Les mystères d'Eldarya

Chapitre 14 : Chapitre 13: Une nouvelle ère

3795 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/02/2017 13:00

Une musique sourde retentissait dans ma chambre. Mon cœur battait fort contre ma poitrine, au rythme effréné de la musique lointaine. Je me regardais dans la glace, ignorant le tumulte extérieur. Sur mon corps sculpté, fin, puissant, était déposé un tissu nocturne prélevé directement du ciel. D’un bleu nocturne, perlé d’étoiles, épousant la forme de mon corps à merveille. Une ouverture de part et d’autres de ma taille laissait découvrir une peau solaire. Le tissu de ma robe était si fin qu’il laissait entrevoir le grain serré de ma peau. Imaginée par l’une des plus grandes couturières d’Eldarya, cette robe offrait à n’importe quelle personne une aura sensuelle, emprunte de finesse. C’était la première fois de ma vie que j’aimais l’image que me renvoyait le miroir. Je n’étais plus un petit tas mignon et fragile, j’étais devenue une femme. Je remerciais intérieurement Valkyon pour l’entrainement extrême qu’il me fait subir depuis si longtemps, qui a permis de remodeler mon corps. Je me sens légère, gainée par les entrainements et combats.

Je pris un rouge à lèvres bordeaux, et tachais de remplir mes lèvres de cette couleur si charnelle. Le contraste entre mes yeux violets, l’intensité de mes lèvres rouges, et la finesse du tissu sombre ne faisait qu’éclairer mon teint basané, si rare à Eldarya. Je me sentais bien dans ma peau.

Quelqu’un toqua à la porte.

- Sélia ! Qu’est-ce que tu fais, on t’attends tous !

Je souris.

Je me sentais bien.

Je n’angoissais plus.

J’allais danser avec l’homme que j’aimais jusqu’au matin, et personne ne pourra entraver notre amour. J’allais pouvoir tracer le plus bel avenir avec la plus belle personne.

Je me regardais une dernière fois dans me miroir, me mis un peu de poudre pour colorer mes joues d’un rose bonbon, et posais deux gouttes d’essence de jasmin sur mon cou.

- J’arrive Alajéa !

Je sortis de ma chambre, et vis Alajéa et Karenn en face de moi. Je fus éblouie par leur beauté. Elles étaient sublissimes, toutes deux ayant choisies des vêtements qui s’alliaient parfaitement avec leur silhouette. Karenn qui d’habitude optais pour des tenues légères et passe partout, portait une robe d’une élégance incroyable, d’un vert sombre assumé, aussi velouté que son tissu. Alajéa quant à elle brillait dans une robe blanche en dentelles, longue, moulante, et qui mettait en valeur la générosité de son corps. Mes deux amies étaient magnifiques et offraient un contraste de couleurs digne d’inspirer les plus grand peintres.

- Sélia ! s’exclama Alajéa, tu es sublime ! Je ne sais pas comment Nevra va faire pour ne pas te croquer sur le champ.

 En rougissant, je lui dis :

- Et de même pour Valkyon ! Et Karenn wow, tu es magnifique !

- Dis pas n’importe quoi je ressemble à rien… râla Karenn Je ne comprends pas comment des filles peuvent porter ce genre de tenues tous les jours !

- Je t’interdis de dire ça ! se fâcha Alajéa. Tu es sublime, et celle qui a choisi ta robe a beaucoup de gout.

Karenn leva les yeux au ciel et j’en déduis que c’était bien Alajéa qui avait choisi sa tenue. Je ne pus m’empêcher de rire en m’imaginant Alajéa forcer Karenn à mettre une robe.

- Tu m’as obligée à la mettre !! Moi je voulais la combinaison noire.

- Quelle tristesse ce noir Sélia ! dit-elle en s’adressant à moi pour me joindre à sa cause. D’une fadeur ce noir !

Je ne pris pas parti et me contentais de sourire.

- Mais où est Sybille ? demandais-je d’un coup en cherchant des yeux la silhouette de la fée.

Alajea croisa énigmatiquement le regard de Karenn, puis dit :

- Elle a rejoint son damoiseau !

Puis elle gloussa.

- Et aurais-je l’honneur de savoir qui est l’heureux élu ? dis-je

- Tu le sauras très vite ! me répondit Karenn en souriant

- Je rêve ou bien vous savez qui c’est et ne voulez rien me dire !!

