Doctor Who - Echo

"Pourquoi ne répond-t-elle pas ?" s'inquiéta le Docteur, seule dans son Tardis.

Elle avait repris cette fâcheuse manie de se parler sans discontinuer, bien que ni Graham, Ryan, Yaz ou Marine n'étaient là pour l'écouter.

"Cette fille est impossible ! continua-t-elle. Elle sait très bien comment me faire peur !"

A ce mot, le Docteur s'arrêta subitement.

Peur.

Tout s'accélérait dans sa tête. Elle avait peur de quelque chose, les poissons avaient peur de quelque chose. Par une simple équation, elle conclut que "quelque chose" = "quelque chose".

Elle ne réfléchit plus : elle se précipita sur la console, actionna la manette du Tardis qui fit son râlement habituel, pista le téléphone de Marine et atterrit.

En ouvrant la porte du vaisseau, elle se retrouva face à un banc. Vide, bien entendu. Dessus étaient posés le téléphone de Marine, et son écharpe. Le Docteur s'en empara et se trouva désemparée... Où était-elle ? Qui l'avait kidnappée ? Pourquoi ? Trop de questions se remplaçaient, se succédaient, bataillaient dans la tête de la Gallifreyenne. Mais une en particulier attira son attention : comment les retrouver ? De désespoir, elle retourna dans son vaisseau. Là, elle tourna autour de la console, laissant son regard dans le vide et ses mains se balader sur les différentes touches de la console.

"Peut-être qu'avec son ADN..." pensa-t-elle.

Elle s'arrêta un instant, puis s'exclama : "Brillant !"

Le Docteur courut vers une salle de son Tardis où des centaines de caisses étaient entreposées, chacune marquée d'une lettre écrite en gros.

"C... C... C... Ah !" fit-elle.

La femme prit une caisse et en sortit une brosse à dent.

"Danny n'aurait jamais voulu, hein Clara ?" remarqua le Docteur.

La Dame du Temps repartit vers la console et inséra l'objet dans une fente qui l'analysa et fit décoller le vaisseau. Le visage du Docteur s'illumina.

Une fois le Tardis posé, elle se précipita sur la porte pour voir où elle était arrivée.

Blanc.

Propre.

Aveuglant.

Aveuglant. Le Docteur trouva ce mot parfait pour nommer l'endroit. Le Tardis avait donc atterri sur Aveuglant, là où se trouvaient Marine et son ravisseur. Déterminée, mais néanmoins sur ses gardes, le Docteur commença à explorer, tournevis en main, prête à tout analyser dans le seul et unique but de sauver son amie.

Marine ouvrit péniblement les yeux.

Blanc.

Propre.

Aveuglant.

Tels étaient les trois premiers mots qui lui vinrent à l'esprit. Le quatrième fut "sortir". Elle se rendit compte qu'elle était assise. Instinctivement, elle se leva. Enfin, elle essaya : elle était attachée. Quelqu'un la retenait... Elle tenta en vain de délier ses liens, quand la porte blanche qui lui faisait face s'ouvrit.

Ennuyée et ayant l'impression de tourner en rond, le Docteur s'approcha d'une porte se trouvant à sa gauche. Elle l'ouvrit au tournevis sonique, et rentra dans la pièce : elle était entièrement vide. Vide, blanche, propre, aveuglante. Elle sortit, et continua sa marche. Ce n'est que plus loin que le sonique repéra quelque chose : une forme de vie. La femme s'arrêta, regarda autour d'elle : personne. Elle reprit sa marche, mais quelque chose dans son dos l'attrapa et lui fit inhaler un gaz soporifique. La Dame du Temps s'effondra sur le sol et dans un sommeil profond.

Marine vit les cheveux blonds du Docteurs entrer, puis un homme. Un homme au visage grimaçant et au costume noir évoquant l'antique ère Victorienne. L'étrange homme soutenait le Docteur inconscient. Il la laissa sur le sol, sortit, puis revint quelques instants plus tard, tenant dans ses bras une chaise et des liens. Il s'affaira à enchaîner la Gallifreyenne sur la chaise, comme il l'avait fait pour Marine, puis il ressortit.

Quelques minutes plus tard, le Docteur émergea de son sommeil. Elle cria quelque chose comme : "Mamie 5 n'était pas un Zygon, c'était Louis XIV qui prenait le thé chez Jane Austen ! Ou l'inverse..." Marine reconnut là le Docteur.

"Oh Marine, quelle agréable surprise ! s'écria cette dernière, surprise. Je t'ai retrouvée finalement, hein ?"

Marine la regarda, ne sachant quoi penser. Par politesse, elle lui sourit.

"Alors, tu as vu qui était notre ravisseur ?" lui demanda le Docteur plus doucement.

Marine lui décrit l'homme qu'elle avait vu. Son interlocutrice fit une moue de réflexion. L'humaine supposa que le Docteur devait vraisemblablement avoir déjà croisé cet homme avant.

Subitement, tout devint clair pour le Docteur. Siméon ! Elle se débarrassa de ses liens naturellement et se leva de sa chaise. Après quoi elle libéra Marine, et elle lui expliqua qu'elle avait déjà, à plusieurs reprises, croisé la Grande Intelligence et qu'elle avait défait ses plans maléfiques à chaque fois, mais que pour se venger, il avait pénétré dans sa tombe pour trouver la ligne temporelle du Docteur et avait, pour son ultime acte, plongé dedans pour vaincre le Docteur. Elle s'est néanmoins gardée d'expliquer que Marine était une des conséquences des actes de la Grandes Intelligence.

