Detroit Become Fanfic

Chapitre 4 : Première ouverture

2357 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/04/2020 21:40

Comme promis, le lundi suivant, à midi, Simon rejoignit Markus à l’entrée du réfectoire. Et il sentit clairement ses joues s’enflammer d’un coup lorsque Simon le vit, et lui fit un sourire.

-Salut Markus, lança Simon en premier.

-Salut Simon, répondit Markus, sous le charme.

Mais c’était sans compter sur le fait que Simon a approché Markus pour le prendre dans ses bras. Comme Markus l’avait fait après leur premier rendez-vous, se rappela rapidement ce dernier. Mais en serrant Simon contre lui, il fut content de cette apparente initiative de la part de Simon.

-Comment tu vas ? demanda Simon en s’écartant.

-Bien, bien. Et toi ça va ?

-Super. Alors, c’est quoi le programme ?

Markus commença à marcher en premier, et Simon le suivit, comme au précédent rendez-vous. Mais cette fois-ci, Markus se dirigea vers la sortie de la ville, ce qui fit lever un sourcil à Simon.

-J’espère que ça ne te gêne pas de marcher un peu, dit Markus, incertain.

-Du tout. Mais je ne peux pas savoir où on va ?

-Non, c’est une surprise.

Markus tenta de faire un clin d’œil, plus complice que tendancieux, et Simon sembla bien le prendre. Il eut un petit rire compatissant, qui fit un gros effet sur le pauvre cerveau de Markus, et ne posa plus de question. A la place, il continua de suivre docilement, toujours avec cette curiosité sur le visage.

Un petit quart d’heure plus tard, Markus et Simon arrivèrent dans une forêt, faisant que Simon s’arrêta. Markus le remarqua, et s’arrêta également. Il vit que l’expression de Simon n’était plus aussi détendue que précédemment.

-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il, sa voix la plus apaisante possible.

-Rien. Rien, ça va.

-Tu es sûr ?

Au lieu de répondre, Simon vint pour enrouler son bras autour de celui de Markus, qui faillit avaler de travers. Il se remit donc à marcher, plus lentement, du coup, et se contenta de secouer la tête quand Simon lui demandait si cette accolade le gênait.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent dans une sorte de clairière, avec de l’herbe très vert et même quelques fleurs, des survivantes de l’arrivée de l’automne. Markus osa regarder Simon, qui regardait la plaine d’un air émerveillé.

-Waouh, dit Simon. On se croirait dans un roman à l’eau de rose, pouffa-t-il.

-Et ça te gêne ? demanda Markus avec un rire gêné.

-Non, non. J’adore. Mais que vient-on faire ici ?

-Eh bien… Je ne sais pas trop, admit Markus. Je voulais t’emmener ici, parce que…

Markus s’arrêta au moment où il allait dire un truc soit trop mielleux, soit trop avancé. Mais il se rendit compte qu’il était déjà allé trop loin, quand il vit l’expression curieuse de Simon, qui finit par demander la fin de la phrase, voyant que Markus ne disait rien.

-Parce que je voulais qu’on soit tranquille, admit Markus. Et que j’emmène les gens ici quand je les apprécie beaucoup, ajouta-t-il d’un ton faussement amusé.

En réalité, il était très sincère, mais il espérait que Simon ne le prendrait pas trop pour dit. Etonnamment, ça marcha, car Simon eut un petit rire compatissant, alors qu’il s’asseyait en même temps que Markus.

-Quel honneur, dit Simon, réellement amusé, lui. Donc on fait quoi ? On s’assoit là et on se regarde dans le blanc des yeux ?

-Pour l’instant, oui. On avisera.

Le pire, c’était que Markus était extrêmement sérieux en disant ça. Encore une fois. En réalité, la compagnie de Simon lui suffisait amplement. Mais il ne pouvait pas être sûr de la réciproque, alors il essaya de trouver un sujet de conversation. Finalement, n’en trouvant aucun, il proposa simplement à Simon de choisir le sujet, ou de lui demander quelque chose.

-Tu es vraiment le fils de Carl Manfred ? demanda finalement Simon.

-Oui, répondit simplement Markus.

-Mon père était très fan de lui, expliqua Simon. Ma mère aussi, mais mon père était vraiment un passionné. Il n’a manqué aucun de ses vernissages, dans le temps, et il a laissé un paquet d’œuvres à ma mère.

-Laissé ? répéta Markus d’un ton inquiet.

-Oui. Mon père est mort, il y a deux semaines. C’est pour ça que j’ai déménagé chez ma mère.

