raison. J’aurai dû l’écouter. Mais comment aurait-il pu prévoir que X.A.N.A. avait survécu ? Et que… que son collègue l’avait recueilli de la sorte ? Je savais qu’il y avait une étrange lueur dans ses yeux. Une lueur de folie dangereuse. J’aurai dû écouter mon instinct… J’aurai dû, j’aurai dû, j’aurai dû…


-Qu’est-ce qu’on va devenir ?

Les mots sortirent doucement de sa bouche. C’étaient des mots d’abandon, de dépit.

- J’ai des billets d’avion dans mon sac. Je vous propose de venir avec moi.

Jérémie vit Antoine jouer à côté de lui et revint brutalement à la réalité.

- On ne peut pas abandonner comme ça… si ?

- Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? Il faut parfois savoir accepter sa défaite. Ou plutôt un retrait stratégique. Là où nous irons, vous aurez tout le temps du monde de terminer Alpha.

- Et pourquoi ne pas l’utiliser ici ?

Que deviendrait Antoine, Ambre et Aelita sans moi ?

- Vous savez pourquoi. C’est trop expérimental. On ne peut pas prendre ce risque.

Le blondinet serra le poing.

- Avec ou sans vous, je le prendrai. Je… je ne peux pas partir.

La voix de Camille devint aiguisé et une expression de dégoût prit forme sur son visage.

- Pauvre crétin. Vous ne comprenez pas que ça ne sert à rien de jouer au héros ? Vous n’êtes plus au collège, les risques sont bien réels. Et bien restez si tel est votre désir, je ne vous retiendrai pas. Je n’ai pas besoin d’abrutis idéalistes au sein de mon équipe.

Sans rajouter un mot, l’homme en noir se leva et commença à partir. Son interlocuteur ne fit rien pour l’arrêter.

- Adieu, Belpois. »

Adieu, Camille.


Tandis qu’Antoine s’endormait tranquillement, Jérémie était songeur en regardant par la fenêtre. Des nuages noirs l’attendaient à l’horizon. 


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