Wastelanders
Après avoir récupéré notre armement, nous nous rendîmes à la salle d'entraînement pour le tester. Combat au corps à corps avec ou sans mannequins, stand de tir, exercices avec des androïdes spécialisés dans les différents types d'arts martiaux. Durant plusieurs heures, des coachs observèrent nos capacités de combats et notre maniement des armes. Nous suivîmes ce programme intensif durant quelques semaines au terme desquelles, nous fûmes appelé au bureau des défenses.
Celui-ci faisait partie de la zone militarisée de l'Institut. C'est ainsi que l'on nommait le complexe dans lequel nous vivions désormais. En chemin nous croisâmes un grand nombre de gardes en armure de combat intégrale. Certains d'entre-eux avaient même le visage caché par un masque à gaz qui ne laissait apparaître que les yeux et les cheveux. Une fois au bureau, nous nous présentâmes à l'officier Miller.
- J'ai reçus les résultats de vos prestations martiales et de vos séances de tir, lâcha-t-il sans préambules lorsque nous fûmes tous face à lui, je dois dire que je suis assez satisfait et sous les recommandations aussi bien des psychologues que du Docteur Amari, je vous annonce que vous ferez de bonnes recrues pour les missions en surface. Étant donné votre statut de milicien, nous vous faisons confectionner les tenues de la milice. Vous les recevrez d'ici, disons, une semaine à maximum un mois en cas de problème logistique.
À la suite de ce bref entretien, il nous donna quartier libre et nous vaquâmes à nos occupations dans la salle communautaire, discutant avec les autres pensionnaires ou les membres du corps médical présents à ce moment-là.
Maintenant que nous étions aptes au service, les langues se délièrent et on nous expliqua ce qu'il s'était passé à la surface durant l'année écoulée et plus particulièrement à Junktown.
Mère Isadora et ses fidèles étaient toujours bien présent, le culte d'Atome ayant même connut une explosion démographique. Ces gens étranges et effrayants avaient réussi à conquérir une partie de la population. Sans doute les plus démunis à la recherche d'une figure à suivre. Les Fantômes étaient aussi toujours actifs, même si plus discrets depuis les attentats, préférant œuvrer dans l'ombre.
Le Duke quant à lui, trônait toujours au sommet de la hiérarchie. Son armée semblait plus déterminée que jamais et les gangs de raiders extérieurs avec qui il avait établi des relations, faisaient désormais preuve d'une plus grande cohésion. Il s'était cependant produit un événement majeur qui avait créé une sorte de division en ville.
Un jour l'Archangel, un énorme vaisseau volant en forme de dirigeable mais entièrement métallique, apparut au loin. Au début les gens pensèrent à un étrange objet militaire mais lorsque les Anges de l'Archangel descendirent sur Junktown, ils semèrent le chaos. Ces « anges » n'avaient rien à voir avec ceux des anciens récits religieux, ni avec les goules du culte d'Atome et leur arrivée engendra énormément de changements. Parce qu'ils se sentaient forts et puissants avec leurs vertiptères et autres nefs volantes, ces espèces d'hommes surmusclés dans leurs armures assistées, décidèrent tout simplement de prendre possession de Junktown et de ses technologies. Ce fut sans compter sur la rébellion et l'opposition du Duke. Grâce à son armée de sécuritrons, ses gardes obstinés et l'aide de quelques gangs de raiders, il repoussa pour un temps cet envahisseur venu du ciel qui se présentait comme la Confrérie de l'acier. On nous montra alors les rares clichés qui avaient pu être obtenus. La Confrérie de l'acier avait pour objectif de récupérer toute la technologie militaire de l'Ancien Monde et de ce fait avaient réussi à s'approprier des prototypes jusque là inconnu. Ses ressources déjà mises à mal par les actions terroristes incessantes des Fantômes et par ses problèmes avec la montée en puissance de la secte de Mère Isadora, le Duke finit par conclure un accord avec la Confrérie.
