Bart et Hugo, une histoire d'amour

Chapitre 26

2579 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/01/2019 19:02

Chapitre 26



24 Décembre. Ce soir pour le réveillon, Bart et Hugo doivent dîner avec Léonard et Flore au mas. Le lendemain midi, ils déjeuneront avec Anna et Karim à leur appartement. Mais pour le moment, Hugo est au studio pour un dernier shooting avant deux semaines off et Bart prend un café avec Maxime au Spoon.


Bart : J’ai hâte de voir sa tête quand il ouvrira son cadeau. Dit-il à Maxime en parlant de Hugo.


Maxime : Qu’est-ce que tu lui as acheté ?


Bart : Attends, je te montre la photo.


Le jeune homme cherche dans son portable et puis une fois la photo trouvée, le donne à Maxime qui écarquille grand les yeux de surprise.


Maxime : Oh la vache... tu t’es pas foutu de lui...


Bart : Tu crois qu’il va aimer ?


Maxime : Bah je vois pas comment il pourrait ne pas aimer. C’est trop beau. Ouah Bart... Répond-il en haussant les sourcils, et lui rendant son téléphone.


Bart : Cool...


Maxime : C’est un magnifique cadeau. Tu l’aimes vraiment beaucoup.


Bart : Comme un ouf. Ajoute-t-il d’une voix profonde.


Maxime : C’est beau. Réplique le jeune Delcourt avec un sourire. Et c’est réciproque surtout. Lui aussi il est dingue de toi. Bart hoche la tête mais il semble y avoir un voile dans ses yeux. Quoi ?


Bart : Non, rien.


Maxime : Bah si, dis-moi. Tu as l’air perturbé.


Bart : C’est juste ce connard là...


Maxime : Franck ?


Bart : Ouais. Il tourne autour de Hugo comme un crevard.


Maxime : Hugo t’en a parlé ?


Bart : Non mais je le sens. Je suis sûr qu’il veut le mettre dans son lit. Il joue son sournois genre je suis quelqu’un de bien mais je vois clair dans son jeu. Hugo lui par contre, il voit rien.


Maxime : Peut-être parce qu’il n’y a rien à voir.


Bart : Mais si. Il se rapproche au fur et à mesure. Il le fait rire. Il lui met la main sur l’épaule. Je te jure, j’aime pas ça.


Maxime : Mais même au pire si c’est vrai, tu t’en fous. Hugo il ne voit que toi, il s’en balec des autres. Arrête de te prendre la tête pour rien. C’est Noël, kiffe le truc.



Au studio, la séance touche à sa fin. Mais Franck a une idée derrière la tête.


Franck : Ça te dit de faire une dernière photo un peu rigolote ?


Hugo : C’est-à-dire ?


Franck : En tenue d’Adam avec un chapeau de Noël.


Hugo : Euh... Répond-il un peu gêné.


Franck : Tu peux te servir du chapeau pour cacher ce que tu veux...


Hugo : Je sais pas trop.


Franck : Tu pourras l’offrir à ton copain. Ça lui fera sûrement plaisir d’avoir un cadeau de Noël un peu sexy venant de ta part.


Le jeune surfeur réfléchit un instant et se dit que pourquoi pas. Effectivement, ça pourrait être drôle d’offrir une photo coquine à son amoureux, en plus du vrai cadeau qu’il lui a prévu. Même s’il est un peu embarrassé de se retrouver nu face à Franck, il accepte. Il part derrière le paravent et commence à enlever ses vêtements. Ce qu’il ne voit pas, c’est que le photographe a emprunté son téléphone pour mettre son plan en place. Comme il n’est pas verrouillé, il ne lui est pas difficile de chercher Bart dans les contacts - il est entré sous le pseudo « mon petit chat » - et de l’appeler. Lorsqu’il entend la voix du jeune homme à l’autre bout du fil, il pose le portable sur la table juste à côté.


Bart : Oui mon cœur ? Tu as fini ? Dit-il en décrochant. Allô ? Hugo tu m’entends ?


Franck : J’ai mis le chauffage un peu plus fort pour pas que tu attrapes froid. Dit-il bien fort, exprès.


Bart : Hein ? Il regarde Maxime, l’air perplexe. Je crois que le tél de Hugo m’a appelé tout seul. Il doit être dans sa poche.


Maxime : Bah raccroche.


Bart : Attends, attends... Ajoute-t-il en fronçant les sourcils. Il continue d’écouter.


Hugo : Ça va, je suis pas si frileux que ça. Puis ça ne va pas durer longtemps.


Bart : Qu’est-ce qu’il raconte ? Murmure-t-il à moitié en direction de Maxime.


Franck : Avec moi, on ne sait jamais. Plus c’est long, plus c’est bon comme on dit. Répond-il d’une voix volontairement graveleuse, sachant que Bart écoute.


Hugo : Je suis un peu nerveux quand même.


Plus Bart écoute la conversation et plus son ventre se tord. Il a l’impression que quelque chose de bizarre est en train de se passer et il n’aime pas ça du tout. Son visage tourne au blanc cachet quand il entend la suite.


