Twisted Tales: ROBIN DES BOIS

Chapitre 4 : Normandie

1812 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/02/2021 19:37

En cette fin d’après midi, le doux soleil de Normandie réchauffait le cœur d’Adam de la Halle, écoutant le vent dans les arbres assis sur un banc de pierre blanche flanqué le long de l’auberge de son cousin. La cité d’Argentan n’était plus très loin, au delà des champs, et il se sentait déjà en sécurité. La cité et ses fortifications étaient en territoire Plantagenet, le domaine de Richard Cœur de Lion, et Adam dormirai ce soir en famille. Il ne l’avais pas revu depuis des années mais son cousin Alban était toujours aussi accueillant et aimable, c’était de famille. La lumière déclinait doucement lorsque qu’Alban le rejoignit dehors. C‘était un coq rondouillard et souriant, habillé élégamment, quelques dorure sur une étoffe mauve du plus bel effet, avec une plume sur son couvre chef:

« -Ta couche est prêtes Cousin, et le repas sera bientôt servi. Tu dois être éreinté après un tel voyage.

-Mon voyage ne fait que commencer. »

Adam était en confiance, et pour la première fois depuis son départ de Nottingham il pouvait enfin parler sans mot couvert:

« -Je me rend en Terre Sainte.

-Ho rien que cela. S’amusa son cousin.

-Je me doit de trouver le roi Richard. »

Alban s’assit a ses coté, comprenant qu’Adam ne plaisantait aucunement. Il ne l’avait jamais vu aussi sérieux.

« -La situation est si mauvaise en Angleterre?

-Son frère le prince Jean a usurpé le trône, il impose un joug sans pitié, des taxes et des répressions inhumaines… Des braves ont déjà payé de leur vie la folie de ce souverain dément.»

Le pauvre voyageur se pris la tête entre les mains, soupira et repris, le regard dans celui de son cousin:

« -Une poignée lui tiens toujours tête, mais pour combien de temps? J’ai avec moi un message a remettre en main propre a notre bon roi Richard, signé de la main de Belle Marianne, sa nièce. Une longue route m’attend encore, et cette halte avec toi me réchauffe le cœur mon cousin.

-C’est là affaire sérieuse… De la plus haute importance. Alban sembla réfléchir… Reprend des forces, tu es ici chez toi, repose toi. J’imagine que tu voudra repartir au plus vite dans la mâtiné demain…

-Aux aurores. Précisa le ménestrel.

-Je te trouverai une monture, une bonne qui supportera la moitié du voyage. Tu seras rapidement rendu en Aragon. De là tu pourra reprendre la mer. »

Adam en était tellement ému que sa voix tremblota:

« -Je ne sais comment te remercier.

-Hey bien rien de plus simple! Assura Alban en passant le bras autour des épaules de son cousin. Tu as toujours ta guitare? Allons, viens, les enfants serons ravi d’entendre tes nouvelles ritournelles! »


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Au campement, a la lueur des torches, Gertrude bandait a nouveau l’épaule de Petit Jean. La nuit était fraiche, et l’ours d’humeur mauvaise… Le tabouret semblait bien petit pour un animal si imposant, il chancelait. Petit Jean n’était pas bon patient.

« -Cesse dont de remuer Jeannot veux tu! Et a l‘avenir tiens toi tranquille…»

Il ne répondit que par un grognement sourd a la pauvre poule qui se donnait bien du mal. 

« -Quelle folie t’a prise Jean… »

Frère Tuck faisait les cents pas devant le feu de camp, sur lequel bouillonnait une marmite a moitié vide.

« -Vraiment, es tu sur que cette violence soit la solution? Ne crains tu pas la damnation éternelle? Ne crains tu pas de te rabaisser a leur niveau?

-Je combat le feu par le feu. » Coupa l’ours plus renfrogné que jamais. « Robin avait de bonnes motivations, mais vois où l’on conduites ses méthodes. Et je te remercie de te soucier de mon âme, sincèrement. Mais le paradis, l’enfer… L’Après vie, ce sera pour… Après… Moi, pour le moment c’est-ce qui se passe de notre vivant qui m’importe...

-Tu vas les retrancher derrière une violence plus excessive encore!

-Ecoute « Mon frère »: Il ne me reste que deux têtes a abattre, je suivrais le plan, quoi qu’il en coute…

-Nous ignorons si Adam arrivera a destination…

-C’est un acte de foi… Récapitula Jean. Je mise tout sur Marianne. Lorsque le ménestrel aura transmis la lettre a Richard, ce dernier n’aura d’autre choix que de revenir. En attendant, on supprime ce Roi de Mauvais Aloi, et Belle Marianne assurera l’intérim. »

Gertrude intervint:

« -Elle fera ce qu’il faut pour que le peuple de Nottingham soit a l’abris du danger, mais je ne sais pas si elle pourra vous suivre dans tant de violence…

-Qu’elle ne s’inquiète pas, rassura l’ours. On lui demande juste de s’assoir sur le trône en attendant le retour de Richard.

