THE SAVAGE AND HER VAMPIRE

Chapitre 2 : Chapitre 2 : Ruse ! Les talents de l’Alchimiste

3038 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/08/2015 16:02

Chapitre 2 : Ruse ! Les talents de l’Alchimiste

Nevra entra dans la salle du trône avec rage. Après ce qu’il venait de se passer il avait besoin de réponse, et il savait où les trouver. Il aperçu Miiko au loin, richement habillée alors qu’à peine deux heures s’étaient écoulées après que la paix soit revenu à Eel. La jeune fille semblait en grande discussion avec un riche dignitaire et une fois son affaire réglée elle s’approcha du jeune homme.

« -      Je me disais bien que tu allais finir par te montrer, fit-elle dans un sourire pincé.

   -    Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Comment ces choses ont pu se retrouver dans la coure ? Et bon sang, c’était qui cette gamine ?

   -    Je n’ai pas la réponse à toute tes questions, concernant ces… Choses ? Nous ne savons pas ce qu’elles sont.

   -    Mais enfin tu dois bien en avoir une petite idée, tu es sensée connaitre toutes les créatures d’Eldarya non ?! s’énerva le garçon.

   -    Nevra, jusqu’à preuve du contraire je ne suis pas à ton service, alors s’il te plait calme-toi.

Le garçon se tortilla gêné, se rendant compte que sa nervosité avait été encore une fois une source de conflit avec la princesse. Celle-ci reprit :

   -    Nous avons toutefois reçu quelques témoignages. Il semblerait que les villageois aient vu l’entrée d’un portail spatio-temporel aux Grandes Arches. Pour le reste, à savoir ce que sont ces créatures,  je n’en sais pas plus.

   -    Et la petite fille ?

Miiko grimaça. Le jeune homme savait que quand elle faisait cette tête c’est qu’elle ne voulait pas parler. La brune n’était pas une menteuse mais excellait dans l’art de ne rien dire.

   -    Miiko, elle nous a sauvés la vie ! J’ai bien le droit de savoir qui défend la cité encore mieux que moi !

   -    Là il ne s’agit pas seulement de moi, mais également de la volonté de mon père et du Haut magicien. (Nevra fit des yeux de biches, la seule chose au monde à laquelle Miiko avait du mal à résister. La fille soupira.) Tu es bien irritant ce soir. Bien. Elle se trouve dans la chambre au sommet de la tour ouest. Mon père la garde en général, mais comme nous voulons préparer un banquet plus frugal qu’à l’ordinaire, nous n’avons pas trop de temps. Je t’accompagnerai la voir plus tard, si mon père accepte bien entendu. Sur ce, je dois te laisser. 

Le jeune homme n’eut même pas le temps de répondre quoique ce soit. Ceci dit il savait que ce n’était même pas la peine d’essayer de parler plus de cinq minute à la princesse. Autant il avait une profonde admiration pour elle, autant elle l’exaspérait. Mais cela, c’était comme le reste de la gent féminine. Il regarda la salle du trône, d’habitude si calme, grouiller comme si tous les habitants d’Eel s’étaient transformés en fourmis.

                

« -     Toute cette agitation ça me donne le tournis, fit une voix dans le dos du brun. Pas toi ?

   -    Ezarel ? Quel bon vent t’amène dans le palais ?

   -     Tous les Chevaliers du Cristal sont appelés au banquet de ce soir. Après les événements désastreux d’aujourd’hui je ne pense pas que nous allons parler de la couleur du nouveau tapis…

   -     Personne n’a envie de parler de la couleur du nouveau tapis de toute façon.

   -    Alors de la mystérieuse fillette qui a tué une armée de gorille géant à carapace ? Ce n’est pas beaucoup plus intéressant.

Nevra savait qu’Ezarel mourrait d’envi d’en savoir plus sur elle. A tous les coups il allait lui demander de le suivre à la tour ouest. Il en était convaincu, après tout l’elfe était le maitre pour mettre les autres dans le pétrin.

   -    Miiko nous en parlera le moment venu. Nous la verrons tout à l’heure, au banquet.

   -    Tu plaisantes ? Le Roi ne laissera pas une créature capable de tuer de sang froid des géants déambuler dans ses couloirs, réfléchis un peu ! Tout le château est en effervescence, c’est le moment ou jamais d’aller voir de quoi il s’agit !

