Juste trop tard

Chapitre 12 : Chapitre 11

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:07

Blackmore's Night – I still remember : http://www.youtube.com/watch?v=-9A9Oj-4XhI

 

En tous points de vue, cette femme était absolument dans la moyenne : le matin, elle se levait pour travailler, sortait raisonnablement avec des amis, avait eu quelques amants. Mis à part le fait qu'elle n'était pas mariée ni n'avait d'enfants ou de famille proche, vraisemblablement, elle se fondait parfaitement dans la masse qui ne lui portait pas grande attention, comme elle le désirait.

Apparemment, elle n'avait rien de particulier à raconter de sa vie. Ses amis très proches, autrement dit un ou deux, savaient qu'elle avait coupé les ponts avec ses parents à l'âge de seize ans, or c'était tout. Nul n'était au courant de ce secret qu'elle cachait depuis presque vingt ans et qui avait récemment refait surface.

Depuis cet événement, elle avait progressivement continué sa vie, fait comme si rien ne s'était produit les mois derniers. On n'avait d'ailleurs pas essayé d'entrer en contact avec elle, comme elle l'avait planifié. Après tout, il ne connaissait même pas son nom, comment aurait-il donc pu la retrouver ? Elle avait disparu dans la nature.

Au bout de quelques mois, l'envie l'avait prise d'aller prendre des nouvelles, car ne pas savoir la rongeait de l'intérieur : s'occupait-il bien d'elle ? À quoi ressemblait cette famille ? Était-elle aimée comme il fallait ? Était-elle au courant de l'identité de sa véritable mère ? Néanmoins, elle resta fidèle à la promesse qu'elle s'était faite à elle-même et resta éloignée. Elle ne pouvait ignorer cette décision qu'elle avait prise avant de la lui donner.

De nombreuses années s'étaient écoulées depuis ; elle avait presque l'impression que cet événement n'était qu'un rêve parfois, si ce n'était pour les vergetures qu'elle avait gagnées durant cette période. Elle faisait tout pour ne pas y penser, souhaitant laisser cet événement à part dans sa vie. Cette dernière était stable, elle ne s'en plaignait pas.

Cela faisait plus de dix-sept ans que Kaoru avait laissé cette histoire de côté, elle n'espérait même pas en entendre parler jusqu'à la fin de sa vie. Elle avait atteint son objectif, et pouvait continuer sa vie comme elle en avait l'habitude. Mais alors, dans ce cas, pourquoi ressentait-elle ce vide en elle ? Elle avait choisi elle-même de l'effacer de son existence, de faire comme si elle n'avait jamais existé.

Pourtant, alors qu'elle s'y attendait le moins, le passé avait refait surface. Kaoru avait cru que cette histoire avait été oubliée. Elle qui ne connaissait personne du nom de Teru avait eu la plus grande des surprises en l'entendant étrangement plusieurs fois en peu de temps. Une femme d'environ son âge s'était invitée à sa table dans un café alors qu'elle grignotait une pâtisserie.

« Bonjour, mademoiselle Takashi. Le nom de Teru ne vous dit probablement rien, pourtant c'est la personne que vous connaissez le mieux au monde. »

Kaoru avait cru à une plaisanterie. Cependant, cette inconnue connaissait son nom et l'avait trouvée dans ce café où elle avait l'habitude de passer chaque soir après son travail. Elle s'apprêta à partir, ne souhaitant guère entretenir une conversation avec une personne aussi suspicieuse, jusqu'à ce que la suite de ce qu'elle avait à dire la força à rester.

« Elle ne sait rien de vous, ni même que vous existez. Mais j'ai décidé de tout lui révéler ce soir. »

La jeune mère n'avait pas eu besoin de plus de détails afin de comprendre de quoi elle parlait. Ce secret qu'elle avait cru enfoui profondément. Sa fille ne savait donc rien sur elle ? Le père aurait-il décidé de garder cela secret ? Il avait certainement dû faire croire que son épouse était la mère. Pendant quelques instants, elle se demanda si elle avait des frères et sœurs à ses côtés...

