Doctor Who - Echo

"Qui a bien pu ouvrir ce vortex... C'est là la source de nos problèmes, Clara." s'interrogea le Docteur.

L'humaine en avait marre d'être appelée par ce nom. Mais quand est-ce que cette femme comprendra qu'elle s'appelle Marine Oswald ?

"Mon nom est Marine au fait, Marine Oswald. Toujours pas Clara, fit-elle remarquer.

- Ah vraiment ? s'étonna-t-elle. Pourtant tu lui..."

Le Docteur ne finit pas sa phrase. Sa mémoire. Bien que le Témoignage l'ait grandement aidée, le neuro-blocant avait laissé quelques traces sur la mémoire de la Dame du Temps. Comme il reste toujours quelques gouttes quand on essuie une table mouillée. Il reste toujours un coin de poussière dur à balayer. Marine était le bon balai. Et la mémoire était dépoussiérée. Clara s'était sacrifiée, il y a longtemps, dans le futur. Sacrifiée pour le Docteur. Et son âme s'en est retrouvée chamboulée, copié, démultipliée pour colmater les fissures. Marine était de ses solutions. Donc le problème était lié à elle.

"Ok Marine, là ça va être sérieux." lança le Docteur à son interlocuteur d'un air déterminé.

Les deux femmes sortirent du Tardis. Les poissons lunaires causaient d'énormes dommages sur Sheffield. Il fallait les arrêter au plus vite avant qu'ils ne s'en prennent à Terre entière.

"Alors, petite maligne, un plan ? ironisa Marine.

- Tu m'appelles petite maligne maintenant ? remarqua le Docteur.

- Vous m'avez bien appelée Clara pendant deux heures..." rétorqua son interlocuteur.

Mais la Dame du Temps n'avait pas de plan. Misa à part attirer l'attention des poissons lunaires, ce qui était, selon le Docteur, "impossible en raison de leur état et de leur taille". En effet, en plus d'être enragés, ils mesuraient environ 5 mètres pour les plus petits...

Marine commença à avancer dans la même direction que les poissons lunaires mais le Docteur ne la suivait pas.

"Petite maligne ! lui cria-t-elle. Vous venez ou vous attendez de vous faire manger ?

- Ils ne sont pas enragés... marmonna le Docteur. Quand ils sont en colère, leurs écailles prennent une teinte claire... Mais là..."

Le Docteur fit signe à Marine de venir. L'intéressée vint et le Docteur lui expliqua :

"Tu vois ces poissons ? commença le Docteur.

- L'inverse serait plus dur... grommela Marine.

- Et bien, quand ils sont énervés, comme, par exemple, si on avait attaqué leur nid, leurs écailles deviennent claires, voire transparentes pour certains. Alors que, comme tu peux le voir, leurs écailles sont bleu marine. Pas très claires donc."

Les deux femmes se regardèrent. L'ennemi n'était donc pas les poissons géants, mais ce qui faisait peur aux poissons géants. Et leur cauchemar d'un poisson géant doit être quelque chose d'imposant, sûrement.

"Quoiqu'il en soit, Docteur, proposa Marine, il faut renvoyer les poissons lunaires ailleurs avant de trouver quoi que ce soit d'autre.

- Bonne idée, approuva le Docteur. Mais on en revient au même problème que tout à l'heure : comment attirer leur attention ?"

L'œil de Marine fut attiré une seconde par un petit détail de la veste de son amie. Un petit détail qui brillait, à peine perceptible, mais qui était tout de même légèrement visible.

"Docteur, votre... détecteur de trovexium, vous l'avez toujours ? demanda la jeune femme, bien qu'elle connaissait la réponse.

- Tournevis sonique je t'en prie ! s'énerva le Docteur. Mais oui, toujours sur moi." fit elle en sortant l'objet.

Un regard suffit à la Dame du Temps pour comprendre ce que l'humaine désirait...

15:05. Les poissons lunaires étaient toujours aussi apeurés et le banc semblait ne jamais cesser à la sortie du vortex. Les habitants étaient, eux, au moins autant apeurés que les créatures et ils fuyaient tous vers les banlieues. On pouvait lire l'agitation et l'inquiétude sur tous les visages. Sauf un. Pas sur celui de cette jeune femme, aux cheveux bruns mi-longs et à l'expression déterminée. Elle faisait face au banc et tenait dans une de ses mains un petit objet métallique qu'elle tendit en direction des poissons lunaires. Elle appuya sur un bouton, l'objet s'illumina et fit un petit bruit. Subitement, les poissons lunaires s'arrêtèrent. Le tournevis sonique fit son petit effet. Les écailles des créatures prirent une teinte plus normale et ils avaient désormais l'air plus serins. La jeune femme sortit son téléphone et appela quelqu'un.

"Mission accomplie. A vous de jouer, petite maligne." dit elle.

Presque instantanément, un bruit, tel un râle résonna et une petite boite bleue commença à apparaître dans le ciel. Elle déchira la voûte céleste et un vortex se matérialisa devant le banc de poissons lunaires. Sur Terre, Marine arrêta d'émettre en direction des poissons qui se mirent à suivre le Tardis à travers le vortex. La foule retrouva peu à peu son calme.

En attendant le Docteur, Marine retourna vers la ville. Le défilé des poissons lunaires n'avait toujours pas cessé. Elle s'assit sur un banc, leva la tête et admira l'évènement splendide qui se passait sous ses yeux. Le Docteur et elle avaient assuré, il n'y avait pas de doutes ! Ils avaient réussi à calmer les poissons lunaires de leur état de peur causé par...

Par quoi déjà ?

Marine ne put le dire.

           Une personne s'arrêta derrière elle et lui fit inhaler un gaz soporifique avant de l'emporter.

           De l'emporter ailleurs.