Ai-je le droit de te vouloir

Je me dirigea vers la guilde. Sans eux. Quelle honte, je n'avais pu protéger personne.

Cela faisait déjà plusieurs heures que nous était dans le coche, avec Natsu - nous avions oublié d'être malade. Nous pensions trop pour l'être.

-Alors, tu vas lui dire ? disait-il soudain, brisant ce silence réconfortant

Ses paroles me surmenèrent. Nous n'avions pas décoché mots depuis le début. Après tout, nous étions tout les deux fatigués et en convalescence.

-Dire quoi ?

-Que tu l'aimes abruti.

Cette pensée ne m'avait pas effleuré. Ce serait trahir mon jumeau.

-Non, je ne pense pas. Et puis, comment le sais-tu d'ailleurs ?

-Tu n'as pas arrêté de dire "je dois la revoir, je dois la revoir, Yukino" répondit-il en singeant ma voix une octave trop haut.

J'étais trop fatigué pour avoir honte ou pour être en colère.

-Elle ne m'aime pas. Et même si c'était le cas, je ne la mériterais pas, lâchai-je.

-Je suis sur qu'elle pense la même chose, rétorqua-t-il, bien trop sérieux à mon gout

-Non. Elle l'aime. Pas moi, lui.

-Évidemment, continuai-je, sarcastique

Le silence revint. Mais cette fois, aucun de nous ne le brisa. Et je l'en remercia.

Je me permis de rêver. Si elle m'aimait comme je l'aime ?

Impossible. Mon rêve n'allait pas plus loin que "impossible"

-Nous sommes arrivé, annonça le cocher

Je sortis de la voiture et regarda la guilde - ma guilde.

Mal assuré, je mettais une jambe devant l'autre et compta mes pas, devenu difficile.

J'avais peur de sa réaction. Et si elle avait préféré le voir, lui ?

-Oh ! Enfin ! C'est toi ! fit-elle, enjouée avec une pointe de mélancolie dans la voix

Elle se jeta dans mes bras, ce qui m'arracha un petit gémissement.

-Pardon ! C'est juste que... je suis si contente, se justifia-t-elle, confuse

Elle resserra son étreinte, que je ne lui rendis pas.

-Excuse-moi lâchai-je en me dégageant doucement.

Je vis son visage se décomposer. J'en fus désolé, mais je ne pouvais la regarder dans les yeux.

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-Tu te sens triste ? me demanda-t-elle, souriant tristement

-Mirajane....

-Tu penses que c'est une raison de l'ignorer ? continua-t-elle

-Je ne l'évite pas parce que je suis triste. Mais je le suis.

-Tu crois que nous n'avons pas été triste quand Grey est mort ? Et que Juvia l'a rejoins de son plein gré ? Mais la vie continu ! Elle t'attend. Elle t'attendra longtemps, mais pas toujours. Elle tourna les talons. La vie continue....

La mienne peut-être. Mais pas la leurs. Mais pas la sienne.

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Je marcha dans le couloir, ressassant tout depuis quatre semaines. Et j'en arriva à aujourd'hui. Tout au long de la journée, je ne lui décocha pas un mots, et ne croisa pas son regard. Je ne le méritais pas. La personne qu'elle aime - qu'elle aimait - est mort pas ma faute. Je ne la méritais pas. Je ne la mériterais jamais. Je voulais tant la revoir. Mais à quoi bon ? Je ne lui parlais plus.

Tout ce qu'elle me donnait, je le chérissait autant que ça faisait mal. J'aurai mieux fais de mourir.

-Parle-moi.

Sa voix me tira de mes pensées, pile au moment où je réfléchissais à mourir. Elle arriva au bon moment, comme un ange blanc, qui m'annonça qu'il n'est pas encore tant de partir.

-Mais je te parle Yukino répondis-je, le dos tourné. Je n'avais pas encore vu ses beaux yeux chocolat de la journée.

-Tu m'as évité tout la journée. Pourquoi ?

-Yuki.....

-Non ! me stopa-t-elle brusquement Je sais que je ne suis pas blesser, que je n’ai rien fais, mais moi aussi je souffre. Je souffre de ne pas pouvoir t’aider ! S’il te plait, arrête… Arrête de me fuir ! J-Je devrais me taire, te laissez respirez. Mais mes paroles ressortent...

Toujours le dos tourné, je cessa de marcher.

-D’ailleurs, pourquoi me fuis-tu, tu m’en veux de ne pas être venu ? De ne pas les avoir protégé ? C’est ça ? C’est ça ?!

Je me rendaiss à peine compte qu'elle criait, sa voix me revins comme une magnifique mélodie divine. Mais un ange ne devais pas parler à un démon.

-Parce que je ne te mérite pas ! Je. Les. Ai. Laissez. Mourir ! hurlai-je en détachant chaque syllabe

-Et moi ? Je n’y suis même pas aller ! Je les ai laissez mourir aussi. Et je l’ai dis à voix haute….Enfin ! Ce que je pense ! Ce que tout le monde pensent !

-Non ! Je l'agrippais par le poignet violemment. Je ne me savais pas capable d'être aussi en colère contre elle.Tu te rends compte jusqu’au je suis tombé ? Et après tout ça, ai-je le droit de te vouloir ? Je l'avais relâché et tomba à genou.

-Moi qui n’ai pas combattu, ai-je le droit de te vouloir ? disait-elle en me rejoignant au sol

Mes larmes coulèrent, au même rythme que les sienne, me chatouillant dans leurs sillage. Elle passa une main réconfortante sur ma joue. Mes lèvres se posèrent sur ses paupières. Le silence s’éternisa, plus réconfortant que je ne l’aurai pensé. Mais elle décida à le briser

-Je suis désolée, mais j’ai cassé ton cadeau. Murmura-t-elle en riant presque

-C’était quoi, ce cadeau ? demandai-je. Elle ris, doucement

-Il allait te plaire, il était blanc

-J'aime tout ce qui est blanc, chuchotai-je, sensuel, au creux de son oreille. Elle frémit

-Un pendentif blanc. Un dragon blanc.

C’était à mon tour de rire maintenant.

- Je n’ai peut-être pas mon dragon blanc, mais j’ai une ange blanche, c’est encore mieux.

Je passa une main sur sa joue

-Et… elle rougie, Ça te dérangerai d’embrasser l’ange blanche ?

-Jamais 

-Je t'aime... Sting.

-Moi aussi Yukino.

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C'est l'histoire d'un ange blanc, et d'un dragon blanc. Chacun pensait ne pas mériter l'autre. Et moi, de l'au delà, je regarde mon ami se démener pour vivre heureux malgré ma mort. Un ange blanc et un dragon blanc. Le dragon noir que je suis n'avait pas sa place dans leurs vies.