Il promit d'échanger toute la technologie qu'il pourrait trouver contre une aide pour maintenir l'ordre et rester à la tête de la cité. La Confrérie s'installa donc comme protectrice de Junktown. Pourtant la culte d'Atome finit par amadouer une grande partie de la population et fit main basse sur certaines zone de la ville. Pour apaiser les tensions et en échanges de services mutuels, Le Duke le nomma culte officiel de la ville. Surtout que plusieurs haut-placés à la table du Duke s'étaient convertis et qu'il ne pouvait se permettre de les perdre.
Autre nouveauté, les véhicules. Si il y a un an, ils étaient assez rare, depuis qu'une certaine Trudy avait un jour débarqué en ville, sous la bannière de la milice, avec son break nucléaire rénové et militarisé au possible, les gens s'étaient alors questionnés sur le moyen d'obtenir des véhicules motorisés. Les carcasses de voitures abandonnées soulevèrent soudain un vif intérêt. Tout comme les buggys et les motos plus adaptés aux routes mal entretenues des Terres Désolées. Les factions motorisées restaient toutefois plutôt rare. Un service de transport s'étaient cependant mis en place mais comme ce type de véhicules consommait du carburant difficilement trouvable, cela coûtait très cher et tous ne pouvaient pas se l'offrir.
Quant aux engins à pile nucléaire, ils étaient encore plus difficile d'en obtenir à cause de la Confrérie qui mettait la main sur toutes les armes à énergie, armures assistées et autres armes nucléaires.
On nous mit bien en garde, nous conseillant de ne pas nous frotter à ces gens-là car bien que considérés comme protecteurs, ils étaient sans pitié aucune. Quid des miliciens s'était alors enquit John. On nous répondit qu'ils étaient toujours présents mais que la faction n'avait pas vraiment évolué. Elle était restée stable sans augmentation ni affaiblissement et était toujours plus présente dans le Commonwealth que dans l'ouest américain où nous nous trouvions. Et en ce qui concernait Sheltertown, notre ville, elle existait toujours et se portait bien, n'ayant connu aucun événement majeur contrairement à Pirate Bay. Cependant, tant que nous n'aurions pas fait nos preuves, on ne nous en dirait pas plus.
Nous fûmes soudain plongés dans le noir. Les lumières d'urgence s'activèrent et une alarme résonna dans tout le complexe. Bien vite nous reconnûmes le code d'alerte émit par le parlophone, une voix nasillarde répétant en boucle que nous étions assiégés.
Le complexe était relié aux galeries de l'ancienne mine parcourant le sous-sol de Junktown et qui étaient par endroit connectées aux égouts. Ces sections auraient normalement dû être condamnées ou du moins sécurisées, mais il semblait que certaines aient été mal explorées ou, en tout cas, qu'il y avait une brèche dans la sécurité. La sûreté du complexe ayant été compromise, toutes les unités capable de se battre furent appelée à l'intendance pour y récupérer de l'équipement. Lulu nous équipa d'une légère armure de combat complète et nous remit nos armes. Une fois cela réglé, nous nous présentâmes au pavillon central pour recevoir notre affectation. Il y régnait une grande agitation. Les troupes connaissant déjà leur mission s'étaient aussitôt misent en position. Les groupes étaient répartis aux différentes entrées dérobées mais la majorité des militaires avait rejoint l'entrée principale déjà sous le feu de l'ennemi. Notre équipe, avec quelques autres nouvelles recrues, se vit assigner à la protection d'une de ces entrées secrètes. Il nous fallait nous assurer que, malgré les tourelles placées bien en amont de la galerie, personne ne puisse passer par là. L'officier qui nous avait transmit les ordres espérait d'ailleurs qu'elles n'avaient pas toutes été détruites. Pour la première fois depuis notre renaissance, nous quittâmes le confort du laboratoire. Nous pénétrâmes dans un sas par une double porte métallique. Lorsqu'elle se referma, une autre porte, blindée cette fois, s'ouvrit et nous nous retrouvâmes dans l'une des galeries extérieures. Ces dernières avaient été aménagées et renforcées, on pouvait voir d'énormes passe-câbles suspendus de manière régulière aux différentes poutres. Les lumières clignotaient de temps à autre, rendant instable la luminosité. Nous allumâmes alors la lampe frontale intégrée à notre casque. Pour couvrir plus de terrain, notre groupe se sépara en équipe de trois à six personnes. Bien vite l'écho de coups de feu nous parvint accompagné par des cris gutturaux, presque inhumain. Il ne s'agissait cependant pas de hurlements de goules, ceux-ci étaient plus profond, plus animal. En avançant dans notre portion de galerie, nous tombâmes nez à nez avec un golgoth extra-musclé de trois mètres de haut, à la peau verte et à l'air ahuri qui trahissait sa stupidité et la lenteur de son cerveau.
