D'humains à cyborgs

Chapitre 13 : N°17 et N°18

Chapitre final

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:57

N°17, puis N°18 ouvrirent lentement les yeux. Ils s'attendaient à devoir subir encore une fois des incisions et autres opérations. Mais rien ne se passa. Ils restèrent un moment immobiles, habitués qu'ils étaient à ne rien pouvoir faire. Puis, par une sorte de tic nerveux, l'un après l'autre, leurs doigts bougèrent à leur grande surprise. Ils se mirent alors doucement debout. Ils levèrent leurs mains et les regardèrent l'une après l'autre, tout en faisant danser leurs doigts. Tout semblait normal, mais tout semblait différent. Ils ressentaient des choses qu'ils n'avaient jamais ressenties jusque-là. Comme s'ils sentaient le moindre mouvement de l'air, entendaient le moindre insecte ramper au sol... Toutes leurs sensations étaient... différentes. Quand ils soulevèrent leurs manches, pas la plus petite cicatrice n'était visible. Ils portaient les mêmes habits que lors de leur kidnapping.

 

« Je vous ai fait refaire les mêmes vêtements, » dit Gero, comme s'il devinait leurs pensées, « mais en plus solides et en plus personnalisés pour votre nouvelle vie. »

Il faisait allusion aux sigles du Red Ribbon sur la partie gauche de leurs vêtements, et en grand, derrière le gilet en jean de N°18. Ils avaient aussi de petits anneaux aux oreilles.

« Je vous ai fait faire plusieurs modèles des mêmes vêtements... Au cas où...

- Pourrions-nous nous voir ? » demanda N°18, d'une voix encore plus froide qu'elle ne le voulait.

« Bien sûr »

 

Le vieillard leur amena un miroir. Ils s'y regardèrent un moment. N°17 dit alors :

« Nous avons l'air d'être exactement comme avant.

- Hé ! Hé ! Oui, j'ai fait attention à l'esthétique. Mais vous êtes totalement différents. Vous êtes N°17 et N°18. Vous avez un pouvoir monstrueux. Les opérations ont été un succès. Vous pouvez me remercier. »

N°17 et N°18 lui sourirent, puis se regardèrent à nouveau dans la glace, et soudainement N°17 attrapa Gero par le cou.

« Qu... Qu'est-ce qui te prend... ? » demanda-t-il d'une voix étranglée.

« Je te l'avais pourtant dit, que nous te tuerions, » répliqua la cyborg, le même sourire sardonique que son jumeau aux lèvres.

Ce dernier s'apprêtait à porter le coup de grâce de sa main libre, lorsque le vieil homme cria : « N°11 ! »

 

L'androïde se précipita alors sur l'agresseur de son maître, qui se recula, lâchant prise. N°11 lança quelques coups que le jeune homme évita facilement, étonné par ses propres prouesses. Finalement, il le transperça d'une main. Mais la créature était encore en état de se battre. N°18 le perça alors aussi par derrière. Le frère et la sœur tirèrent chacun dans un sens opposé l'un à l'autre, et ils coupèrent ainsi l'androïde en deux. Cela fut fait avec une facilité qui les déconcerta tous les deux.

 

À peine eurent-ils le temps de se re-concentrer sur Gero que celui-ci avait déjà activé N°12, qui envoya une boule d'énergie. En un instant, les deux cyborgs se retrouvèrent à l'extérieur, éclatant au passage l'huis en alliage spécial. Ils flottaient en l'air. Le kikoha de leur adversaire arracha ce qu'il restait de la porte d'entrée et alla s'écraser sur une montagne, qui explosa. Ils étaient encore une fois abasourdis de leurs nouvelles capacités.

 

Ils virent N°12, mais aussi N°9 et N°10 leur foncer dessus. Ils esquivèrent un moment, sans répliquer, s'amusant de jouer avec ce qui leur semblait être des minables, alors que lors de leur rencontre, ils leur paraissaient invincibles. Finalement, N°17 et N°18 donnèrent un très léger coup de pied à N°10 et N°12, ceux-ci allèrent s'écraser sur des montagnes. Le dernier androïde les regardait, tremblant. N°17 s'apprêtait à le transpercer de part en part. Mais N°18 le stoppa.

« Qu'est-ce qu'il te prend, N°18 ?

- Je n'ai pas envie de me battre contre ces pantins. Cela ne sert à rien. Partons, N°17. Nous verrons pour la suite. »

 

Le jeune homme regarda sa sœur, interloqué. Mais il se rendit compte, qu'effectivement, il serait mieux de d'abord faire le point et se remettre les idées en place. Ils partirent à toute allure dans les montagnes. N°9 ne se rendit même pas compte de leur départ, tant ils étaient rapides pour lui. Il resta un moment sans bouger, lorsqu'il entendit la voix de son maître.

« N°9 ! Récupère N°10 et N°12, ils sont encore réparables ! Je vais réveiller N°13, N°14 et N°15 ! »

 

Le vieil homme rentra à nouveau dans sa grotte. Il regarda les caissons de ses trois créatures. Heureusement, il avait commencé à recharger leurs batteries. Il l'avait fait sans raison particulière. Une intuition, sûrement. Il commençait à avoir l'habitude que cela se passât mal.

« Et merde ! » jura-t-il, en frappant le caisson vide de N°17.

