Cœur givré

Certains des autres Hashira ricanèrent, habitués aux facéties incessantes de Tengen.

Shinobu, elle, arborait déjà un sourire enthousiaste, ses yeux pétillants d’impatience.

— Oh, ça va être amusant, murmura-t-elle. Allez-y, Uzui-san.

Lucy, elle, conserva son éternel sourire doux, immuable et posé, et répondit calmement :

— Commencez, puisque vous avez lancé l’idée.

Le sourire de Tengen s’assombrit d’une lueur presque dévastatrice.

Il se pencha en arrière sur son siège, les bras croisés derrière la tête, comme un chat sûr de sa proie.

— Ah, mais voilà, ce n’est pas moi qui commence ! dit-il avec un ton faussement choqué.

Il la désigna nonchalamment du doigt, le geste théâtral et exagéré.

— Voyez-vous… Lucy-chan est arrivée la dernière, après Tokito-kun. Ça veut dire qu’elle aura la première chance. Action ou vérité ?

Tous les regards se braquèrent sur Lucy.

Shinobu avait les yeux brillants d’amusement.

Sanemi fronçait les sourcils, exaspéré.

Muichiro, assis à côté d’elle, demeurait impassible, un nuage silencieux planant sur ses traits clairs.

Lucy haussa un sourcil et posa délicatement ses baguettes.

Elle connaissait Tengen : l’action pouvait être complètement décalée, mais la vérité… pouvait tout aussi bien être embarrassante.

Elle hésita un instant, puis souffla :

— Bien. Vérité, dans ce cas.

Le sourire de Tengen s’élargit, presque prédateur.

Il se pencha en avant, le menton appuyé sur ses mains jointes, la voix basse et conspiratrice :

— Ohhh, on passe directement aux choses sérieuses, hein ?

Il marqua une pause dramatique avant de poser sa question comme une bombe :

— Qui, parmi nous ici, pensez-vous qu’il serait le plus amusant d’embrasser ?

Lucy releva les deux sourcils, surprise, son regard glissant sur chaque Hashira avant de revenir sur Tengen :

— Une petite précision est nécessaire, dit-elle doucement. S’agit-il de savoir si c’est quelqu’un que je voudrais embrasser, ou simplement avec qui ce serait le plus amusant ?

Le sourire narquois de Tengen ne faiblit pas.

Les autres Hashira observaient maintenant la scène, certains amusés, d’autres légèrement scandalisés.

— Oh, je suis content que tu poses la question, répondit-il, d’un geste nonchalant de la main. Juste pour… s’amuser.

Il se pencha légèrement plus près, le sourire encore plus espiègle.

— Alors, qui est ton choix, Lucy-chan ?

Lucy se mit à réfléchir, son regard passant méthodiquement sur chacun des Hashira, analysant silencieusement leurs réactions possibles :

• Sanemi : trop imprévisible… il risquerait de simplement la frapper en réponse.
• Giyu : trop stoïque… aucune réaction.
• Gyomei : trop grand… mais curieuse de voir sa réaction.
• Obanaï : mystérieux sous ses bandages… ce serait l’occasion de découvrir quelque chose.
• Mitsuri : fondrait sur place, mais cela éveillerait la curiosité des autres hommes.
• Shinobu : c’est possible qu’elle apprécie, et elle a ce sourire malicieux…
• Tengen : trop expérimenté, trois épouses… pas drôle.
• Kyojuro : il rirait simplement, flamboyant comme toujours.
• Muichiro : deviendrait une statue, imperturbable comme à son habitude.

Tengen, lui, vibrait d’excitation.

Ses yeux suivaient chacun des mouvements subtils de Lucy, lisant dans ses pensées en temps réel à mesure qu’elle parcourait la tablée.

Pendant ce temps…

Sanemi détourna le regard, l’air renfrogné, marmonnant quelque chose à propos de « jeux stupides ».

Giyu, fidèle à lui-même, continua de manger stoïquement, impassible, comme si la question n’avait jamais été posée.

Gyomei, quant à lui, fredonnait doucement, pensif, comme s’il essayait de trouver une interprétation philosophique à la situation.

Obanaï resserra légèrement sa prise sur ses baguettes, les doigts crispés sous son masque.

Mitsuri, elle, devint rouge vif.

Ses mains volèrent instinctivement devant sa bouche, ses yeux pétillants de malice et de choc.

« Oh, ça va être trop drôle… je me demande qui va rougir le plus ! » pensa-t-elle, incapable de retenir son excitation.

Shinobu, calme et posée, sourit doucement, ses yeux brillant d’amusement derrière sa tasse de thé.

— Oh my, oh my… murmura-t-elle, un souffle léger de surprise et de plaisir.

Et puis il y avait Muichiro.

Toujours impassible à ses côtés, les yeux clairs fixés sur la table, comme pour dire silencieusement : « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde rit. »

Lucy, elle, resta parfaitement sereine.

Son visage conservait son éternel sourire doux, immuable, presque olympien.

Puis, calmement, elle répondit :

— Mitsuri.

