Juste trop tard

Chapitre 13 : Chapitre 12

Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 08:24

Sarah Brightman – Time to say goodbye : http://www.youtube.com/watch?v=vqdF0V-LXE8

 

Une silhouette de jeune femme était assise, l'air concentré sur des documents posés sur le bureau en face d'elle. Elle ne paraissait pas faire attention au monde qui l'entourait, et elle n'aurait donc pas remarqué la silhouette d'un jeune homme entrer dans la pièce où elle se trouvait par conséquent. Or, c'était une erreur que de croire que Riko Onizuka baissait sa garde à ce point. Elle était une sorcière, après tout.

« En quoi puis-je t'aider, Tasuku ? »

Le jeune homme blond scruta l'ancienne fiancée de son défunt ami qu'il considérait comme son frère. Il ne l'avait pas revue depuis le jour où ils avaient discuté dans la cour du lycée. Même une semaine après l'emménagement de Teru chez lui, elle ne s'était pas manifestée, comme si elle n'existait plus. L'adolescente lui avait expliqué la situation, et il respectait ses choix. Néanmoins, cela ne l'empêchait pas de lui rendre visite afin d'obtenir des réponses à ses questions.

« Qui est la mère de Teru ? »

Riko leva les yeux, puis fixa Tasuku quelques instants. Elle lâcha ensuite le crayon qu'elle tenait dans la main avant de s'adosser sur le dossier de sa chaise en croisant les bras. Elle se doutait qu'il avait eu vent de cette histoire, or elle restait la seule à connaître l'identité de cette femme. La sorcière était prête à lui donner les informations nécessaires, mais que comptait-il faire par la suite ?

« Kaoru Takashi, trente-cinq ans. Elle habite dans cette ville et travaille pour une boîte de téléphonie. Elle s'est enfuie de chez elle à seize ans. J'ai son adresse et son numéro si tu le souhaites. J'imagine que ce n'est pas Teru qui t'envoie, si elle avait souhaité la rencontrer, elle serait venue me parler elle-même. J'en déduis donc qu'elle ne veut pas avoir affaire à elle. »

Comment aurait-elle réagi si elle s'était retrouvée dans la même situation que Teru ? Riko s'était parfois posé la question. Dans son cas, l'adolescente ne semblait pas vouloir rencontrer sa mère. Ce choix était compréhensible, bien que difficile. Cela signifiait ne rien savoir sur cette personne qui lui avait donné la vie, ni même chercher à comprendre les raisons de son abandon. Elle respectait toutefois sa décision.

Kurosaki fixa la jeune femme un moment. Elle agissait comme si de rien n'était, néanmoins il était parfaitement conscient qu'elle souffrait du fait de ne plus voir Teru. Il n'avait pas envie de se mêler à cette histoire et de forcer la brune à lui pardonner, car, au fond, il savait qu'elle le ferait d'elle-même. Peu importait le temps que cela prendrait, Teru finirait par accorder son pardon à sa tutrice et reviendrait vers elle.

« Il y a quand même quelque chose qui me turlupine. Pourquoi as-tu attendu jusqu'à maintenant pour lui avouer ?

- C'est à ce moment-là que tu dois me remercier. Si je ne lui avais rien dit, elle n'aurait jamais retrouvé la mémoire. »

Tasuku la regarda, stupéfait. Que voulait-elle dire par là ? En quoi lui révéler la vérité sur sa mère lui avait-il fait retrouver ses souvenirs le concernant ? Il avait beau réfléchir, il ne voyait vraiment pas comment. Peut-être était-elle réellement une sorcière, après tout. Son instinct de survie lui intima de ne pas lui demander d'explications, tout du moins s'il tenait à la vie. Elle ne paraissait franchement pas d'humeur à lui raconter.

« Qu'est-ce que tu fais encore là ? Va la retrouver, elle t'attend. »

N'ayant pas l'intention de mourir dans l'instant qui suivait, Tasuku murmura un merci puis s'éclipsa en vitesse. Riko garda les yeux dans le vague, avant de les essuyer violemment avec sa main gauche. Elle n'allait tout de même pas pleurer. Elle posa ensuite son regard sur une photographie d'elle et Sôichirô qu'elle gardait toujours sur son bureau. Même trois ans après, son deuil n'était vraisemblablement pas fini. La jeune femme sourit tristement, en tenant le cadre dans sa main.

« Tâche d'être heureux, toi, au moins. Si tu gâches mes sacrifices je te tuerai moi-même. »

 

 

La nuit tombait progressivement sur la ville. Teru avait dû faire un détour dans le but de commander une pizza pour le soir qu'ils livreraient plus tard. Elle marchait à présent dans un parc qui lui servait de raccourci. L'air était doux et agréable, elle profitait de ce moment de tranquillité. À cet instant précis, elle se sentait bien, apaisée, comme dans une bulle. Or, une bulle est aisément éclatée.

