L'assassin de la Mort.

Chapitre 9 : Horreur

3338 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/02/2018 17:31

Je courus vers elle complètement paniquée.


- Chloé !!

- Lynielle… elle avait une voix très faible.


Je baissai les yeux vers son ventre, elle avait été blessée par un coup de couteau à première vue.


- Ne… ne pleure pas… garde ton beau sourire. Me dit-elle


Je la pris dans mes bras.


- Non ! Ça va aller ! Je trouverais une solution pour te guérir !


Elle tourna la tête de gauche à droite en signe de négation. Je ne pouvais pas accepter sa mort. En dessous de ma main, sa joue brillait, elle venait de verser une larme, je l’essuyai avant de pleurer à mon tour, elle posa sa main sur ma joue puis elle sourit, ses yeux verts avaient une jolie lueur, la dernière lueur… Je m’efforçai de lui sourire à mon tour. Puis elle ferma les yeux, son bras tomba, elle n’était plus capable de le tenir contre elle. Je sentais son cœur s’arrêter de battre, son souffle s’arrêta également. Elle était morte. Je ne voulais pas l’admettre, je pouvais pas l’admettre. Je criai de toutes mes forces pour faire sortir la douleur qui rongeait ma poitrine. Puis je pleurai toutes les larmes de mon cœur.


- Je te jure que je retrouverais celui qui a faits ça et je le tuerais de mes mains. Dis-je d’une voix enragée.


Je pris le corps de Chloé et me levai.

Le vent qui m’entourait ne me semblait plus du tout agréable, la grande plaine me semblais vide et sans intérêt, la mer au loin me semblait sombre et lointaine… et les jolies fleurs rouges sur le bord du chemin ne me faisaient plus pensées aux fraises que j’adorais manger, mais elles me faisaient penser à la couleur du sang , celui de Chloé… Je pleurais sans cesse en essayant de ne pas regarder le doux visage froid de Chloé. J’arrivais à la grande porte du Q-G, les gardes et les passants me dévisageaient. Je posai Chloé par terre mais je ne pouvais plus me relever, comme si j’avais un énorme poids sur les épaules, mes larmes coulaient de plus en plus. Des gardes avaient pris la responsabilité d’emmener le corps ailleurs et de vérifier si elle était bien morte.

Je vis Karenn et Alajéa se précipitaient vers moi. Ma vision était trouble, elles essayèrent de me faire dire quelque chose mais je n’arrivais pas à prononcer le moindre mot. Je réussis à m’éloigner d’elles, j’avais besoin d’être seule, pour réfléchir à la situation. Je fonçai, par réflexe, dans ma chambre et je me laissai tomber sur le lit.

Nous ne faisions qu’une balade, qui aurait pu imaginer que cela finirait en drame. C’est de ma faute… j’aurais dû la surveiller, j’aurais dû ne pas l’écouter… Ce qui est sûr, c’est que cet assassin est un monstre, s’attaquer à une fille de cet âge… il aurait dû s’en prendre à moi s’il voulait vraiment tuer quelqu’un ! Elle avait encore toute sa vie devant elle…

Je regardais la couronne de fleurs qu’elle m’avait faite avec admirations, je la serais pour être sûr qu’elle reste non loin de moi, comme si elle m’était vitale. Quelqu’un toqua à la porte, la personne entra sans que je puisse dire quoi que ce soit.


- Oh, je suis désolée ! Tellement désolée ! J’ai appris ce qui se passait, je ne pensais pas que c’était aussi grave !! dit Karenn d’une voix paniquée tout en s’approchant de moi.

- Ne m’approche pas !

- P-Pourquoi ça ?!

- Je ne veux pas qu’il y ait d’autres victimes…

- Mais… pourquoi tu dis ça ?! Ce n’est pas de ta fau…

- Si ! C’est de ma faute, je ne l’ai pas surveillée… elle m’a demandé de fermer les yeux et quand je les ouvris elle était en train de baigner dans son sang. mes pleures s’accélèrent.

- Bien sûr que non ! Tu n’as rien fais ! Tu as juste écouté une enfant ! Tu ne pouvais absolument pas prédire ce qui allait se passer !

- Je le sais bien mais… j’aurais pu empêcher ça, j’aurais dû entendre les pas de l’autre personne, j’aurais pu…

- Arrête ! Tu n’es pas objective, tu es sous le choc, personne n’aurait rien pu faire alors arrête de te dire que c’est de ta faute. CE-N’EST-PAS-TA-FAUTE ! D’accord ?! Dit-elle pour me rassurer


Je ne savais plus quoi dire, j’avais juste envie de pleurer… Je la regardais, sans voix… puis elle me prit dans ces bras. Elle versa une petite larme.


