Cœur givré
Le reste de la journée se déroula dans les rires, les cris joyeux et la douce euphorie d’un mariage qui n’en était pas un…
Mais qui, pour les enfants du village, avait été le plus beau de tous.
Lucy, malgré la gêne tendre qui lui chauffait les joues, avait joué le jeu.
Pour eux.
Pour leurs rires.
Pour leurs regards émerveillés lorsqu’elle et Muichiro se tenaient la main.
Elle se sentait presque comme une jeune mariée sortant tout juste d’une cérémonie improvisée — et c’était étrange, doux, irréel.
La nuit tomba lentement sur le village, enveloppant les maisons d’une lumière bleutée.
Comme convenu avec le chef, Lucy partirait au coucher du soleil.
Elle avait rempli sa mission : protéger les habitants, reconstruire leurs toits, réanimer leur espoir.
Il était temps pour elle de rentrer…
…et de rentrer avec Muichiro.
Les villageois s’étaient rassemblés pour leur dire au revoir, leurs sourires tremblants, chargés d’émotions.
Les enfants, eux, s’accrochaient au kimono de Lucy comme des chatons refusant qu’on les sépare de leur mère.
— Lucy-sama !
— Ne partez pas !
— Revenez vite ! Promis ?
Muichiro dut intervenir doucement, ses gestes calmes mais fermes. Il détachait les petites mains avec une patience infinie, tout en gardant sa main posée dans le bas du dos de Lucy, la guidant pas à pas vers le sentier forestier.
— Ils t’aiment vraiment, hein ? murmura-t-il, sa voix basse emplie d’un mélange d’amusement… et d’admiration.
— Je ne leur en veux pas.
Lucy tourna la tête vers lui, un sourire attendri étirant ses lèvres.
Arrivés à la lisière de la forêt, Koriha perché fièrement sur son épaule, son ombrelle à la main, elle fit volte-face une dernière fois.
Tout le village s’était massé là.
Les lanternes illuminaient les visages, les mains agitaient des foulards, des enfants brandissaient des guirlandes qu’ils n’avaient pas eu le temps d’utiliser pour « le mariage ».
Lucy leva la main.
— Prenez soin de vous ! Je reviendrai vous rendre visite !
Un chœur d’au revoir éclata, vibrant de chaleur :
— À très bientôt, Lucy-sama !
— Merci ! Merci encore !
— Revenez, hein ? Promis, hein ?!
Le chef du village leva ses deux bras, la gorge nouée, mais sa voix portait toujours autant :
— Nous attendrons avec impatience votre prochaine visite !
— Et merci encore… pour tout, Lucy-sama !
Le salut de Lucy s’attarda, longtemps.
Trop longtemps pour que les villageois ne remarquent pas qu’elle s’était attachée à eux autant qu’eux à elle.
Puis la forêt les avala lentement.
Les voix disparurent derrière eux.
Les lumières devinrent des points tremblotants.
Et Lucy se surprit à espérer — vraiment espérer — que rien n’arriverait à ce village.
Elle les avait protégés.
Mais ils lui avaient offert quelque chose en retour, sans même le savoir :
Une place.
Une douceur.
Une chaleur qu’elle croyait perdue.
Et à cet instant précis, avancée dans la forêt, la main de Muichiro dans la sienne…
…il devint évident qu’elle s’était attachée à eux bien plus qu’elle ne l’aurait voulu.
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Muichiro marche à ses côtés en silence pendant un moment.
Ses épaules sont détendues, son pas calme.
La forêt les enveloppe, douce, presque protectrice après l’effervescence du village.
Il jette un bref coup d’œil vers elle.
Lucy avance tranquillement, mais son regard…
Son regard reste tourné vers l’arrière, vers ce lieu qu’elle vient de quitter, et une expression presque nostalgique flotte sur son visage, douce et douloureuse à la fois.
Muichiro l’observe… et son expression s’adoucit instinctivement.
Il serre sa main, glissant ses doigts entre les siens avec une délicatesse étudiée.
