Immarcescible

Chapitre 11 : Chapitre 10

3260 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/08/2018 18:07

Pour compenser notre looooongue absence voici le chapitre 10 un peu en avance,

Bonne lecture !



- - -



Assise sur mon lit, j'observe attentivement la bague. Après une semaine de repos dans l'enveloppe, je la reprends enfin entre mes mains et m'interroge de nouveau sur la signification du mot qui s'y trouve gravé. 


Qui ne peut se flétrir, d'accord, impérisssable, d'accord, mais ça ne me donne pas d'indications sur pourquoi et comment cette bague a pu se retrouver dans mon sac. 


Elle n'est pas si moche que ça d'ailleurs. Je l'enfile alors sur mon annuaire. Elle est pile poil du bon qualibre. J'hausse les épaules et décide de la garder comme bague de fiancaille.


En attendant qu'Alex me demande en mariage, ça fera l'affaire.


Quelle étrange journée...


 Alors que je devais seulement la passer tranquillement chez Alex...


Je me replonge dans cette journée assez particulière. Après être retournée auprès de ma mère, suite à ma petite visite chez le directeur, j'ai décidé de ne pas lui faire part de ce léger incident. De toute façon, personne ne faisait attention à moi lors de mon retour. En effet, lorsque je suis revenue dans la partie officielle de la bibliothèque, la quasi totalité des personnes présentes s'était rassemblée dans le hall. Sur une petite estrade, l'homme bizarre qui était venu me présenter la bibliothèque -alias le vampire travesti- gesticulait et faisait de grands gestes. 


Il était en train de présenter les gagnants du concours. 


Mais, j'avais beau attendre qu'il annonce le grand gagnant -moi-, il n'en fut rien. Seules trois personnes recurent un prix, le boucher, sa femme et une vieille dame toute courbée. J'étais très déçue, je pensais que j'avais gagné. C'est ce qu'il m'avait dit, non ? C'est de la triche, ce concours est truqué, c'est pas possible...


Alors que je partais vers la sortie, dépitée, l'étrange homme courrut après moi en faisant claquer ses souliers vernis et me murmura à l'oreille :


- Pour vous, grande gagnante.


Il me tendit un vieux livre. Je crus que c'était une blague. Les autres gagnants avaient reçu la trilogie du Seigneur des Anneaux. Une édition limitée ! Je soupirais, un peu déçue, mais remerciais tout de même le personnage -limité lui aussi- avant de courir pour rattraper ma mère et Antoine. Aucune question ne me fut posée sur l'origine du livre que je tenais dans ma main. Ma mère devait sûrement croire que je l'avais emprunté -sans carte d'abonnement oui oui-.


Je prends le fameux livre pour l'examiner un peu plus en détail et l'ouvre à la première page.


Je manque de m'étouffer avec ma salive.


Quoi ? 


Le livre que m'on m'a donné comme prix est celui que le directeur m'avait repris, celui que j'avais essayé de déchiffrer en m'incrusant dans la salle des archives. 


                                           ....



J'ai passé la fin de mon weekend et toutes les nuits qui ont suivi à essayer de comprendre un minimum ce qui est écrit dans le livre. Mais un "que dalle" se répercute indéfiniement dans mon cerveau en grosses lettres néons. J'ai beau chercher dans toutes les langues interplanétaires, aucune ne ressemble ne serait-ce qu'un chouilla à ces signes bizarres dessinés sur les pages.


Google traduction n'est pas à la hauteur, tss. 


Mardi est arrivé et je ne suis pas en super forme. Après trois nuits blanches, j'attaque les cours ce matin à huit heures et, au moins aujourd'hui, je me dois d'avoir une tête potable. 


Ce soir, je fais l'exposé avec Alex. Mon énergie remonte en flèche.


C'est donc avec une bonne humeur assez -voir carrément- inhabituelle pour un mardi matin, que je chantonne à travers toute la maison en me préparant. Mon cerveau s'est fait la malle, je deviens niaise et idiote. Comme toutes les fois où je parle à Alex d'ailleurs...


Je passe un temps fou devant mon miroir à essayer de trouver la combine parfaite et opte, au final, pour un simple coup de mascara. L'étendue de mes capacités en maquillage sont équivalentes à un beau zéro.


Je décide même, dans un élan de courage, de sauter le petit déjeuner pour ne pas arriver en retard. Ce qui ne m'arrive jamais en temps normal. Alex avant tout, même avant la bouffe. 


                                                  ....



Mon ventre pousse un grognement à réveiller un mort.