Cela faisait une semaine qu'elle vivait chez Kurosaki, et qu'elle n'avait pas revu Riko. Elle savait pertinemment qu'elle finirait forcément par lui pardonner, néanmoins elle désirait prendre de la distance pendant une période indéterminée. Pour le moment, elle profitait de sa « nouvelle vie » avec le blond qui n'avait même pas pu lui manquer durant cette année.

Ils n'avaient pas abordé à nouveau le sujet concernant ses yeux, même si elle était consciente qu'une part de Tasuku s'en voulait de l'avoir laissée être blessée lors de cet accident. Teru espérait sincèrement qu'il ne perdait pas son temps à chercher un médecin, elle lui avait déjà expliqué que ses efforts se révéleraient inutiles, néanmoins il risquait sans doute de chercher. Peut-être qu'il arrêterait en tombant sans cesse sur des impasses.

La jeune Kurebayashi, dernière du nom, soupira. Ils avaient repris leur quotidien, sa vie actuelle était quasiment identique à celle d'avant. Elle faisait tout un tas de corvées chez lui et ils se battaient chaque soir pour dormir sur le canapé. Ils allaient au lycée ensemble et rentraient parfois tous les deux en voiture, sauf ce jour-ci où il avait encore plusieurs tâches à terminer ; elle ne lui avait pas demandé lesquelles.

Teru avait l'impression de retrouver sa vie d'autrefois, avec ses amis ainsi que Kurosaki, bien que sans Riko cette fois. Depuis une semaine, il ne s'était absolument rien passé avec le blond. Il y avait eu cette première nuit où elle s'était réveillée avec lui dans son lit. Il avait ressorti ce prétexte de la dernière fois, comme quoi elle s'était agrippée à son tee-shirt.

Il y avait deux solutions : c'était vrai et elle avait inconsciemment eu peur qu'il s'en allât, ou bien c'était faux et il avait souhaité rester avec elle. Quoiqu'un mélange des deux était possible. Teru rougit imperceptiblement. Elle ne l'admettrait à personne, mais elle préférait la dernière idée. Pourtant, depuis, il n'avait rien tenté, comme d'habitude. Elle l'aimait toujours, malgré cette année quelque peu sabbatique, même si elle ne savait pas ce qu'il en était de son côté. En tout cas, il n'avait pas changé.

En échange de l'histoire sur sa mère, Kurosaki lui avait avoué la raison de son départ, ainsi que ce qu'il avait fait durant cette année. Il s'était rendu en Chine ainsi qu'au Canada, où il avait retrouvé des contacts, assurément de l'époque de Daisy le hacker, qui l'avaient caché, le temps de terminer le développement du programme de son frère Sôichirô.

Comme elle s'en doutait, l'accident de voiture n'avait pas été anodin. C'était à cause de ces personnes qui l'avaient provoqué qu'il s'était exilé, par peur que d'autres fussent à nouveau impliqués. Son handicap des couleurs n'allégeait pas sa culpabilité, quand bien même elle ne le considérait pas du tout comme étant responsable. Ce n'était pas lui qui avait provoqué cet accident, il ne l'avait même pas voulu.

Un brusque coup de vent la fit revenir à la réalité et se rendre compte de la présence d'une personne en face d'elle qui la fixait, probablement depuis un moment. Leurs regards se croisèrent, aucune ne parla durant quelques instants, jusqu'à ce qu'un sentiment de peur naquît en elle. Elle. Cette personne. Elle ne l'avait jamais rencontrée avant, cependant, sans savoir pourquoi, elle savait qui c'était. C'était le dernier être qu'elle souhaitait voir.

Teru fit demi-tour puis marcha rapidement avant de se mettre à courir. Que faisait-elle ici ? Pourquoi était-elle venue à sa rencontre ? Elle n'avait pas envie de la voir ni même de lui parler. Elle avait désiré effacer définitivement son existence de sa vie, pourtant la voilà qui se tenait devant elle et qui la poursuivait. Voilà qu'elle l'entendait lui dire d'attendre. Oh non, elle ne s'arrêterait pas. Elle avait pris la décision de ne pas la rencontrer, et elle comptait bien la tenir.

Une main agrippa son bras, ce qui la surprit et la fit sursauter. Elle sentait se répandre en elle une impression de terreur. Teru ne voulait pas voir cette personne. Ne pouvait-elle pas juste s'en aller, continuer son chemin, faire comme si rien ne s'était produit ? Elle ne tourna pas la tête vers elle, refusant de la regarder. Plus que tout, elle refusait de lui pardonner. Elle l'avait reniée pendant dix-sept ans, c'était trop tard pour faire marche arrière. Il lui fallait assumer ses actes.