Franck : Mais non, ne stresse pas, ça va bien se passer. Je vais te mettre à l’aise. Tu as vraiment envie de le faire ?


Hugo : Oui très envie.


Franck : Moi aussi, depuis la première fois où je t’ai vu.


Bart : Oh putain !


Il ne cherche même pas à expliquer ce qu’il se passe à son cousin. Il raccroche et en un éclair, se lève de sa chaise - qui en tombe à la renverse - et se met à courir comme un dératé vers le studio qui n’est pas loin du Spoon. Son coeur bat si fort qu’il l’entend dans ses oreilles. Il est en train d’imaginer le pire. Ce qu’il a entendu par mégarde sonne bien comme si Hugo était en train de céder aux avances de Franck. Alors il court, court, court.

Le photographe, sournois et manipulateur, a vu que Bart avait raccroché. Il sait que son plan a marché. Alors juste avant que Hugo ne ressorte de derrière le paravent, il entrouvre la porte du studio. Il est persuadé que le jeune homme va débarquer. Le jeune surfeur passe la tête sur le côté du paravent.


Hugo : C’est bon, tu es prêt ?


Franck : Juste deux minutes, j’ai quelques réglages lumière à faire.


Hugo : Ok, alors j’attends derrière.


Franck fixe dehors par la fenêtre et quelques secondes après, lorsqu’il voit le jeune Vallorta arriver en courant, il se met rapidement nu. Et puis il rejoint Hugo derrière le paravent. Le jeune surfeur qui était de dos, sursaute de surprise.


Hugo : Mais ? Qu’est-ce que tu fais ??


Franck : Ce que tu as envie...


Hugo : Mais arrête tes conneries, putain. Dit-il avec véhémence, en repoussant le photographe.


Mais le geste fait tomber le paravent et laisse découvrir les deux hommes sous le regard totalement médusé de Bart qui vient d’entrer. Le jeune homme est planté là, pétrifié, la bouche entrouverte. Il a l’impression qu’il va mourir de douleur.


Hugo : Bart ?? S’exclame-t-il totalement ahuri de surprise. Non, non c’est pas du tout ce que tu crois, mon chat !


Bart : Bien sûr, allez fous toi bien de ma gueule ! Répond le jeune homme furieux et pétri de douleur. Vous êtes à poil mais c’est pas ce que je crois.


Hugo : Je te jure que non ! Répond-il, paniqué, en attrapant son boxer au sol avant de le passer sur lui. Laisse-moi t’expliquer !


Bart : Tu vas me sortir une excuse pathétique comme dans les films, c’est ça ? « C’est pas ce que tu crois, en fait j’avais chaud alors je me suis un peu déshabillé puis ça a dérapé je me suis retrouvé tout nu. Mais j’avais pas du tout l’intention de baiser avec le photographe.»


Hugo : Mais non pas du tout. Je devais faire une photo un peu sexy pour te faire un cadeau mais l’autre taré là... il a pété un plomb, il a crû que je voulais coucher avec lui.


Bart : Putain, c’est vraiment pathétique, c’est que je disais...


Hugo s’approche de son amoureux et veut le prendre par le bras mais le jeune homme recule immédiatement.


Bart : Me touche pas, putain !


Hugo : Bart... Murmure-t-il d’un air désespéré, les larmes aux yeux.


Bart : Va te faire foutre ! Assène-t-il, fou de rage, avant de sortir en claquant la porte.


Le jeune homme dévale les escaliers et sort de l’immeuble en pleurant. Son pire cauchemar est devenu réalité. Ce dont il avait un peur bleue est arrivé. Il a envie de tout casser, et en même temps de se cacher dans un trou et de pleurer jusqu’à épuisement.

Dans le studio, les choses s’enveniment. Hugo est complètement rhabillé, il règle ses comptes.


Hugo : T’es un gros taré ! Qu’est ce qui t’as pris ?


Franck : Allez arrête maintenant, ton mec est parti. Plus besoin de faire semblant.


Hugo : Semblant de quoi ? De ne pas vouloir coucher avec toi ?


Franck : Je l’ai vu dès le début que tu avais envie mais que tu n’osais pas pour pas faire de la peine à l’autre là.


Hugo : Tu parles pas de Bart comme ça ! Dit-il d’une voix rauque de colère. T’es un grand malade en fait. Tu te fais des films.


Franck : Mais allez viens ! Tu vas voir, tu ne vas pas regretter ! Je suis un super bon coup.


Hugo : Mais tu vas la fermer ta gueule !!


Franck : Un sauvage, j’adore ça ! Répond-il d’un air lubrique.


Hugo : Mais au fait, pourquoi Bart a déboulé comme ça, pile au mauvais moment ??


Franck : Disons que j’ai un peu aidé le hasard.


Hugo : Qu’est-ce que tu as fait ??


Franck : Je l’ai appelé avec ton téléphone. Il a entendu, il a crû ce qu’il a voulu croire et il est venu vérifier.


Hugo : T’es un fou... Réplique-t-il secouant la tête d’un air désabusé. Je veux plus jamais que tu m’approches.