Toutefois, la perspective que son identité fût révélée la terrifia. Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait prévu. Elle avait tout fait pour rester une inconnue et n'avait laissé aucune trace derrière elle. Elle n'avait même jamais porté sa fille dans ses bras, de peur de s'attacher à elle et de ne pas l'abandonner à son père. Elle avait tout calculé, et cette femme venait encombrer ses plans ?

« Qui êtes-vous ? Comment m'avez-vous retrouvée ?

- Peu importe. J'aurais voulu ne jamais lui dire, mais je n'ai plus le choix. Je ne sais pas ce qu'elle décidera, cependant je voulais vous en informer afin que vous n'ayez pas de mauvaise surprise. »

Kaoru resta immobile alors que l'inconnue partait. Non... Non... Cela ne pouvait pas se produire... Toutes ces années à... Comment osait-elle gâcher tous ses efforts ? Qui était-elle ? Une sœur ? Une amie de la famille ? Comment l'avait-elle retrouvée ? Avant qu'elle pût réagir, la femme s'était déjà envolée.

Kaoru rentra vite chez elle, en rassemblant ses pensées. Il lui fallait prendre les devants. Cette femme connaissait son identité, elle risquait de la donner à... Teru, puisque tel était son nom. Elle habiterait ailleurs pendant quelques temps, jusqu'à ce que cette histoire se tassât à nouveau. Elle ne se sentait pas capable d'assumer ses actes et de la regarder en face.

Tout d'un coup, elle s'arrêta de marcher. Teru... Elle avait déjà entendu ce nom auparavant. Mais où ? La jeune mère se frotta le front, tic qu'elle avait toujours eu, cherchant au plus profond de sa mémoire. C'était récent. Voilà ! Un homme dans la rue l'avait arrêtée et l'avait appelée par ce nom. L'aurait-il pris pour sa fille ? Il semblait un peu vieux pour elle.

La mère et la fille se ressemblaient-elles ? Était-ce la raison pour laquelle il l'avait prise pour sa fille ? Kaoru alluma son ordinateur – elle possédait des connaissances en informatique -, et, d'abord hésitante, tapa finalement sur son clavier. Après toutes ces années, elle craquait. Elle n'en pouvait plus de ne rien savoir, elle voulait juste avoir un petit aperçu... Un tout petit...

Elle écrivit Kurebayashi et attendit les résultats, anxieuse. Il était encore temps de faire demi-tour, pourtant elle n'y parvenait pas. La brune se mit le visage dans les mains, espérant que cela l'aiderait à mieux réfléchir. Elle avait tenu dix-sept ans sans nouvelles, ne pouvait-elle pas continuer ainsi ? Quand bien même elle avait décidé de continuer sa vie comme si elle n'avait jamais eu de fille, elle ne pouvait plus l'ignorer à ce moment précis. Pas quand son identité était sur le point d'être révélée.

Lorsqu'elle posa à nouveau les yeux sur l'écran, quatre noms apparurent : Haruse, Tomoe, Sôichirô et enfin Teru. Tremblante, elle cliqua sur le dernier nom qui lui donna ses informations officielles, ainsi qu'une photographie. Pour la première fois depuis dix-sept ans, elle avait des nouvelles de sa fille. Finalement, elle en avait une.

Kaoru fixa cette image, en la détaillant : cheveux bruns mi-longs, yeux verts. Pas de poitrine, en revanche. Ses données indiquaient qu'elle n'était pas bien grande, elle ne faisait pas plus d'un mètre soixante-deux. Elle non plus n'était pas bien élancée, c'était apparemment héréditaire.

La jeune femme rit nerveusement puis éclata en sanglots. Au fond d'elle-même, elle savait bien qu'elle aurait voulu la garder et être sa mère. Or, elle avait eu terriblement peur : elle parvenait à peine à s'en sortir financièrement parlant à cette époque, de plus elle ne connaissait pas l'amour maternel, et avait eu peur de la souffrir.