 

Bien sûr ses trois androïdes n'avaient aucune chance de calmer les deux cyborgs. Mais il confierait la télécommande à N°14, le plus puissant des trois, pour qu'il désactive les deux récalcitrants. Encore faudrait-il les retrouver. N°16 aurait parfaitement pu les ramener, mais l'androïde était trop imprévisible avec son étrange sens moral. Lorsque N°9 revint, Gero constata que ses deux comparses étaient encore en parfait état.

 

Il commençait à en avoir assez de tous ces échecs. Était-il maudit ? Qu'est-ce qui avait bien pu rater cette fois-ci ? Il se dit que les puces électroniques devaient sûrement être mal réglées... Il verrait bien...

 

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N°17 et N°18 étaient cachés dans les montagnes. La sœur n'avait pas voulu en finir avec Gero et ses autres créatures, et son frère avait compris ses hésitations. Qui leur disait que N°9 et les autres n'étaient pas comme eux ? Des humains que ce monstre avait torturés pour arriver à ses fins. Sauf que les jumeaux avaient eu plus de chance que leurs agresseurs, ils avaient pu résister au lavage de cerveau. Ils devaient maintenant réfléchir à tête reposée sur ce qu'ils allaient faire et devenir.

 

Ils essayaient de digérer les récents événements. Ils étaient à présent des cyborgs d'une puissance inimaginable. Ils savaient qu'ils pouvaient détruire la Terre d'un simple geste. Ce savoir, même s'ils s'étonnaient de l'avoir, leur donnait des frissons. Du moins, cela aurait dû leur donner des frissons... Toutes leurs sensations étaient modifiées. Ils percevaient le monde d'une façon si claire, si nette et pourtant si froide. Même leur manière de réfléchir avait changé. Ils se sentaient détachés. Ils avaient toutes sortes de souvenirs et de connaissances, entre autres sur les arts martiaux. Certains de ces souvenirs et connaissances leur appartenaient en propre, d'autres leur avaient été inculqués. Mais ils ne faisaient pas de différence entre eux. Ils les analysaient tout simplement comme des données. Ce n'était pas qu'ils ne puissent plus ressentir d'émotions ou de sentiments. Mais ceux-ci étaient perçus de manière totalement différente d'auparavant. Ils ne savaient exprimer cette différence, mais leurs sentiments leur paraissaient, non pas moins intenses, mais comme ayant moins d'effet sur leur état physique et leur manière de réfléchir.

 

Ils avaient intégré toutes les données que Gero leur avait données sur Son Gokû et les autres. L'ironie du sort voulut que la personne qu'ils devaient tuer et qui avait donc été cause de leur cybernétisation, avait un lien indirect avec eux. Les informations sur lui et ses amis avaient éclairé tout un pan de leur passé. Celui qui avait tué leurs parents, un peu moins de huit ans auparavant, s'appelait Tambourine, et comme ils en avaient eu l'intuition à l'époque, celui-ci était lié au Roi Démon Piccolo, puisqu'il en était issu. Leur soi-disant "cible" s'était débarrassée d'eux, et donc avait vengé les Nuss, sans le savoir. Nato et Dona avaient alors été ressuscités, car les amis du destructeur du Red Ribbon, avaient utilisé les dragonballs. Le ciel noir, un an plus tôt, était dû à la résurrection de Gokû, tué lors de son combat contre Raditts. Tout s'imbriquait enfin, tout seul, tous les mystères qui avaient parsemé leurs vies. Sans même le savoir leur vécu était étroitement lié avec les personnes qu'ils étaient maintenant censés devoir tuer. Même les destructions de Minami no Miyako, lors du vingt-troisième championnat et de Higashi no Miyako, un an plus tôt, étaient rattachées à eux.

 

Mais ce qui toucha le plus les jumeaux, était qu'enfin, ils savaient. Le voile sur ce qui les avait hantés durant des années était enfin levé. Ils savaient pourquoi leurs parents avaient tant souffert lors de leur mort. Tout tenait en une déclaration prononcée par le maître Karin, le jour où Gokû avait tué le Roi Démon Piccolo : "Les âmes de ceux qui ont été tués par des démons ne reposent pas en paix... Ils ne peuvent même pas aller dans l'Au-delà... Ils errent en souffrant dans l'Univers..." Et effectivement, leurs parents avaient été tués par un démon et n'avaient pu trouver le repos, souffrant atrocement. La peur de la mort qui les avaient habités et qu'ils avaient transmise à leurs enfants était due à cela. Ils étaient persuadés que la mort était cela, ils ne pouvaient pas imaginer qu'il s'agissait d'une exception. Kulilin, Kame Sennin et Chaozu avaient aussi vécu cela, mais à part des cauchemars qui ont suivi leur résurrection, durant quelques mois, ils n'en avaient gardé aucune séquelle, car eux, savaient qu'ils ne retourneraient jamais là-bas. Ce qui n'était pas le cas de Nato et Dona. Ils avaient vécu dans la terreur le reste de leur vie. Conduisant le père à aller jusqu'à trahir ses propres enfants. Chose que ni eux, ni lui, probablement, n'auraient cru possible. Chose aussi que tragiquement, les jumeaux ignoraient être fausse.

 

Ils savaient à présent que leur mère, leur père, Soy et l'agente Païpu n'étaient pas dans cet endroit terrifiant, si craint. Ils ne savaient pas à quoi ressemblait le lieu où ils se trouvaient, mais ils étaient en paix... Toutes ces années gâchées, à fuir un bonheur qu'ils croyaient impossible, le souvenir de leur mère et sa soi-disant souffrance éternelle les hantant. Tout cela n'avait eu aucun sens. Leur mère ne subissait absolument pas ce qu'ils imaginaient. Ils ne l'auraient pas trahie en vivant leur vie. Ils n'auraient pas été insensibles à sa souffrance, puisqu'elle ne souffrait pas.

