Twisted Tales: ROBIN DES BOIS

Chapitre 3 : La salle du trone

2017 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/02/2021 19:35

Du haut des poutres, la salle du trônes était vertigineuse pour ce pauvre Croque-note… La mission que lui avait confié Frère Tuck et Petit Jean n’était si difficile en théorie, a plus forte raison lorsque l’on est une souris. Mais espionner n’était tellement catholique, au gout du pasteur, quant bien même il s’agissait de l’effroyable Prince Jean et ses manigances… Se faufiler dans les fissures, se glisser derrière les tentures n’avait rien de sorcier, mais du haut de cette charpente, le pauvre Croque-note n’était pas fier… Il s’installa du mieux qu’il put, sorti une boulette de mie de pain de sous sa soutane et patienta… L’attente ne fut pas longue, et ne fut pas veine. Les lourdes portes s’ouvrir dans un tonnerre assourdissant. Croque-note eu un sursaut et failli tomber a la renverse. A coté du trône, dans son petit panier Triste Sir sursauta également.

« -Assez! Assez! Assez! Mais cela de cessera-t-il jamais?! »

Le Prince Jean venait d’entrer en trombe avec a sa suite deux gardes rhinocéros qui se postèrent de part et d’autre de l’ouverture. Le serpent se réveillait péniblement:

« -Que se passe t’il votre Seigneurie?

-Ho, misère et coup du sort! Persécution et méchanceté! Pourquoi faut il que cela m’arrive a moi? A moooi?! »

Il se jeta dans son trône la mine déconfite. 

« -Mais encore, Majesté? Quel est la raison de votre agacement aujourd’hui?

-Mon « agacement »?! Mon « agacement »? Je vais te dire misérable serpentin! Les rebelles ont tendu une embuscade à notre Shérif, et l’ont assassiné! Voilà, la cause de mon « agacement »! 

-… Mais c’est affreux… Siffla le conseillé, abasourdi.

-Exactement! Affreux! Contrariant! Inadmissible! Mais pourquoi faut il que cela m’arrive a moi?! »

Le lion excédé se leva et alla bourrer de coup de poing la tapisserie la plus proche, puis d’un revers de la main jeta au sol une corbeille de fruit, et enfin, revint se fourrer au fond de son trône, les bras en croix… Triste Sir ondula sur les dalles froides, s’approchant timidement du lion contrarié:

« -Si je peux me permettre Sir, ne vous avais-je enjoint a plus de subtilité dans vos plan et plus de répressions pour le peuple… Je me dois de vous rappelez respectueusement… »

Il fut saisi a la gorge et levé du sol… Il aurait dû s’en douter: le Prince n‘avait grande patience…

« -Que cherche tu a insinuer vermisseau…?

-Je ne peux être votre conseiller que vous écoutez mes conseils… Puis il ajouta d’une voix étranglé: Hô votre grandeur.

-Mais c’est tout a fait vrai ça! Le Prince enfonça son regard glacial dans les yeux du serpent. C’est tout a fait vrai. Mais a quoi peut bien me servir un conseiller dont on écoute pas les conseils? Hein, tu peux me répondre Persiffleur?

-Je… Je… Vous me faites mal Sir…

-A rien! Figure toi que tu ne m’es d’aucune utilité… »

Il envoya le reptile contre un pilier. Une fois au sol, Triste Sir se frotta douloureusement la gorge du bout de la queue. Jean se leva, sembla réfléchir quelques secondes puis:

« -C’est ton jour de chance Persiffleur! Tu perd ton poste de Conseiller, mais j’ai un poste de Sheriff a pourvoir! Qu’en dis tu?

-Mais je… Mais je… Votre honneur… Hum, Sir? Le serpent n’eu pas le temps de réfléchir, son instinct de survit prit le dessus. Oui, Messire, ce serai un honneur…

-A la bonheur! Je savais que l’idée te plairait! Vois tu Persiffleur? Je suis meilleur conseillé que tu ne l’étais, S’amusa le lion chétif. Maintenant va! Il y a deux vautours dans la court qui semble perdu sans leur Sheriff! »

Du mouvement de queue, Triste Sir emporta son chapeau, ondula tant bien que mal vers la sortie, réprimant toute envie de geindre. 

