Je suis une Légende

Chapitre 12 : Épilogue

Chapitre final

787 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/08/2017 22:17

« Maman, c'est lui le croque-mitaine ? »

Maxime se remémora la phrase de la fillette et comprit pourquoi les goules le haïssaient. C'était lui le monstre. Il était le pire fléau que les goules pouvaient craindre et redouter. Il savait qu'il n’appartenait pas à cette espèce et que l'homme avait fait son temps sur Terre. Toute la colère et la haine qu'il éprouvait envers les goules s'était évaporée. À présent, il avait honte. Honte d'être devenu le monstre qu'il croyait combattre en la Famille et ses représentants. Cette fois-ci, il n'y avait aucune issue possible. Il était coupable et le reconnaissait pleinement. Alors qu'il se morfondait sur son sort, Ned interpella Maxime. « Hé l'affreux, t'as de la visite. » C'était Fawkes.

« - Fawkes ? Qu'est-ce que vous faites là ?

- Je suis venu pour vous remercier, d'avoir plaidé en ma faveur.

- Ce n'est rien. Vous m'avez sauvé la vie, il est normal que je vous rende la pareille.

- Eh bien, vos efforts n'ont pas été vains. Figurez-vous que la cour à longuement réfléchi à mon cas et en a conclu que ma collaboration avec vous était entièrement de votre faute. Désolé de le dire aussi brusquement.

- Ce n'est rien.

- Bref, toujours est-il que n'étant pas humain, je suis autorisé à vivre parmi eux. Bien que je ne sois pas une goule, je suis issu d'une nouvelle espèce qui j'espère, sera plus nombreuse que maintenant.

- Content pour vous.

- J'ai appris pour votre exécution. Je regrette de ne pas avoir pu vous aider.

- Peut-être que vous pourriez m'aider à m'échapper ? Je quitterai la ville et j'irai m'installer ailleurs, là où je n'embêterais personne...

- Je suis désolé, mon ami, mais non. Nous avons tous notre propre destinée, et la vôtre s'achève ici. Je ne vais pas vous priver de cela.

- Je comprends, désolé...

- Cela m'attriste qu'on en soit arrivés là. Adieu mon ami. »

Sur ces dernières paroles, Fawkes s'en alla et quitta le cachot. Quelques minutes plus tard, Peter entra et demanda à Ned de les laisser. Une fois la porte fermée, Peter s'avança vers la cellule de son ancien meilleur ami.

« - Salut.

- Salut. »

Le silence s'installa quelques instants jusqu'à ce que Maxime décide de le briser.

« - Peter, je... je suis désolé.

- Tu peux l'être. Tu te rends compte du nombre incalculable de goules que tu as tués ?

- Je sais, je sais... Mais je suis seul depuis tellement longtemps. Je n'ai jamais voulu tuer qui que ce soit. Si j'ai tué, c'était uniquement pour me défendre.

- Parce que faire exploser les immeubles remplis de goules, c'était de la légitime défense peut-être ?

- Non, mais... j'ai perdu mon chien à cause d'eux. J'étais tellement en colère que j'ai voulu en finir une bonne fois pour toutes avec eux. Il était mon seul ami et on me l'a pris... avoua Maxime. »

Peter regarda Maxime qui essayait de ne pas pleurer, en vain. Pour la première fois depuis longtemps, la goule éprouva de la pitié pour le survivant. Il réfléchit puis lui dit :

« - Écoute Maxime, les autres goules ne te connaissent pas aussi bien que moi. Ils ont peur de toi et ils veulent ta peau. Pour eux, tu n'es qu'un monstre à éliminer et ils ont bien l'intention de te faire payer très cher ce que tu leur a fait en te tuant à petit feu. Une mort lente et douloureuse, tu vois le genre ?

- Ouais... je vois très bien.

- Mais si tu veux, je peux t'offrir une mort rapide et sans douleur. »

Peter lui tendit alors une pilule que Maxime prit. « C'est tout ce que je peux faire pour toi. En souvenir du bon vieux temps. » Peter se dirigea alors vers la porte et sortit. Maxime resta debout au milieu de sa cellule à ne rien faire pendant quelques instants. Puis il entendit les goules hurler. Elles voulaient le faire souffrir comme il les avaient fait souffrir. Maxime regarda alors la pilule dans sa main, prit une grande inspiration et l'avala. Puis il s'allongea sur sa couchette, ses dernières pensées furent pour Canigou et ses parents.

Un mythe est né. Une créature issue d'une espèce que l'on pensait disparue qui hantait les rues de Washington chaque jour. Un être qui pouvait survivre le jour et tuait ses nouveaux habitants pendant qu'ils sont vulnérables. Qui je suis ? Je m'appelle Maxime Journet. Je suis le dernier homme sur Terre.

Je suis une légende.


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