Victime

Chapitre 24 : Union

4546 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/01/2019 18:59

Je vous remercie pour vos commentaires et je remercie les personnes qui suivent toujours cette histoire :] Bonne lecture !


***


Les doigts croisés, je patientai dans la voiture. Lorsque Ryuzaki m'avait proposé de venir chez lui, j'avais d'abord hésité. Ce n'était pas ce que j'avais prévu et ce n'était pas à lui de tout le temps décider. Mais face à la tentation et mon envie de rester avec lui, j'avais tout de même accepté. Je n'avais pas envie de gâcher tous mes efforts de la journée. À la fois anxieuse et excitée, j'étais tout de même impatiente de découvrir à quoi ressemblait le chez-soi de Ryuzaki. Et puis, par dessus tout, nous allions être seuls.


La voiture s'arrêta enfin face à des appartements. Le conducteur m'ouvrit gentiment la porte pour me laisser sortir. Je levai la tête pour m'apercevoir à quel point le bâtiment était grand. Ryuzaki, déjà bien loin devant, me lança un regard pour m'inciter à avancer. Je me précipitai vers lui, me rendant soudainement compte à quel point il était dur de courir avec des chaussures à talons. Nous prenions ensuite l'ascenseur. Nous étions chacun dans notre coin et la tension était plutôt pesante. J'étais gênée et Ryuzaki devait certainement l'être aussi, même si ça ne se voyait pas du tout.


-Est ce que ça te plait de vivre seul ? lui demandais-je en le regardant mettre sa clé dans la serrure.


-Oui, comme ça personne ne me dérange lorsque je travaille.


Je hochai la tête, légèrement mal à l'aise de sa réponse. Ryuzaki poussa la porte pour me laisser entrer la première. Je le remerciai avant d'avancer. J'atterris dans une pièce qui faisait à la fois guise de cuisine et de salon. Sans oublier ce fameux ordinateur sur lequel Ryuzaki devait passer la plus part de ses journées et de ses nuits. Je retirai ma veste pour la poser sur le bord du canapé. Les deux autres portes devaient certainement menaient à la salle de bains et à sa chambre qu'il devait rarement utiliser.


-Pourquoi est ce que tu ne m'as pas prévenu ? me questionna Ryuzaki.


-Et bien, marmonnais-je, je voulais te faire une surprise.


-Je suis désolé, murmura t-il, j'avais prévu de passer la soirée à travailler sur des dossiers. Je n'ai même pas de quoi te faire à manger. Je suis vraiment pathétique, je ne sais pas pourquoi je t'ai invité ici..


Je n'aurais jamais pensé que ces mots pourraient un jour sortir de sa bouche. L'expression sur son visage me faisait vraiment de la peine. Et puis, il n'était pas entièrement responsable. J'aurais dû deviner qu'il n'allait pas accepté à cause de Kira et prévoir une seconde proposition. Pour le rassurer, je lui proposai de continuer son travail tandis que moi je cuisinerai quelque chose avec ce que je trouverai. Un peu hésitant au début, Ryuzaki haussa les épaules et accepta. Sans un mot de plus, il s'installa sur sa chaise et alluma son ordinateur. Ouvrant le frigidaire, je cherchai à l'intérieur quelques aliments qui feraient l'affaire pour la soirée. Ce n'était pas aussi vide que Ryuzaki l'avait laissé entendre. Je pouvais préparer un vrai repas, j'en étais plus que sûre.


Dégainant mon couteau, je commençai à cuisiner avec l'idée d'impressionner Ryuzaki en tête. Étant dos à lui, je ne pouvais pas le voir mais parfois je sentais fortement son regard sur ma personne. Et puis, lorsque je vérifiai par dessus mon épaule, il avait déjà tourné la tête. Au final, je décidai de faire du poisson frit avec des boulettes de riz. Ce n'était pas digne d'un restaurant cinq étoiles mais c'était déjà mieux que rien.


