Un pour quatre

Chapitre 6 : Paisibles

6307 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/02/2023 02:52

Bonjour à tous !

Devinez qui est de retour pour notre rendez-vous annuel ! Et oui, c’est bien moi ! Toujours à l’heure malgré les imprévus ! Et même en avance par rapport à ce que j’avais prévu, voyez-vous cela !

Alala, on commence à avancer dans la fic, accrochez-vous ! Et surtout, n’hésitez pas à relire les chapitres précédents, certains détails pourraient vous avoir échappés !

Vous en faites pas, ce chapitre ne va pas s’envoler, prenez tout votre temps ! Après tout, ce sont des chapitres plutôt conséquents, 5000 mots chacun, donc faut s’accrocher !

Je vous remercie énormément de votre fidélité, à vous les lecteurs. Même si la fic a un rythme… Espacé, disons, vous êtes toujours là et ça me fait vraiment super plaisir !

Je suis toujours aussi fière de cette petite histoire… Alors ne perdons pas plus de temps, et commençons ce chapitre ! Merci à Xinvek et à EnSorceleurisee pour leur commentaire de l’année dernière !

Bonne lecture à tous, et à l’année prochaine !

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Ce rêve, encore…

Je le fais si souvent, maintenant qu’il ne me fait plus peur. Parfois, il revient toutes les nuits d’un mois. Parfois, il n’apparait qu’une ou deux fois. Le rythme est irrégulier, chaque fois il s’agit d’un doux moment. Un moment de paix avec moi-même.

En revanche, malgré le temps qui passe, les mots ne sont toujours pas clairs. Toujours une lettre ou un son, alors que je vois ses lèvres bouger. Que veut-elle me dire ? Je ne le saurais peut être jamais.

Il s’agit toujours de la même bulle.

Cette même sensation de flottement, cette bulle de sérénité tout en ayant ce sentiment d’étouffer.

C’est presque une drogue, au fond. Dans le négatif comme dans le positif. C’est quelque chose dont je ne peux pas me passer, alors que je sais que c’est mauvais, que je n’arrive pas à respirer et à bouger. C’est le seul moment où je me sens seule et en plein contrôle de mes pensées…

Je ne peux jamais penser, après tout. Je suis bien trop entourée. Nous avons des voix, mais jamais cette petite voix dans notre tête… Sauf maintenant, alors que personne d’autre n’est là.

Si seule…

Si paisible…

En contrôle de mon propre corps, alors que je ne peux même pas le bouger…

Si seulement ce n’était pas qu’un simple rêve… Si seulement je pouvais me réveiller, seule, dans un lit, sans autres similaires à moi à mes côtés…

C’est si doux… Si bon… J’aimerais tant y rester jusqu’à la fin de mes jours… Et je le pense sincèrement.

Si seulement je pouvais être seule…

Pourquoi nous avoir maudit de cet unique corps… Pourquoi sommes nous unique… Je n’ai jamais souhaité cela, si seulement je pouvais être comme toutes ces autres filles qui sont seules…

En redressant la tête, autant que je peux, je remarque une silhouette blanche. C’est toujours la même, toujours une ombre claire floue.

Plus le temps avance, plus je peux constater de détails. Je peux enfin voir ses cheveux, de longs et bouclés cheveux bruns. C’est une femme, c’est définitif. Aussi, son regard est empli de tendresse, même si je ne vois pas ses yeux.

Chaque fois que je la vois, une douce chaleur m’envahis.

Elle approche de plus en plus. Le temps passe, chaque fois elle est plus près. Je pourrais presque lui prendre la main… Si j’arrivais à bouger le bras…

J’ai envie de tendre la main… J’ai envie de lui prendre la main… De pouvoir toucher quelqu’un, moi et moi seul, pas via une stupide coquille…

Si seulement je n’étais pas qu’une parmi tant d’autres…

-…

Elle essaie de me parler ? Je vois sa bouche s’ouvrir doucement.

Parlez plus clairement, je vous en prie… Je n’arrive pas à vous comprendre… Dites moi ce qu’il se passe… Qui êtes-vous…

-…V…

V, V, toujours cette lettre, V, pourquoi V !

-Vous…

Si je le pouvais, je sursauterais. Un mot… C’est la première fois depuis ce rêve que j’entends un mot… Un véritable mot…

Cette voix est si douce, elle me réchauffe le cœur, j’ignore pourquoi… Quel peut être cet ange inconnu ?

Je veux qu’elle reste à mes côtés pour toujours…

-Vous…

Sa voix résonne tel un écho lointain, un cri poussé d’une montagne qui résonne… Et en même temps, une voix noyée sous l’eau. Comment peut elle donner ces deux impressions en même temps… ? Quel mystère…

-Vous êtes en danger…

Une phrase ?! Une phrase entière, mon cœur pourrait s’arrêter de battre tant je suis surprise. La femme vient de dire plusieurs mots, et je viens de les entendre. Incroyable…

Et ce qu’elle vient de prononcer n’est pas une phrase anodine, loin de là…

En danger… ?

