Pour de courts instants de bonheur.

Chapitre 4 : Trois printemps déjà

818 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/05/2024 21:48

Chapitre 4

***MJ et ses trois ans.

- Jeune homme, c’est le moment de ranger les Legos, l’heure d’aller rejoindre ton lit. Les constructeurs aussi ont besoin de dormir ! »

Ma première injonction se perd apparemment dans le vide sidéral, je répète ma demande. MJ ne daigne pas m’accorder la moindre attention. Je reformule encore une fois, MJ me lance :

- Pff, vraiment ? Mais j’va encore jouer demain ! On peut bien laisser ça ici, quand même ! »

Comme mon esprit est basé sur la logique, je peux tout à fait suivre ce genre de raisonnement. Mais j’ai bien l’intention que place nette soit faite. Je m’approche de lui et lui dit :

- Tu connais la règle, quand c’est dans ta chambre, c’est ok. Mais là, c’est dans le salon. Donc je veux que les Legos soient ramassés.

Il ne bronche pas, pas vraiment convaincu. Mike s’approche et me fait un signe.

- Fiston, tu sais quoi ? On va faire une expérience. Ferme les yeux et fais moi confiance.

Mike se penche, lui demande de retirer ses chaussettes et ses chaussons, ce qu’il fait après avoir de nouveau ouvert ses yeux. Sans trop le toucher, Mike lui fait signe d’avancer. Il fait quelques pas, Mike lui dit de marcher droit devant lui. Soudain, on le voit grimacer.

- Aïe ! » Il ouvre les yeux, lève un pied et le frotte derrière sa jambe.

- Y a un souci ? Quelque chose ne va pas, jeune homme ?

- J’ai marché sur un Lego, ça fait vachement mal.

- Exactement. Tu peux toujours laisser les Legos, mais voilà, tu sais ce que nous risquons tous, maman, toi et moi. Et merci d’avoir fait la démonstration pour nous. Maman et moi, on n’y tient pas plus que ça. Vu ?

MJ se précipite pour aller ramasser les petites pièces qui font si mal aux pieds.

***plus tard

- T'es pas drôle. J'aime pas ça... Et ben moi, quand je serai grand, et ben, mes enfants, je les punira pas...

La voix de MJ, quatre ans et demi, retentit dans le salon... Mike, assis dans le canapé, détourne la tête en direction de notre petit bonhomme assis dans le coin...

- Pardon ?

- Oui, quand je serai papa; je punira jamais mes enfants...

Je fixe mon roman et commence à me mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire. Quelques secondes auparavant, nous avons envoyé MJ au coin. Ayant réussi à contenir mon envie de rigoler, je décide de faire face à notre fils :

- Je comprends fiston, tu as le droit d'être fâché, ce n'est pas drôle d'être puni.

- Non, et j'aime pas du tout ça.

MJ est très mécontent. Mike, très calme, poursuit :

- Personne n'aime être puni. Oui, mais j’en ai assez de ton attitude. Ça ne se fait pas. Tu es allé au trop loin. Ça ne nous plaît pas. Tu t’énerves, tu cries sur maman. Tu as claqué la porte. Ce n’est pas acceptable. On se comprend bien toi et moi ?

MJ hoche lentement la tête.

- Maintenant, je suis désolé que ça ne te plaise pas mais tu vas quand même rester au coin.

- Oui mais moi je suis pas content, ils vont me regarder et moi je veux pas rester puni ici !

- Oh, je comprends... Tu penses que les invités vont te voir, et tu te sens gêné ?

- Oui, c’est ça.

Je luis souris, il est si mignon.

- Alors tu sais, les invités ne vont pas venir tout de suite, et quand ils seront là, ta punition sera finie depuis belle lurette et personne ne t'en parlera....

- Comment tu peux en être sûr, P’pa ?

- Parce que je n'ai pas l'intention d'en parler à qui que ce soit : c'est entre toi, maman et moi.... Ok ?

- OK !

Décidément, MJ est un sacré phénomène. Quel numéro ! Et il a un sacré sens de l’argumentation.

- Bon, la punition est terminée; tu peux te lever...

MJ ne se le fait pas dire deux fois, il se lève promptement et file vers les escaliers. Mike l’interpelle :

- Hey jeune homme, on est d’accord. T’arrête de faire le malin, ok ? Plus d’insolence. Tu te feras botter les fesses à chaque fois et tu…

- Pff, t’as même pas de bottes, d’abord ! répond MJ mi moqueur, mi sérieux.

- Non mais, attends, tu vas voir, petit monstre...

Amusé et à demi hilare, Mike le chasse vers sa chambre en lui collant une tape amicale sur le fond de son pantalon.





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