-Oh. Je suis désolé, Simon, s’excusa Markus.

-Ce n’est pas grave, dit Simon. Tu ne pouvais pas savoir.

Sans s’en rendre compte, il prit la main de Simon, posée près de la sienne. Là encore, il attendait une réaction, et elle ne fut pas celle qu’il redoutait. Au lieu de reprendre sa main, Simon serra la main de Markus dans la sienne.

-En tous cas, je suis désolé, reprit Markus.

-Je te remercie. J’apprécie.

Markus et Simon se regardèrent encore un peu dans le blanc des yeux, avant de regarder de nouveau le paysage. Quelques minutes plus tard, toujours main dans la main, Markus allait dire quelque chose quand Simon reprit la parole en premier.

-C’est quoi l’histoire entre Connor et toi ? demanda-t-il. Je vais probablement le répéter à Daniel, en revanche, pouffa-t-il.

-Ce n’est rien d’extraordinaire, vraiment, pouffa aussi Markus. Connor et moi nous sommes connus il y a quelques années, parce que nos pères respectifs se connaissaient. Ils ont fait un peu les entremetteurs entre nous, de manière innocente.

Même si Markus avait souligné que les rendez-vous entre Connor et lui étaient organisés de manière innocente, il ne put s’empêcher d’extrapoler un peu. Comme il l’avait fait à l’époque, et qu’il ne voulait pas se l’admettre.

-Et donc ? Comment ça s’est passé ? demanda Simon.

-On n’était pas dans le même collège, mais on se voyait le week-end. Nous étions bons amis.

-Hm d’accord, opina Simon. Et toi qu’allais-tu dire ?

-Je ne sais plus, admit Markus avec un rire nerveux.

-D’accord, répondit Simon avec un vrai rire.

Un nouveau silence s’installa, mais encore une fois, cela ne gêna pas Markus. Et Simon non plus, apparemment, car il ne dit rien non plus. Pendant de longues minutes, du moins.

-Je me rends compte que je n’ai strictement aucun plan, admit Markus.

-Moi non plus. Et ça me va très bien, répondit Simon en lui souriant.

Puis il fit quelque chose qui surprit Markus. Toujours la main dans celle de Markus, Simon se rapprocha encore un peu et posa sa tête sur l’épaule de Markus. Markus dut lutter pour ne pas avaler de travers, collant sa tête à celle de Simon, son rythme cardiaque s’emballant plus que de raison.

-C’est suffisant, pour le moment, dit doucement Simon.

-Très bien, répondit Markus, ensorcelé. Ça me va aussi.

Markus réussit à calmer sa respiration, qui était devenue un peu erratique, et se surprit à remarquer que les cheveux de Simon sentaient le citron vert. Qui était, drôle de coïncidence ou pas, l’un des fruits préférés de Markus. Il ne pensait pas que quoi que ce soit pourrait rendre Simon encore plus attirant, et pourtant.

C’est à ce moment précis que Markus posa une question, qui n’en était pas vraiment une et qui n’avait rien à voir avec la situation, ses pensées vagabondant dans tous les sens.

-Connor et ton frère ont l’air très proches, largua soudain Markus.

Simon enleva soudain sa tête de l’épaule de Markus, forçant ce dernier à redresser la tête aussi, pour le regarder. Simon fronçait les sourcils, d’une manière que Markus n’avait encore jamais vue.

-J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? demanda Markus, inquiet.

-Non, non, soupira Simon. Tu m’as juste fait réaliser quelque chose. Excuse-moi de t’avoir fait peur, continua-t-il en reprenant une expression détendue.

-Tu n’avais pas remarqué ? dit Markus, d’un ton qu’il voulait léger.

-Si, bien sûr, vu comme il m’en parlait. Mais… et s’ils étaient plus que proches ?

Markus leva un sourcil, et constata que Simon n’avait toujours pas lâché sa main. Il se souvint ensuite de la conversation qu’il avait eue avec Daniel au bowling, et à quel point il était curieux à propos de la relation entre Markus et Simon. Peut-être que Simon avait juste eu le même raisonnement à propos de Daniel et Connor, mais en retard.

-Tu devrais lui en parler, si tu veux le savoir, affirma Markus.

-Je ne sais pas, dit Simon en reposant sa tête sur l’épaule de Markus. On vient de se retrouver, je ne veux pas déjà fouiner dans sa vie privée. C’est dans son tempérament, pas dans le mien. C’est peut-être parce que c’est l’aîné.