-Est ce que tu veux que je t'aide ? me demanda Ryuzaki.


-Non c'est bon ! Je me débrouille, ne t'en fais pas !


Même si j'étais très touchée par sa demande, je n'avais pas envie de le déranger dans son travail. Une demi-heure plus tard, la nourriture était bien cuite et bien prête. Il ne restait plus qu'à dresser le plat. Comme dans toutes les cuisines, les assiettes devaient certainement se trouver dans l'étagère du dessus. Sur la pointe des pieds, je réussis à l'atteindre et à l'ouvrir. J'avais beau m'étirer en long et en large, je frôlai à peine les assiettes des doigts. Et puis soudainement un bras me devança et attrapa l'objet à ma place. Par réflexe, je me reculai légèrement avant de me cogner contre quelqu'un.


-J'avais comme l'impression que tu avais besoin de mon aide cette fois, remarqua Ryuzaki.


Je rigolai nerveusement. Je ne l'avais pas du tout entendu. Ressentir son corps contre le mien me troubla alors je me retournai pour lui faire face. D'un sourire, je lui piquai l'assiette des mains et lui demander de mettre la table. Quelques minutes plus tard, les assiettes étaient enfin remplies et enfin prêtes. J'étais surprise de découvrir des bougies sur la table. Ryuzaki, baguettes en main, attendait patiemment que je le serves. J'étais contente de le voir se comporter de cette manière. Rapidement, nous nous installions face à face puis commencions notre repas. Le silence de Ryuzaki me laissa perplexe. J'avais vraiment envie de connaître son avis.


-Il y a quoi dans ce bol ? me demanda t-il très intéressé.


-Une sauce que j'ai réussi à faire..


-C'est vraiment très délicieux, me complimenta t-il en plongeant son poisson dans le liquide.


J'essayai de cacher mon sourire du mieux que je pouvais. Nous ne parlions pas beaucoup mais ce repas se déroula de la meilleure façon que j'avais imaginé. Je pouvais constater une dizaine de minutes plus tard l'assiette complètement vide de Ryuzaki. Avant qu'il ne puisse se relever, je lui demandai de patienter encore un peu. J'avais encore quelque chose à lui préparer. Le dessert. Je nettoyai rapidement la table pour reprendre la mousse au chocolat que j'avais commencé tout à l'heure. Intrigué, Ryuzaki se leva à son tour pour voir ce que je mijotais. Ses yeux brillèrent soudainement en voyant ma préparation. Je pouvais deviner qu'il mourrait d'envie d'y goûter. Joueuse, je glissai mon doigt pour ramasser la mousse au fond de mon bol. Je le positionnai devant le visage de Ryuzaki et à ma grande surprise, il hésita quelques secondes avant de le lécher.


Nous dégustions notre dessert dans la même ambiance que tout à l'heure. Ryuzaki avait l'air aux anges avec son pot de mousse de chocolat entre les doigts. Une fois terminé, nous attendions chacun de notre côté que l'autre entame à nouveau la conversation. Connaissant comment fonctionnait les choses depuis le temps, je cherchai dans ma tête quelque chose à dire. Pour me montrer intéressée par ce qu'il faisait, je lui demandai sur quoi il était entrain de travailler quelques instants plus tôt sur son ordinateur.


-Je ne sais pas si c'est une bonne idée de te le dire.


-Pourquoi ? tiquais-je immédiatement.


-Parce que je ne suis pas sûr de pouvoir te faire complètement confiance. Tu nous a quand même trahi pour Kira..


-Si tu n'avais pas joué avec mes sentiments et que tu ne me mettais pas tout le temps dans tes plans farfelus, crachais-je vexée, je ne l'aurais jamais fait.