Trente-six têtes se retournent vers moi. J'aurais dû manger ce matin. Je fais mine de chercher un stylo dans ma trousse, comme si je n'avais rien fait -ce qui est le cas hein-. 


- Hé, Alice...


Je me retourne et aperçois Camille, au fond de la classe, qui me fait de grands gestes. Je la regarde en fronçant les sourcils, elle ressemble à une folle comme ça. Elle essaye de me dire quelque chose. Elle tire une tête désespérée lorsqu'elle voit que je suis dans l'incompréhension la plus totale. Et, sans que je l'ai vu venir, elle me lance une sorte de règle à la figure, que je rattrape avant qu'elle ne me frappe en plein visage.


Elle est folle ? Je savais qu'elle avait des pensées meurtrières mais au point de me tuer, moi...


Je jette un coup d'oeil à l'objet qu'elle m'a tendrement lancé. C'est une barre de céréales aux fruits rouges. Pas une règle. Chouette ! Je lui fais un geste de remerciement et commence à déguster mon petit-déjeuner. 


A la fin du cours, je me précipite vers Camille et lui embrasse la joue, tout en glissant dans sa poche l'emballage Kellogg. Elle me lance un sourire. Camille fait la collection des emballages de barres de céréales. 


Je lui adresse un signe de la main avant de me diriger vers la sortie. Je vais enfin faire l'exposé avec Alex. Rien que d'y penser, j'en ai des frissons. 


Je retrouve mon prince charmant devant les grilles du lycée. J'ai le coeur qui fait des sauts périlleux dans ma poitrine. Si Camille me voyait, elle serait sans doute désespérée que je me mette dans un état pareil pour si peu. Mais, de toutes façons, Camille n'a pas de sentiments. 


C'est un démon... Un démon sympa mais un démon quand même. Elle a dû rejeter une dizaine de mecs depuis la rentrée sans aucun état d'âme. 


Alex me sourit gentiment et m'invite à le suivre. Sur le chemin, nous bavardons tranquillement et, Ô miracle, j'arrive à stopper mon bégaiement. 


Alex habite à seulement quelques minutes du lycée dans un quartier résidentiel assez chic. Sa rue est bordée par d'immenses platanes dont les écorces blanches sont aussi grandes que ma main. Les maisons se succèdent les unes après les autres dans un assemblage parfaitement régulier de porches identiques et de pelouses bien tondues. La maison d'Alex ne déroge pas à la règle. On accède au porche par un petit chemin en gravillons bordé de bosquets fleuris. 


Alex dévérouille la porte et m'invite à entrer :


- Bienvenue chez moi ! 


L'entrée nous amène directement à un spatieux salon. Des fauteuils en vieux cuir brun, disposés autour d'un tapis couleur crème, jouxtent un ensemble de salon ultra moderne blanc éclatant. Le mélange entre l'ancien et le contemporain est très bien réalisé. Cet ensemble crée une atmosphère plutôt chaleureuse -même si la pièce rangée à la perfection donne plus l'impression de sortir d'un magazine déco que d'être habitée-. 


- Tu veux boire quelque chose ? Jus d'orange, coca ? m'adresse Alex dans un sourire.


- Heu, oui je veux bien un verre d'eau s'il te plait, dis-je en rougissant.


Je vais boire dans un verre. Un verre dans lequel Alex a sûrement dû déjà boire. 


Mes joues sont en feux, ma peau blanche comme du blanc de poulet me trahit toujours dans ces cas là. Les personnes à la peau plus foncée ne peuvent même pas s'imaginer la chance qu'ils ont de pouvoir rougir à souhait. 


 Alex attrape deux verres et les remplit d'eau à ras bord. Il me fait signe de le suivre dans les escaliers. Je ne peux pas m'empêcher de mater ses petites fesses musclées lorsqu'il monte les marches. 


C'est pas ma faute si elles se dandinent là, sous mon nez ! C'est comme si on accrochait une crêpe au chocolat devant moi. Je suis bel et bien obligée de la regarder et de vouloir la manger à tout prix, non ?


Alex s'arrête subitement, ouvre une porte et s'incline devant moi comme le ferait un gentleman. Je rigole doucement et passe le pas de la porte.


- Désolé, ma chambre est en bordel, j'ai pas trop eu le temps de la ranger... dit-il en se grattant la nuque, d'une voix gênée. 


En effet, sa chambre jure profondément avec le reste de la maison. Là où l'ordre règne, ici, on a plus l'impression qu'un troupeau de pachydermes en furies l'a traversée en période de migration. 