"Et bien, petite maligne, en route pour vaincre la Grande Intelligence encore une fois !" s'enthousiasma Marine.

Le Docteur et Marine trouvèrent la salle principale d'Aveuglant pour y retrouver la Grande Intelligence. Elles y entrèrent et le trouvèrent avec des fioles et des seringues, en train probablement de trouver un moyen d'éliminer son ennemie.

"Salut Siméon ! l'interpella le Docteur. Comment ça va depuis ces quelques centaines d'années ?"

La Grande Intelligence se retourna, surpris. Il ne pensait pas qu'elles parviendraient à se libérer, et encore moins qu'elles réussiraient à le trouver. Il recula de quelques pas.

"On a peur, mon grand ? se moqua la Dame du Temps. Comme c'est chou... ! Enfin bref, qu'est-ce que tu viens faire ici ?

- T'éliminer, articula l'homme."

Le Docteur marqua une pause avant de répondre. Elle savait que ce n'était pas la Grande Intelligence mais une Grande Intelligence. Il y avait forcément un défaut, une erreur, une différence quelque part. Il lui fallait juste la repérer et réussir à exploiter ce point faible.

"Mais quelle originalité ! Enfin bon, je pense que tu aurais besoin d'un hobby plus... à ta portée. As-tu essayé le macramé ?"

Elle gagnait du temps.

"Je pense qu'une joli veste en macramé t'irait mieux que ce vieux manteau du XIXe siècle. Tu as quand même quatre siècles de retard. Mais c'est vrai qu'il te va bien. Fais voir le dos ?"

Le Docteur analysa son ennemi sous toutes les coutures et il lui fallut un certain temps avant qu'elle ne remarque le détail trahissant ce Siméon. Il avait un défaut au niveau du genou. Tout en continuant de baratiner, elle essaya de faire comprendre à Marine sa découverte.

"ASSEZ ! hurla Siméon. Je suis la Grande Intelligence, Docteur. Ne me sous-estime pas. J'ai vu clair dans ton plan. Tu essaies de gagner du temps pour que toi et ton amie puissiez vous libérer n'est-ce pas ? Cela ne se passera pas ainsi !"

Sur ces mots, l'homme se précipita sur Marine, l'attrapa et plaça ses bras de façon à ce qu'elle puisse s'étouffer quand il le voudrait. Le Docteur était dans une position de faiblesse. Elle ne savait pas comment libérer Marine, ni si cette dernière avait compris le message. La bouche de Siméon se tordit en un rictus. Il était fier de son coup. Le Docteur était à sa merci.

Marine essaya de se souvenir les gestes que le Docteur lui avaient faits pour les comprendre. Mais le seul dont elle se souvient évoquait le genoux gauche de la Grande Intelligence – elle avait sûrement mal compris.

"J'ai placé une bombe dans cette pièce, quelque part, et seul moi peut savoir où elle se trouve. Je peux l'activer à tout moment – et c'est d'ailleurs ce que je vais faire, l'activer. Alors avant de ramasser vos cadavres, dites moi, Docteur. Répondez à mes questions, ordonna la Grande Intelligence.

- Je suppose que je n'ai pas un choix massif... grogna le Docteur.

- Première question : qu'est-ce que l'Hybride ?

- Oh ! Tu connais l'histoire toi aussi ! Je ne pensais pas qu'on la connaissait jusqu'ici...

- Répondez ! Ou la fille meurt, menaça Siméon.

- Et bien l'Hybride est le croisement de deux races guerrières, affirma le Docteur.

- Et... ?

- Et le croisement de deux races guerrières a donné l'Hybride.

- QUI EST L'HYBRIDE ? hurla Siméon.

- Oh, du calme, c'est tout ce que je sais ! le calma le Docteur. Attendez, je suis aller jusqu'à risquer ma vie dans la Matrice de Gallifrey au confins du temps et de l'espace pour avoir cette information !

- Soit, fit l'homme. Question suivante...

- Eh ! eh ! eh ! l'interrompit le Docteur. Chacun son tour, non ? Ma question : êtes-vous conscient d'être une copie ?

- Comment ça ? Qu'est-ce que vous racontez ?! s'emporta la Grande Intelligence.

- Je parle de votre genou.

- Comment... savez-vous ? prononça-t-il d'une voix rauque.

           - Docteur... couina Marine.

           - Pas maintenant, Marine.

- Fuyez, petite maligne !"

A ces mots, le Docteur se paralysa. Elle comprit. Marine se dégagea de l'emprise de Siméon et lui flanqua un coup dans le genou avant de le soumettre à son étreinte, comme il l'avait fait quelques instants plus tôt.

"Fuyez ! cria Marine. Et... Souvenez-vous de moi..."

Le Docteur n'eut pas d'autres choix que de se sortir et de fermer la porte hermétiquement. La bombe était cachée dans le genou de la Grande Intelligence, et Marine l'avait vu. Elle décida de se sacrifier pour le Docteur.

La Dame du Temps retourna dans son Tardis, et en programmant son retour à Sheffield, mais au XXIe siècle, une larme coula sur sa joue.

"Merci, Marine..." murmura-t-elle.

*** * * * * * * * * * * * * * * *

Et voilà ! Doctor Who : Echo est - enfin - achevée ! Ce dernier chapitre prit un peu plus de temps, il était assez long, j'ai hésité sur certaines parties mais le résultat final me convient bien ! J'espère qu'il en est de même pour vous et que vous avez prit autant de plaisir à lire cette fanfiction que moi à l'écrire ! Merci beaucoup à vous !