-Vous êtes en danger…

En danger ?! Quel danger ! Quel danger nous guette, répondez moi par pitié ! Si seulement je pouvais ouvrir la bouche et hurler, si seulement je pouvais attirer son attention !

Quel danger ! Qu’est ce qu’il va nous arriver ! Je ne veux pas mourir !

-Vous êtes en danger… Elle arrive…

Elle ?! Qui peut être cette elle ? Est-ce que nous la connaissons ? Au moins nous savons que c’est une femme mais… Aucun autre indice… S’il vous plait…

-Vous êtes en danger…

Je la vois qui commence à s’éloigner lentement… A disparaitre dans les ténèbres autour de nous…

Non, ne partez pas, par pitié ne partez pas, ne partez pas, ne…

Ne… Partez pas…

 

Nous nous réveillons.

Une nouvelle fois, le réveil nous est douloureux. Le retour à la réalité est difficile, perdre ainsi notre sérénité et notre indépendance est toujours douloureux.

Notre corps est lourd comme chaque matin. Chaque geste est une torture, un effort surhumain. Le réveil est douloureux…

Et pourtant, il faut qu’on se réveille. Nous ne sommes plus seules ici.

-Ouais bah j’aimerais bien qu’on se pose deux minutes…

-Bonjour Fly.

-Vous avez fait le même rêve que moi j’suppose ?

-Si vous avez bien rêvé de cette femme en blanc qui dit qu’on est en danger, oui…

-Luna tu vas bien… ?

-Un peu chamboulée… 

-Je comprends, moi c’est pareil.

-La même chose pour moi également…

-Cette femme… Elle vous disait quelque chose ?

-Eilie t’es stupide ou quoi ?! On vit dans le même corps depuis la naissance, si on avait vu cette femme on l’aurait reconnue toutes ensemble !

-Fly calme toi…

-Pardon pardon, ça me met juste sur les nerfs cette histoire…

-Vous êtes en danger…

-Quelque chose à rajouter, Tarna ?

-Je réfléchis…

-Louise… ?

Nous sursautons un peu, surprises d’être ainsi interrompues. La voix continue :

-Hehe… Tu es encore perdue dans tes pensées.

Un doux baiser sur la joue nous fait ouvrir les yeux.

-EILIIIIIIIIIIIIIIIIIE !!!

-Je m’en occupe !

-Bonjour Angèle.

-Bonjour !

Elle sourit et se redresse pour s’étirer, en profitant pour ouvrir les rideaux. Le soleil nous éblouit un instant.

-Je vais me chercher quelque chose à manger ! Ne traine pas trop ! Elle demande

Elle se lève et part dans la cuisine.

Oui, depuis la dernière fois, nous avons enfin pris la décision d’emménagé avec elle pour nous protéger de ces inconnus observateurs. La discussion a été longue et houleuse… Mais la décision est finalement prise.

-Ça pour être longue et houleuse…

-La faute à qui. Suivez mon regard.

-Quoi ?! Hey j’y peux rien si je veux pas vivre avec quelqu’un que je n’aime pas !

-Fly, tu vis avec nous.

-Mais…

-C’est méchant ce que vous dites, Fly nous aime !

-Merci Luna…

Cela ne fait que quelques mois que nous avons emménagés avec elle, et pour l’instant tout se déroule le plus paisiblement au monde. Bien sûr il y a parfois quelques conflits, mais rien d’assez grave pour que nous nous retrouvions dehors.

Nous nous redressons pour nous étirer à notre tour. Nous voilà bien loin de Noivon et de son ambiance pesante, de cette sensation affreuse qui nous prends au tripes.

Non, dorénavant nous sommes plus haut, plus loin, loin de tout. Nous n’avons connu aucun accident depuis que nous sommes ici, ce qui est fort rassurant.

Nous nous levons, attrapons rapidement de quoi nous habiller convenablement, et rejoignons Angèle.

-Une vie de rêve pour toi…

-Tarna, on en a déjà parlé…

-Au moins l’une d’entre nous a fait quelque chose ! Tu peux grogner Tarna, mais tu n’as pas trouvé de solutions pour autant !

-Luna…

-C’est gentil Luna, merci.

-C’est rien c’est normal !

Nous arrivons dans la cuisine, et commençons à préparer la table. Angèle se trouve derrière la cuisinière, une poêle à la main.

-Qu’est-ce que tu prends ? Demande Angèle

-Un peu de céréales, et toi ? Nous répondons

-Des pancakes, je me les prépare vite fait !

-Quelle compagne parfaite.