Les meubles sont recouverts d'objets et de livres en tous genres et le bureau croule sous une impressionnante quantité de cahiers et de feuilles. Bizarrement, ce bazar rend bien plus agréable la pièce que le reste de la maison. Elle semble plus humaine. 


Ou peut-être que ma chambre est dans le même bordel donc je m'y retrouve un minimum. 


Lorsque je lui demande si je peux m'asseoir, il rosit légèrement et attrape une chaise avant de la mettre devant le bureau. 


Qu'est-ce qu'il est mignon ! Je dois me faire violence pour ne pas me mettre à baver sur son parquet. Ce serai dommage qu'il finisse tout ondulé. Je vois bien une scène d'inondation de bave dans ma tête. Je rigole silencieusement à ma propre pensée. Heureusement, Alex ne m'a pas entendu, trop concentré à relire ses notes. J'ai déjà suffisament l'air d'une folle sans avoir besoin d'en rajouter.


Je l'observe un moment. Ses -délicieuses- lèvres sont pincées et un petit plis entre ses deux sourcils s'est formé. Il encercle son crayon de ses doigts robustes et écrit avec des gestes si sensuels que je ne peux détacher mes yeux de ses mains. J'en suis tellement obnubilée que je ne remarque qu'avec un temps de retard qu'elles ont cessé d'écrire. Je relève les yeux et tombe sur Alex en train de me regarder, un sourire amusé aux lèvres.


Oups. J'ai été prise en flagrant délit de reluquage.


- Ça va Alice ? La vue est belle ? me taquine Alex en souriant. 


Je pique un fard et deviens probablement aussi rouge que mon imper. 


- Si tu veux, je peux t'expliquer comment je fais ma manucure pour avoir des mains aussi belles, continue-t-il en rigolant franchement.


- Mets du vernis et on en reparlera, je lui réponds en haussant les épaules. Bon, plûtot que parler manucure, on pourrait essayer d'avancer dans notre exposé sur Aristote, non ?


Alex me regarde, étonné par ma répartie. Je distingue sur ses lèvres l'ombre d'un sourire trop cute. J'ai besoin d'air. 


L'exposé avance rapidement depuis que j'ai arrêté de porter mon regard sur mon voisin. Mais, c'est vrai que je ne peux pas m'empêcher de lui jeter des coups d'œil de temps en temps. Je n'y peux rien, ce sont les hormones. 


Alex pose subitement son stylo sur la table et se tourne vers moi. Ses yeux lagons capturent les miens et mon souffle se coince dans ma gorge. Le regard qu'il me lance me semble si intime, si précieux que mon cœur fait un bond dans ma poitrine et s'emballe. Le rouge me monte aux joues tandis qu'il me dévisage avant de lâcher la bombe : 


- Ça te dis qu'on fasse les recherches sur internet ? J'en ai marre du dico.


...


Cela doit faire maintenant un peu plus d'une heure que je suis chez Alex. 


Plus d'une heure seule en sa compagnie... 


Mon Dieu, sauvez-moi, je vais mourir d'extase. 


Nous avons migré de la chambre de mon beau blond au bureau de son père pour emprunter son ordinateur. Et nous travaillons encore et toujours sur notre super -notez l'ironie- exposé. J'ai envie de tuer Aristote dans son bain et de le noyer soixante six fois en lui cognant la tête avec sa couronne de je-ne-sais-quoi. 


Oui, je craque. 


Heureusement qu'Alex est là en compensation, sans lui j'aurais déjà abandonné depuis longtemps. Justement, il se lève et s'éclipse pour aller chercher de l'eau. Je profite d'être seule pour observer un peu mieux la pièce dans laquelle je me trouve -parce que, entre nous, c'est pas le bureau que je dévorais des yeux-. 


La pièce n'est pas très grande et assez sombre avec ses vieux meubles de bois bruns et sa petite fenêtre à crinoline. C'est fonctionnel mais un peu austère. Disons que je ne pourrais pas passer ma nuit là dedans -sauf si Alex est là pour me tenir compagnie-. 


Je me lève de ma chaise et marche dans la pièce pour dégourdir mes jambes endolories. Je me dirige vers le grand bureau noir qui trône près de la fenêtre. Un cadre y est posé. C'est le seul élément personnel qui se trouve dans cette pièce. 


Alors que j'observe la photo qui représente sûrement le père d'Alex, mes yeux tombent sur des feuilles déposées en vrac sur le bureau. Ma curiosité prend immédiatement le dessus -tant pis pour papa Anderson- et, sans pouvoir m'en empêcher, je les prends pour en examiner le contenu. Au milieu des feuilles de compte, un brouillon me glace le sang. 