Si seulement elle avait été plus forte. Cependant, elle n'avait eu personne sur qui se reposer ni suffisamment d'argent, ses fins de mois avaient été déjà suffisamment serrées. Elle avait refusé de demander de l'aide à ses parents dont elle n'avait plus eu de nouvelles depuis sa fugue. D'un côté, si elle l'avait fait adopter, l'approcher lui aurait été interdit.

Kaoru sécha ses larmes, puis regarda les trois autres noms. Un couple avec un seul enfant. Tomoe, la mère, avait l'air de l'avoir acceptée. Elle alla voir ses informations et aperçut en grand une inscription signifiant « décédée ». En regardant la date, elle s'aperçut que cette femme était morte trois ans avant la naissance de Teru. Cela expliquait pourquoi le père traînait dans les bars.

Par curiosité, elle se rendit à présent sur le profil de Haruse pour voir la même inscription « décédé ». Il avait rendu l'âme trois ans plus tard. Ce serait donc Sôichirô, le demi-frère, qui avait pris soin d'elle jusqu'à maintenant ? Takashi souhaita obtenir plus de données sur lui et se rendit ainsi sur sa page qui indiquait son décès remontant à trois années auparavant.

Ce constat laissa Kaoru immobile pendant de longues minutes. Sa fille était livrée à elle-même depuis trois ans. Si elle l'avait surveillée de loin... Si elle s'était renseignée régulièrement... Elle serait passée la récupérer. Elle aurait enfin joué son rôle de mère. Qui savait ce qu'elle avait enduré depuis la mort de son demi-frère... Si elle avait été au courant de son existence, serait-elle venue lui demander de l'aide ?

Le visage de l'inconnue ne figurait pas dans la liste des Kurebayashi, elle était donc extérieure à la famille. Une amie du père ou du frère, sans doute. Jusqu'où était-elle au courant ? Et, surtout, comment avait-elle découvert son identité ? Avait-elle enquêté sur elle, ou bien le père ou le frère l'aurait-il fait ? Prenait-elle soin de Teru depuis la mort de ce Sôichirô ?

Qu'est-ce que cette femme voulait dire lorsqu'elle lui avait dit qu'elle n'avait plus le choix ? Serait-elle menacée ? Si c'était le cas, alors par qui ? Ou bien sa fille serait-elle tombée sur des indices compromettants ? Que se passait-il donc ? Nul ne répondrait à ses questions, elle en était consciente.

Kaoru ne put vaincre son envie d'en savoir plus sur Teru. Son mode de vie, ses goûts, son enfance, sa façon de penser... Elle aimerait tout connaître d'elle, comme si elle n'avait pas manqué dix-sept années de sa vie. Comme si elle était restée à ses côtés en tant que mère. Toutefois, elle ne lui pardonnerait certainement jamais de l'avoir abandonnée, ce qui était totalement compréhensible.

La jeune femme resta face à un dilemme : que faire maintenant ? Devait-elle attendre qu'elle vienne à sa rencontre ou bien faire le premier pas ? Valait-il mieux disparaître quelques temps, jusqu'à ce qu'elle perde l'envie de la chercher ? Si cette femme lui racontait son histoire, cela ne ferait qu'alourdir ses pêchés, ainsi que renforcer sa lâcheté.

Il était temps d'affronter la réalité, elle ne pouvait dorénavant plus y échapper. Elle était prête à tout entendre. Ou presque. Se préparer mentalement ne vaudrait plus rien à l'instant présent. Ce mur qu'elle avait bâti durant toutes ces années s'écroulerait au moment de leur rencontre, elle en était parfaitement consciente, inutile de le nier.

Kaoru se rappelait avoir presque craqué la première année. Le fait de ne pas savoir la torturait, elle était presque retournée chez les Kurebayashi afin de jeter un coup d'œil sur ce que sa fille était devenue. Cependant, si elle s'y était rendue, tous ses plans auraient gâchés, ses efforts seraient devenus inutiles. À la place, elle avait écrit une lettre.

