Oasis

Chapitre 3 : Le petrichor

3875 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/03/2019 18:41

Parfois j’essaye d’oublier le beau temps au QG. Sa monotonie estivale, son ciel bleu azur et ce soleil qui tape partout - ainsi que sur mon système . Quelque fois j’y arrive, quand je me concentre fort que c’est quelque chose que je connaissais assez bien que pour m’en rappeler dans les détails. Alors là tout me revient. Dans la ville ou je vivais, il pleuvait souvent. La pluie ça en dérange beaucoup, ça m’avait dérangé également à une époque, mais aujourd’hui : ça me manquait. Le ciel gris, monochrome, les nuages en colère, rodant sur la voute céleste, comme des fantômes brumeux, ou parfois cotonneux quand le temps est plus clément. Je me rappelle de la pluie, sous toute ces formes : quand elle s’abat, quand elle fracasse, quand elle se glace et qu’il grêle, quand le ciel gronde et qu’elle pleure, quand il pleuvine sous le tonnerre, quand en averse, elle se déverse, quand elle éclate tout à coup, qu’elle m’asperge de boue, quand elle tambourine, qu’elle est glaciale. Celle qui en s’en allant laisse dans l’air la couleur des parapluie, les taches d’essence sur le macadam qui scintillent à l’éclaircie, les arc-en-ciel. Mais celle que je préfère c’est celle qui pleuvine. Quand le vent léger s’engouffre sous mon pull et mon anorak, que mes muscles se cambrent sous le joug du froid, quand mes cheveux gouttent, comme des mèches grasses, que mon nez s’humidifie comme le museau d’un chat, avoir la chaire de poule. Quand je marche sur une brindille, que ma botte effleure les flaques, que j’y noie mon reflet. Que ma vue se trouble, en petit points translucides, à peine visible, sous la lumière des réverbères. Qu’elle crachote sur mon visage, en douceur, comme un baiser, comme une caresse, qu’elle glisse sur la fenêtre les jours de paresse. L’odeur de la mousse, des feuilles de lierres brillantes, l’écorce de bois mouillé, la terre gorgé d’eau, les verres de terre, les limaces, les escargots. Je pourrais presque l’entendre, presque le sentir, l’odeur de brique imprégnée sur la façade, 

J’entends encore le buire quand elle s’écoule. Erina. Le clapotis qu’elle fait. Erina. C’est un tintement léger. Erina. Ça sonne si doucement. Erina. Mais qui tousse aussi. J’ai l’impression qu’elle m’appelle. 

Erina, 

Erina, 

Erina..


« Erina! » La voix de Karenn me sort de ma torpeur. 


Elle me fixe. Ses yeux vert arrondis sont encadrés par ses sourcils froncés qui m’apparaissent davantage comme deux anguilles contrariées. Son regard me fait l’effet d’une décharge. 


Je balbutie quelque chose et elle reprend : « Alors, ça te dit de venir avec nous? » 


Assise sur sa chaise, Alajéa me regarde, pendue à mes lèvres. Je n’ai pas trop suivi ce qu’elles se disaient, mais j’imagine qu’elles doivent parler de cette soirée. À laquelle bien entendu, j’aurais préféré ne pas assister. Mais l’expression de mes deux compères ne me donne pas l’impression que je n’ai plus le droit de décliner cette invitation : ça fait déjà deux semaine depuis la dernière fois, presque trois fois que je leur refuse. Décliné une troisième fois serait extrêmement mal poli vu le mal de chien qu’elles se sont donné pour m’occuper ses derniers jours. Je le vois bien, qu’elles font ça parce qu’elles s’inquiètent. Oh et puis qu’est-ce que j’ai à y perdre? 


« Oui, c’est bon : je viens » et j’ai souri. 


Elles ont toutes les deux sauté de leur chaise. Ça m’a fait plaisir, je me revois à mes premiers soirées étudiantes. 


« Tu verras ça va être génial, s’est exclamé Alajéa, ça va te changer les idées!! Tu verras ici aussi on peut vraiment s’amuse… »


 Elle fut coupé par le coude de son acolyte vampire, qui s’empressa de me donner les détails de notre organisation que je ne pas pris la peine d’écouter. On quitta toutes les trois la cantine. Chacune avait des missions à accomplir avant ce soir, et j’allais aussi devoir trouver une activité suffisante pour occuper mon après-midi. 

