Bart et Hugo, une histoire d'amour

Chapitre 12

2194 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/10/2018 22:19


Bart est tellement stressé qu'il entend son sang frapper dans ses tempes. Sa tête va exploser. Il est en train de s'imaginer les pires scénarios jusqu'à ce que maître Amalric lui explique la situation.


Avocat : Hugo a fait un malaise cet après-midi dans la cour de promenade.


Bart : Mais... Qu'est-ce-que... bredouille-t-il en tombant assis sur le bras du canapé.


Avocat : C'était sûrement un peu d'hypoglycémie. Il semblerait qu'il ne mange pas beaucoup, selon les gardiens. Ils vont le garder à l'infirmerie pendant quelques jours, le temps de le remettre sur pieds.


Super... Bart avait pensé à beaucoup de choses qui pouvaient arriver à son homme en prison mais déprimer au point de ne pas manger, ça n'était pas une option qu'il avait envisagé. Une nouvelle angoisse à accrocher au tableau.


Bart : Et pourquoi personne n'a rien fait ? Pourquoi ils ont laissé ça arriver ?


Avocat : Barthélémy, il y a énormément de prisonniers pour peu de surveillants. Ils ne peuvent malheureusement pas être derrière chacun d'entre eux.


Bart : Génial, donc pendant ce temps-là, Hugo se laisse crever de faim et personne ne fait rien ! S'emporte Bart.


Avocat : On n'en est pas là Barthélémy.


Bart : C'est hors de questions que je n'aille pas le voir après-demain. Il a besoin de moi !


Avocat : C'est interdit. Les prisonniers à l'infirmerie n'ont pas le droit aux visites pour des raisons de sécurité.


Bart : Des raisons de sécurité ? Vous êtes sérieux là ? De quoi ils ont peur ? Qu'il s'enfuit avec sa perfusion ?


Flore : Bart, calme toi, maître Amalric ne peut rien faire de plus. C'est le règlement.


Bart : Et bah il est débile le règlement ! Répond le jeune homme d'une voix énervée avant d'ouvrir la porte fenêtre du salon et de sortir en trombes dans le jardin.


Flore : Excusez-le maître, il est très émotif en ce moment.


Avocat : Il n'y a pas de soucis, madame Vallorta. Barthélémy est un jeune homme amoureux, nous savons tous ce que ça peut faire. Répond l'avocat d'un ton gentil. Je vais devoir vous laisser, j'ai des plaidoiries à préparer pour demain.


Flore : Oui bien sûr, merci d'être passé, maître.


Pendant que Flore raccompagne l'avocat, Bart rumine assis au bout du jardin, face à l'eau qui clapote le long de la berge. C'est le feu dans sa tête. Il refuse catégoriquement de laisser tomber Hugo, même pour un seul samedi et surtout pas quand il a besoin de lui. Son coeur bat à cent à l'heure à cause de la colère et du stress. Flore vient s'asseoir à côté de lui.


Flore : Ça va vite passer, Bart.


Bart : Quoi ?


Flore : Une semaine, c'est vite passé mon grand. Tu verras Hugo samedi prochain quand il sera de nouveau en forme.


Bart : Non ! Je ne le laisserai pas tout seul, n'y compte même pas.


Flore : Et qu'est-ce-que tu veux faire ? L'avocat a dit que c'était impossible.


Bart : Je vais trouver un moyen. Je ferai n'importe quoi pour lui.


Flore : Je vois ça... constate la mère du jeune homme.


Bart : Mams tu comprends pas. Il ne va pas aller mieux juste en claquant des doigts. Il va continuer à s'enfoncer et ça, je refuse que ça arrive. Il ne tiendra jamais le choc six mois si je ne suis pas là pour lui quand il en a besoin. Je dois absolument aller le voir sinon il va croire que je le laisse tomber, que je vis ma vie tranquillement à l'extérieur.


Flore : Mais non, il doit savoir qu'il n'a pas le droit aux visites à l'infirmerie.


Bart : Je ne prendrai pas ce risque. Ajoute-t-il d'un ton aussi déterminé que l'expression sur son visage.


Flore reste sans réponse face à la réaction de son fils. D'un côté, elle comprend qu'il veuille être là pour son petit ami mais de l'autre, elle a un peu peur de ce qu'il pourrait faire pour arriver à ses fins.


Flore : Je... je vais aller préparer le dîner. Tu devrais aller faire tes devoirs mon grand, hein ?!


