Bart et Hugo, une histoire d'amour

Chapitre 10

1797 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/10/2018 21:42

Les douces lèvres de Bart sur celles de Hugo lui donnent des frissons et lui réchauffent le coeur. C'est tout ce dont il avait besoin après une première semaine difficile en prison. Mais à peine commencé, le beau moment s'arrête. Un gardien ressemblant à un garde nazi se met à hurler.


Gardien : PAS DE CONTACT !


Le cri fait sursauter les deux amoureux et brise instantanément leur baiser. Ils tournent la tête vers la source du bruit. Le maton les regarde avec mépris.


Gardien : Aucun contact entre visiteur et prisonnier sinon tu retournes en cabane ! ajoute-t-il en fixant Hugo.


Le jeune surfeur s'éloigne de Bart et lui fait signe de se rassoir, qui obtempère. Le gardien s'éloigne mais continue de les fixer.


Bart : C'est Alcatraz ici ou quoi ? Il est fou celui-là. Dit-il, choqué par la violence verbale du garde.


Hugo : C'est la taule, Bart... Mais il vaut mieux qu'on obéisse sinon ils vont écourter notre parloir. Ils sont même capables de faire un rapport à la direction qui pourrait nous empêcher de nous voir.


Bart : T'es pas sérieux ?


Hugo : Je plaisante pas. S'ils disent pas de contact, c'est pas de contact.


Ahuri, Bart secoue la tête de droite à gauche. Il n'en croit pas ses oreilles. Il ne s'attendait pas à autant de sévérité.


Bart : C'est n'importe quoi. Je ne vois pas en quoi ça pose problème qu'on se tienne la main ou qu'on s'embrasse. Mais ok, je prendrai pas le risque qu'ils nous empêchent de nous voir. Je deviendrai fou sinon.


Hugo lui sourit tendrement en penchant très légèrement la tête sur le côté. Il le fixe d'un regard plein d'amour.


Bart : Quoi ? Demande-t-il d'une voix douce, souriant.


Hugo : Rien. Tu es juste tellement beau...


Ces mots font rosir le jeune homme, ses joues s'empourprent. Il sourit, un peu gêné.


Hugo : T'es trop mignon quand tu rougis.


Bart hausse les épaules.


Bart : Je n'ai pas l'habitude...


Hugo : De quoi ?


Bart : Qu'on m'aime autant... Répond le jeune homme d'une voix venant du coeur.


Hugo : Je t'aime encore plus quand tu dis des trucs pareils. Tu ne te rends même pas compte à quel point tu es exceptionnel. Dit-il, ému.


Les deux amoureux se noient dans le regard l'un de l'autre pendant quelques secondes. Ils voudraient tellement s'embrasser, se serrer dans les bras. Maudit parloir. Hugo rompt le silence le premier.


Hugo : Au fait, ça se passe comment avec ta mère ?


Bart : Laquelle ?


Hugo : Flore.


Bart : Il se passe pas grand-chose. Je suis chez Anna depuis plus d'une semaine. J'ai pas vraiment reparlé à Mams depuis ton arrestation.


Hugo : Bart... je ne veux pas que tu te fâches avec ta mère pour moi. Il faut lui reparler.


Bart : Oui je sais. C'est juste que j'ai pas eu la force. J'avais pas l'énergie pour ça. Entre elle, et les potes au lycée qui veulent tous savoir ce qui s'est passé avec Sara etc... Jusque là, je n'avais pas envie de répondre. C'était juste trop dur à gérer.


Hugo : Je comprends...


Bart : J'avais besoin de garder mon énergie pour toi, pour me concentrer sur toi, sur nous. Hugo hoche la tête. Mais je sais qu'il va falloir que je la revois à un moment donné.


Hugo : Parle lui avec ton coeur comme tu sais le faire. Ça ne pourra que fonctionner.


Bart : J'espère. Elle n'a pas super bien pris le fait que je sois avec toi quand je lui ai dit. Elle pense que c'est une phase et que je vais me réconcilier avec Sara, tu vois le délire.


Hugo : Elle ne s'y attendait pas, c'est normal.


Bart : Peut-être mais Anna a réagi complètement différemment. Elle a accepté direct.


Hugo : Tes deux mères ont des caractères différents mais Flore t'aime. Y'a aucun doute là-dessus. Je suis sûr qu'elle va comprendre. Mais pour ça, il faut que tu lui parles.


Bart : Oui je le ferai.


Hugo : C'est important Bart. Je ne pourrai pas supporter que tu te brouilles avec ta mère ou avec un de tes proches à cause de moi.


Bart : Je te promets que je vais le faire. Ne t'inquiète pas pour moi, Hugo.


Hugo : Ne pas m'inquiéter ? Je fais que ça depuis que je suis dans ce trou.Avoue-t-il.


Bart : Bah pourquoi ?? S'interroge le jeune homme.


Hugo : J'ai peur que tu te fâches avec tes proches, que certains t'en fassent voir de toutes les couleurs parce que tu es avec un mec ou parce que ton mec est en prison. Que tu stresses trop pour moi, que tu décroches au lycée à cause de ça, que tu foires ton avenir parce que tu te prends la tête pour moi... Explique Hugo, l'air vraiment inquiet.


Bart : Hey hey... arrête. Arrête Hugo. Faut pas que tu stresses comme ça pour moi. Ça va aller avec ma mère, je vais lui parler. Et avec mes amis aussi. Et puis s'il y en a un qui le prend mal bah c'était qu'il n'était pas mon ami. Puis le lycée, ne t'en fais pas pour ça, tout va bien. J'ai pas eu mon bac l'an dernier parce que comme un con, j'ai fait exprès de foirer pour rester près de Sara... Mais j'avais largement le niveau. Je sais déjà tout ce que je dois savoir. Il ne faut pas tu penses comme ça, tu te fais du mal pour rien mon amour.