C’est dans cette optique que je montais les escaliers pour me diriger vers le marché. Sur le portique je sentis une brise légère embrasser ma peau, le soleil était si éclatant que je dus porter ma main à mes yeux pour les couvrir. Il faisait magnifique, et cette beauté parfaite me ramena à ma rêverie humide. Ça me manquait. Chez moi ça me manquait. Terriblement. Je le sentais à chacun de mes pas, dans le fond de mon ventre. Le manque me rongeait les entrailles, comme une faim insatiable. C’est tellement frustrant. 

C’est là que je le sentis tirer sur ma tunique. Haut comme trois pommes, les ongles longs et noirs. 


« Chrome, lâchais-je, bonjour.» 


Il me fit un signe de tête : « Ça va? » 


Je hochais de la tête positivement, ce à quoi il répondit en arquant un sourcil. 


« T’es certaine? On dirait que t’es à deux doigts de pleurer. » 


Je soupirai et tâcher de rependre de la contenance.


« Non t’inquiètes je vais pas chialer sur le parvis devant tout le monde.» 


« Chialer? » il demanda curieux.


« Tic de langage, désolé, disons que chez moi utiliser « chialer » désigne le fait de pleurer mais..plus familièrement. Et surtout de façon plus ridicule. » 


« Chialer, répéta-il, Chialer…Si c’est plus ridicule alors ça te convient mieux effectivement.» 


Je ne pu retenir un gloussement et lui assena une attaque imparable, une pichenette sur le front. Il poussa un petit cri en portant ses mains sur sa peau rougit. 


On ria tout les deux, et il me proposa de le rajouter à la liste de vocabulaire sur les mots de mon monde qu’ils ne connaissait pas qui en comptais déjà un certain nombre. C’était une idée qu’Ykhar avait un jour ou j’avais utiliser le terme « Facebook » pour je ne sais plus aucune raison, et que je mettais retrouver à leur expliquer le fonctionnement du réseau social, et de l’internet. Liste que Chrome de nature curieuse appréciait particulièrement. 


« Tu pourras lui rapporter du coup! me lança-t-il, elle te cherche.» 

 

« Vraiment? Pourquoi? » 


« Flemme d’expliquer…Puis c’est pas mon ‘taff » 


Il me fit un clin d’oeil à l’utilisation des ces expressions, que je lui avait apprise sur la bateau lors de notre mission chez les Kappas, avant de s’en aller dans la direction opposé. Le sale gosse. Il avait réussi à me mettre de meilleure humeur. 


Ce que Kéro me fit remarquer lorsque j’entrais dans la bibliothèque. On discuta un peu. Il me demanda d’abord comment s’était déroulé les cours d’histoire que j’avais enfin reçu au Refuge quelques jours auparavant. Il me trouvait maigrie, abattue et me voir entrer plus lumineuse dans la bibliothèque l’avait rassuré. Il me demanda si je désirais en parler, ce que j’avais décliner. Je savais que ses intentions étaient honorables et que ce n’étaient pas du à de la curiosité malsaine. Mais il y avait trois raison à mon refus. Ce n’était ni le moment, ni l’instant, je ne désirais pas influencer négativement son point de vue sur les responsables, et surtout : je voulais m’en charger seule. Mais je pu concéder à lui faire un câlin. Ses mains douces sur le dos et l’odeur sucré de son parfum m’enbaumérent de façon très rassurante. Il était si tendre. J’eu du mal a le laisser lâcher quand Ykhar nous interrompu. 

Je lui expliquais la raison de ma venue. 


« Chialer tu dis? Oh ça me revient je doit avoir lu ça dans un livre de chez vous, mais je ne me souviens plus duquel…hmm je note! » 


« Chrome m’a également indiqué que tu avais quelque chose à me dire… » 

Elle leva son stylo, d’un geste vif en ma direction 


« Oui, oui, oui…  oscilla-t-elle, alors je t’explique: étant donné que tu es un membre à part entière de la garde, tu vas devoir passe un test d’aptitude! On en a quelques uns par an, même si ça devient de plus en plus difficile à organiser avec nos effectifs qui sont extrêmement variable… Mais on fait ce qu’on peut avec Kero pour que ça continue de se faire. Les garçons pensent que c’est important, essentiel même et… » j’avais décroché. 