Franck : Ah ça va être compliqué ça, Hugo. Je te rappelle que je suis le photographe attitré de la marque pour laquelle tu travailles.


Hugo : Et bah je DEMISSIONNE !


Franck : Tu ne peux pas faire ça !


Hugo : Je vais me gêner ! Il commence à marcher vers la sortie puis s’arrête un instant, se retourne et revient sur ses pas. Puis il met un grand coup de genou dans les partis intimes du photographe qui se tord de douleur. Et ça, c’est pour avoir fait souffrir l’homme de ma vie, connard !


Puis sur cette belle réplique, il sort du studio en trombes et essaie d’appeler Bart qui, sans surprise, ne répond pas. Hugo se met alors à le chercher partout en ville.

Mais le jeune homme a trouvé refuge chez Maxime. Margot est là aussi. Il est recroquevillé sur un fauteuil, sous le choc.


Bart : A poil... tous les deux... Bredouille-t-il entre deux sanglots.


Maxime : C’est trop chelou cette histoire...


Bart : C’est pas chelou, c’est la réalité.


Margot : J’y crois pas une seconde. Dit-elle fermement, sûre d’elle.


Maxime : J’avoue ! C’est tellement pas son genre à Hugo.


Bart : Je vous dis qu’ils étaient à walpé ! Tu aurais vu la tête de Hugo quand je suis entré. Comme un lapin piégé dans les phares d’une voiture, il savait plus quoi dire.


Margot : Bah évidemment, c’est la pire situation qui soit. Mais ça ne veut pas dire qu’il allait coucher avec ce mec.


Bart : Tu te mets souvent à poil pour faire autre chose toi ?


Margot : Non mais moi, je ne suis pas mannequin.


Bart : Et alors ?


Margot : Tu connais les Dieux du Stade ? Ils font des photos à poil, avec des accessoires, pour la bonne cause. Ca ne veut pas dire qu’ils se tapent tous le photographe.


Bart : Sauf que là, ce connard aussi était à poil.


Margot : Tu as pensé deux secondes que c’est peut-être Franck qui a piégé Hugo ?


Bart : Qu’est-ce que tu veux dire ?


Margot : Moi je trouve ça hyper chelou que, comme par hasard, le portable de Hugo t’ait appelé et que tu aies entendu ce bout de conversation. Ca pue le plan pourri à plein nez.


Maxime : Margot a raison. C’est un coup monté. C’est toi-même qui m’a dit tout à l’heure que ce Franck était sournois. Il a très bien pu pécho le portable de Hugo pendant qu’il se déshabillait pour les photos.


Bart se relève un peu du fond du fauteuil. Il écoute avec plus d’attention ce que lui disent ses amis.


Margot : Grave ! Et tu as dit que la porte était entrouverte. C’est pas une drôle de coïncidence ça aussi ? Le mec vous a piégé, c’est sûr !


Bart : Vous croyez ?


Maxime : Bart, réfléchis avec ton coeur deux minutes. Tu crois vraiment que Hugo pourrait te tromper ? Vraiment ?


Margot : Il est fou amoureux de toi, j’ai jamais vu personne aimer comme ça. Bart, ne laisse pas ta jalousie et ton manque de confiance en toi détruire ton couple. JE sais de quoi je parle... J’étais comme ça avec mon ex, à Paris. Et... à force de lui faire des crises, il a finit par penser que je n’avais aucune confiance en lui parce que je ne l’aimais pas suffisamment et il est parti. Ne laisse pas ça arriver avec Hugo.


Bart réalise, enfin, qu’effectivement c’est Franck qui les a piégé et qu’il est tombé dans le panneau comme un débutant. Il se sent tellement mal.


Bart : Oh putain... mais qu’est-ce que j’ai fait ?


Maxime : Une boulette ? Répond-il en essayant de détendre l’atmosphère.


Bart : Oh mon Dieu... Ajoute-t-il en se prenant la tête dans les mains. Je lui ai dit d’aller se faire foutre... Comment j’ai pu lui dire un truc pareil ?


Margot : La colère fait dire des choses affreuses qu’on ne pense pas. L’important, c’est de se faire pardonner. Rentre chez toi, enfin chez vous. Et dis lui que tu as réalisé le micmac.


Bart : Il ne me pardonnera jamais... je lui ai pas laissé une seule chance de s’expliquer. J’ai été immonde avec lui.


Maxime : Bien sûr qu’il va te pardonner. Mais pour ça, il faut que tu rentres.


Bart : Vous avez raison. Je vous remercie. Dit-il en se levant du fauteuil. Vous êtes de vrais amis.


Margot : Allez, va retrouver ton amoureux et faites un gros câlin avant Noël.


Le jeune homme quitte le domicile de son cousin. Sur le chemin du retour vers le domaine Vallorta, il se passe et repasse le film de ce qu’il va dire à Hugo. Il se sent tellement con de ne pas lui avoir fait confiance sur ce coup-là. Il espère que son amoureux va lui pardonner. Il ne sait pas ce qu’il fera si ça tourne mal. Il ne pourra jamais vivre sans lui. C’est une évidence. 

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