Puis brise le silence.
— Tu vas les regretter ?
Lucy tourne la tête vers lui.
Elle opine simplement, sans se cacher.
— Oui… beaucoup.
Ils reprennent leur marche, doigts entrelacés, leurs bras se frôlant parfois.
La forêt est calme, presque solennelle.
Juste le bruissement des feuilles et quelques croassements lointains de Koriha qui vole d’arbre en arbre.
Après un moment, Muichiro murmure, sa voix aussi douce que la brise nocturne :
— Ils iront bien.
Un silence, léger, puis :
— Et nous pourrons toujours leur rendre visite plus tard.
Une promesse simple.
Lucy baisse un peu les yeux.
— En espérant qu’ils soient encore tous en vie… murmure-t-elle, la gorge serrée.
À cette phrase, Muichiro s’arrête presque.
Une ombre traverse son regard — pas de peur, mais de compréhension.
Une pensée sombre, oui.
Mais pour lui, si familière.
Tellement réelle dans le monde qu’ils habitent.
Sa main resserre doucement la sienne, comme pour lui transmettre un peu de courage… ou lui prendre une part de son fardeau.
— …oui, moi aussi je l’espère, dit-il enfin, sa voix basse et solennelle.
Puis, sans la lâcher, il ajoute d’un ton plus fermé, presque imperceptiblement plus tranchant :
— Rien ne leur arrivera.
Pas une menace.
Pas une bravade.
Juste une certitude.
Celles qui naissent de l’instinct d’un Hashira…
et de quelqu’un qui protégerait tout ce que Lucy aime, même si elle ne le lui demande pas.
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Ils marchèrent encore une bonne demi-heure.
La forêt demeurait paisible : le bruissement des feuilles, le craquement discret des branches sous leurs pas, et parfois un souffle de vent qui caressait leurs cheveux.
Rien ne venait troubler ce calme.
Rien… sauf un détail que Lucy remarqua enfin.
Muichiro avait ralenti.
Très légèrement.
Mais assez pour qu’elle le sente dans la manière dont sa main se faisait plus lourde dans la sienne.
Ses yeux, d’habitude vifs malgré leur douceur, étaient mi-clos.
Il fixait le sol plutôt que le chemin devant lui.
Son pas manquait de son habituelle précision.
Elle le dévisagea doucement.
Puis leva la main et effleura sa joue du bout du doigt.
— Ça va ? Tu as l’air… épuisé.
Muichiro ne répondit pas immédiatement.
Il se pencha même un peu dans sa main, comme si ce contact effaçait temporairement son état.
Mais elle voyait très bien ses épaules affaissées, la pâleur plus marquée que d’habitude, et cette façon de soupirer — un soupir trop profond pour être innocent.
Finalement, il répondit, dans un souffle qui trahissait plus qu’il ne voulait l’admettre :
— … ce n’est rien. Je vais bien, vraiment.
Lucy arqua un sourcil.
Elle le connaissait trop bien pour se contenter de ça.
— Tu es venu au village juste après une mission, c’est ça ?
— …
— Et tu n’as pas pris le temps de te reposer.
Cette fois, ses épaules se raidirent.
Juste ce qu’il fallait pour confirmer qu’elle avait touché juste.
Il détourna le regard.
— … oui. C’est exact.
Il se frotta la nuque, geste qu’il faisait toujours lorsqu’il cherchait à minimiser quelque chose.
— C’était une longue mission. J’aurais peut-être dû faire une pause avant…
Lucy s’arrêta net, le forçant à en faire autant.
— Muichiro. Ça fait combien de temps que tu n’as pas dormi ?
Il leva les yeux vers elle.
Un instant, on crut qu’il allait mentir.
Mais il renonça aussitôt.
Une rougeur de gêne monta à ses oreilles.
— … deux jours.
Il grimaça.
— Peut-être un peu plus.
Lucy pinça les lèvres.
Puis lui donna une pichenette sur le front.