Un test d’aptitude? Je ne sais pas ce qui me rendant le plus malade, l’idée que j’allais foirer ce test lamentablement ou que j’allais devoir me coltiner cet imbécile d’Ezarel qui allait surement me faire monter la moutarde au nez. 

Je soupirais. 


« Oh, ne sois pas angoissé Eri! Nous sommes bien conscient que tu ne peux évidement pas avoir les mêmes compétences que nous autres, je suis certaine qu’Ezarel saura trouver un exercice qui te convient. » Pertinent, mais pas plus positif.


« Rejoins-le! Il sera dans la salle d’alchimie. Tu devras peut-être attendre un peu mais ça se passera bien! » 


Elle m’encourage encore, je reçu également un sourire de Kero qui se voulait réconfortant. Je finis par sortir de la bibliothèque. De loin, je vis quelques gardiens attendre devant la porte du laboratoire. Peu désireuse d’attendre, je me dirigeais vers ma chambre. Il était hors de question qu’Ezarel me voit comme ça! Si dépareillé et peu soignée. Evidement, j’avais repris une hygiène de vie convenable depuis la semaine déplorable ou Karenn était finalement venu me tirer du lit. Ensemble on avait ranger ma chambre, jeter tout mes déchets et j’avais pris un peu soin de moi. Du moins, le minimum syndical. Malgré tout, mes cheveux étaient toujours aussi fourchus, mes sourcils fouillis, mon teint blafard et mes joues creuses. Et les cernes sous mes yeux n’en finissaient pas de grandir. Il fallait que je fasse quelques chose pour arranger ça. Je n’avais pas envie qu’il pense que je sois en train de déprimer. C’était absolument hors de question. Ils m’avaient tous déjà assez humilié comme ça, il m’avait assez humilié comme ça. Je ne voulais pas que son ami l’elfe farceur lui rapporte que j’avais une mine de déterrée et qu’il fallait faire quelque chose. Je ne voulais pas de sa sympathie. Déjà que j’avais sa petite soeur sur le dos…Lui qui avait au moins eu la descence de ne pas se montrer : je ne voulais pas qu’il commence aujourd’hui. 


Je farfouillais un peu dans mes armoires. Quelques onguents et potions de base, pas grand chose d’autre. Comme je regrette ma trousse à maquillage, pleine de palette et de produit qui pouvait me faire rattraper les mauvais jours... 

Je m’appliquai à passer une sorte de crème sur mon visage pour l’hydrater, puis entrepris de m’épiler les sourcils. J’enduis une sorte de gel sur mes cils et les peigna, en veillant à ne pas m’enfoncer les piquants dans les yeux, faute de mascara. Malheureusement pour moi, aucune poudre qui aurait pu faire office de bronzer ou de blush ne trainait dans les parage.

 « On va la faire à l’ancienne » je claquais violemment mes deux mains sur mes joues et les pinça ensuite. Elle me piquait si fort que je ne pu m’empêcher de larmoyer. Avec une épingle, je me fis un trou - non sans tiquer - dans l’index et humecta mes lèvres avec un peu de sang. 

Méthode archaïque mais efficace. J’avais meilleure mine qu’avant. Enfin, je le souhaitais. 

Puis je m’occupais de mes cheveux. Avec un ciseau, je raccourcis cette frange qui me tombait sur les yeux et l’effila un peu. Ensuite, mes fourches, et un peu plus. Ma longue chevelure brune me tombait un peu au dessus des seins maintenant. Un peu d’huile à base d’olive et de sève épaisse les rendis brillant et plus tonique. Je tressais des petites mèches que j’attachais derrière ma tête avec la jolie broche rouge à pendeloque que m’avait offerte Huang Hua. 

Mon reflet dans le miroir ne paru plus convenable. Mes cheveux était beaucoup mieux comme ça, et bien que mes les joues creuses, elles étaient roses et pimpante, mes lèvres blêmes était un vilain souvenir. Ma peau était éclatante et mes yeux avaient l’air plus grand. Je n’avais rien pu faire contre les cernes, ni mes pupilles décoloré. J’étais belle, certes, mais comme une nature morte. Les yeux figés dans une autre époque, à un autre temps. Plus au goût du jour.


