Le côté sombre
La pièce était sombre. Les rideaux dansaient, encadrant la fenêtre ouverte d'où soufflait une légère brise chaude. C'était une chambre à coucher somme toute assez banale. Mise à part la fenêtre, le miroir et l'armoire, on ne comptait comme décoration que les tables de chevets où reposaient les lampes du même nom. Un grand lit deux places trônait au centre de la pièce. Ses deux places étaient occupés. Une femme aux cheveux blonds était couchée. Un homme aux cheveux ébouriffés la serrait contre lui. Même dans la pénombre il était facile de reconnaître Rose et le Docteur, enfin son clone. Celle-ci soupira.
- Tu penses encore à lui.
Le ton qu'utilisait John Smith montrait que ce n'était pas la première fois qu'il lui posait la question.
- Oui.
Il la serra un peu plus fort contre lui, posant ses lèvres dans son cou.
- Il ne reviendra jamais tu sais.
- Oui.
- Il te manque ?
- Oui.
Rose se retourna et le serra dans ses bras. Elle se blottit contre lui et sanglota.
- C'est juste que quand je te vois …. vous êtes les mêmes …. mais, il y a quelque chose dans ton regard qu'il n'y avait pas dans le sien.
- J'étais lui Rose et sais-tu la seule chose qui nous a différencié lui et moi ? Lui il t'aimais sans jamais te l'avoir dit alors qu'il ne se passe pas un jour sans que je te le répète. Mais si tu le désires, si tu le demandes je chercherais un moyen de le rejoindre.
- Tu sais bien que c'est impossible.
- Si tu me le demandes j'essayerais l'impossible. Si tu préfères être avec lui ….
Elle se dégagea de son étreinte.
- Si je le préfère à toi !
Elle le gifla et quitta le lit. Il la rattrapa. Elle se pressa de nouveau contre lui. John Smith l'enlaça et l'entoura de la couverture qu'il avait eut le temps de prendre.
- Ne te considères jamais comme un second choix. Ce jour-là, sur cette plage, j'ai fait mon choix. Avoir une vie mouvementée avec le Docteur tout en sachant que j'allais vieillir et pas lui. Ou alors avoir une vie de tous les jours avec toi.
Elle prit ses mains et les posa sur son ventre rond.
- J'ai choisi.
Elle l'embrassa. Ses joues étaient humides.
- J'ai simplement peur pour lui, si jamais il se retrouvait seul.
- Je sais. L'univers face au Docteur n'est pas certain de pouvoir remporter la bataille. Je sais mieux que quiconque ce que peut faire un Docteur emprunt de haine et de rage. Mais qui mieux que toi pour prouver que l'amour fait des miracles.
- J'aimerais tant pouvoir l'aider encore une fois, rien qu'une dernière fois en mémoire du bon vieux temps.
- Tu as exterminé l'Empire Dalek et franchit l'univers par amour. Cela ne te suffit donc pas. Tu as chasser le monstre qui sommeille en lui, ou tout du moins tu l'a renvoyé se coucher. Tu lui as montré que tout le monde peut changer même les pires exterminateurs. Tu lui as réappris la gentillesse, la pitié et la jalousie parfois. Mais par dessus tout, tu l'as aimé, et cela même alors que tu aurais dû le détester.
- Maintenant il est seul.
- Il n'est jamais seul. Le Docteur ne peut pas voyager seul.
- Pourquoi ?
- Il a toujours le TARDIS.
Elle sourit et le serra dans ses bras.
- Viens te coucher.
Elle rit à cette phrase.
- Quoi !
- Je suis en train d'imaginer le Docteur me dire d'aller me coucher.
- Tu veux l'imaginer le répéter.
Elle se recoucha. Il fit le tour du lit et se coucha à ses côtés. Rose se mit à caresser son ventre tout rond.
- Quand il sera né je lui racontais les histoires du Docteur et de son TARDIS.
- Ça fera de lui un grand homme.
- Ou une femme.
- Oui, ou une femme.