- Bon, allons faire un tour, ça te fera du bien ! Même si tu ne veux pas l’admettre. Si tu as peur pour moi, tu as le droit de tenir à mon bras, ou n’importe mais je veux que tu sorte !

- Mais…

- Pas de mais ! On y va !


Elle me prit par le bras et m’emmena de force dehors. Je baissai la tête, j’étais trop triste pour faire semblant d’aller bien. Sur le chemin ,je l’observais en silence. Je vis la tache de sang qui était restée à l’endroit où j’avais posé Chloé. Cette tache me fis faire une grimace, les gens que je croisais me dévisageaient encore à cause du sang sur mes vêtements. Nous arrivâmes sur la plage, l’eau me paraissait très peu apaisante, mais elle était calme, ce qui me berça d’une certaine manière.


- Ça fait du bien non ? Je vais souvent ici quand je ne vais pas bien.


Je me posai sur une pierre non loin de l’eau, Karenn de même sur une pierre voisine.


- Je pense que quelqu’un a vraiment une dent contre moi…

- Comment ça ?

- On m’emmène ici de force, on me jette en prison, et on tue une personne que j’apprécie.

- C’est possible en effet. Mais dans ce cas, c’est forcément quelqu’un de la garde !

- Pourquoi ça ?

- Réfléchis ! Ce sont eux qui t’ont jeté en prison et ce sont les seules à contrôler les portails !

- Je n’en suis pas certaine, surtout que j’ai vu son visage et il n’avait rien à voir avec les gens d’ici ! Non, moi je pense qu’il se débrouille pour que toutes ces choses arrive ! Le jour de mon emprisonnement Karuto n’était pas là, ce qui m’a poussé à voler.

- Effectivement, ce serait très probable. Mais rien n'est sûr, mieux vaut être sur ces gardes. Sinon tu as une idée de qui ça pourrait être ?

- Non, même si j’ai entendu Miiko et Kero parler d’un certain Aenyar.

- Aenyar… ça me dis quelque chose ; je crois que c’est le méchant dans les contes pour enfants !

- Vraiment ?! Je vais sans doute mener mon enquête…

- Je viendrais avec toi ! Moi aussi je veux savoir, et puis… ça peut être amusant !


Nous restâmes un peu de temps sur la plage. Nous décidâmes de tout de suite aller chercher une piste à la bibliothèque.


- Pour l’instant je ne le trouve dans rien d’autre que les histoires pour petits. Dit Karenn

- Moi non plus… Ah si ! Regarde, un dossier complet sur Aenyar, il y a peut-être quelque chose d’intéressant là-dedans ! Dis-je

- Vas-y regarde !

- Alors… « Aenyar est une personne réelle qui aime torturer les familiers des enfants, il est souvent utilisé comme méchant dans les contes pour enfants... » heu… Ah ! « Il n’a jamais été dit qu’il est tué qui que ce soit », en tout cas si s’est lui, il faudra le rajouter. « Personne ne connaît sa véritable identité... ».

- Regarde ! « Il s’amuse aussi à s’acharner sur des enfants ou adolescents en les emmenant dans un monde autre que le leur et s’attaque à leur entourage » C’est similaire à ta situation.

- Oui.. ils disent aussi que « C’est le seul à pouvoir changer de monde aussi facilement connu à ce jour autre que les sangs de dragons ». Sang de dragon ? Dis-je

- Oui, ce sont des personnes qui ont du sang de dragons en eux, ils sont très puissants et ont pleins de pouvoirs comme celui-là, ils sont quasiment invisibles ! Sinon ça ce pourrait que ce soit lui, « Il est souvent représenté avec des habits noirs en référence au témoignage des victimes qui l’ont vus. » Il avait des habits noirs ?

- Oui… ça ne peut être que lui !

- Il faut qu’on en parle à Miiko !

- Je ne sais pas… peut-être qu’il vaut mieux le garder pour nous… Je voudrais m’en occuper moi-même.

- Je peux comprendre mais elle pourrait nous aider !

- Karenn… s’il te plaît… pour moi ! Ne lui dit pas.

- Bon, t’as gagné !

- Par contre… il y a moyen de prendre des cours de combat ?

- Normalement oui, on peut demander à Caméria, elle se fera sûrement une joie de t’apprendre !

- Super ! Je commence quand ?

- Du calme ! Je vais aller la voir pour lui demander. Ça ira si je te laisse ?

- Oui oui, c’est bon, je vais aller faire un tour près de la fontaine, tu me rejoindras là-bas une fois que tu auras la réponse.

- Ok ! À tout à l’heure alors !


Lorsque je me suis retrouvée seule, j’eus comme un vide, un manque. Je mettais rarement retrouvée seule ici, que ce soit avec Chloé, avec Karenn ou avec les autres. Je m’installai sur un banc près de la fontaine, je voyais Shadow venir vers moi, Homan avec lui. Ils avaient l’air triste, après tout, eux aussi assister à la scène.