- Humains... frapper... rugit-il.
Un super-mutant nous faisait face et aux bruits provenant de derrière lui, nous sûmes qu'un deuxième était sur ses talons. La première des brutes épaisses était protégée aux bras, aux jambes et au torse par de la ferraille. Elle était également équipée d'une grosse massue rouillée. Son congénère possédait quant à lui un fusil à canon scié mais n'avait que du cuir pour protéger son poitrail.
Je visai le premier à la tête mais perdis ma flèche dans les ombres de la galerie. Sly tira avec son propre canon scié et atteignit sa cible dans la poitrine. Un second tir lui infligea de menues blessures à la jambe droite. John se déplaça pour atteindre son adversaire, lui prodiguant d'importants dégâts au bras droit. Le super-mutant rendu furieux par les blessures infligées, leva sa masse mais heureusement pour John, rata son coup. L'étroitesse du couloir empêcha l'autre qui avait rejoint son camarade, d'attaquer. J'encochai un nouveau projectile et visai la tête, résultat je l’effleurai à peine et ma flèche lui servit de piercing d'oreille. Sly Yu rechargea son arme et visa lui aussi la tête. Le visage plein de chevrotine, le mutant s'exclama :
- Argh... humain méchant !
Abandonnant un instant sa masse, notre capitaine prit sa lance à deux main et lui explosa le crâne. La créature bascula en arrière, raide morte. Le second super-mutant, énervé, se jeta dans la bagarre en hurlant :
- Non ! Je vais vous tuer, puis vous manger... vous vomir !
Se plaçant en bouclier protecteur, John lui répondit :
- Manger des humains, ce n'est pas bien !
Les inflexions dans sa voix sonnèrent bizarrement à mes oreilles mais je n'avais pas le temps pour ce genre de réflexions. Ma flèche faucha une bonne partie de la jambe gauche de notre ennemi, le ralentissant par la même occasion.
- Humain... je vais vous tuer ! Vociféra-t-il à cause de la douleur.
Une autre flèche l'atteignit en plein torse. Sly se rapprocha mais ne pu pas attaquer la brute. Long Fellow usa une fois encore de sa lance à deux mains pour asséner à son adversaire un coup vraiment puissant qui lui brisa la mâchoire et qui le fit vaciller. La brute riposta avec son canon scié mais le tir finit dans un mur. Mon attaque suivante échoua lamentablement et ma flèche se perdit dans la galerie. J'en encochai une nouvelle et la perdit également. Sly échoua lui aussi. John usa à nouveau de sa masse, défonçant le crâne du super-mutant qui s'écroula mort à ses pieds.
- Beau travail d'équipe, nous lança-il d'humeur taquine.
