Bart et Hugo, une histoire d'amour

Chapitre 27

2826 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/01/2019 18:04

Chapitre 27



En cette fin Décembre, les jours sont courts et il fait déjà nuit quand Bart arrive devant chez eux. Immédiatement il déchante car il voit qu’il n’y a pas de lumière à l’intérieur. Hugo n’est pas là... Le jeune homme entre, jette son trousseau de clés sur la petite console à l’entrée et referme la porte. Le petit Kite accourt vers son maître et lui fait la fête. Bart le caresse quelques instants puis le chiot part jouer avec sa balle rouge. Il tente d’appeler son amoureux mais tombe directement sur le répondeur. Soit il ne capte pas, soit il n’a plus de batterie.


Bart : Mon coeur... Sa voix est tremblotante, il est tellement mal de ce qui s’est passé. Dès que tu as mon message, rappelle-moi s’il te plaît. Il faut qu’on parle. Je... je t’attends à la maison.


Le jeune homme se sent terriblement coupable d’avoir traité son amoureux aussi mal. Il est vrai que la situation avait l’air de ce qu’elle avait l’air mais il réalise qu’il aurait dû faire confiance à Hugo, tout simplement. Il n’arrive pas à croire qu’il a laissé Franck gagner. C’était ce qu’il voulait, provoquer ce genre de dispute pour éloigner les deux amoureux et récupérer Hugo. «Bravo, pauvre con !» Pense-t-il de lui-même. Soudain, il panique. Et si son petit ami était parti, qu’il avait quitté la maison ? Il court dans leur chambre, allume la lumière et ouvre l’armoire. Il constate avec soulagement que ses vêtements sont encore là. Il envoie alors un sms à Maxime.


« Hugo n’est pas à la maison et il ne répond pas au téléphone. Si tu le vois, s’il te plaît tu peux lui dire que je l’attends chez nous ?»


« Oui bien sûr. T’en fais pas trop, il va bientôt rentrer.»


« J’espère...»


« T’es pas en train de t’imaginer des trucs débiles du genre il est avec Franck là, hein ?»


« Non, non. Mais j’ai trop peur d’avoir tout foutu en l’air. Peut-être qu’il a décidé de prendre une chambre d’hôtel parce qu’il veut plus voir ma gueule.»


« Ah ouais bah en fait si, tu t’imagines des trucs débiles ! Arrête de stresser, il va rentrer.»


Le jeune homme fait les cent pas entre la cuisine et le salon. Il ne peut pas rester calme. Chaque minute qui passe lui tord de plus en plus le ventre. C’est ce qui s’appelle paniquer. Il est terrifié à l’idée que Hugo ne rentre pas. Qu’il ne rentre plus. Et si c’était le cas, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. Il ré-essaie plusieurs fois de l’appeler mais toujours la messagerie.


Bart : P’tain c’est pas possible... Où est-ce que tu es, Hugo ? Marmonne-t-il.


Hugo : Je suis là... Répond le jeune surfeur qui se tient dans l’encadrement de la porte d’entrée.


Bart fait volte-face, surpris. Son cœur cogne fort dans sa poitrine. Il a envie de courir et sauter sur son homme mais il se retient car il sait qu’il ne va pas se faire pardonner aussi facilement. Ses mains se joignent et font des gestes nerveux instinctivement. Hugo n’en mène pas large non plus. Il sent que ses jambes tremblent. Il finit par refermer la porte derrière lui, en silence.


Bart : Je suis...


Il ne sait pas par où commencer. S’excuser ? Lui dire qu’il est heureux qu’il soit là ? Hugo le fixe toujours sans un mot.


Bart : Euh je... j’ai essayé de te joindre mille fois mais j’avais toujours ta messagerie.


Hugo : Je n’ai plus de batterie. Répond simplement le jeune surfeur.


Bart : Ok...


Hugo : Je suis étonné que tu m’adresses encore la parole.


Bart : Pardonne-moi ! Supplie-t-il, les yeux brillants de larmes, l’air désemparé.


