Les belles histoires du Père Makarof, ou Fairy Tail en trente-et-un mots

Chapitre 20 : Architecte des hauteurs

1299 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/11/2020 12:34

Architecte des hauteurs

 



–        Un petit peu plus sur la gauche, Ever Green… Oui, comme ça c’est parfait !


La mage ôta ses mains du bloc de pierre et s’éloigna quelque peu en battant des ailes pour avoir une vue plus large. Elle aussi sembla contente du résultat car un sourire satisfait courba ses lèvres, et elle remonta fièrement ses lunettes sur son nez.


Une fois n’était pas coutume, le bâtiment de la guilde avait subi des dégradations d’une précédente bataille, et il fallait à présent arranger cela. Bien entendu, tout le monde mettait la main à la pâte dans la mesure de ses possibilités. Certains étaient en effet prédisposés par la nature de leur magie à certaines tâches plus qu’à d’autres, mais chacun avait trouvé plus ou moins de quoi aider aux réparations, qui devaient absolument être achevées le plus vite possible. Elfman utilisait sa force surhumaine pour casser des rochers, par exemple, Fried s’occupait de vérifier que la reconstruction se déroulait conformément aux plans, tandis que Reby utilisait sa magie d’écriture pour fournir les matériaux nécessaires à l’opération. Ce n’était pas la première fois que le quartier général subissait de sévères dégâts, alors tout le monde savait qu’avec un peu d’optimisme, les travaux seraient terminés en un rien de temps.


Et ils avaient déjà bien avancé : il ne restait plus grand-chose à faire au niveau des fondations, l’essentiel du travail à effectuer à présent se trouvait en hauteur. Comme installer un échafaudage aurait à coup sûr pris bien trop de temps – les membres qui louaient une chambre à la guilde étaient forcément pressés de ne plus être hébergés par des tiers et de regagner leurs quartiers rapidement –, il fallait compter sur ceux qui avaient la capacité de voler, notamment Ever Green, les chasseurs de dragons et leurs exceeds, ainsi que Erza et Mirajane, au besoin.


–        Prête à décoller, Carla ? demanda Wendy, tenant un grand seau de ciment liquide dans ses petits bras. Il faut vite qu’on apporte ça à Jett et aux autres, là-haut, avant que ça ne se solidifie.

–        Tout de suite, Wendy !


La petite chatte plaça ses pattes blanches sous les bras de son amie et déploya ses ailes, avant de la soulever de terre, et toutes les deux s’envolèrent rapidement dans les airs pour rejoindre les « ouvriers » travaillant en hauteur qui les attendaient. Il n’y avait pas de temps à perdre.


–        Ah, super ! Exactement ce dont on va avoir besoin pour rebâtir le clocher ! s’enthousiasma Jett en voyant les deux partenaires voler dans sa direction. Merci !


Il attrapa le seau qui lui fut tendu et le posa non loin de lui, avant de sortir un plan de sa poche pour s’assurer de la marche à suivre.


–        Il y a des renforcements en bois à faire, mais c’est Gajil qui devait nous apporter la matière… Vous pourriez lui dire de venir, les filles ?

–        Pas de souci, on transmet le message !


La jeune fille fit un signe de main à Jett, avant que Carla ne prît de l’altitude afin d’avoir une vue d’ensemble du bâtiment, et Wendy savoura l’air frais de la douce brise sur son visage et toute sa peau. Ce que c’était agréable, d’être dans les airs, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol ! Elle n’avait jamais travaillé d’une telle manière, mais elle s’amusait beaucoup. Et puis, sa guilde comptait sur elle, après tout.


Son amie féline lui fit reprendre contact avec la réalité en lui indiquant la position du dragon d’acier qu’elles recherchaient. Ce dernier discutait avec Reby tout en empilant de volumineux fagots de bois dans ses gros bras, tant et si bien que c’était à peine si l’on pouvait encore voir sa tête. Si ça continuait, il allait finir par ne plus pouvoir les porter, et puis il paraissait oublier qu’on attendait sa précieuse cargaison de bois, là-haut. Et pas que : a priori, sa magie du dragon d’acier était requise pour effectuer des consolidations au niveau des poteaux qui soutiendraient le toit du clocher, ou quelque chose comme ça. Quoi que ce soit, les deux filles redescendirent prestement pour l’avertir dès qu’elles le virent.


–        Gajil, Jett, Max et les autres ont besoin de toi, là-haut, pour les travaux.

–        Ouais, t’inquiète, je leur apporte le bois tout de suite. Regarde un peu un véritable architecte des hauteurs en action ! Prêt, Lily ?

–        Si tu as fini de fanfaronner, on peut y aller, oui.


Il y avait une certaine moquerie, dans le ton du chat noir, mais quiconque connaissait bien le duo savait qu’ils partageaient une amitié plus profonde qu’ils ne le laissaient paraître. De la même manière qu’Happy et Carla, Panther Lily déploya ses ailes – ce qui était assez rare, car il utilisait rarement cette magie – et passa ses pattes sous les bras de Gajil pour l’emmener au sommet du bâtiment en reconstruction.


Wendy n’avait pas plus tôt fait un pas en direction de Fried pour savoir si on avait besoin d’aide quelque part, qu’elle entendit des cris provenant d’au-dessus d’elle. En plissant les yeux, elle remarqua que les cris provenaient de Gajil et que, pour une raison inconnue, Lily n’arrivait plus à le porter correctement. Aussitôt, la jeune fille s’éleva dans les airs avec l’aide de Carla, et le chasseur de dragon put être ramené sur terre sans encombre. Il tomba à genoux sans prononcer le moindre mot, complètement effrayé, et tandis que Wendy essayait de le soigner avec sa magie, Carla se tourna vers son congénère pour obtenir des explications.


–        Mais enfin, que s’est-il passé, là-haut ?

–        Je n’en sais rien ! Nous étions en train de voler, et tout d’un coup, Gajil s’est mis à hurler et à se débattre, je ne l’avais jamais vu comme ça…

–        D–Désolé.


Ce simple mot du concerné attira tous les regards, majoritairement inquiets, sur lui. Il transpirait à grosses gouttes, tremblait de tous ses membres, et menaçait de s’écrouler au sol d’une seconde à l’autre.


–        Désolé, reprit-il d’une voix rauque dans laquelle pointait une honte évidente. C’était trop haut et trop vite pour moi. J’ai eu… le vertige.


Il n’ajouta plus rien d’autre après ça, et Wendy écarquilla les yeux. Pour soigner Natsu lors de ses voyages, elle savait que les chasseurs de dragon étaient sujets au mal des transports, mais c’était tout, à sa connaissance. Et là, voilà que l’un d’eux, qui se prétendait architecte des hauteurs, souffrait de vertige ! Pouvait-on faire plus ironique ?

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