Un silence suspendu suivit sa réponse.

Les yeux de tous se braquèrent sur elle, la tension et la surprise se mêlant à l’amusement général.

Puis le chaos éclata.

Mitsuri laissa échapper un cri indigne, bondissant presque sur sa chaise, son visage devenant rouge tomate tandis qu’elle enfouissait son visage dans ses mains.

— L-LUCYYYYYY !!

Shinobu éclata de rire, manquant de s’étouffer avec sa tasse de thé.

— Je le savais ! murmura-t-elle, ses yeux pétillants d’amusement.

Tengen, toujours aussi dramatique, se porta la main à la poitrine comme si Lucy venait de lui briser le cœur.

— Traître ! La trahison est douloureuse ! s’exclama-t-il, sa voix pleine d’indignation théâtrale, tandis que ses yeux brillaient d’un amusement incandescent. L’admiration pour le choix de Lucy transparaissait autant que le drame.

Sanemi ricana et détourna le regard, tout en lançant un coup d’œil amusé à Mitsuri.

Obanaï, lui, se raidit. Ses baguettes se brisèrent net en deux sous ses mains crispées.

Ses bandages ne laissaient rien transparaître, mais ses yeux écarquillés et sa posture figée parlaient d’un choc silencieux, presque militaire.

Il cligna des yeux, incapable de bouger, ses pensées tournant en boucle : « Pas elle… pas elle… pourquoi Lucy n’a-t-elle pas choisi quelqu’un d’autre ? »

Et Muichiro ?

Assis là, immobile, il laissa échapper un léger soupir par le nez.

Un souffle presque imperceptible, mais qui trahissait un amusement rare et discret, un éclat subtil que personne ne remarqua sauf Lucy.

Kyojuro, quant à lui, s’exclama avec un enthousiasme démesuré :

— HAH ! EXCELLENT CHOIX !

Comme s’il s’agissait d’une décision stratégique, plutôt que du chaos romantique et hilarant qui se déroulait sous ses yeux.

Lucy, elle, rit doucement.

Une main se porta sur ses lèvres, le sourire doux et léger.

Elle observait les réactions de chacun, amusée, sereine, consciente du désordre qu’un simple mot pouvait provoquer dans cette salle déjà pleine de tempéraments explosifs.

Les rires remplissaient la pièce, s’élevant par vagues, rejoignant celui de Lucy.

La tension s’était dissipée, brisée par son choix inattendu mais parfaitement approprié.

Tengen posa la main sur la table, l’air ravi et satisfait.

— Tiens, tiens ! C’était un choix intéressant, Lucy-chan ! s’exclama-t-il, un éclat de malice dans les yeux.

— Tu as réussi à mettre le feu aux poudres à cette table !

Mitsuri, toujours rouge comme une tomate, couvrait son visage de ses mains, jetant des regards timides au Hashira de la glace avec un mélange de mortification et d’excitation.

— E-Euh… je… murmura-t-elle, incapable de formuler autre chose.

)))))))))(((((((((

Tengen frappa dans ses mains, visiblement enchanté par le chaos provoqué par une seule question.

— Oh-ho, tu es courageuse, Lucy-chan ! Bon, alors… à qui le tour ?

Ses yeux grenat parcoururent la table avant de se poser sur la cible la plus improbable : Tokito Muichiro.

— Tokito-kuuuuun ! chanta-t-il d’une voix théâtrale. Action ou vérité ?

— Plus besoin de fuir, tu es dans le jeu, que tu le veuilles ou non !

Toutes les têtes de la salle se tournèrent simultanément vers lui, concentrant toute l’attention sur le jeune Hashira.

Gyomei hocha légèrement la tête, comme pour rappeler le calme, tandis que Sanemi grogna et croisa les bras, déjà agacé par la provocation.

Muichiro ne sembla pas apprécier la situation. Son expression, habituellement neutre, se durcit légèrement.

— Quoi ? murmura-t-il d’une voix froide et monotone.

Tengen, imperturbable face à ce ton glacial, esquissa un sourire encore plus large.

Il se pencha en avant, posant son menton sur sa main avec une curiosité exagérée.

— Ne fais pas semblant ! Action ou vérité ? choisi ton poison… à moins que tu aies… peur ~ ?

Son sourire, tranchant comme un rasoir, fit grogner plusieurs Hashira, visiblement agacés par cette provocation flagrante.

Kyojuro, les yeux brillants, leva les mains en l’air :

— Haha ! Allez Tokito, ne nous laisse pas sur notre faim !

Muichiro resserra légèrement sa prise sur ses baguettes.

Un silence pesant se fit, suspendu dans l’air.

Puis, d’une voix saccadée mais décidée, il répondit :

— Action.

Mitsuri laissa échapper un petit cri en voyant la détermination de Muichiro, tandis qu’Obanaï, crispé, fixait toujours Mitsuri, les doigts tremblants sur ses baguettes.

Kyojuro tapotait la table avec excitation, Shinobu souriait, et Sanemi roulait des yeux.