« Je voudrais juste te parler. Tu peux me détester autant que tu veux, mais j'aimerais juste t'expliquer pourquoi je ne t'ai pas gardée.

- C'est trop tard. Vous aviez dix-sept ans pour le faire. Pourquoi maintenant ? »

Sa voix reflétait sa colère. Celle de sa mère était douce, inquiète. Teru sentait bien qu'elle voulait simplement discuter, cependant elle ne se sentait pas disposée à consentir à ses choix. Elle souhaitait seulement continuer sa vie, faire comme si elle n'avait pas croisé sa route. Elle ne connaissait même pas son nom.

À sa plus grande surprise, la femme lâcha son bras. Teru n'en profita pas pour s'enfuir, ce qui l'étonna elle-même, et elle tourna même sa tête vers cette inconnue qui l'avait pourtant mise au monde. Elle passa un moment à l'examiner : elles faisaient définitivement la même taille, et leurs yeux étaient identiques. Sa mère avait des cheveux un peu plus longs, même si la couleur était similaire.

Les deux femmes restèrent silencieuses un moment, à se regarder. Kaoru avait longuement hésité avant de décider finalement d'aller à sa rencontre. Elle avait besoin de mettre les choses au clair. Après le lycée, elle l'avait suivie de loin, attendant une bonne occasion pour l'accoster. Ce parc avait été l'idéal. Contrairement à ce jeune homme blond, Teru ne semblait pas très douée pour repérer les espions comme elle.

C'était la première fois qu'elle voyait sa fille de si près. Elle passa un moment à l'examiner durant ce moment de silence, quand bien même ce qu'elle venait de lui cracher à la figure la rongeait de l'intérieur : comme elle s'en doutait, elle lui en voulait. Après tout, cela n'avait rien de surprenant. C'était même tout à fait compréhensible.

Kaoru la trouva belle. Beaucoup de personnes associaient beauté avec atouts féminins, toutefois ce n'était pas son cas. Elle la trouvait juste belle. Son visage était agréable et bien dessiné, malgré sa petite taille elle ne restait pas inaperçue. Pendant quelques instants, elle fut fière d'être la mère de cette jeune adolescente. Or, elle se rappela bien vite qu'elle avait renoncé à ses droits sur elle peu après sa naissance.

Aucune des deux ne démarra la conversation. Teru paraissait attendre ses explications, quand bien même elle s'était montrée réticente à ce propos. Kaoru voulait juste lui expliquer. Lui pardonner ou bien lui en vouloir pour le restant de ses jours ne dépendrait que d'elle ensuite. Sa gorge se serra, néanmoins elle combattit l'émotion, ne souhaitant pas se montrer pitoyable.

« Si j'avais su, je serais revenue te chercher après la mort de ton demi-frère, mais après ta naissance, je ne pouv...

- Qu'est-ce que vous en savez ? Vous m'avez ignorée pendant dix-sept ans ! Vous m'avez abandonnée ! Et, là, maintenant, vous arrivez comme si de rien n'était en espérant que je vous pardonne ? Je ne suis pas un jouet. On ne peut pas juste me jeter pour me récupérer alors que j'ai déjà ma propre vie. Je n'ai jamais eu de mère et je m'en sors très bien. »

Teru tourna les talons puis continua son chemin. Elle enrageait. Elle avait dit ce qu'elle avait sur le cœur et refusait de parler à cette femme. Ce n'était qu'une inconnue. Elle ne l'avait jamais rencontrée et ne la verrait jamais plus. Entre elles, c'était fini. Elle coupait tout lien qu'elles pouvaient seulement partager. Cette femme n'était pas sa mère. Et elle n'était pas sa fille.

L'adolescente brune essuya une larme qui manqua de couler. C'était une larme de rage, bien sûr, se disait-elle. Cette femme prétendait qu'elle l'aurait récupérée, si seulement elle avait su qu'elle avait vécu seule. Cela prouvait qu'elle n'avait pas pris la moindre nouvelle durant toutes ces années. Elle avait ignoré son existence durant tout ce temps, et maintenant elle venait se justifier ? La bonne blague.

Elle ne voulait plus entendre parler de cette histoire. Elle désirait simplement l'oublier. Pourquoi Riko lui en avait-elle parlé ? Et comment se faisait-il qu'elle eût retrouvé la mémoire juste après ? Était-ce lié ? Riko aurait-elle fait exprès, afin qu'elle se remémorât Kurosaki ? Il ne fallait pas oublier non plus qu'elle lui avait menti durant cette année.

Quoiqu'en réfléchissant, cela paraissait logique : même si elle lui avait parlé de cet homme blond, elle ne l'aurait probablement pas crue. De plus, si cela avait réactivé ses souvenirs, alors elle serait partie à sa recherche, ce qui ne l'aurait pas du tout arrangé. Riko et Kurosaki avaient assurément dû se mettre d'accord avant leur séparation. Et, comme toujours, il avait dû faire en sorte qu'elle se sentît bien.