Qu'est-ce que c'est que cette feuille ? 


Sur le papier, des signes sont tracés au crayon de bois. Des signes incompréhensibles et pourtant très familiers. Des signes similaires à ceux que contient le livre de la bibliothèque. Stupéfaite, je m'en saisis pour mieux l'examiner. Dans la marge, de nombreuses annotations se chevauchent en un joyeux entrelas de mots. 


Alors que j'allais commencer à les lire, j'entends des pas provenir du couloir. Par réflexe, je fourre le papier dans ma poche et me précipite sur ma chaise. J'ai à peine le temps de souffler que la porte s'ouvre dans un grincement mélodramatique digne d'un film d'horreur. 


Un homme d'une quarantaine d'années apparaît subitement dans la pièce. Il semble tout droit sorti d'une mauvaise série policière avec son costume deux pièces, sa sacoche en cuir noir et ses cheveux gominés. Ses traits sérieux et ses yeux bleus lagon familiers me mettent la puce à l'oreille.


C'est le même homme que sur la photo, le père d'Alex. 


Lorsqu'il m'aperçoit enfin, avachie sur la chaise, ses sourcils se froncent et ses traits se font plus durs. La colère brûle ses joues et ses poings se serrent le long de son corps. Il fait flipper. 


Je suis trop jeune pour mourir, pitié. 


- Alex ! hurle-t-il. Que fait cette fille dans mon bureau ?!


Bonjour la politesse. Les quarantenaires c'est plus ce que c'était. 


J'ai envie de lui crier que « cette fille » elle s'appelle Alice et que c'est la future copine de son fils -pour info-. Mon envie de lui répondre s'enterre néanmoins très rapidement car l'homme n'a pas l'air commode du tout. Sa voix me terrifie et il ne m'en faut pas plus pour me ratatiner dans ma chaise, les tympans en P.L.S..


Alex apparaît dans la pièce, la tête haute. Son regard capte un instant le mien avant de diriger toute son attention sur son père. 


- Oui papa ? C'est une fille de ma classe, dit-il simplement en croisant les bras. On doit faire un exposé ensemble.


« une fille de ma classe », je suis juste « une fille » ? Mon cœur se serre douloureusement. Je ne suis qu'une fille parmi tant d'autres.


- Un exposé ensemble ?! Elle est bien bonne celle-là ! rétorque son père en le fusillant du regard. C'est la combientième que tu nous ramènes cette semaine ?!


« la combientième » ?


- Papa, arrête ! s'exclame Alex en levant les bras avec exaspération et en le défiant du regard. Tu sais très bien qu'il n'y a que Aude qui vient ici. 


« Aude », une vague de jalousie vient heurter ma poitrine. Il ne ramène que Aude, la jolie brune avec qui il est allé au cinéma. J'ai envie de crier : « Et moi ? Je ne suis rien pour toi ? ». 


La vérité éclate comme une bombe. Je n'ai jamais vraiment parlé à Alex, je ne connais rien de lui, il ne connaît rien de moi. Et pourtant, je suis amoureuse de lui. Lui, non.


J'ai toujours eu un petit côté mélodramatique.


Je prends alors une décision. Si je veux pouvoir avouer mes sentiments à Alex avant la fin du mois -et ne pas me prendre un gros râteau ce serait sympa-, il faudrait qu'il me connaisse mieux. Je me fais donc la promesse de faire partie des habituées de la maison, comme Aude l'est aujourd'hui, et de ne pas seulement être « une fille de sa classe ».


À suivre...


............


Hola ! Bon, comme vous avez pu le constater on est en super forme là !


On est rapides comme l'éclair... Oui, Flash -les Indesctructibles- c'est notre pote donc il nous a légué un peu de sa rapidité. On pense qu'il avait pitié. D'ailleurs, vous avez aimé le film ? Nan parce que moi je suis allée le voir et...


Oui, bon super Nono mais on va recentrer un peu là ! (Cette fois-ci c'est LM qui vous parle, compliquer d'écrire à deux...) Alors, qu'est-ce que vous avez pensé de ce petit chapitre (enfin petit, on a jamais fait aussi long ! On est fières là) ? 


On s'est retrouvé dernièrement pour parler d'Immarscecible et on a plein d'idées. On a trop hâte de pouvoir commencer à rentrer dans l'action principale ! Mais bon, on est obligées de faire ces chapitres de présentation sinon personne n'y comprendrait rien... 


Enfin bref, j'espère que ça vous a plu et à la semaine prochaine pour la suite !!!!


Gros bisous !!


NoNo & LM


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