 

Les jumeaux sourirent amèrement. Ils ressentaient des sentiments contradictoires, plein d'amertume, de regrets, de sensation de vide... Mais ils n'avaient pas les mêmes réactions que lorsqu'ils étaient "humains". Pas d'accélération du pouls ou de la respiration, pas de transpiration... Ils restaient complètement connectés à la réalité, ils ressentaient tout ce qui les entouraient avec une incroyable clarté. Ils étaient devenus de parfaites machines de guerre. Même l'inquiétude et le dégoût de savoir qu'ils avaient de puissantes bombes dans leurs corps, prêtes à les détruire, ne se traduisaient par aucune modification de leurs perceptions.

 

« Alors, que fait-on, N°18 ?

- Je ne sais pas, Numér... »

Ils réalisèrent soudainement qu'ils s'appelaient l'un l'autre N°17 et N°18, depuis qu'ils s'étaient réveillés. Au moins une chose que Gero avait réussi à altérer dans leurs pensées. Mais après tout, des machines de guerre n'avaient pas besoin d'une véritable identité, à peine d'un nom de code. Et c'est ce qu'ils étaient devenus, des machines de guerre. Ils n'avaient plus rien à voir avec leurs identités passées. Ils n'étaient pas Mosin et Nagant, deux chefs de gang que leurs hommes avaient trahis. Ils n'étaient pas Mâron et Hazel, deux enfants qui avaient délaissé leur père, qui au dernier moment les avaient aussi délaissés. À quoi bon garder des noms qui n'avaient plus aucune valeur pour ceux qui les leur avaient donnés ? À quoi bon garder des noms qui ne correspondaient plus à ce qu'ils étaient ? À quoi bon garder des noms que plus personne ne connaissait... ? Ils étaient N°17 et N°18, deux machines de guerre indestructibles.

 

Le jeune homme leva la main. Une lueur jaunâtre apparut au creux de sa main. Le voyant faire, sa sœur l'imita. Ils restèrent un instant à fixer cette lumière, toujours étonnés par leurs nouveaux pouvoirs, mais toujours aussi froids.

 

« Que dirais-tu de tester nos nouvelles capacités... ? N°18... »

Celle-ci lui sourit ironiquement pour toute réponse. Elle se leva. Ils savaient tous les deux exactement ce dont ils étaient capables. Ils étaient à une dizaine de mètres l'un de l'autre. Ils connaissaient toutes sortes de techniques qu'ils n'auraient jamais pu imaginer pouvoir exister jusque-là, et ils savaient qu'ils pouvaient parfaitement les maîtriser. N°18 braqua sa main vers son frère, la lumière s'intensifiant dans sa paume. N°17 en fit de même. Leurs lumières se formèrent en une boule. Ils lâchèrent leurs kikohas en même temps. Ceux-ci explosèrent l'un contre l'autre. Le sol fut ravagé, mais le frère et la sœur étaient déjà à des kilomètres au-dessus, en train d'échanger des coups d'une rapidité et d'une puissance plus qu'effroyables. Et pourtant, ils n'avaient pas peur, ils ne craignaient pas de se tuer. Ils savaient qu'ils ne mourraient pas pour si peu. Et surtout, ils ne craignaient plus la mort. Et même si cela avait été le cas, cette crainte n'aurait pas eu d'effet sur eux.

 

Ils se donnèrent un coup de pied, en même temps. Leurs tibias frappant l'un contre l'autre, ils furent projetés à plusieurs dizaines de mètres, mais se réceptionnèrent facilement en l'air. N°17 se précipita sur sa sœur. Celle-ci mit ses deux mains l'une face à l'autre, une boule d'énergie apparut alors instantanément. Elle mit ses deux mains en arrière, au niveau de la taille, pour prendre du recul, puis lança son kikoha d'une main. Celui-ci frappa son frère, mais passa au travers. Le Zanzôken, la technique qui permettait de créer une sorte de mirage. Elle sentit un mouvement d'air et un sifflement, derrière en dessous d'elle. Elle regarda dans cette direction. Elle vit son jumeau, les deux mains tendues vers elle. Un rayon d'énergie en sortit. Elle esquiva juste à temps. Se reculant, elle leva les mains en l'air et une multitude de boules d'énergies apparurent au-dessus d'elle. Elle les lança toutes d'un coup sur lui. Il se les reçut de plein fouet. Une fois la poussière disparue, elle constata qu'il s'était protégé derrière un champ de forces. Les deux se lancèrent un sourire provocateur avant de se précipiter l'un sur l'autre. Ils échangèrent encore de nombreux coups de pied et de poing. Passée l'excitation de pouvoir lancer des attaques qui leur aurait semblé dénoter de la magie, quelques mois plus tôt encore, il se rendirent compte que ce qu'ils préféraient encore était le corps à corps.

 

« Tu ne gagneras pas, sœurette ! J'étais déjà plus fort que toi, avant ! Et je le suis toujours ! Et ça se voit ! » railla N°17, entre les attaques.

N°18 ne répondit pas à la provocation, se contentant de continuer à se battre. Son frère sourit.

