Ad Vitam Aeternam

Chapitre 2 : Instructions.

3626 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/04/2022 10:40

               Le silence régnait en un maître cruel autour de l’étang, ou peut-être un marais, uniquement troublé par le doux croassement de quelques batraciens et le vrombissement doux des rares libellules. Point de voix humaines pour déchirer la nature ni de tumultes des bris d’armures. Au gré de la fine brise, quelques roseaux oscillaient dans une hypnotique valse végétale sous le regard vague de son spectateur. Le paysage simple et bucolique déployait ses couleurs ocres et vertes, contrastant avec le marron douteux de l’eau. Ce n’était donc pas un étang, tout compte fait… Nul poisson n’avait encore ondulé sous les yeux absorbés par la contemplation d’un point invisible au centre de l’étendue aquatique. Un profond soupir s’échappa de ses poumons depuis bien trop longtemps en apnée. Les jours avaient défilé, cruels et sombres, depuis son éveil ; son retour à la dure réalité. Des jours à ressasser et à espérer. Les derniers évènements se jouaient encore dans la tête d’Alistair, telle une funeste représentation tragi-comique qui déversait son amertume dans le fond de ses entrailles…

Face à lui se dressait à présent le fantôme d’un homme imposant. Sa peau mate, burinée par le temps et creusée de rides, n’avait pas d’âge. Ses cheveux étaient toujours d’un noir de jais, ainsi que son épaisse barbe. Seules quelques traces blanches pouvaient se distinguer çà et là dans l’épaisse toison. Son armure avait connu des jours meilleurs, comme celle de tout Garde des Ombres, et ses armes à son dos restaient affutées, prêtes à en découdre avec l’Engeance. Il était là comme s’il n’avait jamais disparu : c’était Duncan.


               — Es-tu sûr de ton choix ? se voyait-il demander à nouveau au visage paternel et familier. Il n’a aucune empathie pour autrui. D’accord, sa culture est différente de la nôtre et les Dalatiens ont la vie dure, mais… tenta-t-il à nouveau de plaider.


               Les yeux foncés en amande, si souvent rieurs et bienveillants de son vis-à-vis s’étaient durcis en une expression sombre et réprobatrice. Alistair n’aurait pas dû se dresser contre cette décision, contre son supérieur.


               — Allons, Alistair, répondit Duncan sans ambages. C’est un elfe condamné si nous lui refusons l’Union. La souillure de l’Engeance coule déjà dans ses veines., Marquant une pause, sa mine s’assombrit plus avant. Peut-être cela influence-t-il quelque peu ses décisions actuelles… mais il n’empêche que c’est un excellent combattant, et oui, j’assume ce choix.


Si le plus vieux des deux Gardes des Ombres semblait persuadé de son choix et du bien fondé de celui-ci, ce n’était pas le cas du plus jeune. Tout ce qu’il avait vécu jusqu’à présent en compagnie de l’elfe avait de quoi le décontenancer et le rendre perplexe. Duncan n’avait pas été pas là lorsque le Dalatien avait froidement tranché la gorge d’un soldat blessé à l’orée des Terres Sauvages de Korcari, alors qu’il cherchait à rejoindre le camp. Il n’avait pas vu le feu dans ses yeux bordeaux, ni entendu le ton glacial de sa voix pincée lorsque tous s’étaient indignés de son geste.


— Il n’aurait fait que de nous ralentir. Je lui ai épargné une lente et douloureuse agonie. contra-t-il en rangeant son couteau de chasse à sa ceinture avant de reprendre la marche. Vous autres, shemlens, êtes bien trop sensibles. Vous ne survivriez pas au sein de mon clan.


Alistair avait bien tenté de croire en la sagesse de Duncan, mais sa tentative s’était soldée par un échec des plus cuisants lorsque l’elfe n’esquissa pas une émotion à la mort de ses deux camarades ; pas même devant la radicale exécution de Ser Jory. Pourtant, même s’il savait cela nécessaire, le plus jeune Garde des Ombres trouvait cela injuste et parfois trop radicale, même si c’était là le prix à payer pour que le secret de leurs méthodes soit préservé. Toutefois, il ne put réprimer son profond dépit quand le Dalatien se releva de l’Union comme si rien ne s’était produit. Personne n’eut vent de sa déception.