Hugo : Pour quoi ? Pour ne pas m’avoir crû quand je te disais la vérité ou pour m’avoir dit d’aller me faire foutre ? Réplique-t-il clairement blessé par tout ce qui s’est passé.


Le jeune homme baisse les yeux, honteux de son comportement. Il se triture les doigts avec nervosité. Il est au bord de pleurer comme un bébé. Mais il n’en veut pas à Hugo de réagir ainsi. C’est normal, pense-t-il.


Bart : Les deux... Répond-il timidement. Il relève les yeux et voit que son amoureux hoche sensiblement la tête en signe d’acquiescement. Il reprend un tout petit espoir. Les choses vont peut-être s’arranger. J’ai tellement honte, tu n’imagines même pas.


Hugo : Tu peux. Tu te rends compte de ce qui s’est passé ? Tu m’as pris pour un salopard qui trompe son mec à la première occasion.


Bart : Je suis tombé dans le panneau comme un con. Je suis vraiment désolé, mon cœur.


Hugo : Je sais que... Il expire fortement. Que tu m’as trouvé à poil avec ce connard et que dans neuf cas sur dix, ça veut dire ce que ça veut dire. Mais c’est moi quoi... Je croyais que tu savais à quel point je t’aime... Dit-il d’un air triste.


Bart : Je le sais.


Hugo : A priori non.


Bart sent que son amoureux a été profondément blessé, à raison. Il déploie alors des trésors de tendresse pour effacer sa peine. Il fait les quelques pas qui le séparent de lui, prend son visage dans ses mains, appose son front contre le sien et ferme les yeux. Hugo se laisse faire. Il a besoin de douceur.


Bart : Mon amour, je t’en prie pardonne-moi. Dit-il de la voix la plus douce possible. Je t’ai dit des mots horribles que je ne pensais pas. J’ai perdu la tête de jalousie.


Les deux amoureux se regardent dans les yeux, s’y noient presque.


Bart : J’ai pété un plomb. Toutes mes pires peurs se sont matérialisées devant mes yeux. Je sais que ça n’est pas une excuse mais je t’aime tellement que je suis terrifié à l’idée de te perdre. Et quand je t’ai vu avec lui, j’ai crû que... Il ne peut pas finir sa phrase. Rien que l’idée lui ait insupportable. C’est en moi que je n’ai pas confiance, c’est pas en toi.


Hugo : Bart... Il secoue la tête, incrédule.


Bart : Je sais, je suis un con.


Hugo : Mais non pas un con. Mais je ne comprends pas pourquoi tu te tortures comme ça ?


Bart : Parce que Franck t’a permis de t’épanouir, de te faire connaître plein de gens super influents, de te faire vivre des trucs de ouf niveau professionnel... Il peut t’offrir une vie de dingue. Et moi bah je suis juste un mec qui redouble sa terminale parce qu’il l’a foiré exprès pour de mauvaises raisons. Ça fait pas rêver.


Hugo : T’es sérieux là ? Tu crois que ce qui me fait rêver c’est de manger des petits fours dans des cocktails de bobos Parisiens et de rire à leurs blagues pourries juste parce que ça fait bien ? Bart, ce job il est fun parce que je gagne du fric juste en posant avec des fringues sympas mais ça s’arrête là. Ma vie c’est pas ça. Mon rêve non plus. Il pose, enfin, ses mains sur les fines hanches de son ange blond et rapproche leurs deux corps amoureux. C’est pas Franck qui m’a épanoui,, c’est toi parce que tu m’aimes. Le jeune homme sourit, ému. C’est pas lui qui me fait rêver, c’est toi dès que tu poses les yeux sur moi. En plus de sourire, Bart rougit à présent. Qu’est-ce qu’il faut que je dise ou que je fasse pour que tu réalises enfin que tu es tout pour moi ?


Bart : Ça, c’était parfait... Répond-il fébrile d’émotion. Je péterai plus jamais un plomb comme ça, c’est fini.


Hugo : J’espère parce que... c’est pas vivable Bart. On ne peut pas se faire du mal pour rien comme ça. On finirait par se détruire.


Bart : Je te le promets mon amour. On va s’aimer, se protéger, se faire rire mais plus jamais se faire souffrir.