Karenn et Alajéa se remirent à rire et ignorèrent ma remarque.

- De toute façon je finirais bien par savoir, marmonnais-je

Nous arrivions vers le refuge d’Eeel. La musique s’emparait de l’espace, et s’intensifiait au fur et à mesure que l’on s’approchait du cerisier centenaire. C’est là qu’aura lieu la cérémonie de fin de millénaire, et je me demandais pourquoi les membres de la garde avaient choisis ce lieu un peu exigu. J’étais étrangement détendue, mais je n’avais qu’une hâte : me jeter au cou de Nevra. Je ne songeais qu’à lui, et Ezarel n’était plus qu’un méchant souvenir.

La masse humaine de faeliens augmentait, et le QG s’était transformé en une zone de mixité culturelle. On voyait des elfes, des fées, des loups-garous, on réussissait à deviner la présence de quelques vampires, des déesses lunaires, des feng hua… J’étais impressionnée par la diversité des populations, et par l’atmosphère si légère de la fête. Je me sentais déjà dans l’atmosphère festive alors qu’on n’avait même pas encore atteint le cerisier centenaire !

Soudain, comme jailli d’un rêve, le cerisier centenaire aussi lumineux qu’un soleil se déploya dans l’espace. Mon cœur rata un battement. Des fleurs aussi blanches que la lune s’enroulaient autour de l’arbre, l’enlaçant pour toujours. Cette étreinte était lumineuse, et le contraste du bleu de la nuit accentuait la beauté du cerisier. Rose, blanc et bleu se mêlaient dans l’espace, dans une osmose créant un équilibre parfait. Le sol était jonché de pétales roses qui rappelaient la couleur des fleurs du cerisier, l’herbe semblait moelleuse et appelait à la caresse. D’habitude, le jardin me semblait assez petit, car l’arbre s’accaparait tout l’espace, mais je ne sais pas quel magie, par quel coup de génie, l’architecte avait su donner l’illusion d’un espace immense.

Des lucioles brillaient dans les jardins, et me rappelèrent un certain endroit… Ou avais-je donc vue de si belles lucioles ? J’étais tellement éblouie par la vue que je ne cherchais pas réellement à connaitre la réponse à cette interrogation. Je me contentais d’admirer passivement le paysage, voir la foule se mouvoir, admirer les robes des invités.

Mes yeux se posèrent sur une balustrade à l’architecture complexe qui se dressait juste à côté de l’arbre. Des musiciens jouaient sur la balustrade d’instruments aussi étranges que magnifiques. Je ne sus quoi dire devant tant de beauté. La garde s’était réellement investie pour que tout soit à la hauteur de l’évènement.

- Sélia, tu vas bien ? demanda Alajéa en me sortant de ma rêverie.

- Oui, oui…

Elle posa ses mains sur mes épaules et ficha son regard dans le mien.

- Tu me dirais si tu ne te sentais pas bien ?

Ses yeux interdisaient toute velléité de mensonge.

- Bien sûr ma sirène préférée, dis-je en lui souriant

Elle sembla rassurée et nous proposa à Karenn et moi de s’assoir sur le banc le temps que nos cavaliers arrivent.

- C’est normal qu’ils tardent tant ? demanda Alajéa un peu agacée.

- Il est à toi jusqu’au matin, ça ne te suffit pas ? dit Karenn en riant.

- LA !! cria la jeune sirène.

Mon cœur battit un peu plus fort.

Je n’arrivais pas à identifier les silhouettes qui s’approchaient vers nous.

- Est-ce que je suis bien ? Est-ce que ma robe moule assez ? Je sens bon non ? Les filles ! cria Alajéa en accordant à chaque voyelle un son suraigu.

Karenn et moi éclatâmes de rire en tentant tant bien que mal de la rassurer.

Les silhouettes s’approchèrent et…

C’est avec déception que je vis Valkyon, Chrome et Kero se diriger vers nous. Nevra n’était toujours pas là.