 

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Après plus de deux heures d'attente sans nouvelles de ses androïdes qu'il avait envoyés à la recherche de N°17 et N°18, Gero aperçut au loin des explosions. Il comprit instantanément ce qu'il se passait. Il eut un rictus.

« Niiih ! Heureusement que vous êtes curieux de votre puissance. »

 

Il se précipita à l'intérieur de son laboratoire et cria dans un microphone qui le reliait à ses créatures parties à la recherche des deux cyborgs.

« Numéros 9, 10, 12, 13, 14 et 15, avez-vous vu ces lueurs ? »

Ils répondirent tous en même temps : « Oui. Nous nous dirigeons là-bas.

- Bien ! Soyez prudents ! Ces maudits cyborgs sont bien plus forts que vous ! Vous devez être à moins de dix mètres pour les désactiver avec la télécommande !

- Entendu. »

 

Les six androïdes arrivèrent sur les lieux de l'affrontement. Les voyant, les jumeaux stoppèrent le combat. Ils ignorèrent ceux qu'ils connaissaient déjà, mais toisèrent un instant les nouveaux. En les voyant, les jumeaux comprirent que finalement tous n'avaient pas été humains. N°13 était vraiment très petit et trapu, les cheveux roux, gominés, coiffés en arrière avec des favoris et une moustache, un cache-œil sur le côté droit, un costard noir sur un gilet jaune à rayures noires sur une chemise blanche attachée au col d'un nœud papillon très fin et noir. La réplique exacte du Commandant-en-Chef Red, le dirigeant du l'ancien Red Ribbon. N°14 était grand, noir, chauve, une moustache, élégant, un costard cravate entièrement noir, si ce n'était la chemise blanche et un foulard rouge dans la veste. Il avait les traits de l'Officier d'Etat-Major Black, le numéro deux de l'organisation. N°15 était un peu moins grand, blond aux yeux bleus, une chemise bleu militaire, casquette de la même couleur avec le symbole du nœud papillon rouge, une cravate et une ceinture noires, un brassard rouge, un pantalon bouffant marine mis sous de longues bottes noires. C'était le double du Général Blue, l'homme le plus fort de l'armée. Toutes ces répliques étaient sûrement une sorte d'hommage sordide.

 

Ils avaient bien remarqué que N°11 semblait très mécanisé comparé à eux, quand ils l'avaient transpercé de part en part. Mais ils s'étaient imaginés que la technologie de sa cybernétisation était juste différente. Ce n'était peut-être pas le cas. Pour vérifier, N°18 demanda, en se tournant vers N°9, N°10 et N°12 : « Vous étiez qui avant que Gero ne vous kidnappe ?

- Personne. C'est le docteur Gero qui nous a créés. Nous sommes cent pour cent mécaniques, » répondit N°9.

- C'est parfait, » répliqua N°17.

 

Alors que les deux cyborgs s'apprêtaient à foncer sur les androïdes, N°9 et N°12 tombèrent soudainement au sol. Derrière son moniteur, Gero tomba à la renverse.

« Ils... Ils n'ont déjà plus d'énergie...

- Qu... ! Qu'est-ce que ça veut dire... ? » s'interloqua N°17.

 

Après un instant de silence perplexe, N°18 eut un sourire sardonique.

« Je crois que j'ai compris... N°17. Avant d'être cybernétisée, N°11 m'avait prise avec sa main, et j'avais senti ma force me quitter. Je pense que c'est comme ça qu'ils s'alimentent en énergie, en prenant celles d'êtres vivants... Et ces deux-là n'avait plus d'énergie en réserve...

- Tu crois ? Alors, cela veut dire que nous sommes les seuls à qui ce salaud a donné une énergie infinie... ?

- Il semblerait... D'ailleurs regarde la main de N°9. Il a quelque chose dans la paume.

- On dirait une sorte de mécanisme... Tu dois avoir raison... »

N°17 commença lui aussi à sourire.

 

« Bon sang ! Comment ont-ils compris tout ça, si vite !?! Et vous ? Qu'est-ce que vous attendez pour les attaquer ?! N°14, toi, tu ne bouge pas ! Garde la télécommande dans les mains et tiens-toi prêt ! »

N°10, N°13 et N°15 foncèrent sur les deux jumeaux, mais ceux-ci les éjectèrent au sol d'un revers de main pour chacun. Ils toisèrent le dernier, qui tenait étrangement ses mains dans son dos.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur ? »

Devant le manque de réponse à sa provocation, N°17 fonça sur l'androïde, mais il tomba soudainement, alors qu'il n'était plus qu'à dix mètres de son adversaire. N°18 écarquilla les yeux. Avant même que N°14 ne put faire quoi que ce soit, elle le tenait par le cou.

« Toi ! Qu'as-tu fait à mon frère ? »

 

La créature sourit, et alors que N°18 se demandait ce que cela signifiait, elle s'écroula aussi au sol, inconsciente. Le robot venait d'appuyer sur le bouton de la télécommande de désactivation. Il souffla, même s'il n'en avait pas besoin. Il vit N°13 et N°15 se relever, mais pas N°10, qui était déchargé. Mais soudainement, alors que les trois s'apprêtaient à décoller après avoir ramassé les corps de toutes les créatures, cyborgs et androïdes, ils s'effondrèrent tous. Gero ne protesta même plus, las. Il sortit du laboratoire et fit apparaître un avion-cargo pour aller chercher tout ce beau monde.

