THE SAVAGE AND HER VAMPIRE

Chapitre 3 : Chapitre 3: Des Dieux et des Hommes

2826 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/08/2015 19:09

Chapitre 3 : Des Dieux et des Hommes.

Quelque part au milieu de l’océan, des créatures par centaine affluaient sur une petite ile volcanique. La discipline était d’ordre comme dans une fourmilière, et chacun avançait calmement, malgré les quelques grognements caractéristiques de leur race. L’un d’eux se nommait Ulam. Fraichement arrivé dans l’armée Varja, il suivait les autres avec fierté. De ses petits yeux rouges, il observait ses futurs compagnons de guerre dont la majorité était massif. Leur crinière de tentacules humides sur le sommet de leur crane se dressaient comme ceux d’un poulpe effarouché. Des crocs tranchants sortaient de leur mâchoire inferieure et leur armure semblable à une carapace luisait d’une couleur noirâtre. Ulam était différent : il n’était ni massif, ni imposant. Ses crocs sortaient à peine mais comme il était encore jeune, il avait bon espoir de les voir pousser.

 Leur chef les avait appelés, et tous l’attendaient devant une immense paroi rocailleuse.  Lorsque soudain, un gorille plus énorme, plus immense, et surement plus puissant que tous les autres fit son apparition. C’était le roi.

« - Varja ! L’heure de la revanche a sonné ! Il est temps de reprendre ce qui nous est dut ! commença-t-il d’une voix rauque qui forçait le respect. Les humanoïdes et les Dieux méritent un châtiment équitable à ce qu’ils nous ont fait subir par le passé. (Il tira de derrière lui quelqu’un) Le glas de la victoire à retentit dès lors que nous avions trouvé cette créature. Varja, de qui s’agit-il ?   

La foule regarda ladite créature avec crainte. Il s’agissait d’une femme, dont la peau était tellement blanche qu’on aurait pu penser qu’elle brillait de l’intérieur. Elle était nue, mais d’épaisses plumes parcouraient ses seins et son intimité qui s’élevaient jusqu’à son visage. Visage enlaidit par des cernes profondément marquées, des yeux violets ternes et une crinière de cheveux surement arc-en-ciel mais tellement salis par la boue et la poussière qu’ils en étaient gris. Ulam qui n’avait jamais quitté l’ile n’avait jamais vu si belle créature. Il n’arrivait pas à quitter des yeux cette femme fascinante. Peut-être était-ce parce que les femelles Varja ressemblaient comme deux goutes d’eaux aux hommes ? Le jeune guerrier ressentit une pression dans sa poitrine, comme une douleur qui le rongeait de l’intérieur. Il tenta de l’ignorer et décala son attention vers le Roi. Ce dernier tenait la femme-oiseau par le poignet de manière à ce qu’elle ne touche pas le sol. Les autres  guerriers murmuraient avec fascination et perplexité. En fait, tous savaient qui était cette femme-oiseau.

- Oui mes braves, elle est la Volonté du Cristal Dioptase. De l’union de nos deux chaires naitra l’enfant qui détruira Eldarya de toute la corruption qui la ronge de l’intérieur. L’apocalypse est pour bientôt. »

 

 

*

*      *

 

Nevra regarda la petite fille en boule dans son placard. Sentant qu’elle était regardée elle releva vivement la tête et fixa le jeune homme avec interrogation et inquiétude. Le brun n’était pas habitué à parler avec les enfants et ne sut que dire. Il se tortilla quelques secondes avant de parler maladroitement.

« - Euh… Salut, on s’est vu dans la coure tout à l’heure… Avec les gorilles à carapace, tu te souviens ?

La fillette hocha positivement de la tête.

-  Tu te bats sacrément bien, c’est incroyable !... »

Oui, c’est incroyable de parler de guerre et de sang à un enfant. Nevra se sentait stupide, il était venu ici mais maintenant qu’il y était, que devait-il faire ? Il n’avait pas de formation de baby sitter et les enfants l’exaspéraient plus qu’autre chose.

« - Humm… Tu ne veux pas sortir de ton placard ? Ce n’est pas très confortable tu sais. Pourquoi ne pas aller sur ton lit ?

Elle hocha négativement de la tête. Le jeune homme continua :

- Comme tu veux. Au fait je ne me suis pas présenté ! Je m’appelle Nevra, je suis un Chevalier du Cristal ! Et toi, comment tu t’appelles ?

La fillette baissa la tête et fixa un coin de son placard, comme si elle réfléchissait.

