Between Two Worlds - Acte 1 : Prélude

Chapitre 1 : Une vie "palpitante"

1568 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/06/2018 13:10

Je regardai les articles de la vieille dame passés un à un, bip après bip, des pâtes bio, des œufs bio, des graines bio… Travaillant dans ce petit magasin depuis maintenant quelques semaines, ce fut mon seul moyen de me souvenir des articles appartenant à ce lieu. Mais cette méthode ne m’aida pas pour autant à…


-Jeune homme ? Eh oh ! Jeune homme !

-…

-Mais réveillez-vous, bon sang ! hurla-t-elle.


Elle empoigna son sac et me mit un grand coup sur la tête avec celui-ci. « Aaaah ! Voilà que je me suis encore endormi. » Pensai-je. Je la fixai avec un air indifférent contrairement à elle qui sembla avoir perdu patience.


-Vous vous foutez de moi ?! S’endormir alors que vous vous occupez de la caisse, quelle honte !


« Ce qu’elle peut être bruyante » Pensai-je une dernière avant de jeter un œil sur l’écran de la caisse.


-Ça vous fait 24,98 Eros, madame.

-Comme si je n’avais pas eu le temps de lire !


Elle posa violemment un billet de 20 et de 5 puis se mit à ranger ses courses dans son caddie, pendant ce temps j’ouvris la caisse pour rendre la monnaie et d’un geste brusque elle partit sans se retourner.


-Gardez la monnaie surtout !

-…Merci et à très bientôt, dis-je amèrement.


La vieille dame me fit un doigt d’honneur avant de traverser les portes automatiques qui se renfermèrent derrière elle. Ayant vu le spectacle, ma collègue, Elisa qui était occupée à balayer, se mit à pouffer de rire et s’approcha de moi en posant son bras sur mon épaule.


-Ben alors, Ruka ! Même une vieille te remet en place et tu laisses ça passer ! dit-elle tout en riant.

-Qu’est-ce que j’en ai à faire, c’est moi qui gagne de l’argent, pas elle.

-Brrr, quelle froideur ! J’en ai des frissons maintenant, mais n’empêche que tu as raison sur le coup.


Voulant s’arranger, Elisa regarda l’horloge murale en face de la caisse par habitude, puis me mit un coup de coude.


-Aller champion, c’est l’heure pour nous de s’éclipser ! Je ne veux pas du tout rater ma série hebdomadaire toutes les 17 heures ! s’écria-t-elle en se ruant vers les vestiaires à l’arrière du magasin.


Peu après, nous sortîmes ensemble de la boutique et nous dirigeâmes en direction de la gare qui est à quelques mètres de notre lieu de travail. Prenant la même route pour rentrer chez nous, ce fut elle qui eût l’idée de faire le chemin avec moi, je n’ai pu contester cette demande car les premiers jours dans la boutique m’ont fait comprendre que c’est une personne insistante et ça aurait été ennuyant…


-Oh, en fait ! Il faudrait peut-être qu’on s’échange nos numéros, tu ne penses pas ? dit-elle en sortant son portable.


Je restai silencieux en continuant à avancer pour ignorer sa demande. Voyant cela, Elisa gonfla ses joues et attrapa les miennes pour les tirer.


-Arrête de faire ton type mystérieux ! J’essaye juste de créer une bonne ambiance au boulot ! Puis tu sembles si seul, tu ne tentes aucune approcher avec personne…


Je me mis à la fixer alors qu’elle commença à faire les yeux de chien battu tout en maintenant mes joues. Je soupirai un coup puis pris mon portable de ma poche, remarquant mon geste, Elisa me lâcha et se mit à sauter sur place avec un grand sourire. « Qu’est-ce qu’elle peut paraître gamine par moment. » Pensai-je.

Nous utilisâmes l’appairage au contact de nos portables pour s’échanger nos numéros automatiquement. « Je sens que je vais regretter. »


Bip transfert terminé.


-Hm… C’est quoi cette tête que tu tires sur ta fiche de contact ? dit-elle en regardant son écran.

-Tu préfères que je fasse un sourire qui recouvre tout le visage comme tu l'as fait sur ta fiche ? Non merci.

-Pff, quel rabat-j…


Au même moment nous entendîmes le train au loin arrivant bientôt à la gare à quelques pas de nous. Elisa accéléra le pas pour arriver à la gare à temps, me laissant debout, derrière à la regarder partir.