Sur le deuxième cadavre, Sly récupéra cinq cartouches pour son fusil. Sur les corps, nous trouvâmes une étrange mixture contenue dans une grande fiole de verre fragile, et dont la couleur était bien verte et luisante. C'était typique de la radioactivité mais je récupérai quand même les deux bouteilles dans le but de les faire analyser plus tard. Nous ramassâmes également trente-six capsules que nous nous répartîmes équitablement. Nous avançâmes en demeurant les uns derrière les autres à la suite de John. Nous continuâmes d'entendre des cris et des bruits de combat plutôt intenses provenant du sud de notre position. Progressant toujours, nous entendîmes une explosion toute proche et le vacarme d'un éboulement alors qu'un membre du complexe était projeté contre la paroi, les os réduits en miettes. De la poussière obscurcit la galerie et lorsqu'elle retomba, nous pûmes voir l'étendue des dégâts. Le soldat agonisant s'adressa à nous :
- Aaah... j'ai réussi à les contenir mais ils vont faire le tour. Faites gaffe, il y a un super-mutant plus malin que les autres là-bas, dans l'ancien poste avancé. Essayez de voir s'il n'y a pas moyen de le faire péter pour le buter. Faites quelque chose en tout cas car il a l'air de savoir réfléchir et il risque de compromettre l'accès au complexe de l'Institut. J'ai laissé de l'équipement plus avant dans le tunnel. Passez la barricade.
Laissant-là l'homme, trop grièvement blessé que pour être sauvé, nous poursuivîmes notre route et après un tournant, nous aperçûmes d'autres super-mutants qui se rassemblaient. L'un d'eux possédait un pistolet à plasma, il sauta par dessus une large crevasse pour rejoindre un de ses camarades qui se trouvait déjà de notre côté du fossé et qui lui, était armé d'une planche à clous. Nous restâmes immobiles, sans faire le moindre bruit, pour attendre qu'ils avancent vers nous. Nous espérions ainsi les surprendre et les combattre un à un. Notre premier adversaire progressa sans nous voir et John, armé cette fois de sa hache, l'attaqua, le blessant sérieusement à la tête. Sly bougea et enchaîna deux tirs, touchant l'ennemi à la jambe gauche et au bras droit.
Quant à moi, je lui tirai une flèche dans la jambe droite. Malgré toutes ses blessures, la brute était encore debout. J'encochai une nouvelle flèche qui alla se planter dans son torse nu, lui arrachant un grognement de douleur. Haletant, il tenta malgré tout de frapper John de toutes ses forces, blessant ce dernier à la jambe. Le deuxième mutant tira et le rayon de l'arme à plasma atteignit notre ami au niveau de la blessure qu'il venait de recevoir, lui brûlant un peu la peau. Notre vieux loup de mer visa la tête de son assaillant et lui fracassa la boîte crânienne. Le second avança et Sly, après avoir rechargé son arme, se mit hors de portée de son pistolet à plasma. J'avançai et visai la main armée, la lui éraflant. Comme nous étions tous trois dans sa ligne de mire, notre capitaine décida d'attirer son attention sur lui.
- Eh, ici connard !
Le tir adverse passa à côté de sa cible et se perdit sur le mur de la galerie. John avança et frappa mais échoua lui aussi à blesser notre ennemi. Le premier tir de Sly toucha la jambe droite du mutant qui vacilla un petit peu et le deuxième dans la jambe gauche, le blessa encore plus tout en lui faisant faire un petit pas de danse. J'attaquai la jambe droite et ma flèche s'y planta comme dans du beurre. Je rechargeai, malheureusement cette fois, mon projectile se perdit dans le décor.
Le super-mutant excédé par notre action, entra en rage. Il attrapa John, qui était le plus proche de lui, et il lui fourra son pistolet dans la bouche. Miraculeusement, il loupa son tir qui atteignit le pied gauche du vieux marin. John riposta, lui envoyant sa masse en plein dans le bras qui tenait l'arme. Le membre fut broyé, éclaté, les os apparaissant à travers la chair. Se vidant de son sang, il s’effondra passant de vie à trépas.
