Les belles histoires du Père Makarof, ou Fairy Tail en trente-et-un mots

Chapitre 31 : Un squelette dans le placard

Chapitre final

947 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/11/2020 14:33

Un squelette dans le placard




Changer subitement d’endroit du jour au lendemain faisait toujours un peu peur. Surtout le soir.


Alors, lorsque, durant la première nuit suivant son arrivée à Fairy Tail, Wendy entendit de drôles de bruits, elle sut qu’elle ne pourrait pas se rendormir sans en avoir déterminé l’origine.


Ce fut donc équipée d’une lampe torche qu’elle quitta la chaleur douillette de ses draps pour partir en exploration et trouver d’où provenaient les sons qu’elle entendait. Et elle devait le trouver seule : tout le monde dormait probablement déjà à cette heure-là, et elle n’allait pas les réveiller alors qu’ils étaient tous épuisés et qu’elle s’inquiétait probablement pour rien. Il fallait juste qu’elle acceptât le fait – et son cœur se serra – que sa guilde de Cait Shelter avait disparu et qu’elle ne les reverrait plus, mais elle ne voulait pas embêter ses nouveaux camarades avec ça.


Elle tendit l’oreille, avançant précautionneusement sur la pointe des pieds. Son ouïe de chasseuse de dragon était suffisamment fine pour lui permettre d’affirmer sans se tromper que les bruits provenaient de sa chambre, et plus précisément du placard qui se trouvait dans un coin de la pièce. Il n’y avait absolument aucun doute à avoir à ce sujet.


Le parquet grinça sous ses pieds, tandis qu’elle se dirigeait vers l’armoire fautive de tous ses malheurs. Une armoire qui n’avait rien de terrifiant, en soi : elle était en bois, ni trop petite ni trop grande, et même si ce n’était pas forcément le premier meuble que l’on regardait en pénétrant dans la pièce, elle était assez jolie, fonctionnelle et pratique, et c’était là le principal. Wendy ne voyait donc absolument pas pourquoi une certaine angoisse l’envahissait à la simple vue de ce mobilier.


–        Il… Il y a quelqu’un ? hésita-t-elle, tandis qu’elle se rapprochait et que les bruits se faisaient de plus en plus inquiétants.


Elle tourna un regard hésitant vers Carla, comme pour l’appeler au secours, silencieusement, mais la petite chatte blanche dormait profondément, et Wendy sentait qu’elle risquait de se faire sévèrement gronder par son amie si elle la réveillait pour rien. Pleine d’appréhension, elle prit une profonde inspiration, avant de poser sa main sur la poignée et d’en déverrouiller la porte.


Sitôt cette dernière entrouverte, un grand squelette aux yeux vert luminescents se rua vers elle, et elle poussa un hurlement à en déchirer les tympans, avant de s’évanouir.


Bien évidemment, le cri réveilla Carla, et les autres membres aux alentours qui créchaient eux aussi dans les dortoirs ne tardèrent pas à débouler. Quelqu’un actionna l’interrupteur, et la lumière révéla une Wendy paraissant sans vie, tandis qu’un certain mage de feu et son chat bleu émergeaient de derrière un squelette des plus banals, vraisemblablement acheté pour une centaine de joyaux à une boutique de farces et attrapes en ville.


–        Eh, réveille-toi, Wendy ! s’exclama Natsu en laissant tomber le squelette derrière lequel il s’était caché.

–        Qu’est-ce qui s’est passé, ici ? demanda Kanna en s’approchant de la scène de crime. Qu’est-ce que tu as encore fait ?!

–        Mais rien ! Je voulais juste lui faire une petite farce pour fêter son arrivée à la guilde ! Wendy, s’il te plaît… !

–        Espèce d’idiot ! s’emporta Carla en venant se planter devant lui et en le fusillant du regard. Wendy a une peur bleue des squelettes !

–        Ne t’en fais pas, Carla, répliqua Kanna en toisant à son tour le farceur d’un œil mauvais. On va l’emmener chez Polyussica, elle saura quoi faire. Quant à toi, Natsu…


Ses lèvres se tordirent en un rictus effrayant.


–        On va laisser Erza, Mirajane et le maître s’occuper de ton cas.

–        Non ! Pitié, tout mais pas ça !


Comme promis, Wendy fut transportée chez la vieille guérisseuse, et Natsu fut lui aussi escorté hors de la chambre avec Happy, et personne ne les revit ensuite.


Le lendemain matin, lorsque Grey et Lucy arrivèrent à la guilde pour entamer une journée de travail banale, ils furent surpris de ne pas retrouver leur coéquipier, lui qui ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer par son énergie et sa voix qui portait fort et loin. Même son chat n’était pas là.


Et lorsqu’Erza leur annonça qu’il était temps de partir, et qu’ils lui demandèrent pourquoi ils n’attendaient pas Natsu, la jeune femme leur répondit avec un petit sourire en coin qu’il était peu probable qu’il pût les accompagner en mission avant un petit moment. Et Lucy eut beau la presser de questions, elle refusa formellement d’en dire plus à ce sujet.


Parfois, il est préférable de bien faire attention, car on ne sait jamais ce qui peut sortir du placard.

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