- Désoler mon beau, tu n’as plus de maîtresse à présent. Elle ne reviendra malheureusement pas. Moi aussi je suis triste… je vais bien m’occuper de toi, tu vas voir ! Dis-je tout en lui caressant la tête.


Sans m’en rendre compte, une larme coulait le long de ma joue. C’est à ce moment que Nevra vint à ma rencontre !


- Salut Lynielle… comment ça ce fait que tu sois couverte de sang ?

- Tu n’es pas au courant…

- Eh bien… je vois tout le monde s’agiter depuis ce matin mais personne n’a pris le temps de me dire pourquoi.

- C’est Chloé… elle… elle


Je n’eus pas la force de finir. Je repensais à son joli visage rouge de sang.


  • Elle est morte…


Nevra ne s'attendait certainement pas à cela, il écarquilla les yeux. Il mit sa main sur mon épaule pour me réconforter.


  • Je suis... vraiment désolé... Est-ce que, tu veux bien me raconter ce qui s'est passé ?


Je hochai la tête tristement et commençai mon récit, mais il restait patient et m'écoutait avec un sourire triste sur les lèvres. Je séchai mes larmes et finit mon histoire.


  • Celui qui a fait ça est vraiment un enfoiré ! Si je le trouve, je le....
  • Ce n'est pas la peine...
  • Pourquoi ?! C'est tout ce qu'il mérite !
  • Parce que c'est moi qui le ferais !
  • T-Tu veux vraiment t'en charger ?
  • Oui, je veux le tuer de mes mains !
  • Laisse-moi t'aider alors ! Et puis, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose !


Il me semble l'avoir vu rougir à ces mots. J'étais partagé entre l'aide qu'on peut m'offrir et le couteau dans le dos qu'on pourrait potentiellement me mettre.


  • Merci... mais je ne veux pas d'aide. Je veux m'en sortir seule.
  • D'accord, je comprends, mais fais très attention ! Tu pourrais perdre la vie !
  • Ne t'inquiète pas, je ne risque rien, je ne « risquerai » plus rien.


Il me fixa, perplexe, puis s'en alla. Karenn m'a retrouvée quelques minutes après.


  • Alors ?! Lui demandai-je impatiente
  • Elle est d'accord ! Tu peux la voir seize heures à la plage, et si tu souhaites continuer, tu pourras tous les jours à la même heure, au même endroit.
  • C'est super ! Je pense qu'en commençant aujourd'hui je ne devrais pas avoir de problème face à son agresseur le jour où je le verrais.
  • D'ailleurs il est quinze heures cinquante, tu devrais y aller tout de suite pour être à l'heure !
  • D'accord, j'y vais alors ! À plus ! Dis-je en lui faisant un signe de la main.


Je me dirigeai donc vers la plage, j'étais curieuse de rencontrer Caméria. En tout cas j'étais en pleine forme pour mon premier cours. Une femme avec une peau ressemblante à du bois et des feuilles en guise de cheveux. Elle était très belle, malgré ces ressemblances avec un arbre.


  • Bonjour. Dis-je
  • Ah ! C'est toi Lynielle ?
  • Oui, Karenn a fait ma présentation j'imagine.
  • Oui, moi c'est Caméria. Donc tu veux apprendre quoi en premier ? Les armes à distances, les armes au corps-à-corps ? Le combat corporel ?
  • Heu... eh bien, je suis une pure débutante alors je dirais un peu de tout !
  • Haha ! Essayons le plus simple !

  • Elle me tendit une dague très peu aiguisée. Elle m'expliqua les gestes les plus simples avec quelques démonstrations. Bizarrement, je me sentais très à l'aise avec cette lame, j'étais peut-être tout simplement motivé.


  • C'est bien comme ça ?
  • Super ! Ça fait combien de fois que tu en fais ?
  • Toute première.
  • Ah bon ? Tu es super doué alors ! Tu t'en sors vraiment très bien !
  • Moi qui trouvais justement que je n'étais pas très forte...
  • Je t'assure ! J'ai mis au moins deux semaines avant de maîtriser ce mouvement ! Et avec plusieurs gamelles en prime !


Je continuais de m'entraîner avec l'arc, l'arbalète, l'épée, la dague, le couteau et le combat corporel, tout ça en quatre heures. Je réussissais les mouvements dans quasiment toutes les manières de combat. Elle était agréablement surprise par mes progrès très rapides.