Je m'étais levée les mains sur la table en disant cette phrase. Alors nous revenions pour la énième fois sur ce sujet ? Je ne pouvais pas me rapprocher de Ryuzaki si il affichait en permanence cette rancune qu'il avait envers moi. Il était trop méfiant et beaucoup trop renfermé. Moi qui avait espéré passer un bon moment ce soir, j'étais plus que déçue. Je soupirai sans le cacher avant de me rasseoir sur ma chaise. Ne pouvions-nous pas tout simplement arrêter de parler de Kira ?


-On n'avancera jamais si tu continues de te comporter ainsi, lui reprochais-je. Une relation doit être basée sur le confiance.


-Je n'ai jamais fait aussi confiance à quelqu'un d'autre que toi.


-Ce n'est pas vrai, rétorquais-je en fronçant les sourcils. Tu penses toujours que je suis avec Kira. Je peux te comprendre mais pense aussi à tout ce que moi je t'ai pardonné.


-Tu ne peux pas te mettre à ma place puisque tu ne sais pas ce que c'est d'être trahi.


-Quoi ? ricanais-je nerveusement. Tu me manipules et me mens en permanence pour ton propre intérêt et ça depuis très longtemps.


-Au final, est ce que tu as été blessée ? Je t'ai toujours protégé et à chaque fois que je t'ai manipulé ou menti, tu ne courrais aucun danger.


-Et alors ? C'est mal ! Ce sont ces détails qui nous éloignent à chaque fois. J'essaye tout le temps de me racheter et de te faire plaisir. Comme pour ce soir, je pensais au moins recevoir un compliment de ta part..


-Si tu as besoin que je te le dise pour te sentir belle alors tu..


-C'est bon, le coupais-je en me pinçant l'arrête du nez, ça suffit.


Agacée, je me levai de table. Il était borné et stupide. Comment ne pouvait-il jamais se remettre en question ? J'étais la coupable, celle qui avait toujours tors. Un geste, une preuve ou encore même un compliment. Si j'en avais besoin c'était simplement pour me sentir rassurée. Moi qui pensais jusqu'à présent que Ryuzaki ne savait pas s'y prendre, je venais de changer d'avis. Il le faisait définitivement exprès, pour me faire comprendre qu'il n'était pas content de quelque chose. Je n'avais plus le temps de rentrer dans son jeu. Je me dirigeai vers la porte, prête à définitivement m'en aller. Au moment de l'ouvrir, je restai coincée. Elle était verrouillée et la clé ne se trouvait pas dans les environs. Je fronçai les sourcils avant de me retourner vers Ryuzaki.


-Tu m'as enfermé, grognais-je.


-Tu as oublié ? À chaque fois que je te pose une question ou que je dis quelque chose qui te déplait, tu t'échappes en courant.


-Ouvre-moi, lui ordonnais-je sans l'écouter.


-Tu as le choix entre chercher la clé dans cet appartement, ce qui sera très compliqué pour toi, ou écouter ce que je vais te dire.


Je me laissai tomber contre la porte tout en soupirant. Je ne m'attendais pas à me faire piéger ainsi. En y pensant, cette situation était tout de même malsaine. Je n'avais cependant pas d'autres choix que de rester et de l'écouter, bien que je doutais fort que la situation allait s'améliorer. J'aurais bien choisi de chercher cette fameuse clé mais je n'avais clairement plus la force de remuer ciel et terre pour m'échapper. J'arquai donc un sourcil, l'incitant à continuer son discours. Si il avait quelque chose à me dire, j'étais toute ouïe.


-Depuis peu je travaille sur les lieux où Kira pourrait potentiellement se cacher, m'expliqua t-il en se déplaçant vers son ordinateur. J'ai réussi à lister les endroits les plus importants et dans très peu de temps, je compte envoyer des équipes pour tous les fouiller.


-Je croyais que tu ne voulais pas me le dire ?


-Nous avons aussi déduis qu'à l'intérieur de l'ancien bâtiment, seuls les membres les plus importants pouvaient monter à l'étage. En suivant cette règle, nous avons trouvé et retenu deux empreintes différentes. Celle de Teru Mikami, qui est mort, et celle de Kiyomi Takada. Je fais des recherches sur elle et son entourage en ce moment.