« Ça va aller, Erina » 


Je tâchai de réguler ma respiration pour faire le vide, puis sourit à mon reflet. Ce n’était pas la première fois que je me déguisais de mensonges. 


En arrivant devant la salle d’alchimie, je constatai qu’il ne restait plus grand monde. Vu que la porte été fermé, j’en déduis que quelqu’un été occupé à l’intérieur. Je ne pouvais m’empêcher de tripoter les perles au bout de ma tunique. En vérité, j’avais commencer à prendre des cours d’alchimie. Je le jure. Je m’y étais plongé quelques heures par jour peu après mon arrivé et mon affectation dans la garde. J’avais pensé naïvement que je pourrais peut-être trouver une solution, qu’il fallait que je cherche, que je me renseigne. Et que pour ça, il fallait que je sois capable de comprendre des rudiments d’alchimie. Ezarel m’avait passé quelques livres pour débutant et en plus, j’avais essayé de suivre certains cours donné au plus jeunes du Refuge. La chimie ça avait jamais été mon fort au lycée, j’avais toujours préféré la biologie. Il n’empêche que je m’étais donné à fond dans mes début, mais après les événements et le fiasco de la potion d’oubli, je n’avais plus eu la force de toucher un livre. Pour faire quoi? Y trouver une solution? Certes, l’idée m’avait effleurer l’esprit plus d’une fois. Mais j’étais trop lâche. Et s’il n’existait pas de remède? Si je devais me frotter à cette réalité là? L’accepterais-je? 

Peu à peu je me suis éloigné de mes bouquins, jusqu’à ne plus en ouvrir aucun. Et même si je m’en fichais royalement ou pas de réussir ce fichu test, je n’avais pas envie de passer pour une idiote devant Ezarel. 

Une jeune fille rousse au teint basané sortit de la salle l’air confiant, et me fit signe d’y aller. J’inspira un bon coup, serra les poings et entra dans la pièce. 

Mon chef de garde était en train d’écrire sur son calepin, les sourcils froncés. Je remarquais une fossette du coté de son sourcil droit. Ses yeux zigzaguaient sur la feuille. Je le laissais faire en silence, connaissant son application, non sans cessé de l’observer. Je l’avais aperçu de loin depuis l’affaire de la potion, mais jamais il n’avait cherché a me parler. Plutôt logique. 


« Je suis à toi dans une minute. » dis-il enfin, ce qui me fit sursauté légèrement. 


Un longue minute passa pendant laquelle je triturai toujours les lapis-lazuli de ma tunique orange. 

Il finit par relever les yeux vers moi en changeant de page et eu un mouvement de recul. L’air surpris. 


« Erina? » 


J’arquais un sourcil « Oui, qui pensais-tu que c’était? » 


Il reprit ses esprit et fronça les sourcils. 


« On dirait que tu as rapetissé, ta…personne est légèrement différente... »


« Ma personne? » Ça veut dire quoi ça?


Il inspira un grand coup puis me fit signe de m’approcher.


« Laisse tomber…Euh, du coup tu es là pour passer le test?» 


Un peu contrarié, je décidais de laisser couler. 


« Bon, très bien commençons » 


Il me posa plusieurs questions. Je savais répondre à certaines, à d’autre j’hésitais mais à l’aide de quelques petits coup de pouce de sa part je réussis à me débrouiller. Bien sur, j’étais incapable de répondre à la majorité des questions. Il nota des choses sur son calepin tout le long et quand on eu terminé, il se dirigea derrière sa paillasse. 


« Je constate que les bases sont présentes mais c’est pas encore ça. J’ai ouï-dire que tu avais arrêté de suivre les cours du refuge. C’est pas un problème tant que tu continues en autodidactisme! »


J’écoutais ses paroles avec peu d’attention, mais aussi beaucoup d’interrogation. Ce que l’elfe ne tarda pas de remarquer.

 

« Tu as quelque chose à dire? Dis le.» 


« A quoi ça rime? » 


« De? » il pencha sa tête, intrigué.