-Flatteuse.

Nous lui sourions avant de nous installer.

-Il faudra racheter du lait.

-Encore ?! Tu le bois à toute vitesse ! Reproche Angèle

-Luna va falloir que tu freines, la pauvre…

-M-Mais ! Je suis désolée !

-Tu es terrible.

-N’en rajoute pas Tarna, chacun aime ce qu’il veut.

Angèle s’installe près de nous, et commence à manger.

-Tu as hâte d’être demain je paris. Elle souffle

Nous sourions et hochons la tête.

-Évidemment.

-Qui n’aurais pas hâte ! J’ai vraiment trop trop trop trop-

-Calme toi Luna et arrête de verser du lait j’te jure ça me fait faire une crise de nerfs !

-Mais Fly arrête !

-Si hâte que tu en restes perdue dans tes pensées. Reprend notre compagne

-Oh pardon…

Angèle rit un peu et embrasse notre joue.

-Maladroite va. Qui aurait pu t’imaginer comme ça ? Certainement pas moi !

-Je te plais toujours pourtant, non ?

-Bien sûr.

Nous rions un peu, et reprenons notre petit déjeuner tranquillement. Angèle mange très rapidement, et se lève.

-Je vais y aller.

-D’accord, à ce soir. Bon courage.

-A ce soir !

Elle sourit, faisant un petit signe, et part dans la salle de bain pour finir de se préparer. Nous avalons ce qu’il reste de notre petit déjeuner sans trop d’action.

-En même temps imaginez si le contraire arrive…

-« Et soudain le bol EXPLOSA !!! »

-Woooow, effets spéciaux !

-… Je disais cela pour plaisanter, Luna, Eilie…

-Rabat joie.

Puis, nous nous préparons pour aller travailler. Enfin travailler… Pour être exactes, nous sommes bénévoles dans une bibliothèque. Cela ne rapporte rien pour le moment… Mais une offre d’emploi s’étant libérée, nous avons bon espoir !

-Ça fait pas 6 mois qu’on bosse là-bas pour rien…

-Rooooh Fly c’est pas si terrible !

-Bosser gratuitement si !

Nous quittons l’appartement, et marchons dans la rue, sans aucune crainte. C’est si agréable, de se sentir libre ainsi… De ne plus avoir peur de marcher à découvert, de ne plus écrire de noms dans un classeur qui ne faisait que s’agrandir…

« Vous êtes en danger » ? Pourtant, nous ne nous sommes jamais autant sentie en sécurité qu’à présent !

-Tu es positive, Luna…

-Il le faut parfois !

-Je n’arrête pas de penser à ce qu’elle a dit… « Vous êtes en danger »… En danger de quoi… De qui… Qu’est-ce qu’il se passe…

-Tarna…

-Continuez à contrôler le corps, moi je dois réfléchir. Vous pouvez vous débrouiller sans moi ?

-Bien sûr, Tarna. Bonne chance.

-Merci Eilie.

Les rues de la ville nous semblent bien plus lumineuses qu’auparavant. Sans les horribles regards posés sur nous, c’est bien plus simple d’apprécier le trajet.

Nous arrivons enfin à la bibliothèque. Après avoir déposé nos affaires et saluer les autres employés, nous commençons déjà à ranger les livres.

Notre relation au travail est simplement cordiale. Nous ne parlons pas beaucoup, ce n’est pas un environnement extrêmement épanouissant, mais au moins on fait quelque chose.

Et il faut l’avouer, travailler auprès de livres est très plaisant.

-Faudrait juste qu’on est notre propre bibliothèque !

-Je suis d’accord Luna, le rêve…

-Ouais !

Plusieurs lecteurs arrivent, plusieurs repartent avec des livres. C’est toujours la même chose, mais rien ne semble réellement ennuyant.

On range, on apporte les nouveautés, on les met sur les présentoirs, on conseille, on reprend, on range car les enfants n’aiment pas être sages, on colle des étiquettes, « bonjour », « bonne journée au revoir », ça durant plusieurs heures de la journées.

Mais au moins nous avons maitrisé le talent de porter 20 livres dans les bras au même moment.

Les heures passent, et enfin notre journée est terminée. Non, nous n’allons pas plus la décrire, il s’agit d’une journée parfaitement banale. Le plus intéressant est de savoir que nous allons bien, et que le danger est derrière nous.

Les détails d’un lecteur qui vient pour la première fois à la bibliothèque et qui visite, vous en conviendrez, on a vue plus passionnant.

-Je t’applaudit, Fly.

-Tarna ?

-Tu as battu ton record de mépris.

-Ok alors-

-On se calme les filles, je rattrape le coup.

Cependant, elle n’est pas désagréable, puisque nous sommes libérées des regards.