Je penchai la tête du côté, cherchant une raison pour laquelle il me révélait tout ça. J'avais du mal à croire que c'était pour se racheter. Ryuzaki aurait tout simplement pu me demander avec qui j'avais fait équipe et je lui aurais répondu Kiyomi Takada. Enfin, j'étais pratiquement sûre qu'il aurait été vérifier par lui-même si je disais bien la vérité. Je comprenais à présent pourquoi il n'avait pas voulu m'en parler. Si je faisais toujours équipe avec Kira, j'aurais pu le prévenir des lieux que Ryuzaki soupçonnaient. Il était clair que je n'en faisais plus partie. J'avais vraiment besoin qu'il le comprenne.


-À partir de maintenant, murmurais-je en me dirigeant vers lui, même si tu trouves que je fais quelque chose d'étrange, je veux que tu me fasses confiance.


-Quelque chose d'étrange ?


-S'il te plait.


Je baissai la tête, lui priant de me dire les paroles que j'avais envie d'entendre. Il avait bien compris. Quelque chose d'étrange. J'avais deviné que Ryuzaki m'avait espionné à travers les caméras de l'ancien bâtiment. Et il devait certainement aussi savoir que quelque chose de bizarre s'était déroulé à l'intérieur de la pièce qu'il n'avait pas pu voir. J'avais besoin de sa confiance pour atteindre le but que je m'étais fixée. Me mettre des bâtons dans les roues ou encore surveiller mes faits et gestes en permanence ne feraient qu'allonger le faussé entre la police et Kira. Je sursautai soudainement lorsque Ryuzaki posa sa main sur mon épaule pour me redresser. Son regard était perçant.


-Je vais essayer de te faire confiance Emi, je te le promets.


Mon cœur loupa un battement mais je ne savais plus vraiment si je pouvais le croire. Si je commençais à ne plus essayer de mon côté non plus, je n'avais pas le droit de lui demander de faire des efforts. Soulagée, je me jetai dans ses bras pour le remercier. Notre étreinte me réchauffa rapidement de l'intérieur. Nos moments étaient tellement rares qu'à chaque fois que nous nous rapprochions, cela en devenait même magique. Je redressai rapidement la tête lorsqu'il m'indiqua qu'il avait autre chose à me dire. Les oreilles grandes ouvertes, j'étais très impatiente de découvrir ce que c'était.


-Tu n'as vraiment pas besoin de me l'entendre dire tu sais, mais tu es très jolie ce soir.


Je clignai plusieurs fois des yeux pour être sûre de ne pas rêver. Avais-je bien entendu ? Ryuzaki venait de me complimenter. Le rose aux joues, je regagnai rapidement ses bras pour me cacher. C'était beaucoup trop. Les révélations, la promesse puis le compliment. J'aurais pu fondre comme un sucre si Ryuzaki ne me retenait pas par le dos. Mais n'était-ce pas là une occasion pour moi de me rapprocher de lui ? Pour découvrir des choses que je ne savais encore pas ? D'humeur joueuse, je lui murmurai au creux de l'oreille de me montrer à quel point je lui plaisais ce soir. Il me lança alors un regard perdu avant de le glisser jusqu'à mes lèvres.


Son visage se rapprocha lentement du mien. Je fermai automatiquement les yeux, plus qu'impatiente de goûter à cette saveur qui m'avait tant manqué depuis. D'abord doux, notre baiser se transforma en un plus passionnel. J'avais l'impression de nager en plein rêve. Encadrant son visage avec mes mains, je l'attirai vers moi. Je voulais sentir son corps contre le mien, encore et encore. Ryuzaki se recula pour reprendre son souffle mais moi je ne voulais pas attendre. Je plaquai à nouveau mes lèvres sur les siennes. Je ne pourrais jamais en avoir assez, j'en voulais toujours plus. Lorsque je glissai mes mains sous son haut blanc, Ryuzaki les repoussa.