 

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Cette fois-ci, cela allait marcher. Il avait amélioré les puces électroniques cérébrales. Il avait recommencé leur programmation. Il avait même augmenté leurs capacités combatives. Il fallait que cela marche, il avait détruit les cyborg N°9 à N°15 (bien que N°11 eût déjà été démantelé par N°17 et N°18). Seul lui restait N°16, dont il avait provisoirement déménagé le sarcophage au sous-sol. Il avait aussi essayé de le réparer, mais pas moyen d'obtenir ce qu'il voulait de lui. Il réessayerait plus tard. Cela aurait été dommage de détruire sa plus puissante créature. Il prit la télécommande avec lui, pour plus de sécurité. Il ouvrit les caissons des deux cyborgs, ceux-ci ouvrirent les yeux et se levèrent. Ils observèrent la pièce.

 

« Où sont les autres... ? » demanda froidement N°17.

Gero hésita un instant, se demandant s'ils étaient bien réparés. Mais après tout, il était sûr de lui. Cette fois-ci, il n'y aurait pas de problème.

« Je les ai détruits. C'étaient des androïdes à absorption d'énergie. Leur autonomie laissait à désirer. J'ai renoncé à les réparer, puisque je vous ai vous.

- Comment nous avez-vous capturés, la dernière fois ? » questionna N°18.

« Je vous ai désactivés.

- Tu nous as désactivés ?! Vieille enflure ! Tu nous prends pour des grilles-pain qu'on débranche ou quoi ?! »

Déjà les deux cyborgs se dirigeaient vers le vieil homme qui recula. Ils étaient près à le tuer. Il sortit une télécommande. Ils eurent à peine le temps de deviner de quoi il s'agissait qu'ils étaient déjà inconscients.

 

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Le jeune homme ouvrit les yeux. Il entendit une voix âgée.

« N°17, tu es réveillé ? »

Il posa un pied hors du caisson, puis un autre. Il observa les environs. N°18 n'avait pas encore été activée. Il regarda Gero, riva ses yeux sur sa main. Il portait la télécommande de désactivation. Il dit obséquieusement :

« Bonjour, Dr. Gero. »

Le vieillard parut légèrement surpris : « Hein... ? Tu me salues ?

- Bien sûr, vous êtes mon créateur. »

Le "créateur" en question sembla soulagé. N°17 sourit intérieurement. Le savant appuya alors sur l'interrupteur du caisson de N°18.

« Et N°18... »

 

Le sarcophage s'ouvrit doucement, laissant apparaître la jeune femme, les yeux ouverts. Elle sortit et observa son frère. Il lui fit un signe de la tête. Elle regarda du coin des yeux la main de Gero. Elle vit la télécommande, mais constata aussi que l'homme s'était cybernétisé. Elle retint un soupir de dédain.

« Bonjour, Docteur Gero. Vous êtes devenu cyborg aussi ?

- Oui, je voulais la vie éternelle. À vrai dire, je suis soulagé. Lorsque je vous ai conçus, je vous ai donné l'énergie infinie et une si grande puissance que vous êtes devenus indépendants, et avez refusé de m'obéir. »

Il croyait vraiment que c'était pour ça qu'ils refusaient de lui obéir ? Ils en grinçaient des dents.

« Vous allez commencer tout de suite. Le groupe de Son Gokû va bientôt arriver. Exterminez-les tous !

- Oui. Entendu, » répondirent-ils faussement.

 

Soudain des bruits vinrent de l'extérieur, on essayait de détruire la porte.

« Les voilà !! » s'exclama N°20, avant de ricaner.

N°17 profita de son inattention pour lui subtiliser rapidement la manette.

« N°17 ! Qu'est-ce que tu fais ?! »

L'homme parut choqué par ce geste mais aussi par le sourire affiché par les jumeaux. N°17 lui répondit :

« C'est une télécommande pour nous arrêter en cas d'urgence, hein ? Juste au cas où... » Il serra la main et l'objet se retrouva en miettes.

« Qu'est-ce que tu fais ?! C'est une blague ?!

- Je ne te laisserais plus nous désactiver ! Sale vieux !

- N°17 ! Arrête cette plaisanterie et va écraser nos ennemis ! »

 

Le jeune homme se contenta de sourire sardoniquement. Ils pouvaient prendre leur temps pour l'éliminer. La porte sauta soudainement. Ils se retournèrent et virent ceux qui étaient censés être leurs cibles, du moins une partie d'entre eux. En premier lieu, le fils de celui qui avait fait tué leurs parents, quatorze ans plus tôt, le Namekk, Piccolo. Ils ne ressentaient rien de spécial par rapport à lui. Pourquoi reprocher au fils les pêchés du père ? Il y avait aussi l'espèce de petit bonze sans nez, Kulilin; le Trois-yeux, Ten Shin Han; le Saiyan, ancien adversaire de Son Gokû, Vegeta; et... ? Un garçon qu'ils ne connaissaient pas du tout, avec des cheveux lavandes en coupe au bol, une épée sur le dos.

 

« C'est eux... ? Tu en es sûr ? » demanda Vegeta.

« Oui, » répondit l'inconnu. Qui pouvait-il être ?

Ils n'écoutèrent pas le reste de leur conversation. Ils ne les intéressaient pas, après tout.

« C'est eux ! Ce sont les amis de Son Gokû ! Ne les sous-estimez pas ! Ils ont détruit N°19 et ont failli me tuer !! » cria N°20.

« N°19 ? Tu l'as créé et ensuite il t'a transformé en cyborg, c'est bien ça ? » devina N°17. « C'était quel modèle ? Un qui absorbe l'énergie ?