Nos reprenons nos affaires, et marchons un peu dans la ville. Nous avons accès, chaque mois, à un petit salaire. Rien à voir avec le bénévolat, c’est simplement une aide.

Nous ne dépensons presque jamais cet argent. Il sert principalement à payer le loyer avec Angèle, pour la soulager.

Mais… On peut s’autoriser une petite folie, après tout, non ?

-Je corrige. Eilie veut s’autoriser une petite folie car elle est trop amoureuse pour son propre bien.

-Et j’assume, Fly. En plus, je rattrape tes bêtises, donc, chut.

Nous faisons un petit détour, passant par une boulangerie. Ici, nous achetons plusieurs gâteaux, et nous sortons prendre des fleurs sur le retour.

Nous sommes chargées, tenant les fleur d’une main et les gâteaux de l’autre, mais nous n’avons aucun regret. Angèle rentre plus tard que nous, autant profiter de ce temps pour lui préparer une petite surprise !

Nous voici rentrées à la maison. Nous déposons les roses sur la table, puis les gâteaux. Nous réfléchissons un instant à comment lui faire encore plus plaisir…

-Eilie par pitié tu es tellement amoureuse que c’est douloureux.

-Fly ? Avec tout le respect que je te dois, je me fiche de ce que tu penses. Laisse-moi tranquille maintenant.

-Uuuuuuurgh…

Une illumination intervient. Mais oui, bien sûr ! Nous mettons une petite musique, et allons chercher des bougies. Ça va forcément lui plaire !

-Luna faut qu’on y aille, il va se passer des trucs pas très catholiques ici.

-Hein ? De quoi tu parles ? On est même pas-

-Ne fais pas d’histoire et suis moi, vite !

-…

-Bon… A plus tard Eilie !

-A plus tard Luna.

Nous entendons alors un frappement à la porte. Nous nous retournons, reculons d’un pas…

Et lorsque la porte s’ouvre, nous nous écrions avec joie :

-Surprise !

-Louise ! S’exclame Angèle

Elle sourit et rougit en voyant la table.

-C’est pour moi… ?

-Évidemment, pour qui d’autre ! Nous rétorquons

-Aw, tu n’étais pas obligée… Elle affirme

-Mais si mais si, viens te détendre !

Elle s’approche, déposant ses affaires. Cependant, au lieu de s’assoir, elle nous prends dans ses bras pour nous attirer dans une tendre étreinte.

-Je t’aime, Louise.

-Moi aussi…

Nous nous sourions, et commençons à danser doucement avec la musique. Pas grand-chose, nous sommes loin d’être des danseuses, cependant, c’est agréable d’être l’une contre l’autre.

Hélas, toute bonne chose à une fin. Nous levons la tête vers une horloge.

-Angèle…

-Oui ?

-Nous devons y aller.

Elle soupire.

-Déjà…

-Je sais, je suis désolée…

Nous reculons doucement. En effet, il est bientôt 19h… Et malgré nos efforts, la séparation à toujours lieu.

Nous avons donc inventés une histoire, une excuse. Nous devons partir de 19h à 20h pour aller chez le psychologue.

-Oui, on est traumatisées par les gens qui nous observent olala…

-Fly… C’est un peu vrai pour moi…

-J’sais, pardon Luna, c’est juste que j’aime pas mentir comme ça.

Nous attrapons notre veste, et après un léger baiser, nous sortons de l’appartement. Nous marchons quelques minutes dans les ruelles…

Puis, dans un endroit à l’abri de tous, nous fermons les yeux pour nous concentrer.

En un éclair, les 4 jeunes filles sont séparées.

Luna part s’asseoir sur un banc, grelottant légèrement. Plus loin, Tarna s’assoit sur un autre banc, hautement concentrée. Fly s’installe près de Luna, un portable en main. Eilie reste debout.

-Bien, plus qu’à attendre. Elle affirme

-Oui…

Luna se tourne vers Fly.

-Tu parles encore à Cédric… ? Elle demande

-Entre autres. Répond Fly

Luna se penche légèrement, posant sa tête sur son épaule.

-Je peux voir ?

-Bien sûr.

-Dit bonjour à Saïx et Azura… Souffle Luna. Et Bibichou et Poupoune et Liandre et-

-Comme si c’était fait. Reprend Fly

Elles se sourient, et continuent de parler à leurs amis loin d’elles. Eilie, elle, s’approche de Tarna.

-Tu vas bien ?

-Vous êtes en danger… J’arrête pas d’y penser… Soupire Tarna

-Hey, ça sert à rien de se torturer l’esprit comme ça.

Eilie tapote son épaule gentiment.

-Tout va bien se passer…

-Hm…

Tarna tourne la tête vers Eilie, et lui demande :

-Est-ce que tu vas bien ?

-Moi ? Toujours !

-Non… Eilie, je sais que tu es triste…

Eilie fixe Tarna, puis soupire profondément.

