Bart et Hugo, une histoire d'amour

Chapitre 16

1712 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/11/2018 16:51


Quelques jours ont passé. On est vendredi et Bart commence sérieusement à s’énerver car il n’a aucune nouvelle de maître Amalric. Si rien ne bouge, Hugo devra retourner en prison dès lundi. Et ça, c’est absolument hors de questions pour le jeune Vallorta. Alors à la sortie des cours, il tente de nouveau de l’appeler mais pas de réponse.

 

Bart : Mais c’est une blague ou quoi ? Je lui ai laissé trois messages et le mec ne me rappelle pas. Je vais péter un plomb !

 

Maxime : Il doit être débordé. Tu m’as dit que c’était l’avocat le plus réputé de la région.

 

Bart : C’est pas une raison pour m’ignorer ! Il ne nous reste que deux jours pour trouver une solution, sinon Hugo va retourner dans cet enfer. C’est impossible ça, Max ! Répond le jeune homme d’un ton qui frise la panique.

 

Ils sortent du lycée et commencent à descendre les marches quand Maxime s’arrête et stoppe son cousin. 

 

Maxime : Je crois qu’une solution a été trouvé.

 

Bart : Hein ?

 

Maxime pointe quelqu’un en bas des escaliers. Bart tourne la tête et là... son coeur s’arrête de battre une demie seconde quand il réalise que Hugo est là, un sac de sport sur l’épaule, qui sourit à son amoureux. Le jeune homme dévale les escaliers, laissant son cousin sur place, et rejoint son petit ami.

 

Bart : Mais... qu’est-ce que... ? Bafouille-t-il avec émotion, les mains tremblantes.

 

Hugo : Libération anticipée avec un mois de contrôle judiciaire. Répond Hugo, toujours un grand sourire aux lèvres.

 

Bart n’en revient pas. Ça a marché. Ils ne se sont pas battus pour rien. Son amoureux est enfin libre et ils vont pouvoir reprendre une vie normale.

 

Bart : Putain c’est génial ! Ajoute-t-il.

 

 Il est tellement heureux qu’il ressemble à un enfant de six ans devant ses cadeaux de Noël. Il sourit jusqu’aux oreilles en se mordant la lèvre inférieure et sans plus attendre, fonce droit sur les lèvres de son amoureux. Il enroule ses bras autour de la taille de Hugo, qui passe les siens autour du cou de son ange blond et ils se serrent tout en s’embrassant, et en tournant un peu sur eux-mêmes.

Sans le vouloir, ils attirent tous les regards sur eux. Les autres élèves ne peuvent s’empêcher de rire, de jaser ou tout simplement d’admirer le spectacle. Ils avaient à peu près tous entendu la rumeur que Sara a lancé mais personne n’avait vu la réalité des choses. C’est chose faite. Certaines filles sont frustrées et énervées. Leurs espoirs de séduire Bart Vallorta se réduisent à néant avec ce qu’elles ont sous leurs yeux.

 

Bart : Si on allait ailleurs ? Rien que toi et moi.

 

Hugo : Hum qu’est-ce que vous avez en tête monsieur Vallorta ? Demande-t-il avec un air taquin.

 

Bart : Des choses qui ne se disent pas en public, monsieur Quéméré.

 

Hugo : Intéressant... mais j’ai besoin de voir pour comprendre. Continue-t-il de plaisanter. Il va falloir que tu me montres.

 

Bart : Alors suis-moi.

 

Ils se prennent la main et commencent à descendre la rue Paul Valéry, sans remarquer que Sara ne les lâche pas du regard d’un air rageur.

 

Lorsqu’ils arrivent au mas, Hugo s’émerveille devant l’immense domaine. Il n’a jamais rien vu d’aussi beau. Il aperçoit son van, bien garé sous un grand chêne. Ils pénètrent dans la maison.

 

Hugo : Waouh, c’est vraiment chouette ici. Sacrée maison de famille.

 

Bart : Et quelle famille... Répond le jeune homme d’un air ironique.

 

Hugo : Je crois que toi et moi, on a perdu à la courte paille de la famille normale. Mais on s’en sort pas si mal.

 

Bart : On s’est trouvés, c’est tout ce qui compte.

 

Hugo ne répond rien mais sourit tendrement à son amoureux. Puis son regard se porte sur une photo posée sur la cheminée. Il la prend en main, l’observe puis regarde Bart à nouveau.

 

Hugo : Ton père je suppose... Tu lui ressembles beaucoup. Les mêmes yeux, le même nez, la même prestance.

 

Bart : Merci. Ça me fait toujours un peu bizarre quand on me dit que je ressemble à mon père. D’un côté, ça ne veut rien dire pour moi parce que je l’ai jamais connu mais de l’autre ça me touche parce que c’est le seul lien que j’ai avec lui. Je sais, c’est débile ce que je dis...