- Oui. »

N°18 intervint : « Pourquoi l'ancien modèle ? Tu es incapable de contrôler les cyborgs avec l'énergie infinie ? C'est pour ça que numéro 19 s'est fait détruire ?

- Ça ne te regarde pas ! Allez-y ! Écrasez-les !! »

Il commençait à lasser N°17.

« La ferme ! On se battra quand on l'aura décidé !

- Co... Comment ?! »

N°18 fut attirée par un caisson au sol. Il portait le numéro 16.

« N°16 ? »

 

Ils ne l'avaient encore jamais vu celui-là. En constatant que le sarcophage ne comprenait pas de système de recharge de batterie, elle comprit qu'il devait aussi utiliser une énergie de type perpétuelle. Elle supposa que, dans ce cas, il devait être un cyborg, et non un androïde. Si le savant avait pu fabriquer des androïdes si puissants, il ne se serait pas embêté à les kidnapper.

« C'est le même modèle que nous ! »

Gero se retourna brusquement, l'ayant entendue. Mais la blonde poursuivit.

« Mais dans une autre catégorie. Déjà il est plus grand que nous... Est-ce tout ?

- Ne le touche pas, N°18 ! »

N°17 trouva amusant que "le vieux" panique autant.

« Intéressant. Active-le ! N°18.

- Non ! Arrête ! Il pourrait détruire la Terre ! N°16 est un prototype raté ! Ne le mets surtout pas en marche ! »

 

Gero tentait tant bien que mal de les convaincre de ne pas activer cet androïde. Vu son caractère, il craignait qu'il ne s'allie aux amis de Gokû, mais il préférait ne pas l'admettre, pour conserver le peu de fierté qui lui restait. Cependant N°18 s'amusa de cette remarque.

« Raté ? Pourtant tu le gardes, alors que tu as détruit tous les autres jusqu'à N°15...

- Je comptais le modifier plus tard ! Quoiqu'il en soit, ne le réveille pas ! On se ferait tuer ! »

Il espérait les effrayer, mais cela attisa plutôt la curiosité de N°17.

« On se ferait tuer ? Même si ma puissance est plus grande que la sienne ? Ça ne fait rien. Active-le, N°18 !

- Vous n'arrêtez pas de me désobéir ! Vous êtes des ratés comme N°16 ! Tant pis pour vous ! Je vais vous déconnecter !!

- J'ai détruit la télécommande. »

 

L'humilier ainsi devant ses ennemis jurés, était très amusant pour les deux cyborgs.

« Je n'ai qu'à en refaire une ! »

N°18 appuya sur le bouton d'activation.

« Ne touche pas à ce bouton ! »

À ce cri, N°17 décida qu'il était temps d'en finir. Il le transperça au niveau de la poitrine. Il retira sa main, et alors que Gero bredouillait son incompréhension, il le décapita. Il constata à ce moment-là que son "créateur" devait vraiment avoir utilisé une technologie très différente sur lui-même, sûrement bien moins douloureuse, car il ne saigna même pas tant il était mécanisé. Contrairement aux jumeaux, qui étaient encore majoritairement organiques. La tête du savant roula vers l'entrée du laboratoire. Il lança des insultes que les cyborgs n'entendirent pas. D'un bond, N°17 lui écrasa la tête. Il fixa alors un instant Kulilin et sourit malicieusement. Il se releva et souffla ironiquement sur ceux qui observaient la scène. N°18 regardait le spectacle avec satisfaction. Ils étaient libres.

 

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L'homme regardait d'un air embarrassé tout un tas de peluches dans ce grand magasin de Minami no Miyako. Il était petit, avait des cheveux noirs de jais, assez épais, coiffés en arrière et de grands yeux joviaux de la même couleur. Il portait une tenue décontractée, un training gris pâle avec un t-shirt bleu ciel et des baskets noirs. Mais ce qui était le plus marquant chez lui, était son absence de nez. Il semblait hésiter. Qu'allait-il acheter ? Il n'avait aucune idée de ce qu'il fallait offrir à un enfant qui fêtait son troisième anniversaire... Il prit une peluche, puis une autre, se demandant si l'une n'était pas trop grande, l'autre trop petite, ou trop effrayante. Une peluche effrayante ? Il soupira et posa les nounours, pour se diriger vers les jouets. Mais tous ces gadgets... Il ne voyait pas ce qui pouvait convenir. Il se retourna.

« N°18, qu'est-ce que tu... Ben... Où est-elle... ? »

 

Il chercha un moment, en tournant la tête dans tous les sens. Son regard finit par se fixer, lorsqu'apparut, derrière le rayon, une jeune femme blonde. Elle avait des cheveux mi-longs attachés en queue de cheval, des yeux perçants d'un bleu cristallin, portant une large robe blanche à bretelles resserrée juste en-dessous de la poitrine, une veste en jeans sans manches et des sandales noires. Elle était aussi visiblement enceinte. Avant que le petit homme n'ait pu dire quoi que ce soit, N°18 lui déclara impérativement :

« On s'en va, Kulilin. »

Et elle tourna les talons.

« Mais... Chérie... Et le cadeau pour Goten... ? » protesta le mari.

Sans se retourner, elle tendit la main gauche, sur laquelle était posé un paquet emballé dans un papier jaune aux motifs de nounours, enrubanné d'une bande en tissu bleu attachée en noeud papillon. Kulilin prit un air étonné, puis courut, poursuivant son épouse qui était déjà à l'extérieur.