-Oui, d’accord, je suis juste… Très triste… J’aime pas mentir à Angèle comme ça, je veux juste… L’aimer comme elle le mérite…

-Eilie…

-Je dois trouver un moyen de nous séparer Tarna… Je pourrais pas vivre toute ma vie comme ça…

-Je sais.

Tarna enroule un bras autour des épaules d’Eilie.

-Ne perds pas espoir. Nous allons forcément trouver quelque chose, d’accord ?

-… Oui, tu as raison.

Eilie soupire, alors que Tarna reprend :

-Pense plutôt à demain.

-Bonne idée.

Elles se sourient, et regardent le ciel, plus paisibles.

Cette journée s’est si bien passée, comme toutes les précédentes depuis qu’elles ont quittées Noivon.

Demain sera également une très belle journée…

Pour l’instant, cette vie est plaisante. Plus qu’auparavant. Un jour, elles ne pourront plus vivre ainsi.

Mais ce soir, si.

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-J’ai tellement hâte j’ai tellement hâte j’ai tellement hâte !

-Luna respire tu vas nous faire une crise cardiaque !

-Mais Fly j’en peux plus d’attendre ! Ça va faire presque un an !

-Respiiiiiiire je te dis !

-Louise ?

-AH TU VOIS ?! Tu la fais paniquer !

-M-Mais non-

-Les filles poussez-vous bon sang ! Je m’en occupe !

-Allo ?

-Oui, tout va bien, ne t’inquiète pas !

Nous sourions à Angèle en tenant sa main. Elle sourit en retour. Nous sommes le lendemain, après une nuit paisible.

Ni l’une ni l’autre ne travaillons pour cette journée si particulière. Alors que nous sommes sorties, en direction du parc, Angèle sourit.

-Tu ne changeras jamais, toujours dans la lune.

-Pourquoi changer si tu m’aimes comme je suis ? Nous demandons

Elle rit légèrement, une très douce mélodie.

-Simp.

-Simp.

-Simp.

-Vous abusez de ce mot vous…

-En tous cas, je suis heureuse de te voir si guillerette.

Nous sourions encore plus en la regardant.

-J’ai hâte de revoir Selena.

Je serre la main d’Angèle.

-J’espère que le trajet n’a pas été trop périlleux…

-Oh non, tu sais elle n’arrête pas de traverser le pays pour je ne sais quelle raison, elle n’a pas du passer un trop mauvais moment ! Elle affirme

Oui, aujourd’hui, nous retrouvons Selena après plusieurs mois. Nous ignorons quel métier elle fait, en revanche nous savons qu’elle voyage partout en France.

Notre rendez vous se fera ici, dans un parc au cœur de la ville. Les arbres commencent tout juste à ramener leurs feuilles pour le printemps, alors que les sapins se tiennent toujours aussi fermement. Il fait légèrement froid, mais rien ne nous empêchera de nous revoir.

Plus loin se trouve une petite mare, où baignent plusieurs canards et cygnes.

-Des canards !

-Luna ?

-Mais c’est trop bien les canards !

-Alors ce n’est pas mon genre, mais je suis d’accord.

-Tarna est corrompue, on est foutue Eilie.

-…

-Eilie ?

-Hm…

-Non, pas toi !

-Je suis désolée, Fly.

-Nooooooooon !

-Tu fixes tellement ces canards qu’ils vont finir par t’attaquer tu sais ?

Nous sursautons.

-Oh ! Pardon.

-Ne t’inquiète pas, c’est génial les canards.

Nous rions toutes les deux.

-Hey !

Nous tournons la tête, un sourire illumine notre visage alors que nous nous exclamons :

-Hey ! Selena !

Une tête blonde reconnaissable entre milles approche de nous. Selena, ses longs cheveux au vent, court dans notre direction. Nous nous empressons de la rejoindre.

Elle est souriante lorsqu’elle arrive devant nous.

-Comment vas-tu ? Nous demandons

-Je vais bien et vous deux ! Le déménagement s’est bien passé ? Renchérit Selena

-Oui ! A merveille ! Affirme Angèle

Elle sourit.

-Louise n’est pas trop terrible ? Ricane Selena

-Je n’imaginais pas que quelqu’un puisse boire autant de lait toute la journée, mais à part ça tout va bien ! Rétorque Angèle

-Sérieusement ?

-Chacun ses petits plaisirs ! Nous défendons

Nous nous grattons la tête en riant un peu, ce qui entraine un rire des autres.

-Ca fait tellement plaisir de la revoir !

-J’suis d’accord.

-Et qu’est ce que tu fais de beau, depuis le temps ? Nous demandons

-Je vais vous dire ! Répond la blonde

Selena commence à marcher, alors que nous l’accompagnons. Alors que nous commençons à marcher, nous remarquons plus loin une femme aux cheveux teints en vert. Elle sourit poliment et s’éloigne.