Ses yeux se portèrent sur l’envolée criarde d’un corbeau du plus proche bosquet, entouré de quelques pauvres arbres dégarnis qui luttaient pour perdurer dans ces terres inhospitalières et marécageuses.


— Oiseau de malheur, songea-t-il. Va-t’en donc festoyer avec tes semblables, des restes encore tièdes des miens…


Il suivit des yeux l’animal noir, considéré comme de mauvais augure, jusqu’à ce qu’il disparaisse au lointain ; dans la brume qui entourait désormais Ostagar à jamais maudite. S’il ne pouvait réellement la voir, Alistair devinait cependant les contours de la tour d’Ishal. Il aurait pu de ses doigts la palper tant son souvenir était désormais puissamment ancré dans son être jusqu’à la fin des temps.


Elle se dressait là dans ses teintes grises et blanches, séculaire, majestueuse, malgré les ravages du temps ; le dernier témoin du passage glorieux de Tevinter en les terres de ce qui était désormais Férelden. Crevant le ciel nocturne telle la pointe acérée d’une flèche visant les étoiles cachées, scintillante sous le chatoiement des flammes de la guerre en contrebas qui dansaient contre son marbre. Des bruits de combat montaient de sous le pont à demi en ruines, comme autant de wyvernes qui rugissaient leur rage et leur appétit dévorant.


Alistair tressaillait de colère d’être ainsi maintenu à l’écart de ses frères et sœurs ; un point de vue partagé par son nouveau frère d’armes, aussi désagréable fût-il de l’admettre ; le seul qu’ils partageaient depuis leur rencontre. Le feu du combat coulait dans ses veines, brûlant jusqu’à son âme de guerrier. Son épée à son côté l’exhortait à la saisir et son bouclier dans son dos pesait d’un poids insensé. Son être tout entier était prêt à la guerre et à l’horreur du combat. En son esprit hurlait d’une voix qui lui rappelait sans cesse qu’il se devait d’être là-bas, à maintenir sa position avec ses frères et ses sœurs, à protéger le roi Cailan, son frère de sang. Au lieu de quoi, il avait la mission grotesque d’aller allumer ce maudit fanal en compagnie de la nouvelle recrue. Deux hommes pour un fanal… C’était ridicule.


Il n’était certes pas le meilleur des guerriers de la Garde, mais il avait maintes fois prouvé qu’il était digne de l’armure et de son nouveau titre. Alors pourquoi ? Alistair ne pouvait croire qu’il s’agisse d’un manque de confiance de la part de son mentor ! Il ne pouvait dès lors s’agir que d’une honteuse tentative pour le protéger. Un instant, le jeune garde regretta que Duncan eût été au courant de sa royale – mais néanmoins bâtarde – naissance. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire d’ailleurs ? Pourquoi vouloir le tenir à l’écart des combats ? La gloire n’intéressait nullement Alistair, pas plus que le pouvoir ou la reconnaissance, mais il était un guerrier, pas un commis ou un coursier !

Une pluie de flèches enflammées ralentit leur course à mi-chemin sur le pont, forçant Alistair à empoigner son camarade elfe afin que sa vie ne s’écourte pas aussi funestement. Le Dalatien lui jeta un regard des plus acides, cachant assez mal son dégoût d’être ainsi touché sans permission.


— Attention ! cria-il malgré lui. Est-ce que vous allez bien ?


— Je n’ai nul besoin de votre aide, Alistair ! cracha le nouveau Garde, tout en ajustant la lanière qui retenait son carquois dans son dos. Vous ne faîtes que me ralentir ! Sans vous, je serais déjà dans la tour !