Hugo : J'y peux rien. Je peux pas m'empêcher de me demander comment ça va se passer pour toi à l'extérieur pendant tout ce temps.


Bart : Tout va bien se passer pour moi. C'est plutôt moi qui stresse de ce qui peut t'arriver ici... J'ai peur qu'on te fasse chier, qu'on te tabasse... Surtout maintenant que je t'ai embrassé devant tout le monde. Putain j'aurais pas dû. Réagit soudainement Bart qui réalise que la nouvelle va faire le tour de la prison.


Hugo : Ça ce serait su de toutes façons Bart. Tu es mon seul visiteur. Tu seras là chaque samedi. Crois-moi, les autres l'auraient su tôt ou tard. Puis tu n'avais même pas besoin de m'embrasser pour que ça se voit. Mon regard suffit...


Bart : Ça me fout la trouille. Je veux pas que tu souffres à cause de ça.


Hugo : Tu sais, j'en ai entendu des insultes depuis que je suis petit. Je suis gay et métisse. Imagine. Je m'en fous de ce qu'on peut me dire ici.


Bart : Ce ne sont pas les mots qui me font peur, ce sont les actes... je veux pas qu'on te touche.


Hugo : Mais non, ne t'inquiète pas. Puis je sais me battre. Répond Hugo d'une voix qu'il tente d'être posée et calme.


Bart : Super, je suis rassuré avec ça... Ajoute Bart avec ironie.


Hugo : Ça ne veut pas dire que je serai obligé de le faire.


Bart : S'il se passe quoi que ce soit, dis le à ton avocat !


Hugo : Oui, ne t'en fais pas.


Les deux amoureux poursuivent leur parloir. Ils parlent un peu de tout, de kite-surf, de musique... jusqu'à ce que Bart s'aperçoive qu'il est 16h55 et que la visite est presque finie.


Bart : Pffff... on a plus que cinq minutes.


Hugo : Déjà ? On dirait que ça fait à peine une heure. Merde... Dit-il d'un air triste.


Bart : J'ai tellement pas envie de partir. Je voudrais que tu rentres avec moi. Je t'inviterais à dîner au resto, aux chandelles. Et ensuite on irait en boîte, et en rentrant au petit matin, on ferait passionnément l'amour...


Hugo : Hum, ça sonne comme un super plan. J'aurais adoré qu'on fasse ça... répond Hugo avec un timide sourire.


Bart : Attends, j'ai failli oublier un truc.


Hugo : Quoi ?


Bart met la main à sa poche et en sort une enveloppe puis la tend à son amoureux.


Hugo : C'est quoi ??


Bart : Bah ouvre.


Hugo s'exécute. Il ouvre la petite enveloppe et en sort, totalement surpris, une liasse de photos. Toutes de lui et Bart. Son regard s'illumine immédiatement.


Hugo : Ohhh...


Bart : J'ai développé toutes nos photos. Je me suis dit que ça pourrait te faire plaisir de les avoir.


Hugo : Me faire plaisir ? C'est mille fois mieux que ça. Je suis... heureux.


Il passe les photos une à une, le sourire aux lèvres. Chacune lui rappelle un beau souvenir. Celles faites avant qu'ils soient ensemble, puis celles après.


Hugo : Sur celle là, dit-il en montrant une photo de Bart et lui en combinaison de kite, tête à tête, mon coeur battait à mille à l'heure.


Bart : Pourquoi ? Demande Bart, curieux.


Hugo : Tu me tenais par la taille Bart... Je rêvais tellement d'être avec toi à ce moment là, et toi tu me tenais par la taille sans même savoir l'effet que tu me faisais.


Le jeune homme sourit tendrement, ému par la jolie déclaration de son petit ami.


Bart : Tu veux que je te dise un truc ? Moi aussi mon coeur battait comme un fou mais j'avais pas encore compris pourquoi. Tu ne te souviens pas que ma main tremblait pour faire la photo ? On a recommencé deux fois parce qu'elle était floue.


Hugo : Je me souviens... je croyais juste que tu avais froid parce qu'on sortait de l'eau. Bart secoue négativement la tête.


Bart : J'étais fou de toi mais je le savais pas. Je regrette de ne pas avoir compris plus vite.


Hugo : Dis pas ça. Moi je ne regrette pas comment ce sont passées les choses, c'était tellement beau. Quand tu m'as embrassé la première fois, j'ai crû que je rêvais.


Bart : J'étais mort de trouille juste avant et quand j'ai posé mes lèvres sur les tiennes, la peur a disparu.


Le gardien s'approche de Hugo.


Gardien : Allez Quéméré, debout. C'est l'heure.


Cette phrase déchire les coeurs des deux amoureux. L'heure des au revoir a sonné. Il se lève et le gardien lui passe les menottes dans le dos. Il tient les photos fermement, comme si sa vie en dépendait.


Hugo : Tu fais attention à toi cette semaine, et tu parles à ta mère surtout.


Bart : Promis. Et toi aussi tu fais attention. Et souviens-toi, s'il se passe quelque chose... Hugo hoche la tête.


Hugo : Je t'aime.


Bart : Je t'aime aussi.


Et sur ces mots, le gardien emmène Hugo loin de Bart à qui la douleur tord l'estomac. La porte est à peine refermée que son amoureux lui manque déjà. La semaine va être très difficile...







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