- Si tu ne veux pas me le dire tant pis, tu dois être fatiguée après tout ce qu’il s’est passé. Je reviendrai surement te voir. Salut ! »

Nevra s’écarta du placard et tourna des talons, un peu dégouté d’avoir assommé un garde pour presque rien. Tant pis, les choses ne se passait pas toujours comme on voulait.

« - Ione ! s’écria la petite fille. Moi être Ione. Moi vouloir être chevalier comme Nevra, mais méchant roi pas vouloir. Pour ça que Ione pleurer, être triste, chevalier être mon rêve !

La fillette était à présent hors de son placard et s’était approché du jeune homme. Ses petites joues rougies par les larmes lui donnaient un air adorable. De petites canines dépassaient de sa bouche, et ses yeux ovales dorés rappelaient vraiment ceux des félins.  Elle tenait ses mains dans son dos en se dandinant.

« - Pourquoi es-tu enfermée ici ? demanda Nevra. Je ne t’ai jamais vu ici avant aujourd’hui.

- Parce que moi pas être humaine et pouvoirs dangereux. Mais Ione connaitre toi, parce que Nevra s’entrainer à l’épée le soir. Moi regarder toi d’ici !

Elle pointa de son doigt griffu vers une fenêtre qui donnait vers la coure d’entrainement. Ça alors ! Il ne s’était jamais rendu compte que quelqu’un l’observait, et encore moins une petite fille.

- Si tu veux je peux t’entrainer à manier une épée ! Une petite par contre, proposa le garçon attendrit,  sans qu’il puisse expliquer pourquoi.

- Mais Roi pas vouloir, Ione obligée de rester dans la tour, moi être dangereuse… répondit –elle la mine déconfite.

- Le Roi n’est pas obligé de savoir, ce sera entre toi et moi.

Pourquoi faisait-il ça ? Si le roi enfermait cette petite c’est qu’il y avait une raison. Pourquoi la faire sortir d’ici, c’était de la pure inconscience ! Mais l’instinct de Nevra était plus fort que la raison. Il savait que cette fille n’était pas le fruit du hasard et qu’ils auraient besoin de sa force. Mais plus encore. Un enfant ne devait pas rester seul. Et cela il le savait mieux que quiconque.

- Ecoute-moi. Tes pouvoirs sont peut-être dangereux, mais si tu en as peur ça sera encore pire. Je ne peux pas te faire la promesse de faire de toi un chevalier, mais si c’est ton rêve tu dois t’y accrocher de toute ton âme.

Ione hocha de la tête.

- Toutes les nuits, à trois heures je viendrai te chercher. (Il se tourna vers la fenêtre) Nous sortirons par là, je te porterai jusqu’au sol et après je te remontrai.

La petite fille semblait ravie. Elle sautait de joie en poussant de petits cris stridents mais totalement mignons. Etait-ce parce qu’il n’avait pas eut la chance d’avoir une famille que de voir une enfant seule l’attristait autant ? Il y avait de ça oui.

« - Nevra, Nevra ! fit Ione les yeux pleins d’étoiles. Quand je serai grande, je voudra me marier avec toi Nevra !

Le garçon resta stupéfait et fini par sourire en ébouriffant les cheveux de la petite fille. Ils étaient incroyablement soyeux et inexplicablement doux. Pas comme les siens.

- D’accord, on se mariera ensemble alors. »

Elle lui sauta au cou et blottit son nez tout contre. Nevra cru presque qu’elle allait se mettre à ronronner. Les cheveux châtains de la petite sentaient les fleurs, la preuve qu’on s’occupait d’elle. Cette pensée rassura le garçon et avec une infinie délicatesse déposa Ione sur le sol. Il lui fit un signe de la main en guise « d’au revoir » et s’engouffra dans l’escalier de pierre. A peine qu’il eut rejoint le hall principal que quelqu’un lui attrapa le bras. Il s’agissait de Valkyon.

« - Où étais-tu, tout le monde t’attend ! fit-il avec un énervement qu’il ne cherchait pas à dissimuler.

- Je trainais par-ci par-là, menti le brun. Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

Valkyon, le symbole même du calme, semblait pour le coup étrangement agité.

- La Volonté du Cristal vient d’apparaitre. Elle demande la présence de tous les Chevaliers. »

Nevra ne répondit pas et suivit directement l’homme dans la Salle du Cristal. La Volonté du Cristal était comme une divinité à Eel, et ses apparitions étaient tellement peu nombreuse que l’Histoire pouvait le compter sur les doigts d’une main. Les deux chevaliers arrivèrent dans l’immense salle et se placèrent devant le reste de la chevalerie, face au cristal. D’ordinaire celui-ci était d’un bleu azur, comme un ciel d’été. Mais là, pleins de lueurs s’ajoutaient à ce bleu qui clignotait comme des feux follets colorés qui s’allumaient et s’éteignaient.  