-Vous êtes jumeaux, non ? s’enquit Markus en reposant sa tête sur celle de Simon.

-Oui. Mais fais-lui confiance pour me rappeler qu’il est né trois minutes avant moi, dit Simon d’un ton étrange, à la fois doux et amusé. Il a dû me le dire au moins dix fois en une semaine. Comme si c’était un argument d’autorité.

Simon eut un petit rire, et Markus rit de bon cœur avec lui. Il était vraiment à l’aise avec Simon, encore plus parce qu’il avait la réelle impression que c’était réciproque. Ce qui fit, du coup, que Markus aussi avait envie de confier quelque chose à Simon. Quelque chose que peu de personnes savaient. A part ses sentiments pour lui, évidemment. Puis, après quelques minutes de réflexion, il trouva le sujet parfait.

-J’ai un petit frère, déclara soudain Markus.

-Ah bon ?

-Oui, il s’appelle Léo. Il est souvent malade, il reste à la maison pour s’occuper de notre père. Peu de personnes sont au courant parce qu’il ne sort pas beaucoup. Seulement ceux qui sont déjà venus chez moi, et encore.

-Merci de me le dire, dans ce cas. J’apprécie que tu me fasses confiance.

Comme pour affirmer ses dires, la main de Simon serra celle de Markus. Pas plus fort, mais juste assez pour que Markus s’en rende compte. Même s’il n’avait aucune idée de ce que ça signifiait. Ni même pourquoi il avait décidé aussi vite de faire confiance à Simon.

Markus allait dire quelque chose, mais il fut interrompu par Simon, qui se redressait pour regarder Markus dans les yeux. Et Simon avait probablement les plus beaux yeux bleus que Markus avait jamais vus.

-Tu as de beaux yeux tu sais ? dit Markus, sur le ton de la plaisanterie.

-Merci, toi aussi, répondit Simon sur le même ton.

Puis l’amusement de Simon disparut. Il avait une expression sérieuse, toujours main dans la main avec Markus, et à une petite quinzaine de centimètres de lui.

-Markus, je…

Simon baissa les yeux pendant une seconde, avant de redresser le regard vers Markus, qui se sentait froncer les sourcils.

-Tu ? répéta Markus, intrigué.

Est-ce que Simon se rendait compte que la situation dans laquelle ils étaient était extrêmement tendancieuse, voire même tentante ?

Markus dût se concentrer pour que son imagination n’aille pas trop loin.

-Je devrais rentrer, dit finalement Simon. Tu me raccompagnes ?

-Evidemment. Tout ce que tu veux, répondit Markus sans même y réfléchir.

Markus se releva en premier, et tendit la main à Simon pour l’aider à se lever aussi. Le retour se passa sans trop de commentaires, Simon restant toujours très proche de Markus. Les rares regards qu’ils s’envoyaient étaient toujours étonnamment synchrones, comme toujours pour ainsi dire. Markus regarde Simon, Simon regarde Markus au même moment, et ils ne se disent rien. Mais cette fois, c’était différent, en quelque sorte. Cette fois-ci, aucun des deux ne fuyait du regard.

Une fois arrivé devant chez Simon, celui-ci commença à partir, après avoir promis à Markus qu’ils se reverraient le lendemain, mais au dernier, moment, alors que Markus s’apprêtait à partir, Simon le rappela. Le temps que Markus se retourne, Simon était déjà revenu tout près de Markus, et… lui posa un petit bisou sur la joue. Le cœur de Markus eut un raté, et il osa regarder Simon, qui souriait de toutes ses dents. Cela embarrassa Markus encore plus.

-Désolé, dit Simon, toujours en souriant, rendant ses excuses étranges.

-Ce n’est rien, réussit à dire Markus d’une seule traite.

-A demain. 

Simon rentra chez lui, sans s’arrêter de sourire, et Markus eut encore une fois du mal à repartir. Mais ce n’était en rien comparable au mercredi précédent, lors de la demande de rendez-vous. Les lèvres de Simon, sur le visage de Markus… il ne put s’empêcher d’extrapoler cette fois-ci. Ce qui se serait passé s’il s’était retourné plus lentement, ou différemment, ce que serait devenu ce bisou innocent…

Markus se secoua et rentra chez lui, finalement. Il savait que plus rien ne serait pareil, après ça. Encore une fois. Il avait l’impression que tout allait très vite avec Simon, et il ne savait pas s’il aimait ça ou non. Ou plutôt si, il le savait.

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