« -Persiffleur attend! J’ai une mission pour mon nouveau Sheriff. »

Sur sa poutre Croque-note tendit l’oreille, tandis que Triste Sir en bas, tendait de le dos.

« -Persiffleur, j’aimerai assez voir une prime conséquente sur le tête de Marianne, la traitresse qui a rejoint ces immondes cafards de hors la loi… Sa place est au château. Il fut prit d’un rire nerveux: Dans les geôles certes, mais au château tout de même… »


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Bobby et Toby devait bien l’admettre, la vie au campement n’était pas bien différent de leur point de vue a la vie au village. Le lapereau et la jeune tortue a lunette ne jouaient certes plus a combattre d’imaginaires troupes de ce vil Prince Jean, non, le jeu avait pris un tour trop sérieux depuis les récents évènement, mais il s‘amusait malgré tout. Dame Gertrude, la vieille poule, les avait aidé a confectionner raquettes et volants, et depuis ils s’adonnaient aux badmintons. Cette activité des plus innocentes redonnée espoir a Belle Marianne…

« -Vous savez mon amie, ce sont pour les enfants que Robin faisait tout cela…

-Et ce sont pour eux que nous continuerons, la rassura Dame Gertrude. Et c’est pour cela que nous nous devons de parfaire votre entrainement. Rappelez vous bien, on la tiens comme une raquette! »

L’optimiste poule ramassa l’une des épées qu’elles avaient laissée le long d’un arbre le temps d’une courte pause. Marianne se mit en garde, la poignée bien serré, l’arme bien droite.

« -Imaginez que mon épée est un volant, et tentez de l’envoyez le plus loin possible! »

La frêle renarde frappa de toute ses forces, et toucha par trois fois la lame de sa dame d’honneur. 

« -Ainsi? S’enquit l’apprentie

-C’est pas trop mal, oui. Mais rappelez vous, qu’en cas de combat véritable, l’ennemi ripostera! Comme… Ceci! »

Elle accompagna se propos par quelques coups bien senti qui firent lâcher prise a Belle Marianne. L’épée de la douce altesse alla se planter a quelques pas de là. Les deux femmes s’en amusèrent:

« -Ho, bigre, c’est que je peux frapper fort!

-L’armée du Prince n’a qu’a bien se tenir! »

Tandis qu’elle déchaussa la lame du sol et revenait se mettre en position, Marianne était inquiète:

« -Pensez vous que nous ayons la moindre chance mon amie? »

Dame Gertrude s’appuya sur son épée, et regarda les enfants jouer. Puis après une courte réflexion, en secouant la plume de son index:

« -Je ne pense pas que ce soit une question de chance, mon enfant. Robin l’avait compris. Vous savez les bravades, son courages, ou même ses pitreries, comme dirait Jeannot… Robin savait que le combat était juste. Le Prince Jean et ceux de son genre sont le mal incarné. Peut importe que la chance soit de notre coté ou non. Nous ne pouvons simplement pas tolérer ces infamies. Nous ne pouvons pas laisser la situation en l’état. Pour les enfants, et pour ce qui est juste. » Le regard de la poule était plus sérieux que jamais. « Ce n’est pas une question de chance, nous n’avons pas le choix. Comme dirait Jeannot, nous allons le faire tomber ce Roi de Mauvais Aloi! »

Elle termina son discours par un petit rire forcé, comme pour se donner de la conviction. Marianne était heureuse et fière, d’avoir de tels amis, de savoir que les convictions du Roi Richard étaient toujours vivante, de voir que le sacrifice de celui qu’elle aimerait toujours n’avait pas été vain. Robin des Bois lui manquait douloureusement, certes, mais cela lui donner la force de prendre les armes. Elle se mis en position face a Dame Gertrude lorsque la poule fut touché en plein front.

