Qui me sauvera si ce n'est moi ?

Chapitre 3 : L'entrainement

1460 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/06/2015 12:56

Je me lève avant tout le monde, prends ma douche et m'habille. J'allais mettre mes chaussettes quand Quatre descendit. S'il semble surpris de me voir déjà prête, il ne dit rien et réveille les autres à coup de verre en métal sur les tuyaux. Tout le monde sursaute et Quatre nous donne rendez-vous en haut des escaliers. Je lasse mes chaussures et monte les marches deux à deux. Une fois près de lui nous attendons les autres.

-Nous allons courir donc tu peux laisser ton sweat et aller te mettre en...

-Le sweat est parfait, dis-je en regardant mes pieds.

Il allait me dire quelque chose mais les autres étaient déjà là. Il nous fait signe de le suivre et nous courûmes jusqu'à ce que la moitié d'entre nous s'écroulent, le souffle court. J'avais du mal à respirer mais je ne m'étais pas évanouie par manque d’oxygène comme certains. Je devais être l'une des plus sportives du groupe. Comme quoi travailler aux champs, soulever des sacs, labourer les champs et charger toute la journée des choses lourdes dans des camions ça pouvait aider. Lorsque Quatre nous apprend à placer les coups, et des techniques de combat, je me rends compte que j'ai quand même un peu plus de force que je ne le pensais mais lorsqu'il se trouve en face de moi pour me montrer ce qu'il faut faire je suis tétanisée. La peur me paralyse de toute part et à chaque fois il se met en colère. Discrètement toute fois. Cela faisait déjà plusieurs jours que nous nous entraînions et Eric était venu voir comment nous nous en sortions. Je le vois parler avec Quatre puis son regard rencontre le mien. Il me fait un sourire cruel et hurle dans toute la salle.

-Premier et dernier sauteur, sur le ring!

Je m'avance mais avant d'arriver Quatre me retient par le bras.

-Quoi qu'il te demande, fais-le s'il te plaît.

Il me lâche aussitôt et je monte sur le ring. Il nous demande de nous battre.

-Celui qui est K.O aura perdu et le match prendra fin...

-Ou celui qui abandonne, dit Quatre prestement.

-C'était vrai dans l'ancien règlement! Plus maintenant. En position... Liberty, retire ton sweat!

-Mais je n'ai pas de tee-shirt en dessous...

-C'est pas mon problème, dit-il.

Je sers les dents et regarde Quatre. Il est impassible. Je sers les poings mais retire le vêtement quand même. Je me retrouve en jogging, basket avec pour seul haut mon soutien-gorge couvert par un bandeau noir. Tout le monde étouffe des cris de surprise puis de dégoût à la vue de mon corps couvert de brûlures et cicatrices. Je me mets en position de combat, la colère déferlant en moi. Le garçon contre qui je devais me battra s’appelait Peter. C'était un ancien Érudit et son regard malsain ne m'échappait pas.

-Que s'est-il passer Fraternel ? On t'a frappée ? Pourquoi ? Sûrement parce que tu devais aguicher tous les mec avec ses formes plus qu’appétissantes! Ce sont toutes les femmes jalouses qui t'ont griffées le dos ?

Je ne réponds pas, revoyant encore Tédis me donner des coups de râteau. Soudain, il fit un pas en avant et me mit une droite. Je tombe par terre et là seulement je libère ma colère. Je me relève et hurle avant d'attaquer. Je lui mets un coup de pied dans l'estomac, un coup de poing dans les côtes et assène mes deux mains sur sa nuque. Il tombe à genoux mais attrape mes jambes et me fait tomber en arrière. Ma tête viens heurter le tatamis et une douleur fulgurante me traverse les tempes. Je vois son pied arriver vers moi et je roule sur moi même pour échapper au coup. Je l'évite de justesse mais me prends un coup de pied dans le ventre, je crache du sang mais la douleur est encore supportable. Je me relève et tente de lui retourner le bras mais il se dégage et me met un coup de genoux dans la cuisse puis me gifle. Lorsque je me retrouve à terre, je shoote dans ses chevilles et il perdit l'équilibre. Il s'étale de tout son long. Je lui saute dessus et monte sur lui à califourchon, je fais pleuvoir une pluie de droite sur lui et il me répond par la même chose. Nous étions dans de piteux états tous les deux mais j'avais l'avantage de connaître la douleur et de savoir la refouler quand je le voulais. Pas lui. Lui fils à papa, toujours bien traité, le pire qu'on ait pu lui faire, c'est une petite tape sur la main.

-Tu n'es pas humaine! s'écrit Peter. Tu aurais déjà du perdre connaissance! Je viens de te briser le nez et tu dois avoir une ou deux cotes fêlées.

Je rigole et me redresse en grimaçant mais ne lui réponds pas. Je lui mets un coup de genoux dans la mâchoire puis il s’effondre, inconscient. Je continuais à le frapper dans le ventre quand Quatre saute sur le ring avec Will, un autre ancien Érudit. Quatre me bloque les bras et me sépare du corps inerte de Peter. Il me dit qu'il était inconscient, que j'avais gagné puis me lâche et par avec Peter à l'infirmerie. Quatre me hurle de le suivre mais Eric en avait décidé autrement.

-Non, elle reste. On va voir jusqu'où sont ses limites!

Quatre allait répondre mais il se ravise et demande à un autre gars de prendre sa place pour emmener Peter à l'infirmerie. Le deuxième combat fut vite plié. Un dénommé Marc me met un coup de genoux dans le plexus et je perds connaissance. Je me réveille le lendemain, dans l'infirmerie. Quatre allait sortir de la pièce quand je l'interpelle.

-Hey, l’entraînement reprend ? Demandais-je.

-Ah! Tu es réveillée ? sourit-il. Avant que je te réponde, toi tu vas devoir me dire  si tu es ici pour apprendre à te défendre ou te venger ?

-ça change quelque chose ? demandai-je amer.

-Répond !

-Pour me défendre.

-Alors l’entraînement reprend demain et il y a un système de classement, les derniers seront virés et seront des sans faction. Tu es en avant dernière, car même si tu n'es pas tombée dans les pommes dans ton premier combat, tu as bien mangé quand même. D'après Eric évidement.

-Évidement! dis-je ironiquement.

-As-tu peur des hommes ? demande-t-il plus doucement.

-Cela ne se voit pas ? Riais-je de plus en plus amer.

-As-tu confiance en tes camarades ?

-Non.

-As-tu confiance en Eric ?

-Non.

-As-tu confiance en moi ?

-Non... Mais plus qu'en Eric, dis-je en détournant mon regard.

J’entends un son qui se rapproche d'un rire étouffé et le regarde. Il avait la main devant sa bouche et me regardait gentiment.

-Si tu veux parler, je suis là. Je ne dirai rien à personne. Si tu veux être tranquille je te conseille de rester dormir ici.

Il tourne les talons mais avant qu'il ne sorte je le remercie. Il s'arrête et après avoir vue ses épaules se secoué légèrement je le voie sortir. Je suis sont conseil et le lendemain je fus accueillie par un vent glacial. 

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