    -    Ne raconte pas n’importe quoi Ez, je ne ferais jamais rien qui pourrait enrager Miiko. Et en plus, même si je voulais ce n’est pas possible : il y a des gardes pleins les couloirs.

    -    Et c’est ici que le grand Ezarel intervient ! fit l’elfe en tapotant sa sacoche en cuir.

Nevra soupira et passa sa main dans ses cheveux.

    -    Ca risque d’être du grand art. »

Ezarel sourit et glissa comme une anguille dans la foule. Le brun le suivait prudemment et l’air de rien les deux garçons s’engouffrèrent dans l’aile ouest. Un long couloir les séparait de l’entrée de la tour, mais comme prévu un garde en gardait la porte.    

« -     Alors monsieur le génie, on fait quoi maintenant ? murmura Nevra.

   -   Je n’avais pas prévu que le couloir serait aussi long, répondit l’elfe embêté.

   -    T’es sérieux ? C’est un château ici, mais venant de quelqu’un qui habite dans un arbre ça m’étonne à peine. Qu’est-ce que tu as emmené avec toi ?

   -     Des somnifères, de quoi assommer un cheval pendant deux bonnes heures ! Tu lances la bombe et pchhhhh le gaz se répand.

   -     Tu n’as pas autre chose ?

   -    De quoi faire une tisane. C’est très rafraichissant, même avec cette chaleur.

   -     Rappelle-moi pourquoi je t’ai suivi… »

Nevra n’attendait pas de réponse. Il la posait simplement pour lui, comme se frapper le crane contre le mur risquait de réveiller la vigilance du garde, elle était comme une sorte d’exutoire. Ceci dit il en connaissait la réponse. Il voulait tout simplement voir cette gamine et découvrir quel en était la race. Et de manière générale ils devaient discuter tous les deux : après tout elle avait osé, du haut de ses 1m30, l’embrasser ! Nevra qui était pourtant un grand séducteur n’avait jamais osé embrasser dès un croisement de regard. C’était dire ! Des belles filles il y en avait partout, la tentation était omniprésente, mais l’ordre de la Chevalerie ne l’autorisait pas à batifoler à droite à gauche. Surement pour que l’Ordre de la Chevalerie conserve l’image de « protecteur purs et valeureux », et non d’animaux constamment en rut. Ça ne faisait pas sérieux. Alors qu’un chevalier se fasse embrasser par une gamine, ce n’était même plus pas sérieux mais ressemblait plutôt à une vaste blague.

« Passe-moi du thé. J’ai un plan. »

Oui, une vaste blague. Il se remémora alors la facilité avec laquelle la fillette avait tué ces géants. Elle bondissait sur eux, les effleuraient presque du bout des griffes avant de retomber sur le sol. Elle semblait calme, comme si la mort et le sang ne représentait rien à ses yeux. Ses immenses yeux de chats dorés.

Le brun pris la bouteille pleine de thé des mains de l’elfe. Ils hochèrent à l’unisson de la tête avant de sortir de leur cachette et de se diriger vers le garde. Se dernier les regarda avec étonnement.

« -    Désolé, mais personne n’est autorisé à entrer ici, même les Chevaliers, fit le garde sur un ton à la fois ferme et embêté.

      -    Vous faites erreur mon brave, répondit Ezarel, nous sommes venus vous offrir de quoi vous désaltérer. La chaleur ici est épouvantable n’est-ce pas ?

     -     C’est vrai qu’il fait excessivement chaud, surtout sous cet accoutrement (il tapota des doigts contre son armure de métal.), mais je vous remercie je n’ai pas soif.

     -    Bien à votre gré, fit l’elfe visiblement vexé que quelqu’un refuse sa tisane.

     -    Serez-vous de service toute la soirée ? demanda Nevra.

     -    Oui Monseigneur, jusqu’à demain matin au chant du coq.

     -    Bien. Nous reviendrons dans la soirée vous offrir de quoi festoyer. Refuser serait impoli de votre part, continua-t-il dans un clin d’œil.

Le garde sembla chercher ses mots, sa bouche s’ouvrant et se refermant sans qu’aucun son n’en sorte.