-Nous ne te ferons pas revenir sur ta décision? S’enquit le vieux mustélidé…

-Malheureusement mon ami, je crains que non… »

Petit Jean se leva, posa une main sur l’épaule de Tuck:

« -Je me rend au château ce soir. J’emprunte les chemins et les corridors que Croque-note m’a indiqué et je m’occupe du serpent, cette nuit. Et aucune colère divine ne me fera dévier de ma route. Je vous remercie tout deux, de tant de sollicitude, et je sais que Robin n’apprécierai aucunement, mais je ne vois aucune autre façon d’en finir. Si le devin me refuse le passage des Sainte Grilles après mon décès, j’assumerai… »

Il ramassa son épée luisante a la flamme du feu de camp, et sans un mot de plus, s’enfonça dans la nuit, et disparu entre les arbres, dans les ombres…


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Ses deux neveux étaient couchés depuis quelques heures désormais et même Alban commençait a bailler sérieusement. Adam finit lentement son verre de vin. Et regarda son cousin, les yeux plein de gratitude et le sourire légèrement ivre:

« -Vois tu, je n’avais plus le cœur aux histoires et aux chants, mais cette soirée en famille m’a réchauffé l’âme.

-Lorsque ton chemin de retour repassera par la Normandie, fait de nouveau halte chez nous. Les enfants serons heureux de te revoir. » Alban s’étira, puis reprenant un air un peu plus sérieux: « Je vais voir si les clients ont besoin de quelques choses, et je te conduit a ta chambre… »

L’auberge n’était pas bien grande, éclairée par quelques lampions, et par la large cheminé. Les gros pilier de bois, et les quelques tentures rendait l’ensemble accueillant et chaleureux. Alban était fière de son auberge, et bien que ce soir, les clients n’étaient nombreux, elle avait une bonne réputation dans la région. Il réveilla un loup décharné, qui releva péniblement le nez de son assiette. Ce dernier déclina l’offre d’une chambre pour la nuit, et repris sa route dans la fraicheur nocturne. Un couple d’amoureux qui avait entrepris de se bécoter sur l’un des bancs n’eu aucun mal a quitté également la salle pour terminer leurs affaires dans un lieux plus approprié: l’une des chambres a l’étage. Il ne restai plus qu’un client attablé dans un coin sombre, avec une bouteille de cidre a peine entamé:

« -Vous faudra-t-il autre chose mon ami? S’enquit poliment l’aubergiste.

-Ce sera tout, je vous remercie. Répondit aimablement la forte voix… Le porc était succulent, et le cidre d’une douceur très appréciable. Après un long voyage votre auberge est un véritable havre de paix. »

L’immense taureaux Highland se leva, déposa une poignée de pièce a coté de son assiette, puis avança tranquillement jusqu’à la table d’Adam sur laquelle il posa la bouteille de cidre. Il tira une chaise et s’installa près du coq aviné. Alban tenta de l’en dissuader:

« -Excuse moi voyageur, mais il se fait tard…

-Je n’en aurait pas pour longtemps Aubergiste. Coupa Tony. Toi et ton cousin ne savaient malheureusement pas faire profil bas. » Il s’adressa alors a Adam: « Ai-je raison?

-Je… Commença ce dernier. Excusez-moi, mais nous sommes nous déjà rencontré auparavant?

-Non. Confirma la voix chaude et calme du taureau. Mais ta réputation te précède, Adam de la Halle. De Nottingham. Troubadour. Résistant. Membre de la fameuse « Bande a Robin »… »

Tony s‘amusa du regard paniqué qu‘Adam lança a son cousin:

« -L’Aubergiste se nome De La Halle, tu l’as clairement appelé « ton cousin » plusieurs fois, et lui t’as bien appelé « Adam », de nombreuses fois également. J’ai de bonnes oreilles. Plus tôt dans la soirée tu a entonné le Roi de Mauvais Aloi, chant fétiche des Résistants…

-Mais, qui es tu? Bredouilla le pauvre coq.

-Le destin aura voulu, mon chère troubadour, que nos routes se croisent. Ton chemin, j’en ai peur, n’ira pas plus loin. » Il se pencha vers son interlocuteur, et planta sa dague dans le bois vernis de la table. « Je suis envoyé par le Sheriff de Nottingham pour supprimer le roi Richard. Et je présume que ta mission est de le prévenir de ce qui se trame au pays… Mais je parle, je parle… » Il eu un sourira aimable, et leva le flacon d‘alcool: «Un dernier verre de cidre peut être? »

La porte de l’auberge s’ouvrit bruyamment, et le trio sursauta. Comme dans un état second, Alban tira la dague du bois et lui fit terminer sa course dans la large gorge du taureau. La bouteille de cidre roula sur la table. Le loup maigrichon qui avait fait demi tour, ne s’attendait a tel spectacle en revenant dans l’auberge. Avant même que Tony eu le reflexe de retirer la lame, Adam lui fracassa le bouteille vide entre les cornes. L’imposant tueur s’affala sur la table continuant de se vider de son sang… Il avait mené sa carrière dans le plus grand secret, se faisant une réputation a coup de « on-dit ». Les mêmes bruit de couloir courrons au sujet de sa disparition. Sa mort restera un mystère. Le pauvre client sur le pas de porte n’osa pas entrer, et avant fuir les lieus osa timidement:

« -Ne vous dérangez pas… Je trouverai un autre endroit où dormir… »

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