 

Hugo : Mais non pas du tout. Dit-il en prenant le visage de son chéri dans sa main et lui caressant la joue avec le pouce. Je te comprends. Moi, même si je me souviens pas de lui, je sais que mon père est quelque part et qu’il vit sa vie. Toi, tu ne pourras jamais avoir de réponse à tes questions. Donc c’est pas débile ce que tu dis.

 

En guise de réponse, Bart dépose un doux baiser sur les lèvres de son petit ami, lui prend la main et l’emmène vers les escaliers. Ils montent à l’étage et Bart lui fait faire le tour du propriétaire.

 

Hugo : Et cette porte là, c’est quoi ?

 

Bart : L’ancienne chambre de mon père.

 

Hugo : Ah...

 

Bart : Non mais on peut entrer, y’a pas de soucis.

 

Le jeune homme ouvre la porte sur une grande pièce lumineuse. La chambre n’est plus là. Elle a été transformée en bibliothèque et dans le fond, il y a un piano blanc.

 

Hugo : Qui est-ce qui joue du piano dans ta famille ?

 

Bart : Moi... Répond-il timidement.

 

Hugo : C’est vrai ? Tu ne me l’avais jamais dit.

 

Bart : Il y a super longtemps que je n’ai pas joué. La dernière fois, c’était avant que je connaisse Anna.

 

Hugo : Joue moi un truc.

 

Bart : Oh non, je vais être nul, laisse tomber.

 

Hugo : Allez s’il te plaît ! Pour fêter notre nouveau départ. Juste un petit truc vite fait. Demande-t-il en faisant une moue enfantine pour attendrir son amoureux, ce qui fonctionne.

 

Bart : Bon... d’accord. Mais tu ne te moques pas si je fais des fausses notes.

 

Hugo : Bien sûr que non.

 

Dans un mélange d’émotion et de timidité, Bart s’installe au piano et se racle la gorge. Hugo reste debout à coté de lui, les bras sur le coffre de l’instrument.  

 

Bart : Ok, allons-y. Dit-il comme pour s’encourager lui-même. Il est impressionné de jouer devant l’homme qu’il aime.

 

Après avoir soufflé un grand coup, il pose délicatement ses doigts sur les touches et entame les premières notes de « All of me » que Hugo reconnaît immédiatement.

« MAIS NON C’EST PAS POSSIBLE » pense-t-il, complètement halluciné du talent de son homme. Comment est-ce que Bart a pu dire qu’il était nul ? Il est génial, un vrai virtuose. Ses doigts courent sur les touches aussi naturellement que le vent d’automne souffle sur votre visage. Hugo n’en revient pas. Est-ce qu’il y a une seule chose que son amoureux ne sait pas faire ? L’émotion l’envahit car la chanson que joue Bart est particulièrement romantique et pleine de sens. Son coeur se met à battre la chamade et lorsque son regard croise celui de son petit ami, le temps s’arrête et ils sont seuls au monde. Leurs visages s’illuminent du plus sincère des sourires. Hugo est sur un petit nuage. Il entend les paroles de la chanson dans sa tête et réalise à quel point il est heureux avec Bart alors il s’assoit à côté de lui sur le tabouret, pose sa tête sur son épaule et ferme les yeux pour mieux profiter de cet instant magique, jusqu’à la dernière note.

 

Hugo : Bart, c’était...

 

Bart : Naze ? Trop guimauve ?

 

Hugo : C’était sublime... Murmure à moitié le jeune surfer sous le coup de l’émotion. Bart lui sourit, tout aussi ému. Personne ne m’avait joué de chanson d’amour avant.

 

Bart : Ravi d’avoir été le premier alors.

 

Hugo : Il y a tellement de choses que tu es le premier à m’offrir. Il lui prend la main et croisent leurs doigts bien fort. Je n’ai jamais été un grand romantique et avant toi, je ne pensais pas que c’était possible mais chaque seconde qui passe, je suis plus amoureux de toi qu’à la précédente.

 

Ces mots touchent le jeune homme au plus profond de son coeur. Il baisse les yeux et fixe leurs doigts entremêlés quelques instants puis repose son regard sur son amoureux.

 

Bart : C’est la plus belle chose qu’on m’aies jamais dite...

 

Ils se perdent dans le regard l’un de l’autre et tout doucement, leurs visages s’inclinent puis leurs bouches se joignent dans un baiser intense. Leurs respirations sont calmes au début mais rapidement, le désir les prend au ventre et leur baiser s’intensifie. Il y a si longtemps qu’ils n’ont pas eu d’intimité. Ils se sont beaucoup manqués.

 

Bart : Attends, viens... Dit-il en se levant et tendant la main à son amoureux.

 

Sans se poser de questions, Hugo le suit. Ils sortent de la bibliothèque et Bart se dirige vers sa chambre. Il ouvre la porte et sans un mot de plus, ils y pénètrent. Puis la porte se referme...

 

 

Laisser un commentaire ?