« Que j’apprenne tous ça je veux dire…Je ne rentrerai pas chez moi mais pourquoi je devrais m’impliquer ici? » 


Il me dévisagea longtemps, les lèvres pincés. Des mèches lui tombaient sur le nez. Je détournais le regard, gênée comme si on me passait au rayon-X. Finalement, sa voix perça le silence. 


« Parce que la vie continue. Et que tu ne peux pas rester une petite humaine fragile pour qui tout le monde s’inquete en permanence. » 


Ses mots me firent l’effet d’une décharge. Ils étaient d’une dureté! Je me sentis transporté à mon arrivé à Eldarya, ou il m’avait quasiment dit la même chose. 

Mais cette fois ci c’était different, il n’y avait pas d’ironie dans sa voix, ni moquerie, ni sarcasme. Il était juste sincère. J’ai haussé les sourcils. Je savais qu’il avait raison, et c’est ce que j’avais essayer de faire. Alors pourquoi est-ce que ça à quand même mal tourné?


Il n’a plus posé de question après. Il m’a juste demandé de venir à cote de lui, m’a donné quelques instructions pour une potion de base. Ecorce d’arbre, de la cire de ces boules inépuisable que j’eu un mal de chien à faire fondre, du l’eau et quelques autres préparations de feuilles sèches en bocaux. Le bruit du produit qui bouillait et la chaleur du bec bunsen faisaient écho à des souvenirs anciens. Je n’étais plus concentré du tout. Quand la mixture fut prête, je versais le tout dans une fiole que je fermais avec une sorte de bouchon de liège eldaryen. Tout le long Ezarel avait observé mes moindres gestes. 


« C’était pas trop ça pour la bougie…C’est une technique rigoureuse qui prends de temps et demande davantage de précision, mais bon j’imagine que c’est pas mal pour une première fois. Quand je pense que des trois gardes c’est à moi qu’on a coltiné la petite humaine…» 


Il avait tenté une blague, l’air taquin mais je n’avais pas su en rire. J’ai pas essayé de faire semblant. Il a soupiré en ramassant un peu la pagaille que j’avais laissé. Désolé Ezarel, mais rire du passé ne fait qu’éveiller ma morosité. Au même instant ou cette pensée me traversa l’esprit, une odeur de bois brulé et humide chatouilla mes sinus. 


« Qu’est-ce qui fait cette odeur? » demandais-je hâtivement.


« Oh, euh et bien c’est l’odeur que provoque la potion. C’est le principe : envoyer des odeurs propre à un certain type de milieu, cela permet de mieux brouiller les pistes et encore on à mélanger que deux agents et… » j’avais saisi la fiole: son parfum se diffusait dans la pièce. C’était bien ça. Il devait y avoir un peu de terre dans les feuilles sèches, ce n’était pas exactement la même que dans ma mémoire mais je ne pensais pas la ressentir de sitôt de toute façon. Cela combla mon coeur d’une quiétude telle que seule l’évocation de Nerva avait pu la défaire. 


« Tu sais, avais entamé mon chef de garde, on est tous sincèrement désolé. On a peut-être extrapolé nos compétences et été un peu trop loin et…Nous prenons tous la responsabilité de ce qu’il s ‘est passé… » 


« À quoi ça m’avance que vous en preniez la responsabilité Ezarel, laisses-je échapper entre mes dents, ma situation reste inchangée. »


Il baissa la tête et passa une main dans ses cheveux, visiblement mal à l’aise. Je me concentrais sur le mouvement du fluide dans la fiole. Une mini tempête. 


« A rien, rien…Evidement…Mais il n’empêche je pense qu’il est important que tu saches que tout le monde n’était pas favorable à cette proposition. Nerva par exemple il… »


Je ne laissais pas finir et lui intimait le silence, un doigt posé contre mes lèvres. Il soupira à nouveau, le regard toujours tourné dans une direction opposé à la mienne. 


« Je ne veux pas entendre parler de Nerva » finis-je par chuchoter. Dis, est-ce que je peux la reprendre avec moi? » 


Il hocha de la tête pour marquer son accord et je sortis de la pièce le plus vite possible, ma fiole tout contre mon nez.

Ça sentait le petrichor et les cendres. 

Ça prit le dessus sur le goût des larmes. 


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