-Il se fait tard, nous ferions mieux de nous repos..


Me reposer ? Hors de question. J'étais beaucoup trop dans l'ambiance du moment pour passer à autre chose. Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, je le poussai vers le lit. Il tomba sur le dos, j'en profitai pour me précipiter vers lui. Ce baiser ne dura pas très longtemps puisque Ryuzaki me repoussa une seconde fois en mettant sa main contre ma bouche. Nous nous fixions alors quelques secondes, tous les deux perdus. Est ce que j'en demandais trop ? N'était-ce pas normal de vouloir aller plus loin ?


-Qu'est ce qui ne va pas cette fois ? grognais-je.


M'asseyant sur lui, je croisai les bras. Ryuzaki se redressa avant de baisser la tête. N'avait-il pas envie ? Est ce que c'était moi le problème ? Peut être que je ne lui plaisais pas assez. Je secouai immédiatement la tête, essayant de m'ôter cette idée de l'esprit. Il avait déjà du mal à me faire confiance, j'étais bête de croire qu'il accepterait de franchir cette étape avec moi. Évitant mon regard, Ryuzaki fixa le sol. Il n'était pas comme d'habitude. J'avais l'impression qu'il avait peur. Enfin, il était assez intelligent pour savoir qu'en m'invitant chez lui, les choses allaient se terminer ainsi. Il aurait clairement pu les éviter. Je soupirai finalement avant de redescendre du lit. Seulement, le bras de Ryuzaki attrapa le mien.


-Tu as déjà embrassé Kira alors je me demandais juste si tu ne l'avait pas déjà fait avec lui, c'est tout.


-Quoi ? m'énervais-je directement. Bien sûr que non ! Pour qui tu me prends ?


-Vraiment ? continua t-il en me fixant. Parce que je n'ai pas vraiment envie de passer derrière lui.


Je fronçai les sourcils, ne sachant vraiment pas comment prendre cette réplique. Si j'avais répondu inversement, que serait-il arrivé ? Passer derrière lui ? Ce n'était pas un jeu. Leur rivalité n'avait aucune limite et ce n'était pas du tout le moment de faire parler son égo. Avec une seule phrase, Ryuzaki avait réussi à totalement refroidir l'ambiance. Vexée, je tournai la tête pour me changer les idées. Seulement, Ryuzaki repositionna mon visage et sans me prévenir, il continua notre baiser fougueux de tout à l'heure. Il avait beau être maladroit, un simple touché pouvait m'enflammer d'une seconde à l'autre. Comment pouvait-il encore douter de mes sentiments ? Ryuzaki passera toujours devant tout le monde.


Plus émoustillée que jamais, je décidai de forcer l'entrée de sa bouche pour y laisser passer ma langue. Je n'avais jamais embrassé personne de cette manière mais j'avais fortement envie d'essayer. Ryuzaki me laissa faire. Nos langues se lancèrent alors dans une danse endiablée. Au moment de rependre notre souffle, Ryuzaki se recula puis baissa la tête. Il leva ses mains mais les stoppa juste devant ma poitrine. Cette situation était tellement gênante. J'avais envie de lui faire comprendre qu'il pouvait se permettre de faire ce qu'il voulait.


-Alors est ce que je peux.. enfin te..


Inspirant profondément, j'attrapai l'une des mains de Ryuzaki pour la poser sur ma poitrine. D'abord gêné, il me toucha timidement mais son autre main vint rapidement suivre le rythme. Le sentir me peloter me chatouilla au début mais me donna ensuite une sensation que je n'avais jamais éprouvé. Je me plaignais de ne pas le voir plus libre de ses gestes mais j'étais dans la même situation que lui. Je ne savais pas quoi faire. Jugeant alors que son haut était de trop, je le retirai. Mon regard glissa le long de son torse. Ryuzaki était plutôt mince mais son corps me plaisait beaucoup. J'eus soudainement la forte envie d'y laisser promener ma langue. Cependant, ce n'était pas juste. Dans un élan de détermination, je retirai le haut de ma robe. Enfin, j'essayai.