Leurs cœurs battent si fort qu’ils pourraient presque sortir de leurs cages thoraciques. Ils ont une envie folle de s’embrasser. Bart le voit dans les yeux de son homme mais il veut en être sûr à cent pour cent.


Bart : Je suis pardonné ? Demande-t-il en faisant une petite moue adorable.


Hugo : Tu crois que je devrais ? Taquine le jeune surfeur.


Bart : Grave ! Tu n’as pas envie d’embrasser ce beau gosse là ? Tu ne trouveras pas mieux à six heures un soir de réveillon...


Hugo : Hahaha... Éclate de rire Hugo. Je crois que même en cherchant à l’autre bout du monde, je ne trouverai pas mieux. Je t’ai, je te garde.


Le jeune homme sourit toutes dents dehors avant de fondre sur la bouche de son petit ami et de lui donner un baiser de réconciliation sensuel et profond.

Après s’être passionnément réconciliés sur l’oreiller, les deux amoureux sont allongés sur le tapis du salon, nus sous un plaid en polaire, près du sapin. Hugo est dans les bras de Bart. Il fait des petits cercles concentriques du bout des doigts sur son torse.


Bart : J’ai eu trop peur. Quand je suis arrivé et que j’ai vu que tu n’étais pas là, j’ai crû que tu n’allais pas rentrer.


Hugo : Je te cherchais partout en ville, espèce de sale gosse. Répond-il avec humour. Bart rit.


Bart : J’ai filé chez Maxime en sortant du studio, tu pouvais toujours me chercher en ville mon pauvre. Mais je regrette d’être parti sans avoir mis un gros pain dans sa gueule à ce mec. C’est tout ce qu’il méritait.


Hugo : Hum... Pouffe le jeune surfeur.


Bart : Quoi ?


Hugo : Il s’est malencontreusement pris mon genou dans ses cacahuètes.


Bart : Hahahaha... Le jeune homme éclate de rire, les yeux plissés.


Hugo : Il ne va pas pouvoir se servir de son petit paquet tout de suite.


Bart : T’es génial ! J’imagine trop la scène.


Hugo : C’est bien fait pour lui, gros porc.


Bart : Quand je pense qu’il s’est mis à poil et qu’il a voulu profiter de toi, je te jure j’ai envie de le défoncer.


Hugo : Laisse tomber, c’est fini maintenant.


Bart : Qu’est-ce que tu veux dire ?


Hugo : J’ai démissionné.


Bart : Quoi ?? Hugo, tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas laisser ce sale type te faire perdre ton boulot.


Hugo : Je m’en fous, Bart. Je te l’ai dit, c’est fun mais c’est juste un job.


Bart : Mais...


Hugo : Bart, on s’en fiche de tout ça. C’est le réveillon de Noël ce soir. Tout ce qui compte c’est qu’on passe une bonne soirée avec ta mère et ton grand-père.


Bart : D’accord. Dit-il en plongeant ses perles bleues dans les yeux noisettes de son amoureux. Je t’aime, tu sais.


Hugo : Je t’aime aussi.


Ils échangent un baiser appuyé.


Bart : Il va falloir qu’on se prépare. Je ne pense pas qu’on puisse débarquer au mas comme ça. Ajoute-t-il avec humour.


Hugo : Remarque on ferait sensation. Mais je pense que ta mère ferait un avc.


Les deux amoureux rient puis ils se relèvent et vont dans leur chambre pour se doucher et s’habiller. Ils passent tous les deux d’élégants costumes. Bleu roi pour Bart, grège pour Hugo. Puis ils se rendent au mas, avec Kite en laisse pour dîner avec Flore et Léonard. La soirée se passe très bien, l’ambiance est familiale et détendue. La tradition veut que chez les Vallorta, on offre les cadeaux au matin de Noël, et pas après minuit le soir du réveillon alors le couple sait qu’il devra revenir le lendemain matin. Vers une heure, ils rentrent chez eux. Mais Bart est bien trop impatient d’offrir son cadeau à Hugo alors ils décident de se les donner.


