Qui me sauvera si ce n'est moi ?

Chapitre 4 : Dernière ligne droite

1759 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 19:46

Nous étions dehors et nous devions nous entraîner au tir avec une arme à feu. Il se trouvait que j’étais une calamité puis se fut le tour des couteaux. Je lançais chaque couteau avec une extrême précision, seul un de mes dix couteaux ne s'est pas planté dans la cible. Il la touche, mais ne se plantait pas. Quatre s'avance vers moi mais Eric fut plus rapide. Il me dit d'aller le chercher.

-Pendant que les autres tirs ? Demandais-je.

-Pourquoi ? Tu as peur ? demande Eric.

-Tu veux qu'elle se prenne un poignard perdu ? demande Quatre inébranlable.

Je ne laisse pas Eric répondre et pars chercher l'objet, sous les regards horrifiés de mes camarades qui s'étaient tous arrêtés de tirer. Ce qui énerva Eric qui se mit à hurler demandant qui avait dit d'arrêter l’entraînement. Cependant il fit s’arrêter quand même tout le monde.

-La Fraternel tu bouges pas. Si je te vois ne serait-ce que sourciller tu vires, c'est claire ?

-Limpide, souris-je.

-Quatre tu m'aides ?

Ce dernier ne montre aucune émotion et va chercher des poignards. Il se concentre et vise à dix centimètres de ma cuisse droite.

-Trop loin, dit Eric.

Deuxième tirs à cinq centimètres de ma jambe gauche.

-Un petit effort voyons.

Troisième tir, à deux centimètres de mon flanc.

-Plus près, une petite coupe au sommet du crâne qu'est-ce que tu en penses ?

Quatrième tir, un demi centimètre au-dessus de ma tête et cinquième tir à ma main gauche. Je bouge cette dernière et touche l'endroit où le poignard venait de me couper. Eric proclame la séance finie et part avec le reste de mes camarades. Moi je me dirige vers Quatre, le dépasse sans un mot et vais ranger les poignards que j'avais ramassé avant ce stupide test de bravoure.

-Tu m'as touché, dis-je.

-Je sais, c'était intentionnel. Si je ne l'avais pas fait, tu serais toujours là-bas...

-Et après on veut que je donne ma confiance, ricanai-je.

Je pars de la salle en courant et sors des locaux des Audacieux. J'escalade la plus grande tour des Audacieux et d'où j'étais je pouvais tout voir. Les différents quartiers, les gens travailler, la muraille et surtout ce qu'il y avait après. Je reste là un bon moment avant de me rendre compte de l'absurdité que j'avais dit à Quatre. Si je n'avais pas bougé, si je n'avais pas sourcillé c'est bien parce que je lui faisait confiance. Je rentre dans les locaux de ma nouvelle faction et pars directement me faire tatouer. J’étais la seule à ne pas l'avoir encore fait. Quand je rentre dans le salon-bar je vois Tori qui se précite sur moi.

-Tu as fait le mauvais choix! Tu ne devrais pas être là!

-Je ne devrais pas me faire tatouer ?

-Tu sais très bien ce que je veux dire!

-Oui et je m'en fiche. Si je dois mourir alors je mourrai, mais pas sans me battre!

-Bon, qu'es-ce que tu veux ? Dit-elle agacée.

-Je veux me faire tatouer les deux avant bras, jusqu’aux doigts. Tu fais partir cinq tiges de ronce qui s'enroulent autour de mon bras puis autour de la main et qui finissent par le doigt. Sur les deux mains. A l'intérieur je veux un cercle de ronce et au milieu dans la main gauche un oiseau qui vole et dans l'autre une cage fermée.

-Waouh, c'est pas simple ça! Reviens demain et tout sera près.

Je la remercie et pars me coucher. Le lendemain nous devions de-nouveau lancer des couteaux. J'ignore superbement Quatre, je ne le regarde pas et ne lui réponds pas par autre chose que oui ou non. J'avais tellement honte de mon comportement mais je ne voulais pas lui faire confiance, car si jamais il me trahissait je tomberais encore plus bas que je ne le suis déjà. Je parviens à maîtriser tout mes lancés et je me vois grimper doucement au classement. Je ne suis plus qu'à une place de passer à la deuxième phase de l’entraînement. Le soir arrivé, je me précipite chez le tatoueur et fonce sur Tori. Elle me saute au coup et me dit qu'elle avait fini. Elle place ces plaques sur moi et des milliards de petites aiguilles rentrent dans ma peau et en sortent immédiatement. Cela dure deux heures mais le résultat est magnifique. Je la remercie et pars au bar qui se trouve juste en face. Je bois quelque verres puis rentre sur la pointe des pieds. Demain avait lieu l'avant dernière épreuve de la première sélection. Eric appelle mon nom, je devais me battre contre Paul et ce serait mon seul combat. Je monte sur le ring les mains dans les poches.

