Le journal d'Anna

Chapitre 5 : 21 juillet: une réconciliation

1788 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/05/2020 15:43

21 juillet



Je suis au Spoon, j’attends Karim pendant une bonne heure mais il ne vient pas. Il m’a posé un lapin. Je n’en reviens pas. Plus jamais je ne ferais confiance à un homme, c’est hors de question. Lorsque je commence à partir, je le vois arriver, il se tient le ventre, du sang coule d’entre ces mains. Je m’approche de lui en courant et en pleurant. Je l’appelle en criant de plus en plus fort puis il s’effondre au sol, inconscient. Je l’appelle toujours en criant et pleurant de plus belle, en espérant qu’il se réveille.

 

6h30


Je me réveille en sursaut, ma respiration est saccadée, j’ai très chaud, je transpire beaucoup. J’ai fait un cauchemar affreux. Je ne sais pas pourquoi mais ça avait un rapport avec l’homme d’hier, Karim. Je rêvais que je le perdais, qu’il mourrait devant mes yeux. C’était affreux ! J’espère que se passera mieux cet après-midi. Je me rallonge sans cesser de penser à cet horrible cauchemar.


8h00


Je n’ai pas réussi à me rendormir à cause de ce cauchemar mais aussi à cause de mon pied qui me lance beaucoup. Je décide de me lever avec mes béquilles et remarque que je suis la première à être levée. Je prends donc l’initiative de préparer le petit-déjeuner puis je les attends. Je n’attends pas très longtemps avant que Chloé ne se lève.               


Chloé : tu es déjà levée ? (en voyant le petit-déjeuner préparé) Oh merci sœurette, tu es la meilleure.


Moi : je n’en pouvais plus de rester dans mon lit.


Chloé : ta cheville va mieux ? 


Moi : elle me lance encore beaucoup mais ça va mieux. Viens prendre ton petit-déjeuner.


Chloé : tu m’as attendu pour prendre le tien ?


Moi : oui, c’est sympa.


Chloé : tu n’étais pas obligée. Bon tu comptes faire quoi aujourd’hui ?      


Moi : je ne sais pas trop, je pense rester ici et profiter du soleil et de cette jolie vue comme j’ai du mal à bouger.


Voyant que je souris, elle se demande ce que je peux bien avoir.


Chloé : ce sourire, c’est le même qu’hier soir, tu me caches quoi ?


Moi : je vais boire un verre avec Karim Saeed ce soir vers dix-huit heures pour le remercier de m’avoir bien aidée hier soir.


Chloé : juste pour ça ?


Moi, rigolant:   : je n’en peux plus de tes questions. Oui, juste pour ça, c’est déjà pas mal. Tu pourrais m’emmener ?


Chloé : bien sûr.


Nous discutons encore un peu puis je décide de sortir dans le jardin, profiter de cette fraîcheur matinale avant que le soleil ne devienne trop persistant dans la journée. Je prends un livre et me plonge dans cette histoire romantique qui me fait tant rêver à ce moment de ma vie où tout est très calme et terne.


 

12h32


Je sors de mon livre alertée par Chloé qui m’appelle pour passer à table. Je me lève et me dirige vers la véranda. Lorsque j’arrive vers les cailloux, je manque de tomber mais Chloé qui était près de moi me rattrape. Nous mangeons puis je retourne sur mon transat qui est devenu mon endroit favori.



14h00


J’entends la sonnerie de la porte d’entrée retentir puis quelques secondes plus tard, des pas qui arrivent vers moi. Je me retourne intriguée et vois dans un premier temps Chloé puis ma mère qui tient dans sa main une petite trousse médicale. Voici son prétexte ridicule pour venir pour me parler.


Chloé sachant comment j’allais réagir, prit les devants.


Chloé : elle vient voir comment va ta cheville.


Moi, sur un ton de reproche : elle aurait pu te le demander par message, c’était plus simple pour tout le monde


Marianne : Anna, je dois aussi te parler.


Moi : j’avais bien compris.


Marianne : je sais que tu m’en veux, mais j’ai réellement envie de me racheter, je m’en veux terriblement.


Moi, du sarcasme dans la voix : toi, t’en vouloir, c’est nouveau ?


Marianne : s’il te plaît.


Moi : je veux bien te laisser une chance mais je t’en ai beaucoup trop donné et j’ai peur qu’en te la donnant à nouveau tu me trahisses une nouvelle fois.


Marianne : je ferais tout mon possible pour éviter de te décevoir une nouvelle fois. Je n’ai jamais été une mère exemplaire. Je me suis noyée dans le travail quand votre père est parti et je vous aie presque oubliées.


Moi : c’est clair que tu n’as pas du tout été présente pour nous. Je ne comprends quand même pas comment tu as pu mettre ta fille de dix-sept ans à la porte.