Contrôlée, légère pour un démon…
mais bien assez ferme pour faire bondir Muichiro d’indignation.
— Idiot.
— Aïe !!
Il se frotta le front, vexé.
— Hé, ça fait mal, tu sais…
Sa moue boudeuse était tellement sincère qu’elle en devint immédiatement adorable.
Mais derrière, elle vit briller une lueur qu’elle reconnut :
du soulagement.
Il n’était pas habitué à ce qu’on s’inquiète pour lui.
Encore moins qu’on le gronde avec autant d’affection.
Lucy inspira profondément.
Puis leva le bras et siffla doucement.
Un battement d’ailes fendit l’air.
Koriha fondit depuis la canopée et vint se poser sur sa main, gonflant les plumes d’un air concerné.
Lucy murmura :
— Trouve-nous une auberge.
Un corbeau de liaison savait exactement ce que cela signifiait :
les auberges aux glycines, tenues secrètes par le Corps des Pourfendeurs,
réservées aux Hashira et à ceux qu’ils protègent.
Lucy ne pourrait même pas les repérer seule : en tant que démon, elle ne voyait ces lieux qu’une fois en contact direct avec leurs protections.
Koriha gazouilla en guise d’acquiescement avant de s’envoler à travers les branches, son ombre noire disparaissant rapidement en éclaireur.
Muichiro suivit le mouvement du regard, puis reporta son attention sur Lucy, partagé entre irritation… et une incompréhension à peine voilée.
Il était encore vexé par la pichenette, vexé d’être vu, vexé d’être grillé, et surtout vexé… d’être si visiblement épuisé.
Il croisa les bras, l’air faussement supérieur.
— Tu ne vas pas me laisser protester, n’est-ce pas ?
La réponse de Lucy fut immédiate.
Sans flancher.
Sans hésiter.
— Non.
Muichiro expira par le nez comme un chat contrarié.
Il détourna le regard, chercha une réponse… puis renonça quand son propre corps lui rappela sa fatigue. Ses épaules s’affaissèrent légèrement, trahissant sa défaite.
— …Ouais. C’était une question stupide.
Le ton était sec, mais pas amer.
Une résignation bourrue, presque drôle.
Lucy observa alors la façon dont il avançait d’un pas lourd, donnant un coup de pied dans un petit caillou sur son passage.
Ainsi, à ce moment précis…
Il avait réellement l’air d’avoir 14 ans.
Elle sourit malgré elle.
— …Pas besoin de bouder.
Aussitôt, Muichiro se raidit, comme si elle venait de l’accuser de meurtre au premier degré.
Il ne dit rien d’abord.
Continue de marcher.
Continue de shooter mollement le caillou.
Puis, quand l’air boudeur devint trop visible, il protesta — beaucoup trop vite.
— Je ne boude pas.
Le ton geignard.
La tête tournée pour éviter son regard.
Les joues légèrement gonflées dans une expression outrée.
Lucy éclata d’un petit rire étouffé.
Elle s’approcha, leva la main… et lui pinça délicatement la joue.
— Mon cœur…
Sa réaction fut immédiate.
Un regard noir.
Les sourcils froncés.
Les joues qui devinrent instantanément rosées.
Mais, malgré le regard assassin…
Il ne bougea pas.
Il ne repoussa pas sa main.
Ne recula même pas d’un pas.
Au contraire, il se laissa faire, légèrement penché vers elle, comme si ce contact était devenu quelque chose d’aussi naturel que respirer.
— …tais-toi. Je ne boude pas.
C’était adorable.
Désespérément adorable.
Le contraste entre son statut de Hashira — redoutable, discipliné, presque mythique —
et la façon dont il grondait comme un préadolescent vexé…
Lucy sentit littéralement son cœur fondre.
Sans réfléchir, elle glissa ses mains sur ses joues et l’attira brusquement vers elle, couvrant son visage de petits baisers rapides et bruyants.
Muichiro devint écarlate à vue d’œil.