Une lettre adressée à son bébé dont elle ne connaissait même pas le nom. Elle lui parlait de toutes ses pensées, tout ce qu'elle aurait souhaité lui dire afin qu'elle comprît la situation. Bien évidemment, elle n'avait jamais envoyé cette lettre, et, à quel nom, de toute façon ? À « Bébé Kurebayashi » ? Kaoru avait tenté de se débarrasser de ce bout de papier, de le déchirer, de le brûler, néanmoins elle n'y était jamais parvenue.

Alors elle l'avait cachée. Et, depuis, elle ne l'avait plus jamais relue. Écrire ces mots l'avait grandement soulagée, comme ôtée d'un poids. Elle n'avait toutefois pas renouvelé l'opération. Elle était consciente qu'il lui fallait oublier cet épisode dès à présent, ou bien elle n'y parviendrait jamais. Ainsi, la vie avait poursuivi son cours.

En revanche, elle avait sérieusement réfléchi cette nuit-là, devant son ordinateur affichant une image de sa fille. Avait-elle le droit de craquer, à présent ? Maintenant que la vérité était sur le point d'éclater... Était-elle autorisée à rendre visite à sa fille ? Non, ce serait aller bien trop loin. D'abord, elle préférerait juste l'apercevoir, de loin.

À l'aurore, sa décision fut prise. Kaoru attrapa un stylo puis nota l'adresse de Teru. Elle ne comptait bien entendu pas lui rendre visite, surtout que celle-ci n'aurait probablement pas envie de la voir si elle avait eu vent de la vérité.

Kaoru resta debout devant son immeuble durant une heure environ, jusqu'à voir enfin sortir la silhouette tant attendue. Une adolescente pas bien grande, tout comme elle, et plate, contrairement à elle, aux cheveux bruns mi-longs marchait à vive allure. Elle portait son uniforme mais n'avait pas son sac d'école. La jeune femme était incapable d'expliquer pourquoi, ni la raison pour laquelle son regard semblait si déterminée.

Elle suivit Teru pendant de longues minutes, jusqu'à arriver à son lycée. Là, l'adolescente s'arrêta et sembla réfléchir, quelque peu tremblante. Cette inconnue lui avait-elle raconté la vérité la veille au soir ? Était-elle à ce point troublée ? C'était compréhensible, d'un côté. Kaoru se sentit mal à ce moment précis. Voilà les conséquences de ses actes.

Sa fille avait grandi seule, sans sa mère. Et elle avait réussi. Même si les membres de sa famille étaient eux aussi décédés, Teru était parvenue à s'en sortir. Elle n'avait pas besoin d'elle. Elle n'en avait certainement jamais eu besoin. Que lui avait-on dit sur sa mère jusqu'à présent ? Que c'était cette fameuse Tomoe ? Même si elle était morte trois ans avant sa naissance...

Ce qui la tira de ses pensées fut l'arrivée d'un jeune homme d'une vingtaine d'années aux cheveux blonds. Un étudiant ? Dans ce cas, que faisait-il ici ? Un employé ? Probablement, cela expliquerait sa présence. Ce qui attira plus clairement son attention fut le moment où cet homme lui attrapa le bras. Était-il sur le point de l'agresser ? Quitte à apparaître devant Teru, elle était prête à l'empêcher de lui faire du mal.

Cependant, la réaction de l'adolescente lui prouvait qu'elle n'était nullement agressée. Ce fut prouvé lorsqu'il la prit dans ses bras. Des questions affluèrent alors dans la tête de Kaoru : qui était cet homme ? Son petit-ami ? Il semblait pourtant bien plus vieux... Enfin, qui était-elle pour juger sa vie et réclamer un droit dessus...

Lorsque Teru le repoussa, cela l'étonna grandement aussi. Kaoru n'entendait pas leur conversation, toutefois elle semblait plutôt désespérée. Elle ne pouvait décrire la réaction de l'homme, ne le voyant que de dos. Elle suivit pas à pas l'évolution de cet échange, cherchant à déterminer leur relation. Quand bien même elle s'opposerait à une quelconque liaison entre eux, elle n'avait pas son mot à dire.