Alistair, agacé, soupira en secouant sa chevelure. Vraiment, il ne parvenait pas à trouver quoi que ce soit à ce triste sire ! Ce n’était pas la première fois que le Dalatien se comportait comme s’il était le chef et faisait goûter à Alistair sa puissante force de caractère. Durant leur escapade en Korcari, il avait ainsi pris un grand nombre de décisions sans consulter personne. Certes, grâce à son sang-froid, ils avaient pu retrouver les documents perdus de la Garde ainsi que des informations utiles, même si tirées à une vieille sorcière à demi-folle.


Flémeth. Alistair s’était tourné de profil pour observer la cabane branlante dans son dos, de laquelle s’échappaient des volutes de fumée qui trahissaient le fait qu’elle fût toujours habitée. Même si, à la première rencontre, il avait taxé la vieille sorcière des terres sauvage de folle, il devait admettre qu’à ce jour, sans elle, il serait mort. Cela lui coûtait de l’admettre, lui laissant la détestable sensation d’un dû qu’il ne saurait jamais payer ; sans parler de Morrigan, la fille de Flémeth, qui ne cessait de le regarder comme s’il était le dernier des imbéciles ! S’il pouvait prétendre avoir une once de respect dans le cœur pour la mère désormais, il détestait la fille. Détournant son regard de l’habitation, il replongea dans ses souvenirs, refermant ses bras sur lui-même en se les frictionnant pour se réchauffer. Il était immobile, planté là comme un piquet, depuis des heures déjà à attendre ce qui ne viendrait jamais.


Comme lorsqu’ils avaient dû grimper dans la tour envahie par l’Engeance ; ces viles créatures avaient réussi à y pénétrer, compliquant la mission et faisant finalement regretter à Alistair d’avoir pensé que le rôle confié était sans danger et de seconde zone. La désolation régnait maîtresse dans les couloirs circulaires de la tour d’Ishal, et plus ils avançaient, plus ils avaient à combattre. Le temps commençait même surement à leur manquer. Arriveraient-ils à temps ?


— Un ogre ! s’étouffa-t-il en le découvrant au dernier étage de la tour. Sapristi ! Comment diable est-il parvenu jusqu’ici ?


Il n’avait pourtant pas attendu avant de se lancer à l’assaut de la bête immonde, risquant le tout pour le tout. Sans fanal, pas de signal ; pas de signal, pas de charge salvatrice. Il vit tomber à ses pieds le soldat qui les avait prévenus de l’occupation de la tour, le crâne fracassé par la poigne de l’engeance géante. Le mage du cercle n’avait guère survécu à la charge suivante. L’elfe et lui n’avaient dû leur salut qu’à la flèche décochée du Dalatien qui, créant une diversion, permis à Alistair de prendre son élan pour sauter sur le dos de la bête et lui percer la gorge. L’ogre s’effondra dans une mare de sang noirâtre et odorant, en poussant une série de borborygme à en glacer les sangs.


Alors que son compagnon d’infortune s’arrangeait pour allumer une flamme suffisante pour que le feu prenne et prévienne le général Loghain Mac Tir, Alistair se précipita vers l’une des fenêtres. En bas, les combats faisaient rage et l’on devinait sans mal que l’armée des Garde des Ombres et de quelques soldats de Férelden ne tiendraient plus sans l’intervention du Tiern. Ses doigts armés se crispèrent sur le rebord de la meurtrière, son pied battait le sol avec impatience. Un regard en arrière, le feu avait pris et le fanal luisait désormais ! Il bloqua sa respiration et se retourna fébrilement en direction du champ de bataille. Rien. Alistair fronça les sourcils et serra la mâchoire ainsi que les mains, au point que ses articulations commençaient à lui faire mal.


Du bruit se fit entendre derrière la porte. Les Gardes des Ombres continuaient de se faire malmener. Les engeances martelaient leur dernier rempart de protection. Le cor de retraite sonna sur la colline. La porte émit un horrible grincement, elle céderait bientôt. Les troupes de Loghain opérèrent un demi-tour et se mirent en marche, fuyant les combats. Encore une charge contre la porte et la voix de l’elfe qui tentait vainement de l’appeler. Le désespoir s’emparait des troupes aux mains avec l’Engeance. Une planche de la porte vola au sol. Un ogre gigantesque venait de s’emparer du roi Cailan et de le broyer.