On aurait dit qu’il allait surchauffer sur place ; il manquait juste la vapeur qui sort des oreilles.
— H-hé ! balbutia-t-il, tentant de se cacher derrière une main, — Tu es censée me gronder… pas… pas faire ça !!
Sa protestation se brisa en plein vol quand elle le couvrit d’un autre baiser sur le bout du nez.
Puis sur la joue.
Puis sur la tempe.
Il essayait de se débattre, oui.
Mais mollement.
Pathétiquement.
Comme quelqu’un qui prétend résister mais qui, en réalité, n’attend qu’une chose : qu’on continue.
Et Lucy le savait.
Alors elle continua.
Chaque petit baiser fut accompagné d’un murmure doux, soufflé contre sa peau :
— Je t’aime.
Un baiser.
— Je t’aime.
Encore un.
— Je t’aime…
Le rouge sur ses joues s’intensifiait à chaque répétition.
Sa main, qui couvrait ses yeux, frémissait — mais l’autre…
L’autre se crispa sur le col de son kimono.
Pas pour la repousser.
Pour s’accrocher.
Sa respiration devint erratique, hachée, et sa poitrine se soulevait contre la sienne, comme si chaque contact volait un peu de son souffle.
Sa voix, lorsqu’elle réussit enfin à l’entendre, était rauque et tremblante :
— Arrête… j’essaie encore de rester en colère…
Mais il ne termina jamais sa phrase.
Parce qu’elle prit son visage entre ses mains…
Et l’embrassa.
Pour de vrai.
Un baiser soudain, profond, chargé de tout ce qu’elle n’avait pas dit jusqu’ici —
et qui fit littéralement ployer les genoux de Muichiro.
Il émit un son étouffé, quelque part entre un soupir et un gémissement surpris,
sa prise sur son kimono se resserrant d’un coup.
Son corps réagit avant son esprit :
son bassin se pressa instinctivement contre le sien,
sa main glissa de ses yeux à sa nuque, l’attirant encore plus près.
La colère, la bouderie, la fatigue — tout céda.
Ne resta qu’un garçon de quatorze ans, éperdument amoureux, épuisé,
et complètement à sa merci.
Il murmura contre ses lèvres, les mots écrasés par leur proximité :
— Maudit sois-tu…
La phrase n’avait aucune vraie colère.
Seulement de la reddition.
De la passion.
De la vulnérabilité offerte.
Et le dernier vestige de son irritation s’évapora sous ce baiser que, finalement, il rendit avec une douceur affamée.
Le léger mouvement arracha un frisson à Lucy.
Elle se recula un tout petit peu, juste assez pour voir son visage.
— …Muichiro…
Il leva les yeux vers elle.
Ses paupières mi-closes, son regard obscurci d’une faim tendre et insatiable.
Une rougeur vive teintait encore ses joues.
Ses doigts n’avaient pas lâché son kimono — au contraire, il serrait le tissu comme pour la garder prisonnière contre lui.
— …quoi, grogna-t-il plus qu’il ne parla.
Elle pinça les lèvres, le cœur battant trop vite.
— …refais ça.
Un silence.
Il la fixa longuement, partagé entre gêne, orgueil et un début de sourire suffisant qui menaçait d’apparaître.
On sentait qu’il allait dire quelque chose de trop confiant, quelque chose du style « évidemment » …
Mais la fatigue frappa avant qu’il n’ouvre la bouche.
D’un mouvement lent, il inclina la tête et vint poser son front contre son épaule, sa respiration chaude contre sa peau glacée.
— …plus tard, murmura-t-il d’une voix si rauque qu’elle vibra contre elle.
— Quand je ne serai plus… à bout de forces.
Lucy inspira doucement, obligée de calmer le frisson qui venait de remonter le long de sa colonne.
Il s’affaissait littéralement contre elle, épuisé, vulnérable, adorablement sincère.
Elle glissa sa main derrière sa tête, ses doigts caressant doucement sa nuque tandis qu’elle le tenait contre elle.