-C’est une jolie couleur.

-Je trouve aussi.

-Je me demande ou est ce qu’elle l’a trouvé…

-La pauvre, arrêtez de la fixer comme ça !

-Pardon Luna…

-Merci pour tes excuses, Eilie. Les autres ?

-Ok ok pardon !

-Je suis fière de toi Fly. Tarna ?

-…

-Tarnaaaa ?

-Pardon, je réfléchissais.

-Evidemment.

 Nous marchons tranquillement dans le parc. Le soleil brille, pas un nuage à l’horizon. Réellement une magnifique journée s’annonce.

-Alors Selena, je repose la question ! Qu’est ce que tu fais maintenant ? Nous demandons

Selena semble réfléchir une minute, perdant son sourire. Puis, elle reprend son visage euphorique pour répondre :

-Non, je ne veux pas parler de mon travail, je veux seulement profiter d’être ici !

-Je comprends. Souffle Angèle

Nous hochons la tête.

-Et toi Louise, ça avance le travail ? Demande Selena

-Eh bien, on a une offre donc on va prier ! Nous sourions

-Je suis sûre que ça va passer, je ne me fais aucun soucis ! Reprend Angèle

Elle nous embrasse la joue tendrement. Nous tournons la tête un instant.

-Encore elle ?

-Tarna, c’est un parc public évidemment qu’on recroise des gens.

-Tu as sans doute raison, Fly.

-J’ai toujours raison.

-… On pourrait en débattre mais j’ai pas envie.

-Et toi Angèle, comment ça se passe les études ?

-J’avance ! Bientôt le diplôme ! J’ai encore du travail à faire, mais si j’ai l’aide de Louise pour réviser, tout devrait bien se passer !

-On y passera la journée si tu en as besoin, mon ange. Nous affirmons

-Pas devant Selena enfin ! Rétorque Angèle

Nous rions toutes les trois.

-Ca fait plaisir de vous voir comme ça, en tous cas. Souriantes, détendues… Affirme Selena

-Comment ne pas l’être ! J’adore vivre avec Louise !

-Et moi avec ma superbe, géniale, et parfaite Angèle.

Nous nous embrassons brièvement, alors que nous la tenons contre nous. Nous ne la lâcherons pas, jamais. Elle est notre…

-Ton âme sœur, Eilie… On a pas vraiment eu l’choix…

-Shhh, Fly, laisse la…

Un jour, nous lui dirons. Pour l’heure… Nous l’embrassons, car nous l’aimons. Une partie de nous seule l’aime, certes, mais c’est largement assez.

Au bout de quelques secondes, nous nous séparons, son bras tenant le notre. Nous sourions, et penchons légèrement la tête pour murmurer :

-Je t’aime.

-Charmeuse.

Elle rit un peu. Nous entendons quelques applaudissements.

-10/10, incroyable couple !

-Selena ! Nous rétorquons

-Hahaha ! Sourit Angèle

Elle rit joyeusement, nous détournons la tête l’espace d’une seconde.

-Je commence à être d’accord avec Tarna, c’est bizarre…

-Bah honnêtement moi aussi, c’est quoi son problème, elle nous suit ?!

-Peut être qu’elle n’aime pas trop nous voir au bras d’une autre dame… Mais si elle ose s’approcher de ma Angèle, je lui refais le portrait.

-Wow Eilie ?! C’est moi la violente d’habitude !

-Tu l’as vu aussi, Louise ?

Nous sursautons.

-Cette femme aux cheveux verts… Reprend Angèle

-Je l’ai vue aussi. Restez devant moi, on sait jamais. Souffle Selena

Elle se place derrière nous.

-Allez, continuons d’avancer, c’est peut être juste une imbécile.

-Hm… Oh ! Nous voulions aller au café qui vient d’ouvrir, Latte je crois qu’il s’appelle ? Nous proposons

-Oui, bonne idée ! Selena, t’es partante ? Sourit Angèle

-Tant qu’il y a du chocolat chaud, tous les jours ! Répond Selena

Elle sourit joyeusement, et nous reprenons notre route. En effet, c’est inutile de se concentrer sur elle, cette étrange femme. Après tout, elle va forcément disparaitre.

-Elle…

-Tarna ?

-Non, rien Luna, rien…

Nous marchons, tenant toujours la main d’Angèle. Selena parle le plus, Angèle lui répond, mais simplement les regarder parler nous convient parfaitement.

-Il manquerait plus que Robin et la fine équipe serait au complet.

Nous hochons la tête.

-Oui… C’est dommage qu’il n’ait pas pu venir.

-Une prochaine fois ! Il arrivera à sortir de son école 5 minutes pour nous quand même ! Rétorque Angèle

Elle rit un peu.