Bart ne prête pas attention à sa mère. Son regard se perd au loin. Tout ce qu'il a en tête, c'est trouver une solution pour voir Hugo. Il reste assis pendant un très long moment jusqu'à ce que sa mère l'appelle pour dîner. Le repas se passe dans un silence pesant. Il ne peut s'empêcher de voir Hugo allongé dans un lit, faible et triste. Et cette image lui coupe l'appétit. La nuit n'est pas vraiment reposante non plus. Il se tourne et se retourne dans son lit jusqu'à l'aube. Dormir seul est devenu une vraie épreuve. Le vide qu'a laissé son petit ami adoré lui pèse de plus en plus, surtout quand les circonstances sont difficiles comme maintenant.


Le lendemain, la chance joue un peu en sa faveur. Le professeur de physique est absent et cela lui libère l'après-midi. Il a passé chaque minute à réfléchir et il a peut-être trouvé une idée. Alors il fonce au mas et rend visite à son grand-père. S'il y a bien quelqu'un qui peut faire quelque chose, légal ou non, c'est Léonard. Il connaît la moitié de la ville.


Bart : Grand-père, il faut que tu m'aides, je t'en supplie. Il a besoin de me voir chaque semaine sinon il va se laisser crever là-dedans. Explique le jeune homme, des larmes dans la voix.


Le vieil homme perçoit immédiatement la détresse de son petit-fils et ne peut y rester insensible. Il s'éloigne dans le patio et passe quelques coups de fil dont Bart n'entend pas la teneur. Puis il revient au salon.


Léonard : Ton vieux grand-père sait encore y faire.


Bart : Tu as trouvé une solution ? Demande le jeune homme plein d'espoir.


Léonard : Un des surveillants me devait un service, je le lui ai rappelé. Alors écoute. Demain quand tu arriveras au contrôle de sécurité, il y aura un homme qui s'appelle Pierre. Tu lui présenteras ta carte d'identité comme tu es censé le faire, et quand il verra ton nom, il te demandera de le suivre. Il t'emmènera à l'infirmerie et viendra te rechercher pour l'heure de fin de ton parloir.


Bart : Grand-père... tu es... génial ! Répond-il avec un immense sourire sur le visage.


Léonard : L'infirmière ne posera pas de questions, elle vous laissera tranquille.


Bart : Elle aussi te devait un service ?


Léonard : Non mais elle va recevoir un petit... bonus.


Bart comprend que son grand-père l'a soudoyée. Dans d'autres circonstances, il se serait offusqué mais là, il est juste reconnaissant. Les deux Vallorta passent la soirée ensemble et le lendemain, Bart se rend à la prison. Comme prévu, le fameux Pierre est au poste de sécurité.


Pierre : Barthélémy Vallorta... Bart hoche la tête, un peu stressé tout de même que le plan foire pour une raison ou une autre. Suivez-moi. Jacques, tu peux me relayer cinq minutes, je reviens. Dit-il à son collègue.


Ils marchent à travers les couloirs vers l'infirmerie.


Bart : Merci pour votre aide, monsieur.


Pierre : Votre grand-père a sauvé la vie de mon père il y a longtemps. Je lui devais bien ça.


Lorsqu'ils arrivent devant le poste infirmier, le surveillant frappe trois fois et une jeune femme lui ouvre la porte. Il donne simplement le nom de Bart et elle hoche la tête puis fait signe au jeune homme d'entrer.


Infirmière : Votre ami est là, dit-elle en pointant un lit au fond de la pièce. Un rideau blanc l'entoure pour donner un peu d'intimité au patient. Vous pouvez aller le voir. Ajoute-t-elle avant de retourner s'asseoir à son bureau et de lire un magazine.


Bart marche jusqu'au lit désigné par la jeune femme, tire le rideau et constate que son homme est là, endormi. Instantanément, il sourit. Il referme le rideau derrière lui et s'asseoit doucement à côté de son amoureux. Délicatement, il pose sa main sur sa joue et murmure tendrement.


Bart : Salut mon coeur...


Hugo entrouvre les yeux et à sa grande surprise, constate que son chéri est là, tout près de lui. Son visage s'illumine en un éclair. Il n'en revient pas de cette magnifique vision.


Hugo : Bart... Mais comment tu...? Bredouille-t-il d'émotion.


Bart : Tu ne croyais quand même pas que j'allais laisser un stupide règlement carcéral nous empêcher de nous voir ? Répond-il avec humour et amour.