Muichiro ne protesta pas.
Il se laissa aller comme s’il avait enfin trouvé un endroit sûr où s’effondrer.
Son visage glissa dans le creux de son cou.
Sa main resta agrippée à son kimono, s’y accrochant avec une douceur désespérée.
Il ferma les yeux.
Inspira profondément.
Laissa échapper un soupir de détente qui fit vibrer sa poitrine contre la sienne.
Il n’essayait même plus de s’écarter.
Puis —
FWOOSH—
Koriha dévala du ciel nocturne et atterrit sur l’épaule de Lucy dans un croassement bruyant, mais chaleureux.
Il frotta immédiatement sa tête contre sa joue, doux et affectueux.
Lucy lui sourit en coin.
— Alors ? Tu as trouvé ?
Le corbeau croassa fièrement, la tête haute — oui, mission accomplie.
Mais en tournant la tête vers Muichiro…
il se figea.
Ses petits yeux noirs fixèrent la scène :
un Hashira épuisé, agrippé à Lucy, le visage plongé dans son cou.
Et Lucy qui le caressait doucement comme s’il était fait de porcelaine.
Koriha inclina la tête.
Puis il leva… très lentement… les yeux au ciel.
Un long soupir aviaire lui échappa —
Pas méchant.
Pas agacé.
Juste… « par tous les dieux, ils se collent encore ».
Il donna un minuscule coup de bec à Lucy qui arqua un sourcil.
— Hé, je n’y suis pour rien. Guide-moi, plutôt.
Koriha la dévisagea.
Un regard très clair qui disait :
« Oui. Avançons avant qu’il ne meure de câlins. »
Puis il s’envola brusquement, ailes étendues, se tournant dans les airs pour vérifier qu’elle suivait. Avec un parfait mélange de loyauté, de tendresse…et de jugement.
Lucy soupira doucement, puis glissa un bras sous les jambes de Muichiro et l’autre dans son dos pour le soulever.
Il ne protesta pas.
Pas un mot.
Pas un grognement.
Rien.
Au contraire…
Son corps se détendit immédiatement contre le sien, comme s’il avait attendu que quelqu’un l’aide à tenir debout. Ses bras glissèrent autour de sa nuque, pas volontairement — juste par réflexe, comme un enfant endormi qui s’agrippe à ce qui le rassure.
Son visage s’enfouit dans le creux de son cou.
Sa respiration chaude effleura la peau glacée de Lucy.
Un souffle régulier.
Profond.
Fatigué.
Il dormait presque déjà.
Elle le soutint un peu mieux, l’ajustant avec précaution contre elle pour ne pas le réveiller. Même ainsi, ses doigts agrippaient toujours faiblement le tissu de son kimono, comme s’il refusait inconsciemment de la lâcher.
— Mon pauvre cœur… murmura-t-elle dans ses cheveux.
Il ne répondit pas.
Un léger ronflement — minuscule, presque imperceptible — vibra contre sa gorge.
Lucy sourit malgré elle.
Koriha, lui, plana juste au-dessus d’eux, jetant des regards en arrière toutes les dix secondes, l’air profondément exaspéré par le spectacle mais incapable de les quitter des yeux.
À chaque fois qu’il tournait la tête, son regard semblait dire :
« Vraiment ? Tu le portes comme un bébé ? »
Puis il soupirait.
Vraiment soupirait.
Mais il continuait de les guider, fidèle, protecteur, un petit général qui ne laissait rien au hasard.
La forêt s’épaississait autour d’eux.
L’air devenait plus frais.
Seuls les bruits nocturnes accompagnaient leurs pas.
Lucy avançait doucement pour ne pas brusquer le garçon dans ses bras.
À chaque mouvement, Muichiro s’enfouissait un peu plus contre elle, ses cheveux caressant sa joue.
Il était si calme.
Si vulnérable.
Si humain.
Et elle se surprit à le tenir plus fort.
Pas par nécessité.
Par instinct.