  • Bon aller ! On a fini pour aujourd'hui !
  • Pfiou ! Je suis super fatigué !
  • Mais tes efforts seront récompensés ! Je t'offre le repas !
  • Vraiment ? Mais...
  • Tatata ! Il n'y a pas son mot à dire, c'est un cadeau bien mérité.
  • Merci beaucoup !
  • De rien voyons ! On remettra ça demain ?
  • Ouais ! Tant que je suis motivé ! Je veux m’améliorer le plus possible !
  • Ça ne prendra pas longtemps avec ton niveau.


Je le souris. Elle m'offrit un très bon repas qu'elle avait préparé elle-même. Puis la nuit venue, elle m'accompagna jusqu'à ma chambre.


  • Bon, bonne nuit Caméria ! Dis-je
  • Attends ! J'ai quelque chose à te donner !


Elle partit vers une autre chambre et revint une minute plus tard, un paquet dans les mains.


  • Qu'est-ce que c'est ?
  • Ce sont mes anciens habits de combat, ils ne me vont plus alors autant te les donner!
  • Oh, merci beaucoup. C'est très gentil, tu es sûr de vouloir me les donner ?
  • Oui ! Je n'en aurais plus l'usage. Alors demain, je veux te voir avec ! Dit-elle tout en m’esquissant un clin d’œil.
  • D'accord ! À demain.


Elle me répondit d'un signe de la main avant d'aller dans sa chambre. Je restai figé devant ma porte en regardant celle de Chloé. Je soupirai tristement avant d'entrée dans ma chambre. Je posai le paquet sur mon lit et entrai dans ma chambre. Il y était disposé à l'intérieur, un body rouge avec un haut noir à col et quelques morceaux en ferrailles. Des épaulières rouges, des petites mitaines noires, une ceinture noire et grise, des chaussettes noires allant jusqu'à la cuisse, des genouillères rouges, de grandes bottes noires et enfin une cape séparée en deux morceaux noirs. J'avais hâte de mettre cette tenue, mais en attendant je devais mettre ma chemise de nuit mauve avec du gallon blanc sur les bords et de jolies guêtres noires. Puis quelqu'un frappa à la porte, ce qui me sortis de mes pensées. Ce simple bruit résonna encore et encore dans ma tête. Je mis ma main sa main sur mon front pour tenter de calmer ce tournis insoutenable tout en me dirigeant vers la porte. J'ouvris et à ma grande surprise, découvris Ezarel, l'air attristé.


  • Lynielle, je... désoler de te déranger à cette heure-si, j'ai dû te réveiller.
  • Non... je venais à peine de me changer. Dis-je gênée qu'il me voit dans cette tenue.
  • Je.... comment tu vas ?
  • Si tu es là parce que tu as appris ce qui se passait tu te doutes de la réponse...
  • C'est vrai, est-ce que tu encaisse le choque ?
  • … Bien sûr que non ! Je l'ai vu, son visage ensanglanté contre moi ! J'aurais pu la sauver ! Tu... tu ne sais pas ce que ça fait !! dis-je en haussant le ton sur le coup de la colère et de la tristesse
  • Désolé... tu as raison... je ne sais pas ce que ça fait, j'espère ne jamais connaître cette sensation et je ne le souhaite à personne, mais... sache que si tu as besoin de parler...
  • J'ai déjà beaucoup trop de personnes à qui je pourrais parler, c'est gentil, mais j'ai besoin d'être seule... tu serais sympa de faire passer le message aux autres...
  • D'accord, je n'y manquerai pas ! Malgré tout... bonne nuit.


Je lui répondis la même chose avant de fermer la porte. Sa visite était la dernière chose à laquelle je m'attendais, malgré son étonnante gentillesse envers moi, enfin, c'est ce que disent les autres. J'eus du mal à m'endormir cette nuit-là, et lorsque j'y parvenais, je faisais d'horribles cauchemars où j'imaginais les circonstances de la mort de mon amie. Je me réveillai avec un affreux mal de tête et les yeux encore endormis d'une nuit peu reposante. Je passai les mains sur mon visage et sentis mes joues encore humides d'avoir pleuré pendant la nuit. De manière machinale, j'allai prendre une douche dans la petite salle de bain invisible sans le mot de passe requis, je dois bien avouée que je suis contente que ce ne soit pas des douches communes ou quelque chose comme ça. Je me séchai et m'habillai, je mis la tenue que Caméria m'avait offerte. J'avais beau être plus habillée, j'avais l'impression d'être plus légère qu'avec mes anciens habits. Je sortis de ma chambre, un goût amer dans la bouche. Je marchai jusqu'à la salle des portes puis je croisai Miiko.


  • Ah ! Lynielle, Eweleïn voulait te voir en rapport à... je...


Elle n'ajouta rien mais souri tristement en me tapotant l'épaule avant de repartir. Je décidai de passer directement voir Eweleïn à l'infirmerie.


Laisser un commentaire ?