Sur les corps nous trouvâmes encore ces fioles au liquide suspect. En ayant déjà ramassé, nous les laissâmes sur place. Sly s'empara du pistolet à plasma, ce dernier contenait encore vingt charges. Il trouva aussi un pack C.E. de trente-deux coups. Nous fouillâmes ensuite la zone à la recherche du matos dont notre allié avait parlé avant de mourir. De l'autre côté de la fissure dans le sol, nous distinguâmes de vagues silhouettes de super-mutants en patrouille. Nous finîmes par trouver ce que nous cherchions. Il y avait des explosifs, un paquet de dynamite et trois grenades que j'emportai. John installa la dynamite pour nous libérer un passage plus sécurisé que le saut en longueur au dessus d'un ravin sans fond. Une fois que nous fûmes tous à l’abri de l'explosion, il appuya sur le bouton. La détonation engendra un nuage de poussière et nous ne reprîmes notre avancée qu'une fois celui-ci dissipé. Le raffut avait attiré l'attention de nos ennemis. Furtivement, je me penchai pour observer ce qui se passait du côté de l'ancien poste avancé. Je pus distinguer une ombre projetée par la porte du bâtiment et des bruits difficilement identifiables me laissèrent présager qu'ils étaient trois à l'intérieur. Toujours en mode furtif, je décidai d'avancer. L'oreille aux aguets et le cœur battant à l'idée de me faire surprendre, je m'arrêtai dans les ombres à mi-chemin de la bâtisse délabrée. John m'avait suivie, cependant la discrétion n'était pas son point fort et en trébuchant, il jura haut et fort. Sly Yu voyant la scène, se fondit dans le décor sans émettre le moindre son.
Un super-mutant sortit de l'avant-poste et bien qu'il eut l'air aussi bête que ses congénères précédents, son équipement était pourvu d'un lance-flammes. Le mix de cuir et de ferraille constituant son armure lui offrait également une protection intégrale.
Prenant le risque de me faire repérer, je décidai de lui lancer une de mes grenades. Celle-ci arriva à ses pieds et explosa en ne lui infligeant que des blessures mineures mais alertant au passage ses acolytes de notre présence. Yu tira une première fois dans la jambe gauche puis avec son second coup, il blessa le mutant au bras droit. Ce dernier arma son lance-flammes pour rôtir Long Fellow mais l'arme eut un raté et la langue de feu n'atteignit pas sa cible. Un super-mutant de type porteur rejoignit alors le combat. Il était équipé d'un marteau de guerre et d'une armure en ferraille complète. Il se montra encore plus menaçant et avait l'air plus résistant que les autres de son espèce. Considérant la menace du lance-flammes plus importante, j'encochai un projectile et visai notre premier adversaire. Ma flèche, bien qu'ayant transpercé son armure, ne lui infligea guère plus qu'une minuscule griffure au bras. John avança et frappa de sa masse le membre éraflé, le laissant en très piteux état. Sly tira mais échoua. Le lance-flammes cracha son feu ardent, brûlant le vieux marin qui s'enflamma. Le deuxième attaquant quant à lui se rua sur moi. La montagne de muscles m'asséna un puissant coup de marteau dans la poitrine. Je tins bon mais j’eus le souffle coupé et je me sentis reculer de quelques pas sous la puissance du choc. Je me désengageai du combat pour porter secours à mes compagnons toujours aux prises avec cette saloperie de lance-flammes. J'encochai une nouvelle flèche et visai le bras déjà mis à mal.
Notre capitaine en profita pour se rouler au sol, éteignant les flammèches qui consumaient ses vêtements, tandis que Sly ratait à nouveau son tir. John étant à terre, je fus prise pour cible par le lanceur de flammes qui me brûla grièvement au bras droit. Je m'enflammai à mon tour. Son acolyte en profita pour me faucher la jambe, m'envoyant au sol où je me roulai pour éteindre l'incendie. John après s'être relevé, frappa de sa masse et réussit à mettre à mort le pyromane pour notre plus grand soulagement. Sly, dépité, échoua pour la troisième fois.