 

« Hé ! Attends-moi ! » La rattrapant, il protesta : « Tu aurais au moins pu me dire que tu avais trouvé quelque chose... Cela m'aurait évité de farfouiller pour rien...

- Arrête de te plaindre, » répondit-elle sèchement.

Il ne s'en formalisa pas. Il commençait à bien connaître sa femme et savait que ce n'était pas de la méchanceté. Il lui demanda, un sourire malicieux aux lèvres :

« Et qu'est-ce que tu lui as acheté ?

- Ça, tu le sauras en même temps que le mouflet.

- Mais... »

Kulilin prit un air faussement contrarié. Mâron le regarda pour la première fois depuis qu'ils étaient sortis du magasin. Elle lui fit un léger sourire amusé. Il lui répondit aussi par un de ses grands sourires pleins de naïveté et de sincérité, qu'elle aimait tant. Il lui faisait entièrement confiance pour le cadeau. Et puis, il savait qu'elle l'aimait bien, le "mouflet".

 

« À quinze heures, nous avons rendez-vous à Capsule Corp., pour que Bulma te fasse ton échographie.

- Je sais. Je ne suis pas une tête de linotte.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire... On a encore un peu de temps. Tu veux qu'on aille boire un verre ou manger une glace, en attendant ?

- Passons d'abord à Kame House, déposer le cadeau.

- Je suis sûr que Goten aimera ton cadeau.

- Évidemment que oui. »

Kulilin sourit. Soudain, il parut contrarié et tapa du pied.

« Zut, alors ! Pourquoi Bulma ne veut pas nous dire le sexe du bébé ? »

Elle haussa les épaules. « Elle t'a dit que comme ça, on aurait la surprise.

- Normalement, ce serait à nous de décider si on veut le savoir ou non ! N'importe quel vrai médecin nous laisserait ce choix…

- Cesse de faire l'enfant ! Cela a une importance que ce soit une fille ou un garçon ?

- Euh... Non, c'est vrai. Mais tout de même... Tu n'es pas curieuse ?

- Non. Quel que soit le sexe de notre enfant, ce sera du pareil au même. »

 

Kulilin sourit, se sentant un peu stupide. Il savait que rien que le fait de pouvoir avoir un enfant, rendait N°18 heureuse. Elle ne connaissait pas toutes les conséquences de sa cybernétisation, et, avant qu'elle ne tombât enceinte, elle ignorait si elle le pouvait seulement. Alors, il était normal qu'elle se fiche du sexe du bébé. Seul comptait le fait de l'avoir.

« De toute façon, on ne peut pas aller voir "n'importe vrai quel médecin", comme tu dis. Je suis un cyborg. Et la seule personne à ne pas trop s'en étonner et qui a les compétences requises est Bulma.

- Tu as raison... Et puis, avec ton corps modifié, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver. Mieux vaut être prudent.

- Cesse de t'inquiéter pour rien. »

 

Afin de pouvoir s'envoler discrètement, ils se dirigeaient vers un des rares endroits calmes cette ville agitée, pleine de grands immeubes rectangles, hémisphériques ou demi-ovoïdes, parourue de nombreux véhicules, en majorité des sky-cars, mais quelques véhicules rétros également. Mâron se caressa le ventre. Plus que deux mois, si tout allait bien.

 

« Tu as réfléchi à un nom ?

« Euh... J'y ai pas mal pensé. Mais je crois que je suis pas très doué pour trouver des noms... » déclara Kulilin, légèrement embarrassé. « Et toi ? »

N°18 mit du temps avant de répondre : « Si c'est un garçon, je voudrais qu'il s'appelle Hazel. Si c'est une fille, Mâron. »

Son époux tourna sa tête vers elle, interloqué : « Mais... C'est... » Il sourit soudainement: « … Oui, ce sont de très jolis noms… »

Elle lui rendit son sourire. Plusieurs années auparavant, elle avait renoncé à tout bonheur. Elle ne pensait pas y avoir droit. Et pourtant, elle l'avait finalement accepté auprès de cet homme qui la comprenait. Il l'aimait telle qu'elle était. Ils étaient pourtant si différents l'un de l'autre. Mais il n'y avait qu'avec lui qu'elle avait parfois l'impression de retrouver ses sensations d'avant la cybernétisation, si vivantes, ressenties dans son corps même. Durant de si longues années, elle avait pensé qu'il n'existait aucune place pour elle. Elle l'avait finalement trouvée, auprès de Kulilin. Elle pensa à son frère. Elle l'avait cherché quelques temps après le Cell Game, mais ne l'avait jamais retrouvé. Elle espérait qu'il avait lui aussi trouvé sa place, son apaisement. Où pouvait-il être ?

 

Ils tournèrent au coin d'une petite rue déserte, d'où ils purent enfin s'envoler jusqu'à Kame House. Quelques minutes après qu'ils aient disparu dans le ciel, un jeune homme pénétra dans la même ruelle. Il avait des cheveux noirs d'ébène jusqu'aux épaules, des yeux perçants d'un bleu glacé. Il portait un foulard orange autour du cou et un pull noir aux manches blanches.