-Besoin d'aide ?


Je secouai la tête de droite à gauche. Atteindre la tirette dans mon dos était plus compliqué que prévu mais au final, je réussis tout de même. Je relevai la tête, voulant immédiatement voir la réaction de Ryuzaki. Si je pouvais être fière d'une partie de mon corps, c'était bien ma poitrine. Mon visage devint soudainement rouge tomate lorsque Ryuzaki me toucha à nouveau. Je le laissai faire un instant puis me jeta sur son torse pour l'arroser de baisers. Un sourire se dessina sur mes lèvres en sentant son corps frissonner.


-Chatouilleux aussi à ce que je vois..


Je continuai tout en sachant pertinemment que dorénavant, nous ne pourrons plus faire demi-tour. Je poussai alors Ryuzaki pour l'allonger complètement puis me couchai sur lui. Nos corps étaient complètement collés et mes jambes entouraient sa taille. Laissant ma langue se balader, je laissai mon désir de tout à l'heure prendre le dessus. Je léchai puis mordiller ses clavicules avant de descendre le long de son ventre. La tête de Ryuzaki était légèrement penchée en arrière. Il essayait de cacher l'expression de son visage mais je pouvais clairement comprendre en le regardant qu'il appréciait ce moment tout autant que moi. Je me redressai avant de coller mon front contre le sien. Est ce que tout ça était bien réel ? J'avais l'impression qu'un de mes rêves les plus fous était entrain de se réaliser.


-Je suis prête à tout te donner, lui murmurais-je au creux de l'oreille, mais serais-tu prêt à me laisser tout te prendre ?


Comme réponse, il se releva pour m'embrasser fougueusement. Je tombai alors du côté et nous roulions lentement sur le lit. Je déboutonnai son pantalon, le faisant glisser le long de ses jambes tandis que moi je retirai le reste de ma robe. Sa main agrippa mon dos pour essayer de dégrafer mon soutien-gorge. Je lâchai un rictus en apercevant l'expression de son visage. Il était en pleine réflexion. Voyant sa tentative devenir un échec, je me redressai pour le retirer moi-même. Les joues roses, je jetai ensuite le vêtement au sol. J'étais très gênée de regarder Ryuzaki dans les yeux. Son regard était entrain de doucement couler le long de mon corps à moitié nu. Comme par réflexe, je cachai mes seins avec mon bras. Je sursautai lorsque Ryuzaki posa ses mains sur mes hanches. D'un geste lent, il abaissa mon collant pour l'enlever lui aussi.


-Est ce qu'on va vraiment.. ? murmurais-je à moi-même.


Je relevai mon regard honteux vers celui de Ryuzaki. Il avait vraiment l'air sérieux. De quoi avais-je peur ? Qu'il ne me trouves pas à son goût ? De faire une erreur ? De gâcher ce si merveilleux moment ? Je devais arrêter de me poser des questions et foncer. J'étais certaine de ce que je voulais. J'étais venue avec lui en ayant déjà cette idée en tête. Ce n'était plus le moment de reculer. Ultimement, je baissai mon bras en soupirant. Sans me laisser le temps de réfléchir, Ryuzaki se retrouva au dessus de moi. Nous reprenions notre baiser sensuel, mélangeant nos langues sans jamais nous arrêter. Il recommença à toucher ma poitrine puis y déposa ses lèvres. Ses doigts fins passèrent alors sur ma blessure, celle que je m'étais faîte en me poignardant. Il s'abaissa légèrement pour faire glisser sa langue sur ma cicatrice.


-Je suis désolé, c'est de ma faute si..