« -Mais qu’es-ce donc?! »

Elle ramassa un volant qu’avait envoyé par mégarde le jeune Toby. Le pauvre s’approcha tout penaud, en se tortillant les doigts. Gertrude éclata de rire, lâchant sa lame:

« -Ha ha! Cela ne se passera pas ainsi jeune homme! Je demande réparation! »

Toby eu un sourire timide, et lui proposa:

« -Vous voulez vous joindre a nous?

-Mieux que cela jeune effronté! Ha ha! Je vais vous battre! »

Elle ramassa une des raquettes, et lança le volant dans les airs pour l’envoyer sur Bobby. Jusqu’à présent, tous avaient réussit a garder une ambiance bonne enfant au campement. Marianne les bras en croix, le sourire aux lèvres savait que cela ne durerai pas éternellement, mais pour le moment, il fallait en profiter.


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Le retour a la normal n’a pas eu lieu. Corniaud avait retrouvé sa forge, mais en dehors d’une poignée de villageois, Nottingham était tristement déserte… Il déambulait sans but, sans raison entre les maisons en vieille brique, enfonçant sa béquille a chaque pas, claudiquant dans la rue. Il ne savait pas quoi faire pour occuper ses journées, ni comment mettre de l’ordre dans ses idées. Ce vieux chien avait toujours vécu ici, avait toujours connu la bonne humeur des habitants, même dans les temps difficiles… Si seulement la vie pouvait revenir a ce qu’elle était autrefois… Plus d’enfant dans les rues, l’église silencieuse, plus un client a sa forge… La faim au ventre, il contempla la devanture de la boulangerie, vide également. Quelle folie les a tous pris? Quelle idée que de suivre ce fou de Robin Des Bois? Grand bien lui fasse maintenant qu’il n’est plus… Et quelle triste vie, ici, a Nottingham… Les grincements d’une charrette se firent attendre au coin de la rue, puis le hennissement du cheval s’arrêtant… Corniaud, curieux, accéléra le pas… Deux soldats Rhinocéros placardaient des affiches dans les rues. Le premier tenant un petit seau de colle et badigeonnait les murs avec une large brosse, le second collant un avis par-dessus. Corniaud s’approcha de la plus proche. Il s’agissait d’un avis de recherche, il y avait ce jour comme autrefois un visage de renard au dessus de la récompense: Deux milles livres pour la capture de Belle Marianne… Corniaud leva les yeux vers le ciel gris,. de lourd nuages noirs y flottaient péniblement. Le pauvre estropié ne le savait que trop bien, cela ne se finirai jamais. Sans trop savoir pourquoi, il arracha sans peine l’affiche a la colle encore humide. Belle Marianne y était très reconnaissable, très noble aussi.

« -Hey! Que fais tu toi là bas! »

Les soldats n’avait l’air d’apprécier que l’on porte atteinte a leur besogne. Ils s’approchèrent d’un pas menaçant, ne semblant aucunement ému par la béquille du pauvre forgeron.

« -Allons, répond! Pourquoi porte tu atteintes au dur labeur des représentants de la couronne? »

Le premier rhinocéros cherchait a se donner de grand air. Comme si il avait la moindre idée ce que signifié le mot « labeur »… Le second poussa Corniaud d’un revers de la main, qui manqua de tomber a la renverse. Il ne s’embarrassait pas de cérémonie:

« -Ouais, c’est vrai ça!

-C’est que je… Je… Je ne sais pas… Corniaud ne trouvais pas les mots, impressionné qu’il était par les deux malabars.

-Aurais tu des informations capital a nous fournir sur la fugitive?

-Ouais, c’est possible ça! » Ajouta le second en enfonçant son index dans l’épaule du canidé. 

Corniaud était désemparé. Il vit là un signe du destin. Un moyen de calmer les choses. Un possible retour au calme. Il soupira, d’une voix désincarné:

« -… Oui… Je peux vous indiquer où se trouve Marianne… »

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