Hugo : C’est moi qui commence.


Bart : Oh non, je voulais commencer !


Hugo : Non c’est moi. Je l’ai dit en premier. Dit-il avec un petit sourire enfantin.


Bart : Bon ok.


Hugo prend une boîte rectangulaire sous le sapin. Elle est fermé par un ruban rouge.


Hugo : Joyeux Noël mon petit chat.


Bart : Merci ! Répond-il avec les yeux qui brillent, trépignant presque d’impatience.


Il délace le ruban et ouvre la boîte. Ses perles bleues s’écarquillent et sa bouche en tombe de surprise lorsqu’il voit ce qu’elle contient. Deux billets aller-retour...


Bart : San Diego... Bafouille-t-il la voix émue.


Hugo : C’est pour ça que j’ai autant travaillé ces dernières semaines. Je voulais t’offrir notre rêve.


Bart : Oh mon Dieu ! C’est pas possible... c’est...


Hugo : Ça te plaît ?


Pour toute réponse, Bart attrape d’une main son homme par le cou et lui dévore ses lèvres charnues. Il est plus amoureux que jamais.


Hugo : Je crois que ça veut dire oui. Répond, essoufflé par le baiser, le jeune surfeur.


Bart : Mon coeur, c’est... le plus beau cadeau qu’on m’ait jamais fait. Oh j’y crois pas, on va à San Diego !! S’extasie-t-il comme un enfant.


Hugo : On part dans trois semaines. Tu verras, San Diego à cette période de l’année c’est génial. Les vagues sont incroyables. On va s’éclater.


Bart : Le rêve... merci, merci... Il souffle un grand coup. Ok, à moi maintenant.


Il se baisse et prend son paquet sous le sapin. Cette fois, la boîte est plus petite, carrée.


Bart : Joyeux Noël mon coeur.


Hugo défait le papier dans lequel est emballé son cadeau et ouvre avec fébrilité la petite boîte. Lorsqu’il voit le cadeau à l’intérieur, son coeur s’arrête de battre un instant puis repart, galopant comme un cheval fou. Il lève les yeux vers son amoureux puis les baisse de nouveau sur le cadeau, puis recommence le mouvement, totalement ahuri.


Bart : Flippe pas... C’est pas une demande, c’est juste... C’est juste pour te montrer à quel point tu es tout pour moi.


Sur le moment, Hugo ne répond rien. Il ne peut s’empêcher de fixer les deux anneaux en or blanc qui trônent fièrement dans leur petite boîte. Bart commence à stresser de s’être planté de cadeau. Mais tout à coup, il aperçoit une larme qui coule sur le visage de son amoureux et comprend que tout va bien.


Bart : Oh bah pleure pas mon coeur... Dit-il d’une voix tendre. Il efface la petite larme du pouce.


Hugo : C’est sublime. Hugo finit-il par réussir à articuler.


Il prend un anneau et aperçoit une gravure à l’intérieur. « H + B 09/08/2018 »


Hugo : Ohhhh... Le jour de notre premier baiser.


Bart : Le jour où ma vie a changé.


L’émotion s’empare de Hugo qui noie son regard dans celui de son petit ami, secoue la tête l’air de ne pas y croire et pleure de plus belle. Il essuie ses larmes de la paume de la main.


Bart : Tu veux la porter tout de suite ?


Hugo : Bien sûr ! Il tend l’anneau à Bart. Mets-la moi.


Le jeune Vallorta prend sa main droite et, tremblotant d’émotion, lui passe l’anneau à l’annulaire. Hugo fait de même avec l’autre anneau. Puis ils se prennent dans les bras et s’embrassent avec une passion presque incontrôlable. Leurs langues dansent, leurs salives se mélangent, leurs corps ont besoin l’un de l’autre.


Hugo : Tu sais que... si tu m’avais demandé, j’aurais dit oui... Murmure-t-il avec un sourire angélique.


Bart : Idem... Répond-il avec la même expression.


Le temps se suspend dans le foyer Vallorta-Quéméré. Les deux amoureux sont dans leur monde bien à eux, au comble du bonheur. 

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