Marianne : je ne sais pas.


Moi : au moins c’est clair.


Chloé : vous voulez de la citronnade maison ?


Marianne : si tu veux. Ecoutes, je vais essayer de ne plus te décevoir à partir de maintenant.


Moi : si seulement j’y croyais.


Marianne : bon d’accord, je ne peux pas te le promettre mais je vais faire tout mon possible.


Chloé revient avec trois verres et un récipient rempli de bonne citronnade. Elle nous sert toutes les trois et s’assoie à son tour.


Nous discutons encore un bon petit moment. Ma mère s’excuse en long, en large et en travers et à la fin ça me fait plutôt rire. J’avoue que j’ai encore du mal à lui pardonner mais j’ai réussi à lui parler presque normalement sans agressivité ni sur un ton de reproches.



17h02


Nous discutons encore quand je décide de regarder l’heure pour ne pas oublier mon rendez-vous avec Karim. Lorsque je regarde l’heure sur mon téléphone, je commence à paniquer. Merde, j’ai plus que quarante-cinq minutes.


Moi : je vais aller me préparer.


Marianne : tu vas où ?


Je ne lui réponds pas car je suis déjà loin et paniquée. Chloé répond donc à ma place.


Chloé : elle a invité Karim Saeed, celui qui l’a aidée hier soir quand elle est tombée.


Marianne : d’accord.


Je file à la douche, je mets vite fait un truc sur mon plâtre puis je sors quelques secondes à peine après en vitesse et arrive devant mon armoire. Je ne sais absolument pas quoi mettre. Je reste au moins quinze minutes devant cette dernière puis opte finalement pour une robe toute simple d’été comme il fait encore très chaud en cette fin d’après-midi de juillet.


17h56

Olalah, je suis définitivement en retard. Nous montons dans la voiture et Chloé met la clé dans le contact puis démarre.


Nous arrivons presque dix minutes plus tard devant le Spoon à cause des nombreuses voitures qui rentrent chez elles après le travail. Quand nous arrivons devant le bar, je le repère vite. Chloé s’arrête, me laisse descendre puis repart. Je m’approche donc de Karim qui est à l’extérieur du bar, sur la terrasse. Lorsqu’il m’aperçoit, il se lève puis m’aide à m’asseoir. Il s’est habillé simplement mais il est quand même très beau.


Je m’assois puis un serveur vient prendre notre commande. Nous ne savons pas quoi dire au début puis je me lance.


Moi : je voulais vraiment vous remercier pour hier soir, vous m’avez vraiment aidée.


Karim : je n’ai fait qu’aider une personne en détresse.


Moi : c’est vrai mais ma mère m’a dit que si j’avais attendu plus longtemps, la fracture aurait empiré et j’aurais du me faire opérer.


Karim : tant mieux alors.


Nous commençons ensuite à parler pour faire plus ample connaissance. Je lui raconte un peu comment je suis revenue ici. J’apprends qu’il a une petite fille de deux ans prénommée Nina. J’apprends aussi que Margot, la copine de Maxime est sa filleule. Il connaît donc déjà Chloé et toute la famille. On arrive peu à peu à se tutoyer.


Nous restons presque deux heures à discuter sans voir le temps passer. Lorsque je regarde ma montre, je commence à m’alerter.


Moi : je suis désolée mais je vais devoir y aller.


Karim : je dois y aller aussi, il faut que je récupère ma fille chez sa mère.


Moi : c’est pas un peu tard ?


Karim : il est vingt heures c’est vrai mais je l’ai prévenue que je serais certainement un peu en retard.


Moi : d’accord, j’ai eu peur. On se remet ça ?


Karim : pas de soucis.


J’appelle ma sœur pour lui demander de venir me chercher. Quand elle arrive, je dis au revoir à Karim.


Karim : tu as mon numéro, on se fixe une nouvelle date ?


Moi : super.


Karim : je travaille au commissariat donc si tu veux passer un jour, il n’y a pas de problèmes.


Moi : merci, au revoir et à bientôt.


Je monte dans la voiture, le sourire aux lèvres.


Chloé : à ton sourire, dois-je en déduire que ça s’est bien passé ?


Moi : c’était bien, on a bien discuté.


Chloé : je suis tellement contente pour toi petite sœur.


Moi : eh te fais pas de fausses idées, on est juste ami.


Chloé : moi me faire des idées ? Jamais. Tu fais de nouvelles rencontres et c’est chouette.


On continue de rire tout le long du trajet. Lorsque nous rentrons dans la maison, nous nous mettons directement à table puis suite à ce super repas et cette belle soirée, je décide d’aller me coucher, exténuée mais heureuse.

Ma dernière pensée avant de sombrer dans l’inconscient va à Karim. Je pense beaucoup à lui depuis hier. J’espère que nous nous reverrons très vite.

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