-Je t’enverrai un message quand je serai chez moi ! A bientôt ! me dit-elle en agitant ses bras.


Je répondis à mon tour avec un léger signe de la main puis elle disparut en entrant dans la gare, je repris ensuite ma route vers chez moi et plongeant dans mes pensées.


« Quelle vie ennuyeuse quand même… Il ne se passe jamais rien ici, à Netbourg. En plus de ma situation qui est pitoyable, vivant seul je dois me trouver des boulots pareils pour pouvoir payer la maison… Mais bon je me plains mais je n’avais pas d’idée après le lycée de toute manière. Serait-ce un coup de ma malchance légendaire que tout cela m’arrive ?... Je n’en sais rien. Dans tous les cas je dois tenir… Au moins pour ma mère. »


Je fus enfin arrivé dans mon quartier, remplis de pavillons, une fleuriste, et une simple boulangerie, il y a le minimum qu’il faut ici. J’estime même que c’est le quartier le plus calme de Netbourg. Mon défunt père a dû faire une bonne affaire pour que l’on puisse vivre ici, malgré que notre maison n’ait pas de grand jardin ou même un garage, je préfère vivre ici au lieu d’être dans un coin bruyant.


J’ouvris le petit portail me faisant traverser le petit jardin de fortune puis la porte menant directement au salon. Ce fut une journée crevante, le manteau au porte manteau et les chaussures déchaussées, je m’affalai ensuite sur le canapé en allumant la télé. A ce même moment je reçus un message.


Elisa : Coucou ! :) J'espère que tu es bien arrivé ! A cause de toi je n'ai pas pu télécharger mon billet sur le quai et je me suis fait contrôler... :(

Ruka : C'est de ta faute, tu as insisté pour avoir mon numéro.

Elisa : A cause de qui ? Mais étant charmante j'ai pu esquiver l'amende ! :p

Ruka : Cool.

Elisa : Bon allez, je te laisse, tu ferais mieux de te reposer pour lundi ! Ne geek pas trop et te couche pas trop tard !~ ♪ 


« Te couche pas trop tard, comme si c’était de ma faute », Pensai-je en posant mon portable sur la table basse.

Me relevant après quelques minutes les yeux fermés, je me dirigeai vers la salle à manger pour voir ce qu’il me restait à manger mais ayant la flemme de préparer quoique ce soit je me pris seulement des pâtes à chauffer aux micro-ondes tout en regardant la télévision.


Suite à mon « repas », je pris une douche et me mis sur le lit, téléphone à la main en scrutant quelques infos sur internet sans chercher quelque chose en particulier. « Déjà 21h… ». Soudainement, je me m’y à repenser au dernier message d’Elisa, « ne dort pas trop tard », ce n’est pas vraiment de ma faute si je me sens fatigué, je ne me couche pas tard non plus. La raison est que… A chaque fois que je pense à m’évader de ce monde en m’endormant, j’entre dans un rêve plus que réaliste qui me fatigue au réveil.


Sans m’en rendre compte, j’entrouvris doucement mes yeux et j’eus la surprise de me retrouver dans ce rêve de nouveau, ce monde que les gens d’ici appellent Yvelisse, il semble que je me suis endormi par inadvertance.


-Tu ne vas pas le déranger, chéri ! Il dort paisiblement contre l’arbre...

-Bordel, il est à peine 10h et regarde, il ne dort plus dorénavant !


Je me retournai face aux voix qui ont l’air de parler de moi et je vis deux paysans d’un âge avancé dans une charrette tirée par un animal ressemblant à un âne.


-Salut jeune homme ! Peux-tu nous dire où se trouve la guilde du village Boimont ? Nous ne venons pas d’ici et avons besoin d’aide.


A chaque fois que j’entre dans ce rêve, j’apparais à l’entrée de ce village, du moins approximativement là où mon rêve s’est arrêté la dernière fois.


-Continuez tout droit et vous vous retrouvez face à une fontaine puis tournez votre tête à droite, vous devriez voir un bâtiment avec une enseigne « Bienvenue ». leur dis-je en me relevant.

-Merci mon brave ! s’exclama la femme du paysan.


Ils reprirent ensuite la route vers la guilde, je pus voir à l’arrière qu’ils avaient des gros sacs en toile, surement des légumes et autres trucs de paysans. A mon tour je fis mon entrée dans le village silencieux, pas étonnant vu l'heure actuelle.

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