Je l'embrassai pour le faire taire, n'ayant pas vraiment envie de l'entendre se rabaisser pour si peu. Je laissai balader mes mains dans son dos puis ses épaules et enfin ses cheveux. Nous nous fixions mutuellement, sachant pertinemment quelle était la prochaine étape. Je soulevai mon bassin pour faire descendre le dernier morceau de tissu qu'il me restait. Je fermai immédiatement mes cuisses, attendant que Ryuzaki fasse de même. Il avait l'air ailleurs pendant quelques secondes mais rapidement, il recopia mon geste. J'essayai tant bien que mal de ne pas regarder mais c'était impossible. J'étais obligée. Et puis ce n'était pas comme si lui s'en privait alors je me laissai aller. D'un geste de la main, je pointai mon sac du doigt. Ryuzaki se pencha pour l'attraper et y retirer un préservatif. J'avais l'impression de me coller l'image de la fille prévoyante sur le front. Ce n'était pas de ma faute. Yuka avait foncé dans une pharmacie pour en acheter une boîte. Lorsque Ryuzaki se plaça entre mes cuisses, je fermai les yeux. Ce n'était pas une légende. La première fois devait certainement faire très mal.


-Est ce que ça va ? me demanda t-il inquiet.


Je hochai la tête en forçant un sourire. Je grimaçai soudainement en sentant la douleur. Je serrai les dents tandis que Ryuzaki forçait son chemin à l'intérieur de moi. Quelques minutes plus tard, mes respirations devinrent plus saccadées et la douleur avait pratiquement disparu. En demandant ma permission, Ryuzaki commença à bouger et trouva rapidement son propre rythme. J'enroulai mes bras autour de son cou tout en essayant de retenir mes gémissements. J'avais beau les coincer dans ma gorge, laisser exprimer mon corps était la meilleure chose à faire. Je n'avais aucune honte à avoir. J'étais avec Ryuzaki. Il avait le droit de découvrir toutes mes facettes.


Accentuant ses mouvements, il me releva doucement pour me mettre assise sur ses cuisses. Je trouvai rapidement ma position en enroulant mes jambes autour de sa taille. J'étais bientôt à ma limite et Ryuzaki aussi. Entendre ses respirations saccadées au coin de mon oreille m'excita encore plus. Je me crispai alors complètement, serrant encore plus mes jambes. Une douce sensation s'empara de mon bas ventre. Mes cuisses tremblèrent légèrement. Ryuzaki lui s'agrippa à mon dos et d'un ultime mouvement, il se retrouva dans le même état que moi. Haletants, nous restions dans cette même position pour nous enlacer. Je venais de partager l'un des plus importants moments de ma vie avec la personne que j'aimais. C'était un souvenir que je ne pourrai jamais oublier.


Tard dans la nuit, je me réveillai aux côtés de Ryuzaki. Épuisés, nous nous étions rapidement endormis dans les couvertures de son lit. Je n'arrivais toujours pas à y croire. Je relevai la tête de son torse pour regarder son visage. Je l'aimais. Je posai délicatement un baiser sur ses lèvres avant de me lever. Je me dirigeai vers sa cuisine pour m'abreuver. Je remarquai subitement mon téléphone sur la table de la cuisine. Simplement curieuse, j'appuyai sur le bouton pour vérifier que je n'avais aucun message.


Sachant pertinemment la réponse à ma question, j'entamai ma marche vers Ryuzaki. Seulement, je me stoppai en voyant que j'avais plusieurs appels manqués. Je déverrouillai mon téléphone, soucieuse de savoir qui avait bien pu m'appeler. Un numéro inconnu. Je fronçai les sourcils avant de me déplacer vers le balcon. Je refermai doucement la baie-vitré pour ne pas réveiller Ryuzaki. Je rappelai le numéro sans hésiter. Ma nervosité augmenta en fonction des bips que j'entendais à travers le téléphone. Puis enfin, quelqu'un décrocha.


-Allô ?

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