-Liberty, sans sweat. Dit Eric.

Je soupire et m’exécute. Il eut plusieurs murmures quand ils virent mes tatouages mais cela ne semblait pas distraire Quatre, ni Eric. Ce dernier me dit de me mettre en position et nous commençâmes le combat. Je le gagne grâce à une combinaison de droite et à un coup de tête. J'ai la cheville tordue et l'arcade droite explosée. J’attends la fin des autres combats et suis impatiente de voir mon résultat. Je passe au-dessus des noms rouges, donc je suis admise. Mais je suis avant dernière dans les admis. Cela s'est joué à pas grand chose.

-Après demain on fera une simulation de guerre! Mais jusqu'à demain vous avez quartier libre. Je vous préviens tout de même que des sentinelles Audacieux vous surveillent alors ne faites pas n'importe quoi non plus. Sinon vous pouvez aller où vous voulez et faire ce qu'il vous plaît. Rendez-vous ici à 19h.

Il tourne les talons, imité par tout le monde. Le soir même il n'y eu plus personne dans le dortoir, ils étaient tous partis dormir dans leur ancienne faction. Chez leur famille. Lors du dîner, je mangea encore à côté de Quatre.

-Tu n'es pas partie voir ta famille ? s'étonne ce dernier.

J'avale mon eau de travers puis un rire aigre sort de ma bouche.

-Non et je n'irai pas! Si j'y vais, je risque de le tuer.

-Qui ça ? demande Quatre sur le ton de la conversation.

-Celui qui ma fait tout ça, dis-je en désignant mon dos.

-Oui mais je parle de ta famille...

-Mes parents sont tous les deux morts quand j'avais dix ans. Alors les Altruistes ont donné ma garde à un homme seul, sans enfant ni femme.

-Et tu ne veux pas voir ce brave homme ? Je ne comprend pas...

-Je ne te demande pas de comprendre!

J'avale mon assiette et part dormir. Le lendemain je passe toute ma journée à m’entraîner au combat, au tir et au lancer de poignard. Je devais me défouler, je devais évacuer ce trop plein de rage, de tristesse et de cette étrange sensation de vertige quand Quatre me parle ou me touche. Dès que ses mains se posent sur mon corps, mon cœur bat plus vite et des papillons dansent dans mon ventre. Je rentre pour prendre une douche puis pars vers la cafétéria mais on m'aveugle avec un foulard et on me projette contre une paroi rocheuse. Mon crâne heurte la pierre froide et je sens un liquide chaud dans mon cou. Je hurle de rage et de peur. Je frappe dans la vide, une droite vient me percuter les côtes, expulsant le peu d'air que j'avais dans les poumons. Je pousse un crie de détresse si puissant que je sens une main se poser sur ma bouche pendant que d'autres se promènent sur mon corps. Ils sont donc plusieurs. Je suis terrifiée mais j'arrive tout de même à frapper l'un de mes agresseurs.

-Ah, espèce de sal garce! dit une voix grave qui ressemblait beaucoup à Peter. Il parait que les Fraternels sont tous gentil...

-Non, hurlais-je en pleurant toutes les larmes de mon corps.

J'arrive à me recroqueviller quand soudain j’entends des pas de courses puis des coups sourds. Je profite de ce moment de calme pour enlever le bandeau de mes yeux. Je vois Quatre qui frappe mes trois agresseurs cagoulés. Il a le regard d'un dément. Une fille est avec lui, une fille transfert, elle s’appelait Christina. Elle se tient loin du combat comme Quatre lui avait demandé. Elle me lance un regard de pitié qui déchire mon âme. Je baisse la tête et me sens plus lamentable que jamais. Je vois à mes pieds un gouffre, si profond qu'on ne voyait pas le fond. J'avance tremblante vers lui et une fois au bord je lance un regard de détresse à Quatre qui s'acharne contre un garçon à terre. Je ne sais pas s'il sent mon regard sur lui mais il relève la tête et me regarde. De la peur dans les yeux. Je vois qu'il a peur. Je pleure toujours et avance encore un peu. 

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