Alajéa, en voyant Valkyon, perdit toute trace de comportement hystérique. Elle était paisiblement assise, attendant que son cavalier soit assez proche d’elle pour qu’elle puisse le saluer. Karenn quant à elle rougissait à vue de nez, et tripotait un bout de sa robe. Elle était visiblement peu à l’aise dans ce qu’elle considérait être un accoutrement. J’écarquillais les yeux en voyant Valkyon. Mon maîtres d’armes que je n’avais jamais vu avec autre chose que son manteau en fourrure blanche et son armure, portait un costume d’une élégance incroyable. Un beau costume blanc, qui a dû être taillé sur mesure au vu de sa musculature impressionnante. Je n’arrivais pas à le quitter des yeux, choquée par ce changement. Chrome et Kero étaient aussi très élégants, et je fus surprise de constater que tout le monde s’était réellement investi pour fêter cette fin de millénaire.

Valykon me sourit quand il me vit, et s’inclina respectueusement. Cette galanterie le rendait tellement adorable. Il se tourna ensuite vers Alajéa qui était totalement calme, et lui fit un baisemain. J’avais envie de me gifler, rien ne tournait rond, c’était le monde à l’envers !!

- Bonjour à tous, dit Valkyon de sa voix sombre. Ce soir je suis heureux d’être entouré de personnes aussi digne de confiance que vous, et j’espère que nous partagerons un millénaire plus calme et plus incroyable que celui-ci. Je vous souhaite de passer une belle soirée.

Il se retourna vers moi, puis me dit :

- Ton cavalier ne tardera pas Sélia.

Je rougis et ne dit rien, déroutée par la finesse de langage du plus grand guerrier de la garde d’Eel. Valkyon prit la main d’Alajéa, puis lui demanda :

- M’accorderiez-vous cette danse ?

Je ne sais pas si Alajéa se contenta de hocher la tête parce qu’elle avait peur de ce qui pourrait sortir de sa bouche, ou bien pour donner l’illusion d’être calme… Mais elle ne dit rien, se leva posément et s’approcha de son cavalier vers le milieu du jardin.

Karenn fut invitée par Chrome, et je me retrouvais seule avec Kero un instant.

- Tu attends quelqu’un Kero ?

Il se retourna vers moi et me dit :

- J’attends Ykhar, mais elle ne tardera pas je pense. Et toi tu attends Ezarel non ?

J’écarquillais les yeux.

- Ezarel ? Qu’est-ce qui te fais croire ça ?

- J’étais persuadé qu’il t’avait invité au bal, je me trompe ?

Entendre Kero parler d’Ezarel me blessa un peu. Malgré tous les efforts que j’ai entrepris pour oublier qu’Ezarel ne m’aimera jamais, entendre quelqu’un évoquer cette réalité me faisait un peu mal.

- Oui tu te trompes, me contentais-je de dire

Le visage de Kero se plissa. Il fronça les sourcils en réfléchissant intensément.

- Avec qui est-il alors ?

J’avais envie de le frapper très fort. Avec une pelle. Sur le front.

Mais j’ai contenu mes envies de meurtre.

Et c’est donc avec froideur que je répondis.

- Eweleïn.

Il plissa encore plus les sourcils, jusqu’à créer des reliefs complexes sur son front.

- Mais Eweleïn est avec un membre de la garde d’Ombre. Ezarel y est surement allé avec quelqu’un… et ce quelqu’un c’est toi en principe. Je l’ai vu cueillir des fleurs hier soir, expliqua-t-il comme si cet élément avait un impact important dans l’équation qu’il essayait d’établir.

En effet Ewelein dansait loin avec un jeune homme que je ne connaissais pas. Et il n’y avait nul signe d’Ezarel.

- Et alors il cueillait des fleurs ? dis-je agacée.

- C’est important pour les elfes… ça symbolise tellement de choses… le millénaire…oh je dois te laisser Ykhar est là.

Il partit avant même que je puisse poser davantage de question. Et alors il cueillait des fleurs ? C’était surement pour une potion, c’est quand même un alchimiste… Et puis c’est quoi le lien avec moi ? N’importe quoi sérieusement. Peu m’importe ce que devient Ezarel de toute façon. Je ne dois pas m’en préoccuper maintenant. Je suis heureuse que Kero soit parti, je préfère être seule plutôt qu’on me parle d’Ezarel. Il dérape trop le pauvre Kero.

Mais au moins il n’était pas seul.

Alors que moi oui.

Plus que deux heures avant que minuit ne sonne. Plus que deux heures pour passer d’une ère à une autre. Je regardais les couples enchainer les valses, les tissus frémir, les sons se superposer. C’était très beau à voir.