-N’empêche qu’il me manque un peu, le Jean Édouard.

-Je suis d’accord… Enfin au moins nous avons souvent des nouvelles !

-Oui, ça au moins c’est rassurant.

-Ça me va déjà très bien perso, Fly !

-J’sais Luna, t’es trop pure pour ce monde de toute façon.

-De quoi ?

-Naaaah, rien.

Nous reprenons notre marche, l’esprit plus tranquille pendant quelques secondes…

-Votre mère vous a bien caché, les filles.

Nous nous figeons.

-Attendez, quoi ?!

-Qui… Qui vient…

Nous nous retournons, accompagnées par Angèle et Selena. La femme aux cheveux verts est derrière nous. A quelques pas à peine.

Elle est parfaitement droite, vêtue d’un manteau blanc… A moins que cela ne soit une blouse. Ses longs cheveux verts sont tenus par un chignon, mais elle en a tellement que plusieurs mèches tombent dans son dos.

Ses yeux… Ses yeux semblent percer droit à travers nos âmes. D’un rouge vibrant, proche des rubis. Son regard est à la fois froid, à la fois étrangement chaleureux, deux émotions parfaitement contradictoires…

-C’est… C’est qui elle…

-Luna, reste derrière. Je-

-Non Eilie, JE m’en occupe !

-C’est quoi votre problème ?! Laissez-nous tranquille ! Nous crions

-En voilà une deuxième… Reprend la femme. Quel déguisement ingénieux…

Elle sourit tendrement, mais cela sonne étrangement faux.

-Mais elle aurait du savoir que je vous retrouverais.

-Qui êtes VOUS !

-Je pensais être assez connue… Enfin, ce n’est pas grave, une petite présentation ne fais de mal à personne.

Elle lève la tête. Nous reculons d’un pas, trop surprises pour hurler ou courir nous cacher.

-Mon nom est Pauline. Et vous les filles ?

-Pourquoi elle…

-Comment peux elle parle comme si elle savait qu’on était 4 ?! Est-ce qu’elle sait ?!

-Ne panique pas Fly, je m’en occupe.

-Laissez nous tranquille, nous ne faisons qu’une balade dans le parc. Nous reprenons

-Une troisième… Je me demande si la dernière est timide. Elle ne devrait pas, je ne mords pas… Presque pas. Rétorque Pauline

Angèle grogne un peu et envoie :

-Vous avez pas bientôt fini ?! Si vous continuez à nous suivre, on appelle les flics !

-Oh je vous en prie, je veux simplement vous parler…

Elle approche d’un pas. Selena, elle, regarde partout autour d’elle comme pour vérifier quelque chose.

-Cela fait si longtemps que je vous cherche… Ouh, ça me fait quelque chose d’enfin vous voir. Quelle émotion !

-Ok, on s’en va.

Angèle prends notre main pour nous faire partir. Selena glisse un bras derrière nous. Cependant…

-Je n’ai PAS terminé cette conversation. Lance Pauline d’une voix autoritaire

Son ton incroyablement froid nous fait frissonner intensément.

-Elle me fait peur…

-Vous êtes en danger… Est-ce que cette femme… L’a su ?

-On devrait y aller, s’il vous plait les filles…

-On dirait pas qu’elle va nous laisser partir.

Nous lâchons la main d’Angèle et nous retournons.

-Vous voulez quoi.

-Louise… Supplie Angèle

-Ne vous en faites pas, nous n’en aurons pas pour longtemps… Répond Pauline. Je n’ai pas vraiment envie de perdre plus de temps… 20 ans, c’est déjà bien assez.

Elle sourit, son sourire devenant… Cruel et distordu.

-J’ai seulement besoin de vous…

Elle abaisse son bras sur le côté… Et nous pouvons apercevoir, juste derrière sa main, une mèche de ses longs cheveux qui se dresse…

Mais dont la pointe n’est pas naturelle. Il s’agit d’une pyramide tournant sur elle-même comme une scie, ou une foreuse dont les bords sont lisses… Elle cachait cela… Comment peut elle avoir une chose pareille…

-Pas d’inquiétude, cela ne fait qu’à peine mal.

-Qu’est ce que… C’est que ça… Nous tremblons

-C’est quoi cette horreur ?! Au secours !

-Luna reste… Derrière…

-Fly j’ai peur !

-On dirait qu’elle a accroché quelque chose à son corps et qu’elle le manipule ?!

-Tarna, c’est pas vraiment le moment !

-Je…

-Eilie, qu’est-ce qu’on fait !

-J’en sais rien ok j’en sais rien je sais pas qui est cette femme et ce qu’elle nous veut moi aussi je suis terrifiée là !

-Il faut qu’on… Partes…

-Tarna, fais nous partir alors !