     -     Vous êtes fort aimable Monseigneur… balbutia-t-il. »

Ezarel toujours vexé ouvrit sa bouteille et regarda son contenu. Le liquide brun dansait calmement dans l’étroit récipient. Nevra le regarda, intrigué parce que son ami faisait. Les elfes étaient des créatures un peu soupe au lait, et celui battait tous les records. Mais à choisir, il préférait qu’Ezarel soit son ami que son ennemi. En plus d’être un archer de talent, le garçon aux cheveux pastel était un excellent alchimiste. Mais l’atout qui avait fait véritablement de lui un chevalier, c’était ses talents de comédien.

« -  Ben ça… s’exclama l’elfe en se pinçant le nez. Ce thé a une odeur effroyable, une véritable infection.

   -    Fais voir ? fit Nevra en faisant mine de renifler le thé qui en réalité n’était qu’un simple thé à la menthe. Effectivement c’est infernal ! Jette-moi ça dans les égouts et fissa !

Nevra se pinça le nez à son tour et Ezarel grimaça sans déboucher le sien. Il versa le contenu de sa bouteille dans l’égout encastré dans le mur de pierre. Discrètement il sortit de sa manche son fumigène somnifère qu’il fit craquer en même temps qu’il déversait le thé dans le caniveau. De la fumée s’éleva alors dans la pièce.

«  - Par l’Enfer ! s’écria l’elfe d’une manière tellement bien joué que Nevra failli en rire. 

Le garde alerté par la fumée s’approcha de l’elfe. Mais à peine était-il à un mètre du jeune homme qu’il s’écroula.

- C’est bon, jette le fumigène dans les égouts. Aussi vaillant soit notre garde il n’est pas un cheval, fit Nevra. »

Ezarel s’exécuta sans se déboucher le nez et avec l’aide du brun, ils assirent le garde là où il était posté quelques minutes plus tôt. C’est l’elfe qui eut le privilège d’ouvrir cette porte si bien gardée et la referma rapidement. Les deux garçons reprirent enfin leur souffle. L’apnée n’était pas une faculté que Nevra maitrisait.

« -   Bien joué vieux, fit-il en donnant une tape amicale sur l’épaule du garçon.

      -   C’est toujours un plaisir de faire tourner en bourrique les gardes en ta compagnie ! Quoiqu’il en soit, s’il avait gouté mon merveilleux thé son réveil aurait été moins douloureux. Enfin il aurait eut moins mal à la tête.

     -    Peu importe, tu lui en feras un nouveau pour t’excuser. Pas sûr qu’il l’accepte en revanche.

     -    Bien ! Maintenant je suppose que nous devons passer le bonjour au monstre miniature. Ce serait dommage de faire demi-tour ! »  

Le brun ne répondit pas. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Une bête féroce ? Une petite fille perverse ? Ils montèrent les escaliers prudemment pour enfin arriver jusqu’à une porte. Nevra posa une oreille attentive contre elle afin d’y étudier le bruit. Mais aucun son ne sortait de la pièce. Il rabaissa la poignée en cuivre noire avec prudence et poussa la porte avec délicatesse. Il se risqua à jeter un œil, puis constatant que la pièce était vide il y entra.

« -     Il n’y a rien ici ! s’exclama Ezarel avec déception.

   -    Je vois ça… constata Nevra également déçu. Elle doit être avec le roi, Miiko m’en avait parlé, j’aurai dû y penser.

   -    Pas la peine de s’éterniser là alors. Allons-y avant de se faire prendre.

   -     Oui. Mais pars devant, je te rejoins. Je voudrais rester un peu plus.

   -    Comme tu veux. »

Ezarel n’en rajouta pas plus et reprit le chemin inverse. Nevra lui, observa calmement la pièce. C’était une chambre, et les quelques jouets par terre laissait penser qu’il s’agissait d’une chambre pour enfant. Pourtant, rien ne laissait indiquer qu’une petite fille guerrière y dormait. Il s’approcha un peu du lit et regarda autour de lui. La désagréable impression d’être épié lui brulait le cou. Et en général son instinct ne le trompait pas.  Quand soudainement il entendit un bruit dans l’armoire au fond de la pièce. Il s’y approcha sans faire un bruit. Il saisit de sa main droite son poignard, et ouvrit prudemment l’imposant meuble. Il risqua un œil dans l’entrebâillement de la porte en bois massif. C’est alors que son cœur se serra dans sa poitrine. Il s’attendait peut-être à tout, sauf à ça. La même petite fille qu’il avait vu quelques heures plus tôt était là, recroquevillée sur elle-même, en train de sangloter.   

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