Sôichirô ne lui avait jamais rien dit sur sa mère, il n'avait même jamais fait de sous-entendus. Teru ne se souvenait pas de son père, et son frère ne lui en avait que vaguement parlé, de même elle n'avait dû voir qu'une ou deux vieilles photos datant de l'époque où Tomoe était encore vivante. C'était son grand-frère qui s'était toujours occupé d'elle, aussi loin qu'elle s'en souvînt. Il ne lui avait jamais donné la moindre raison de douter de lui, il avait toujours été là pour elle, tout comme Daisy.

Peut-être avait-elle jugé le couple trop vite. Elle-même avait décidé de ne pas revoir sa mère qui l'avait abandonnée, de même Sôichirô n'avait pas dû vouloir que sa petite-sœur eût une telle mère. Il avait dû confier ce secret à Riko en lui demandant de ne le révéler qu'en cas d'extrême urgence. Cette nuit-là, où Teru avait découvert la vérité, sa mémoire était revenue. Tout cela n'avait rien de fortuit.

Depuis le début, tout avait été calculé et accompli dans le but de la protéger. Elle avait mal interprété leurs actions, ce qui avait été plutôt immature de sa part, et elle leur en avait voulu. Si elle avait calmement réfléchi dès le début, elle aurait compris. Elle avait dû fortement blesser Riko dans cette histoire, alors qu'elle avait tant fait pour elle. Un sentiment de culpabilité s'installa en elle, lui faisant comprendre qu'elle ferait bien d'aller lui rendre visite. Et puis, sa chambre commençait à lui manquer.

 

Immobile, incapable de bouger, de la retenir, Kaoru regardait la silhouette de sa fille s'effacer au loin. Ses paroles avaient percé son cœur. Elle ne parvenait pas à l'appeler, à l'arrêter de manière à établir une conversation calme entre elles. Teru avait probablement raison, c'était trop tard. Elle aurait dû tenter de réparer ses erreurs bien plus tôt. Que se serait-il passé si elle l'avait recueillie à la mort de son demi-frère ?

Une vague de désespoir l'envahit. Elle ne méritait pas d'être mère, d'avoir une fille. Si elle avait continué de rejeter le passé, elle ne serait pas allée à sa rencontre et ne serait pas en train de souffrir autant qu'en ce moment. Ses paroles résonnaient toujours dans sa tête et ne cessaient pas.

Je n'ai jamais eu de mère et je m'en sors très bien.

Le pire, c'était qu'elle avait raison. Kaoru était bien inutile, au final. Elle avait dû lui causer bien plus de mal que de bien en la rencontrant. Elle avait toujours fait les choses de travers. Avait-ce été une bonne idée de s'enfuir de chez elle ? C'était en tout cas la seule chose qu'elle ne regrettait pas, avec l'existence de Teru. Une mère était bel et bien incapable de détester son enfant, elle en était la preuve.

Elle l'avait abandonnée, mais au final c'était pour son bien. Car elle ne l'aurait pas aimée suffisamment ni correctement. Elle aurait tout gâché et sa fille se serait certainement enfuie à son tour. Il lui fallait aller jusqu'au bout de sa démarche et ne plus jamais croiser son chemin, c'était la meilleure chose à faire. Sans sa présence, elle s'en sortirait à coup sûr dans la vie, elle ne ferait que la ralentir.

Après Teru, elle avait refusé d'avoir d'autres enfants, en conséquence plusieurs hommes l'avaient quittée pour cette raison. Elle était comparable à une femme stérile dans cette situation. Les enfants qu'elle ne mettait pas au monde étaient des enfants sauvés. Elle était incapable de rendre qui que ce fût heureux, elle s'en rendait bien compte.

Pendant dix-sept ans, Kaoru avait occulté le fait qu'elle était mère, à présent Teru refusait d'être sa fille. Elles n'étaient probablement pas faites pour être réunies. Sans doute était-ce pour le mieux, l'adolescente brune avait grandi sans amour maternel ; même si elle avait été présente à ses côtés, elle n'aurait pas pu lui en donner. Rien n'aurait véritablement changé finalement.

Se lamenter ne changerait pourtant rien à son sort. Malgré tout, la vie continuait. La sonnerie de son portable la tira de ses pensées sombres et torturées. En jetant un coup d'œil sur l'écran, elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un appel d'un collègue. En dépit de ses soucis personnels, il lui restait toujours son travail. Elle pouvait s'y consacrer toute entière, maintenant plus que jamais. Elle décrocha machinalement et reconnut la voix de l'un de ses supérieurs.

« Nous avons localisé Daisy. L'intervention aura lieu demain. »

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