-J’arrive pas… A bouger…

-Tarna !

-Louise- Tente Angèle

Pauline tend le bras, et la foreuse, se révélant être attachée par un exosquelette de métal, fonce droit sur nous à une vitesse impensable.

-Ah ! Nous nous écrions

-Louise ! Crie Selena

-Non !

Angèle nous repousse et se place devant nous.

Tout ne dure que l’espace d’une seconde, mais le temps se fige pour nous. Nous ouvrons d’immenses yeux, constatant avec horreur qu’Angèle est blessée.

La pointe traverse son corps et son cœur. Nous la voyons écarquiller les yeux… Avant que son regard ne s’assombrisse. Elle ouvre la bouche, laissant s’échapper un souffle.

Son… Dernier souffle…

Pauline ramène la pointe près d’elle, couverte de sang. Elle la regarde, un air hautain au visage.

-Tsk. Quel gâchis.

Nous restons parfaitement immobiles.

-Non… C’est impossible…

-Angèle… ?

-Luna ne regarde pas, reste contre moi !

-Vous êtes… En danger… Elle avait… Elle voulait… Non…

-F… Fly ?

-Luna, tu restes contre moi tu ne bouges pas c’est un ordre !

-Angèle… ?

-Hey… Réponds moi…

Nous nous mettons à genoux pour l’attraper… Mais elle ne dit rien. Son regard est vide. Un trou béant au torse. Une tâche rouge qui s’agrandit.

-Non… Non…

Nous attrapons le visage d’Angèle. Elle ne bouge plus… Elle ne bouge plus… Elle… Elle…

-Angèle…

Je la serre contre moi et lève le visage vers le ciel.

Je hurle.

Elle hurle.

Elle hurle.

Elle hurle.

Pour la toute première fois.

N#us so#mes 4 à h#rle#.

N### so#mes # à ##rle#.

N###… ###me#… #… #… ##rl##…

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Je souris, triomphante. Enfin, enfin après tout ce temps, je suis parvenue à les voir. Ou plutôt, à les apercevoir, derrière une vitre.

Cependant, pas pour très longtemps… Yianna est si paranoïaque qu’elle a réussie à persuader tout le monde que je n’étais qu’une folle. A la seconde ou j’ai aperçu les filles, je me suis faites jeter dehors comme une malpropre par plusieurs infirmiers.

J’aurais aisément pu les tuer… Mais je ne l’ai pas fait. Je ne veux définitivement pas attirer l’attention sur moi… Du moins, pas pour l’instant.

Ne t’inquiète pas, mon amour… Je ne cesse de te murmurer ces mots, mais est ce que tu les entends ? Respire calmement, nous réussirons, toutes les deux.

Pardonne moi… Je deviens impatiente, trop impatiente… La solution à tous nos maux se trouve là, derrière ces portes, mais si je détruit le bâtiment leur père va les retrouver… Et nous serons dans un état pire encore que la mort…

Tu as pu les voir, ma chère et tendre. N’est ce pas là une excellente nouvelle ? Tu as pu voir leurs yeux, leur sourire et leurs larmes… Tu as pu entendre leurs cris…

Oui, tu as raison de nouveau, mon amour. Ces jeunes filles… Elles seront parfaites, parfaites. Et enfin, tu seras guérie !

Guérie de tout, mais surtout je te prendrais la main et te serrerai contre moi jusqu’à la fin des temps… Quel doux rêve, n’est-ce pas ?

Un si beau rêve qui deviendra réalité… J’y crois, oh que j’y crois, mon âme sœur… Elles sont parfaites, si parfaites ! Cependant, une fois que nous les aurons, j’aimerais attendre…

Attendre ? Mais pourquoi encore attendre, ma douce ? N’as t’on pas déjà assez attendu ? Ne veux-tu plus de moi ?

Je t’interdis de dire une chose pareille ! Évidemment que je te veux… C’est juste que je veux le meilleur pour toi… Imagine que nous nous trompions, et que tu regrettes ce corps par rapport à un autre… Non, je ne veux pas prendre ce risque, je préfère attendre un ou deux ans de plus afin d’être sûres de notre choix.

Je comprends, je m’excuse d’avoir hausser le ton…         

Ce n’est rien, tu sais que je t’aime bien trop pour t’en vouloir. Qui plus est, elles sont toutes des filles ! Tu auras le choix, tu seras enfin à mes côtés, je ne dois penser qu’à cela, pas à ces stupides infirmiers et à ces stupides passants qui m’observent sans comprendre.

Ils ne sont que des esprits inférieurs, ma chère et tendre. Ignore les, tu vaux bien mieux qu’eux. Nous valons mieux qu’eux. Nous récupérerons les filles. Nous réussirions.

O#i, e# tu a#r#s ##fin u# co#p# r#en qu# ##ur t##…

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