Le Roi Avalro, suivit de sa fille la princesse Miiko, marcha majestueusement jusqu’au cristal géant. Ses yeux bleus-nuit, cachés par d’épais sourcils grisonnant, semblaient concentrés plus que jamais. Il était tendu, et la fatigue lui donnait un sévère coup de vieux. Visiblement le Roi avait une idée de ce qu’il se passait à l’extérieur de ses remparts, et si il faisait cette tête c’était qu’il appréhendait ce qu’il allait se passer ici, dans la salle du cristal. Il s’immobilisa dos à son armée et se mit à genoux. Le reste de la chevalerie en fit de même.

Soudainement le cristal s’illumina encore plus intensément et, comme si elle sortait de l’eau, une femme-oiseau traversa la mer de couleurs précieuses.

- Roi Avalro, relevez-vous, fit-elle d’une voix cristalline mais ferme.

Ce dernier s’exécuta. La divine créature continua :

- L’heure n’est plus aux mondanités. Chevaliers du Cristal Améthyste, l’ennemi que nous avions combattu deux-cent ans de cela vient de se réveiller. Vous devrez à nouveau vous battre jusqu’à la mort pour protéger vos Terres et vos familles, ainsi que la paix à laquelle nous nous délections jusqu’à aujourd’hui.

Nevra releva la tête. « Nous » ? Les Dieux là où ils vivaient ne craignaient rien. C’était comme si un lion prétendait avoir de la compassion pour une fourmi. Le garçon frémit à ces mots. Bien sûr qu’il était prêt à mourir pour ses idéaux, mais jamais pour faire plaisir à ces Dieux égoïstes. Personne n’était là lorsque ses parents avaient disparu. Aucune divinité n’a eu pitié de son sort lorsqu’il eut été contraint de voler ses semblables et de tuer pour survivre. Cette femme avait beau être d’une beauté à couper le souffle, son cœur n’en était pas moins gelé, comme le rappelait sa blanche peau couleur neige.  

- Vos soldats sont prêts à se battre pour vous. Nous comptons sur vos informations, afin de préparer un maximum notre armée, nous indiquer où et comment attaquer ces créatures, s’inclina le Roi.

Fadaise, pensa Nevra. Plus d’une centaine de novices avaient trouvé la mort aujourd’hui et le Roi avait le culot, bien qu’il avait un profond respect pour lui, de dire que l’armée était prête ? Le jeune homme bouillait de l’intérieur. Comment un homme tel que lui pouvait plier en envoyant ses hommes à la mort de cette façon ? Elle n’avait qu’à y aller elle, combattre ces créatures gigantesques ! 

- Gardez cela en mémoire, guerriers du cristal. Si vous réussissez à détruire Kezarioth aujourd’hui, tout sera terminé définitivement. Mais si vous échouez, il reviendra, plus fort que jamais. C’est maintenant qu’il faut tout donner.

«  Dans vingt quatre heures précisément, vous partirez vers l’ouest. Votre destination est une petite île volcanique au centre de la Mer Primaire. Deux vagues de chevaliers seront affectés pour cette mission : la première sera les Chevaliers de la Garde Etincelante. Plus expérimentée, elle contournera l’ile par le nord et partira dans exactement vingt-quatre heures. Les Gardes Mineures, à savoir les Gardes Obsidiennes, Absynthe et Ombre, partirons trois jours après pour le flan ouest de l’île. Vos écuyers devront vous accompagner. Je vous suivrai tout le long de ce voyage. Bon courage. »

La Volonté du Cristal repartit comme elle était venue en ne faisant plus qu’un avec le rocher précieux qui prit sa teinte azur initiale. Les chevaliers se regardèrent entre eux et un murmure sourd saturait la pièce. La paix était finie et la guerre déclarée, voilà ce qui revenait le plus souvent. Pour la plupart, personne n’était sortit de la presqu’île d’Eel faute d’expérience. Ces derniers temps les contrées sauvages étaient dangereuses à cause des créatures qui rodaient près des champs. Normal qu’ils aient peur, pensa Navra. Mais c’était aux Chevaliers de protéger Eldarya, et non aux Dieux.  

   

Laisser un commentaire ?