Soulevant son marteau de guerre, le dernier mutant l’abattit sur le bras de John qui grogna de douleur. Rampant hors de portée du marteau, je me relevai et visai le bras du monstre vert. Notre vieux loup de mer lui, frappa l'ennemi aux jambes, le faisant vaciller. Sly Yu visa lui aussi le bras mais ce ne fut pas suffisant. Notre agresseur voulut riposter mais loupa lamentablement son coup. J'envoyai une flèche supplémentaire dans le bras blessé, ce qui l'amocha grièvement. Il était cependant toujours debout. John visa à nouveau les jambes avant de se reculer pour permettre à Sly de tirer deux fois. Malheureusement aucun coup ne fit mouche. John eut de la chance car le mutant le rata de peu. Ma flèche, une fois de plus, ne fit qu'égratigner le bras de ma cible. John avança, frappa de sa masse puis recula à nouveau laissant son adversaire de plus en plus mal en point. Sly et le mutant ratèrent leurs attaques respectives. Une troisième flèche vint se planter dans le bras du mutant sans faire plus de dégât que les précédentes. Le coup de masse de John par contre, amena le gros tas de muscles aux portes de la mort. Sly, utilisant son pistolet laser plutôt que son canon scié, tira dans le corps puis dans le bras, le liquéfiant partiellement et entraînant son propriétaire dans le néant.
John regarda hâtivement à l'intérieur du bâtiment et vit le super-mutant qui y était resté planqué. Notre ultime adversaire était équipé d'une armure en métal complète et d'une super-masse. Je ramassai le lance-flammes et confiai mes grenades à Sly. John, lui, prit le marteau de guerre. Ces cadavres-là aussi possédaient ces étranges fioles de liquide verdâtre. Ils avaient également de petites sacoches de ceinture contenant de la poudre cicatrisante. Nous en eûmes deux chacun. John et moi les utilisâmes immédiatement tandis que Sly rangeait les siennes dans son sac.
Notre capitaine tenta de faire sortir le dernier mutant de son trou en l'insultant copieusement :
- Eh grosse truie verdâtre, je suis sûr que t'oserais pas venir m'affronter !
- Moi Broyercrâne, moi je vais te défoncer petit être inférieur.
Nous entendîmes ensuite de lourds pas se diriger vers nous. Encore plus énorme que le précédant, le goliath était prêt à défoncer le crâne de Long Fellow. J'avançai pour me rapprocher du boss et Sly ouvrit les hostilités en lui tirant dans la jambe gauche. Délaissant sa masse pour son marteau nouvellement acquis, John voulut frapper son adversaire mais se loupa. Il recula alors pour me laisser utiliser le lance-flammes.
- Je vais te fracasser, moi Broyercrâne ! beugla l'abomination en fonçant sur notre ami, le frappant violemment au torse.
- Putain, j'ai connu des gamines qui tapaient plus fort, le railla notre vieux loup de mer en cachant sa douleur mais reculant sous l'impacte.
J'envoyai alors un jet de flammes sur Broyercrâne, le brûlant au bras et l'embrasant au passage. Sly toucha le bras gauche avec un tir laser et John qui avait reprit sa masse, lui amocha un peu plus.
Pas content du tout et énervé par nos attaques incessantes, le super-mutant se plaça entre nous et se fut Yu qui subit son courroux. Il visa la tête mais heureusement il ne fit que l'effleurer, la protection de Sly venant de lui sauver la vie.
À nouveau j'armai le lance-flammes et continuai à lui cramer le bras, accentuant les blessures de l'embrasement qu'il n'avait pas jugé bon d'éteindre. Sly s'attaqua aux jambes, d'abord avec son pistolet laser mais comme il ne fit que les érafler, il le troqua contre son canon scié. John frappa de sa masse au niveau des jambes de l'ennemi, le faisant vaciller. La brute voulut riposter mais échoua. Je continuai à inonder de feu notre adversaire, découragée de ne pas le voir fléchir. Yu lui envoya le contenu de sa cartouche dans le bras et Long Fellow frappa les jambes avec sa masse. Enfin nous vîmes le monstre commencer à faiblir.
- Urgh... Broyercrâne pas se sentir très bien, fit-il en tapant dans le vide.