Soudain, pour la millième fois de la journée, je fus surprise par le plus incongru des évènements. Sibylle… son cavalier… Je n’arrivais pas à y croire. Mais que se passe-t-il ?! Quel syndrome étrange a frappé Eldarya ?? Jamon posait une main sur la taille de Sybille, et deux mètres les séparaient facilement. Choquée. Choquée par tant de contrastes. Mais quel couple improbable !!! Voir Sibylle danser sur la pointe des pieds m’arracha un sourire. C’était vraiment trop mignon.

Je voyais la flamme de l’amour briller dans les yeux de mon amie, et sincèrement, c’est tout ce qui comptait. Je souris, et me dis que les Hommes étaient vraiment pleins de préjugés.

Je décidais de me lever de mon banc, lassée d’attendre Nevra. Je ne sais pas ce qu’il faisait, mais si c’était si important que ça il aurait pu me prévenir à l’avance.

Je commençais donc à marcher le long des jardins, m’amusant à toucher les buissons pour faire jaillir les lucioles. Ces lucioles me rappelaient quelque chose d’agréable… Mais pourquoi n’arrivais-je pas à saisir ce souvenir ?

Mais penser aux lucioles ne suffisait pas pour me faire oublier que Nevra n’était pas là, et que je m’étais faite belle pour rien. Et que toute la beauté des lieux ne compenserait pas son absence. J’ai sacrifié tellement de mon temps et de mon énergie, j’ai nourri tellement d’illusions… J’avais envie de pleurer. Je n’aurais pas dû venir. Qu’est-ce que je faisais ici d’ailleurs ? Pourquoi avais-je tant de problèmes en amour ? Qu’est-ce qui clochait avec moi ? Décidée à rentrer au QG, je me mis en marche, quand une main s’agrippa fermement à mon avant-bas.

J’eus un moment de recul, prise par surprise.

- Nevra ?! hoquetais-je

Il semblait essoufflé et tentait de reprendre sa respiration. Son visage était rouge et sa peau brûlante.

- Sélia… je… m’excuse.

Je ne sais pas si j’étais au bord des larmes à cause de la trouille qu’il m’a fichu, ou bien parce que j’ai cru qu’il m’avait oublié. Un peu sceptique quant à ses excuses, j’attendais qu’il poursuive.

- Je… suis allé… au sommet… de la montagne des orchidées.

J’arquais un sourcil en signe d’incompréhension.

- Elles ne poussent…qu’une fois… par millénaire, poursuivit-il, et symbolisent l’amour.

Mes traits tristes laissèrent place à une moue surprise.

- Cette fleur… s’éteindra… dans exactement… mille ans. Cette fleur ne peut représenter l’infini de notre amour, mais… je voulais … tout de même t’offrir ce modeste présent.

Il se remit droit, et tenta de respirer moins bruyamment. Il me tendit la fleur d’un violet aussi clair que mes yeux. Mon cœur rata un battement.

-Tu veux dire que tu es allé au sommet de cette montagne… pour une fleur ? demandais-je la gorge nouée.

Il hocha la tête, toujours essoufflé.

- Elle est aussi belle que toi, dit-il avec ce sourire charmeur que je connaissais tant

Sans même m’en rendre compte, je me jetais à son cou. Je le serrais fort contre moi. La culpabilité me rongea un instant. Alors que je doutais de notre amour, Nevra a gravi une MONTAGNE, pour me ramener une frêle fleure millénaire.

Je l’embrassais avec fougue et lui chuchotais à l’oreille :

- Merci mon prince, tu es le meilleur ! Tu m’as tellement manqué.

Il répondit à mon étreinte et m’embrassa de nouveau.

Des papillons naissaient dans mon ventre.

Je regardais la fleur un instant.

Elle était si belle, aux pétales violets, à la tige foncée dépourvue d’épines, aux étamines blanches, aux feuilles veloutées.

- Je ne peux laisser cette fleur ici, je dois aller la mettre dans ma chambre ! Je ne veux pas l’abîmer, dis-je avec émotion.

- Il ne lui arrivera rien, reste ici…dit-il en me rapprochant à son corps.

Obstinée, je lui dit :

- Je refuse qu’il ne lui arrive quoi que ce soit !

Etrangement, mon idée ne plut pas à Nevra car il me dit :

- Non ! Reste ici !