En fait, que faisait-elle ici ? Elle avait renoncé à son rôle de mère dix-sept ans plus tôt. Il était bien trop tard pour revenir en arrière. Teru avait grandi sans sa présence, elle n'avait assurément pas besoin d'elle. Le fait que la vérité fût révélée ne changeait pas le fait qu'elle l'eût abandonnée volontairement. Elle aurait pu la garder, après tout. Cela aurait été difficile, la vie n'aurait pas été rose tous les jours, cependant elle l'aurait eue à ses côtés.

Il n'était pourtant pas question de regretter le passé. Ce qui était fait était fait. En se focalisant sur des « et si », elle restait prisonnière du passé, et était incapable d'aller de l'avant. Il était bien trop tard pour réclamer son rôle de mère, après tout. Le mieux était sans doute de la laisser vivre sa vie comme elle l'entendait, et d'être prête à l'accueillir si elle souhaitait comprendre les raisons de son abandon.

Mais peut-être qu'elle ne viendrait pas. Cette perspective l'effraya. Kaoru ne savait même plus à quoi s'attendre, qu'espérer. Elle coula un dernier regard vers le couple lorsqu'elle se rendit compte que cet homme l'avait remarquée. Qui était-il ? Il n'était pas ordinaire, étant donné qu'il s'était aperçu de sa présence en étant de dos. Cela le rendait encore plus douteux à ses yeux. Néanmoins, elle ne pouvait rien faire de plus pour le moment, aussi serra-t-elle les poings puis rentra-t-elle chez elle.

Kaoru patienta une semaine durant laquelle elle passa énormément de temps à réfléchir. Il ne se passa absolument rien. Elle ne revit pas Teru dont le visage resta gravé dans sa mémoire. C'était sa fille. La chair de sa chair. Parfois, elle avait un peu de mal à le croire. C'était son enfant. Après dix-sept ans de séparation, cela ressemblait presque à un rêve. Elle avait un enfant. Elle était mère.

Kaoru voyait tout le temps des femmes de son âge entourées d'enfants plus ou moins grands. Aucun n'avait plus de douze ou treize ans, étant donné qu'aucune d'entre elle ne possédait la même histoire qu'elle. Ces mères de famille ne s'étaient pas enfuies de la maison et n'avaient pas eu un accident. Bien entendu, parmi toutes, il fallait que cela lui arrive, à elle.

Pourtant, au fond d'elle-même, elle ne parvenait pas à regretter l'existence de Teru. Bien au contraire. Il était dit qu'une mère reconnaissait toujours son enfant. C'était vrai, elle avait immédiatement reconnu Teru. Elle avait, certes, vu sa photographie juste avant, néanmoins elle restait persuadée qu'elle l'aurait reconnue dans tous les cas. C'était une étrange sensation.

Il était aussi dit qu'une mère aimait toujours son enfant. Kaoru pensa à sa propre mère. Elle était assurément une exception à la règle. Sa mère ne l'aimait pas. Si c'était le cas, elle l'aurait cherchée. Dans sa propre situation, Kaoru se demanda ce qu'elle ressentait à l'égard de Teru. La revoir l'avait en quelque sorte émue. Si elle avait pu, elle lui aurait parlé. Elle l'aurait prise dans ses bras. Elle l'aimait sûrement comme une mère, mais ne pouvait le confirmer, ne sachant ce que c'était réellement.

Cela faisait une semaine que Kaoru avait vu sa fille, or cette dernière n'était jamais venue à sa rencontre. Avait-elle décidé de l'ignorer ? Depuis ces sept jours, Kaoru était comme dévorée de l'intérieur. Il fallait qu'elle lui parle. Qu'elle lui explique. Elle pourrait la rejeter ensuite, mais pas avant. Elle voulait qu'elle sache la vérité.

Déterminée, Kaoru rassembla ses affaires puis se dirigea vers la porte d'entrée de son appartement. Les choses seraient mises au clair à la fin de la journée. Elle s'en faisait le serment.

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