Nous remarquâmes alors que le sang qui s'écoulait de ses blessures avait une étrange teinte vert fluo et que ses yeux luisaient d'une lueur anormale. Malgré les innombrables cicatrices et les flammes qui continuaient de le brûler vif, nous aperçûmes ses scarifications. Il s'agissait en réalité de tatouages bien spécifiques.
Tandis que mes compagnons le mettaient à terre, un nouveau jet de flammes dans le torse le rapprocha un peu plus du trépas. Dans un dernier sursaut de vigueur, il tapa John au bras, le faisant grimacer. Les graves brûlures que je lui avais infligées tout au long du combat eurent finalement raison de ses dernières forces et dans un dernier râle d'agonie, il murmura :
- Argh Mère... Isadora... désolé... j'ai pas pus... les éveiller...
Maintenant qu'il était mort, nous nous approchâmes pour observer de plus près ses tatouages d'un beau vert radioactif. Cela ajouté à ses dernières paroles, nous laissa penser que quelque chose de pas net se tramait avec le culte d'Atome. Regardant de plus près la super-masse, John se rendit compte que ce n'était pas une arme commune mais plutôt un armement militaire peu répandu de l'Ancien Monde.
Nous entrâmes dans l'avant-poste, histoire de s'assurer qu'aucun ennemi ne s'y trouvait plus. Il avait été bien saccagé par les super-mutants et à part des murs sans porte, de vieilles carpettes poussiéreuses et du mobilier complètement ruiné, nous ne trouvâmes rien d'intéressant. Hormis bien sûr, un vieux terminal portatif rangé dans une grosse valise bien épaisse. Impossible cependant de déterminer s'il appartenait à l'institut ou non. Nous l'embarquâmes et nous retournâmes dans le complexe. Bien que notre mission fusse un succès, il y avait quand même eu des dégâts et quelques pertes dans nos rangs. L'assaut avait été repoussé, le complexe sécurisé, et nous avions gagné la confiance du personnel de l'Institut présent au moment de l'attaque.
Nous prîmes alors le temps de soigner nos blessures. Enfin, après nous être rendus au bureau des défenses déposer le terminal et les fioles pour analyse, nous fîmes aussi un détour par l'intendance. Il fallait faire réparer notre équipement et remettre nos trouvailles pour faire baisser notre dette.
Deux jours plus tard, les résultats nous parvînmes. L'officier Miller nous reçut dans son bureau.
- Heu... c'est vous qui avez ramené les fioles contenant l'étrange liquide vert ?
- Oui, répondis-je.
- Vous êtes francs d'avoir ramené de l'eau aussi radioactive. Ce truc là c'est une mort en bouteille. Ça fait peur de voir que des super-mutants en sont équipé. Ça veux soit dire qu'ils sont assez intelligents et qu'on leur a dit de les balancer sur les humains, soit qu'on les a envoyé au casse-pipe.
- Mère Isadora veut sans doute se créer de nouveaux adeptes, suggérais-je.
Ce à quoi Miller répondit :
- Comment arriver à accuser Mère Isadora de cette attaque sans dévoiler l'existence de notre complexe ? Bon, nous savons qu'eux sont au courant mais pour les autres nous devons garder le secret. Puis changeant de sujet il poursuivit : Nous avons analysé le contenu du terminal. Celui-ci est très étrange. Au début c'est l'écriture d'un type normal, un certain Virgile. Il rédige un rapport incompréhensible sur des tests. Mais il nous est impossible d'en dater le contenu car les données sont à moitié corrompues. Il parle de cobaye, d'expérimentation, de virus neutralisé et injecté dans des corps pour en faire des êtres supérieurs. Plus le temps passe, plus l'écriture semble être limitée dans le vocabulaire et plus les phrases sont courtes. Il y a des fautes de frappe de plus en plus conséquentes comme si c'était un enfant qui commençait à écrire. De Virgile on passe à Virg, puis il y a des points de suspension suivis de plusieurs lettres appuyées au hasard et enfin, Broyercrâne. Voilà tout ce que nous avons pu récupérer comme informations.