Se rendant compte de l’excès d’autorité de sa phrase, il ajouta pour s’adoucir :

- Je veux juste dire que tu m’as manquée… Et que je ne peux me passer de toi. Cette fleur est faite pour vivre longtemps, il ne lui arrivera rien le temps d’une danse.

J’allais répondre quand il anticipa :

- Mais Sélia, cette fleur est un secret. Personne ne doit savoir que tu l’as.

- Mais pourquoi ? demandais-je

- Fais-moi confiance, et accepte de ne pas recevoir d’explications aujourd’hui.

Cette histoire était un peu curieuse. Une montagne, une fleur millénaire, un secret… Quelque chose clochait, mais je ne voulais pas m’en soucier.

Il passa une main sur ses cheveux brillants, et me dit en évitant mon regard :

- Tu veux bien danser avec moi ?

Dans mes yeux naquirent des éclats de feu. Après tout, on était ici pour danser…

- Je n’attends que cela depuis un millénaire…

Avec assurance, il posa sa main sur ma taille, et elle était en contact direct avec ma peau. Je frissonnais quand je sentis cette main chaude se déposer sur ma peau tiède. Son torse était si près de moi que je sentais même les battements de son cœur vibrer dans son corps d’athlète. Son parfum exquis m’embaumait. Danse, musique, parfum, chaleur, baisers… Tous ces mots résumaient sans peine cette danse que j’eus avec Nevra. Je me sentais bien mais… un peu incomplète. Je ne sais pas. Nevra ne sentit pas mon trouble car il continuait de mener la danse silencieusement. Je me sens bien quand je suis avec Nevra mais… je ne me rappelle pas avoir ressenti ce que j’ai ressenti pour Ezarel. NON. Je ne dois pas penser à Ezarel. Je dois m’autocensurer. Pourquoi est-ce que je pense à Ezarel alors que je danse avec le mec le plus sexy d’Eldarya ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je ne me comprends pas sérieux. Alors listons les défauts d’Ezarel, et les qualités de Nevra. Ezarel est méchant, arrogant, peu affectif, autoritaire, compliqué à déchiffrer, sans tact et … un peu maladroit…plutôt doux, mignon aussi …Oh non, on avait dit défauts pas qualités ! Je suis incorrigible… Bon passons à Nevra. Nevra est attirant et… et… ah oui il est toujours là pour moi… et quoi d’autre… Il est ultra romantique et confiant. Et musclé. Et sent bon. Voila. Je suis avec la bonne personne.

-… Sélia ?

Je sursautais.

- Sélia ça va ? Ça fait trois fois que je t’appelle et que tu ne me réponds pas, alors qu’on est à ça l’un de l’autre.

Il illustra ses dires en montrant la faible distance qui séparait deux de ses doigts.

- Excuse-moi Nevra, je suis un peu fatiguée… Je ne t’ai pas entendu.

- A quoi pensais-tu ?

Je rougis de honte comme un enfant pris en flagrant délit. Cette comparaison me rappela le premier contact que j’eus avec Ezarel en arrivant à Edarya. Alors que je voulais juste gouter un peu de miel, il m’a prise en pleine action…

- Haha ne dis rien j’ai compris. Il n’y a pas de honte à penser à moi tu sais, dit-il en me faisant un clin d’œil suggéstif.

J’écarquillais les yeux. Il a tellement pris la confiance, et heureusement d’ailleurs. Je préfère qu’il pense que je pense à lui, plutôt qu’il se rende compte que je pensais à un autre. (si vous n’avez pas compris cette phrase c’est pas grave :p)

- Le retour du Nevra à l’ego surdimensionné ! fis-je pour le taquiner.

- Avoue que tu pensais à moi.

Je m’apprêtais à répondre quand ma réponse fut étouffée par un baiser brûlant.

Un bruit assourdissant retentit autour de nous.

Le ciel pétillait dans des couleurs diverses et variées.

Ma chevelure noire fut envahie de paillettes.

Un brouhaha assourdissant s’était emparé de tous les lieux. Le cerisier centenaire était l’unique élément qui ne ployait pas sous le vacarme.

- Joyeux millénaire !! Cria un des musiciens sur l’estrade.

Le baiser rendit les feux d’artifices plus intenses… Ou bien étais-ce les feux d’artifices qui rendait ce baiser unique ?

- Moi en tout cas, je pensais à toi, chuchota Nevra à mon oreille.

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