Hugo : Tu es incroyable... Bart sourit et ses joues rosissent un peu. Oh je t'aime ! Ajoute Hugo avant de se relever et de s'accrocher au cou de son homme comme un bébé koala.


Bart l'enlace et les deux amoureux restent un long moment dans les bras l'un de l'autre. Hugo soupire de soulagement. Il pensait ne pas voir son chéri avant une semaine et cette idée lui tordait le coeur. Sentant que le jeune homme a besoin de tendresse, Bart lui caresse le dos de bas en haut et lui donne de doux baisers dans le cou.


Bart : Ça va mon coeur ? Finit-il par dire, les yeux dans les yeux avec Hugo. Pourquoi tu manges pas ?


Sur le moment, Hugo ne répond pas. Il hausse simplement les épaules comme pour dire qu'il ne sait pas.


Bart : Hugo, il faut qu'on se dise tout. Je peux pas t'aider si tu ne te confies pas.


Hugo : Je sais pas si tu peux...


Bart : Bien sûr que si, Hugo. Tous les deux, on peut tout faire. Parle-moi. Dit-il d'une voix aussi douce que possible.


Hugo : Je deviens fou ici. La nuit, je dors à peine. Il y a toujours du bruit. Certains prisonniers hurlent, se disputent. Les surveillants hurlent encore plus fort pour les faire taire. Quand c'est pas dans ma cellule que ça fout le bordel. Plus Hugo parle, plus Bart souffre d'entendre l'enfer qu'il vit. La journée c'est pas vraiment mieux. On est coincés entre les murs de notre placard à part aux heures de promenade. Mais le pire, c'est même pas tout ça...


Bart : C'est quoi ? Demande Bart, inquiet.


Hugo : C'est le manque de toi... Bart serre les mâchoires pour ne pas craquer. Pour lui aussi, c'est l'horreur d'être sans Hugo. À chaque minute, je me demande ce que tu fais, avec qui tu es, si tu vas bien ou pas.


Bart : Mon chéri... murmure-t-il en lui caressant tendrement le visage.


Hugo : Je passe mon temps à vouloir être dans tes bras, à entendre ton rire, à te voir surfer... Il ne peut plus dire un mot, sa voix se brise d'émotion.


Bart n'est pas vraiment mieux. Il ne répond rien. Il ferme les yeux et sa bouche fond sur celle de son amoureux. Hugo l'attrape fermement au niveau des reins et l'attire vers lui. Leurs lèvres se connaissent par coeur et savent exactement quoi faire. Elles dansent ensemble, sensuellement. Leurs respirations se font plus profondes. Ils avaient tellement rêvé d'un baiser pareil depuis l'incarcération du jeune homme. Tout leur amour s'exprime à travers lui. À bout de souffle, ils finissent par s'écarter un peu.


Bart : Mmmhh... ça m'avait tellement manqué. Hugo le regarde, ses yeux brillant de mille feux. Tu me manques à mourir, Hugo. Mais il faut que tu manges et que tu prennes soin de toi. Je sais que je ne peux pas imaginer comment c'est ici... mais te laisser mourir de faim, ça n'aidera pas. J'ai besoin que tu fasses attention à toi. Tu comprends ? Qu'est-ce-que je vais faire moi, si tu te laisses dépérir ?


Hugo : Tu seras peut-être mieux sans moi... Répond-il d'une voix sombre et fatiguée.


Bart : Arrête ça tout de suite, Hugo. Je veux pas entendre des conneries pareilles. Ajoute-t-il d'un ton ferme. Je t'aime plus que tu ne peux même l'imaginer alors je veux que tu te battes pour moi, pour nous. Tu veux bien faire ça ?


La force des mots et la sincérité de la voix de Bart touche Hugo au plus profond et lui redonne un coup de booster.


Hugo : Je veux.


Bart : Tu me le promets ?


Hugo : Je te le jure.


Bart lui décoche un sourire dont lui seul a le secret. Il est soulagé. Il a bien senti que son petit ami est au bord de la dépression et a eu la trouille de sa vie qu'il abandonne. Mais il a réussi à lui redonner suffisamment d'espoir pour lui insuffler l'énergie de continuer. Pour l'instant en tout cas. Alors il s'allonge à côté de lui. Les deux amoureux se font face. Ils n'ont plus besoin de parler. Juste être dans les bras l'un de l'autre leur suffit. Ils se noient dans leurs regards, se sourient, s'embrassent de temps en temps. Ils ne pensent même plus au fait qu'ils sont à l'infirmerie de la prison. Ils sont juste ensemble et c'est tout ce qui compte.


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