— Alistair, bon sang ! hurla l’elfe en tentant une fois de plus d’avoir son attention.


Peine perdue. Alistair venait de voir les pires images de sa vie. Cailan, Duncan, les Gardes des ombres… De la douleur, non ! de la tristesse, puis de la colère et de la rage l’envahirent soudainement. Le jeune homme tituba en arrière, perdu et empli d’incompréhension. Lorsqu’il fit volte-face, les engeances avaient abattu la porte et chargeaient en leur direction. S’il leva son épée et son bouclier, ce fut par pur instinct de survie. Elles étaient trop nombreuses ; et eux, trop abasourdis. Combien arriva-t-il à en tuer ? C’était un mystère. La seule chose dont il se souvint fut d’être tombé à genoux, le flan lacéré alors que l’elfe continuait son baroude d’honneur. Il l’avait vu tomber lui aussi et puis, le noir absolu l’avait appelé en son sein.


Le monde pouvait bien s’effondrer désormais, la Garde des Ombres de Férelden n’était plus et une horde d’engeances marchait sur ses terres. Le roi était mort, trahi par son général, le fidèle compagnon de feu le roi Maric. Duncan était mort, et ce fut sans doute ce qui peinait le plus au jeune homme. Quel espoir restait-il donc ?


— Vous allez longtemps rester à vous morfondre, mon garçon ? lança la voix grave et teintée d’une once de folie de Flémeth. Pleurer ne les ramènera pas.


— Je ne pleure pas ! asséna-t-il en se retournant face à la vieille femme.


Ses yeux étranges le fixaient à présent, inquisiteurs, comme si elle était capable de lire au plus profond de lui. Alistair tressaillit mais secoua la tête avant de baisser le regard vers le sol. La respiration saccadée par son élan de colère, il se calma progressivement et relâcha la pression de ses doigts. Non, il ne pleurait pas. Il n’avait plus de larmes.


— Vous êtes en colère. Parfait, ricana alors Flémeth, avant de s’approcher de lui. Posant un doigt sous son menton orné d’une barbe de trois jours, elle lui fit relever la tête. La colère est un excellent moteur, mon garçon. Maintenant, écoutez-moi bien. Ses yeux rencontrèrent à nouveau l’immensité dorée de ceux de la sorcière. Des larmes, vous en verserez encore beaucoup à l’avenir, Alistair. Votre vie vous semblera sans doute n’être qu’un enchevêtrement de douleur, mais souvenez-vous bien de ces paroles. Même dans la douleur et l’obscurité, il existe la lumière et le bonheur.


Ses épais sourcils se foncèrent, subtil mélange d’étonnement, de curiosité et de désappointement. Il avait envie de lui dire de se mêler de ses affaires, mais en même temps, il voulait en savoir plus. La perspicacité qui émanait de la vieille folle l’étonnait autant qu’elle l’effrayait, car il était apparemment rare qu’elle se trompe. La main de Flémeth quitta son visage et un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.


— Oh oui ! il en viendra des ombres, mon cher enfant… Je le vois dans ce que je devine être votre avenir. Mais ! mais… oui… il se pourrait bien qu’un peu de bonheur se cache au milieu de la mélasse sombre… Et pourquoi pas… de l’or et de l’ambre… c’est étonnant, mais non moins plaisant… Ah ! de toute façon, vous ne m’écoutez pas vraiment ! Vous pensez que je suis folle. Le suis-je ? Peut-être bien… se dit-t-elle, paraissant dès lors plus folle encore.


— Est-ce que vous allez bien ? osa demander le Garde des Ombres, à mi-chemin entre l’inquiétude et l’ironie.


— C’est à vous-même que vous devriez poser cette question, mon cher ! La porte du logis s’ouvrit et se referma, faisant revenir le duo éclectique à la réalité. Ah ! je vous l’avais bien dit que vous vous étiez inquiété pour rien. Le voilà, votre compagnon Garde des Ombres.