« Cette ville n'est pas faite pour moi... Où vais-je pouvoir aller vivre ? »

 

Il resta un moment adossé à un mur. Puis il souffla :

« Je me demande ce que devient N°18 ? Cela fait plus de trois ans qu'on s'est perdu de vue... ... »

La dernière chose dont il se rappelait était que l'autre monstre, Cell, une créature de ce satané Gero, l'avait absorbé. Ce maudit savant leur aurait pourri la vie jusqu'au bout... Ensuite, ce fut le noir complet, jusqu'à ce qu'il se retrouvât dans l'Au-delà. Effectivement, contrairement à la frayeur que Nato et Dona avaient vécue, ce lieu n'avait rien de terrifiant. C'était donc bel et bien à cause d'un démon que leur mort les avait traumatisés. Le lieu où s'était retrouvé N°17 était une sorte de chemin étroit donnant sur une bâtisse assez complexe d'un style traditionnel. Le tout était entouré par des nuages jaunes et le ciel était de la même couleur, un peu plus pâle. Une sorte de démon rouge - qui n'avait pas vraiment l'air maléfique - avec une corne sur le crâne, étrangement habillé comme un cadre d'entreprise, indiquait le comportement à adopter aux nombreuses âmes sur le long chemin.

 

Avant même d'arriver devant le juge des morts ou même de l'apercevoir, le cyborg s'était soudainement retrouvé dans une région déserte et rocailleuse, où une terrible bataille avait visiblement eu lieu. Le ciel était noir. Gokû et les siens étaient sûrement en train d'invoquer Shenron, grâce aux dragonballs. Il avait donc été ressuscité. Dommage. Il aurait voulu savoir s'il serait allé en Enfer ou au Paradis... Cherchant autour de lui, il n'avait pas vu N°18. Il l'avait un peu cherchée dans les environs, mais ne l'avait pas trouvée.

 

En arrivant dans une ville, il avait découvert que Cell avait organisé le Cell Game, où il avait joué le destin de la Terre. Si personne ne l'avait vaincu, il aurait détruit la planète. Il avait fait un assez grand nombre de victimes. N°17 avait aussi appris qu'un certain Satan s'était fait passé pour le vainqueur du monstre. Mais le jeune homme n'avait pas été dupe. Seul Gokû aurait pu le vaincre. Encore, que peu de temps avant, il n'aurait jamais cru que le Saiyan aurait fait le poids contre lui ou sa soeur. Mais c'était la seule solution possible. Il avait sûrement été ressuscité en même temps que toutes les victimes de Cell, à l'endroit même où celui-ci avait trouvé la mort, dans le terrain du Cell Game.

 

Il avait vu les retransmissions des images du combat. N°16 était avec la bande de Son Gokû, mais pas N°18. Elle avait donc sûrement été absorbée. Mais dans ce cas, pourquoi n'était-elle pas apparue au même endroit que lui ? Lassé de recherches hasardeuses, il avait décidé d'aller rendre visite à Gokû et ses amis, voir si on aurait pu le renseigner. Peut-être N°16 était-il aussi avec eux... C'était le lendemain de la défaite de Cell. Il n'avait plus eu qu'à espérer qu'il ne serait pas considéré comme un ennemi, car si le monstre avait été vaincu par eux, alors le cyborg n'aurait eu aucune chance. Certes, lui et sa soeur n'avaient jamais eu l'intention de tuer le Saiyan. Ils se fichaient complètement des souhaits de Gero. Ils avaient simplement voulu l'affronter pour avoir un but. Mais l'ennemi juré de son kidnappeur n'aurait eu aucune raison de le croire... Il n'avait plus eu qu'à croiser les doigts.

 

Il s'était d'abord rendu à Kame House, mais n'y avait trouvé personne. Cela avait été la même chose à Capsule Corp.. Il s'était donc dirigé vers la maison de celui qui était sensé être son ennemi. Une fois arrivé, il avait observé ce qu'il se passait, appréhendant les réactions. Il avait alors vu que tout le monde était réuni devant la maison des Son. N°16 n'était pas parmi eux. Ni N°18. Leurs mines ne semblaient pas très joyeuses. À bien regarder leurs vêtements, N°17 avait compris qu'ils étaient en deuil. Il avait aussi saisi qui était le défunt. Son Gokû. Il était sûrement mort lors des combats contre Cell. Il avait d'abord observé la veuve éplorée, Chichi, soutenue par son père, Gyûmaô. Elle ne cessait de sangloter. Il avait ensuite posé son regard sur son fils, Gohan. Il ne pleurait pas. Mais son visage était empli d'un chagrin contenu. Hazel était resté un court instant à contempler le visage de l'enfant. Puis, il avait sourit tristement et s'était envolé discrètement. Ils n'avaient pas besoin de parler avec celui qui avait été conçu pour tuer Gokû, le jour même de ses funérailles...

 

Il avait alors cherché N°18 et N°16 durant de longs mois, sans succès. Finalement, il avait abandonné. Il s'était un instant demandé ce qu'il devait faire. Il n'avait aucun endroit où aller, ni de but à réaliser. Reprendre une vie de délinquant ou de chef de gang ne lui disait rien. Il avait alors cherché des petits boulots, espérant finir par trouver quelque chose qui le motiverait. Mais il n'avait jamais pu conserver très longtemps ses jobs, supportant assez mal l'autorité de ses employeurs. Il avait ainsi vogué de ville en ville, de travail en travail. Mais il était maintenant lassé... Il resta un moment encore à ruminer sur ce qu'il allait faire. Finalement, il s'éloigna du mur.

« Hmpf ! J'en ai marre des villes... L'air de la montagne me fera peut-être du bien... »

Le cyborg s'envola.

 

 

 

 

 

 

 

 

FIN

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