Sous les yeux ébahis d’Alistair se tenait le jeune Dalatien, comme si rien – ou presque – ne s’était produit ; comme s’il ne l’avait pas vu à moitié mort quelques jours plus tôt. Un soulagement naquit en son sein, mais bien vite, il ne sut réellement s’il devait réellement l’être. Au regard acide et désagréable que lui portait l’elfe, il se rembrunit quelque peu.


— Cela vaut ce que ça vaut mais, je suis heureux de vous savoir en vie, Ayël… tenta-t-il d’énoncer comme approche amicale, bien vite tuée dans l’œuf par le reniflement dédaigneux de ce dernier qui lui tourna presque le dos dans la seconde suivante. Ah, Duncan… pourquoi… pensa-t-il à cet instant. 


Le soleil se couchait déjà sur les terres sauvages de Korcari, noyant le paysage de couleur enchanteresse qui rendait le tout plus mystérieux et inhospitalier. Son bouclier claquait délicatement à chacun de ses pas qui l’éloignait du logis de Flémeth. Devant marchait Ayël, en grande discussion avec Morrigan, qu’il avait été forcé d’accepter comme compagne de route pour un temps incertain. Plus ils s’enfonçaient dans les terres sauvages et plus le souvenir d’Ostagar lui collait à la peau, alors qu’ils s’en éloignaient pourtant. Le poids du blason sur son bouclier pesait d’autant plus maintenant qu’il savait, qu’il ne pourrait jamais rendre hommage comme il se devait à ceux qui étaient mort en défendant ; surtout Duncan et Cailan.


Il fermait la marche presque en traînant les pieds devant la tâche monstrueuse qui les attendait tous, sans réaliser la montagne qu’ils devraient franchir. Ils n’étaient plus que les derniers Gardes des Ombres, et les plus inexpérimenté ; lui-même ne savait pas grand-chose du rite de l’Union en vérité. En leurs mains, quelques maigres traités ; avaient-ils encore quelconque valeur encore pour ceux qu’ils liaient ? Le feu allumé par Flémeth quelques heures plutôt s’amenuisait au fur et à mesure qu’il avançait sous la houlette d’Ayël. Devant, aucun ne réalisait réellement ce qui se profilait et ils riaient à gorge déployée, se moquant sans doute de son air rembruni.

Il n’en avait cure à cet instant. Son esprit était accaparé, non pas comme le disait Morrigan par les démons d’Ostagar, mais par le souvenir de Flémeth. La main se refermant sur le gantelet couvrant son avant-bras l’arrêta dans son vœu de suivre les autres. La profondeur de son regard doré qui l’empêchait de se détacher d’elle, sa voix claire, dénuée de toute trace de folie, résonnait encore à ses oreilles…


— Vous regretterez votre prochain choix, mon cher petit, toute votre vie durant. Et contre cela, vous ne pourrez rien, car c’est ainsi que le destin l’a choisi. Il avait tressailli à ses mots, entrouvrant la bouche. Mais ce choix, vous apportera aussi la plus belle chose qui soit dans votre vie. Alors, si vous voulez bien entendre le conseil sensé d’une vieille femme, écoutez. Lorsque l’amour frappera à votre porte, ne vous posez pas trop de questions, Alistair… Profitez-en, tant que vous le pouvez. Ah ! et n’écoutez pas tout ce que Morrigan raconte non plus. Cette petite est trop sûre d’elle. Quant à l’elfe… vous apprendrez ça bien assez vite… Partez maintenant et n’oubliez jamais cela.



Il se retourna un instant, voyant au loin les dernières volutes de fumée de l’abri sommaire de cette vieille folle qui, pour une fois, ne lui avait pas semblé tant l’être. Un soupir lui échappa. Il raffermit sa prise sur le maigre paquetage posé sur son épaule. La route vers la fin de l’Enclin serait encore bien longue, et les épreuves, douloureuses.


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