Between Two Worlds - Acte 1 : Prélude

Chapitre 7 : Infiltration nocturne, 1ère partie

2818 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/09/2018 15:05

Malgré notre opposition à ce plan « foireux », nous n’avions pas réussi à changer les idées d’Alicia qui ne voulait pas du tout lâcher prise, malgré l’aide d’Alexandre qui s’est pris un coup de fourreau au ventre au bout d’un moment, c’est à ce moment-là que July et moi avions compris qu’il était temps d’abandonner et simplement faire de notre mieux.


« C’est comme la fois dans la forêt, toujours cette assurance… »

-Il faut vraiment qu’on rentre dans ce trou sale… ? Grogna silencieusement July.

-Nous n’avons pas trop le choix, soupirai-je.


Nous étions de l’autre côté de la colline en face du camp des bandits, afin d’entrer dans celui-ci sans causer de problème, selon Tom nous devions traverser ce mystérieux trou qui nous y donnera accès.

July se mit à me regarder les bras croisés en tapotant du doigt puis me fit signe de la tête d’y aller en premier dans ce trou sombre.

-Tu ne crois tout de même pas pouvoir te rincer l’œil en me laissant y aller en première, dis-moi ? Me demanda-t-elle.

-Quoi ?! C’était pas du tout mon intention ! Je ne suis pas comme ça…

-Tu as l’air de pourtant bien t’entendre avec Alexandre, alors je me suis dit que…

-N-Non ! Il me parlait de ses aventures, rien de plus !


A ce même moment, nous entendîmes un éternuement au loin, selon July ce fut Alexandre car il ne sait pas éternuer discrètement, un défaut plutôt embêtant. Suite à un cours instant de rire, je décidai enfin à entamer le premier pas pour le camp.

J’entrai dans ce trou noir et humide, sans réel repère me permettant de savoir où est-ce que je me dirigeai, July me rejoignit et me suivit ensuite de très près en faisant apparaître une petite flamme au bout de son doigt afin qu’il y ait un peu d’éclairage.


Je perçus enfin notre destination, la lumière du camp se fit voir au bout de notre progression. July éteignit sa flamme et se mit à côté de moi, la fin du tunnel était plus élargie que le début ce qui lui permit de se faufiler plus facilement.


Nous avançâmes plus prudemment et sortîmes à peine nos têtes du trou. Nous étions juste derrière une des tentes du camp, ne pouvant voir où nous nous situâmes par rapport à l’emplacement du collier, July décida de sortir en première pour repérer les environs.

-C’est plutôt calme ici. Murmura July.

-Vu l’heure, ils sont surement en train de manger.


Elle leva sa tête et se mit à sentir l’air, ses oreilles de chat remuèrent dans tout les sens. « C’est vrai que cela lui donne un côté mignon ses attributs de félin… », pensai-je.

-Tu as raison, il y a une forte odeur de viande cuites au feu et ça semble de venir par là.


Elle pointa du doigt la sortie du village où selon elle se situe le banquet des bandits.

-Bien, au moins nous n’aurons pas de mal pour infiltrer la tente du trésorier à côté de celle du chef ! dis-je rassuré.

-Je n’en suis pas si sûre, regarde, me dit-elle en se positionnant en direction du fond du camp. Il y a quelques-uns qui ne sont pas au banquet.


« Ça va être moins évident que ce que j’espérais… », me plaignais-je.

-Allez, Karu ! Nous devons y aller !

-T-Tu es sûre que c’est bon si on sort tout les deux de ce trou ?

-Tu aimerais te retrouver seul ici ? Imagine ce qu’ils vont faire s’ils t’attrapent, te torturer ? Te découper en plusieurs petits morceaux ? Dépecer ta peau lentement pour voir quand est-ce que tu vas t’évanouir ? Te laisser mourir de faim dans le pire des cas, je ne sais pas mais r-


Je me pressai aussitôt pour me mettre à côté d’elle derrière la tente, je ne pouvais entendre plus d’idées glauques venant de sa bouche. Elle me fit un sourire assez sournois, plutôt contente de ce qu’elle a fait apparemment.

-Bien, maintenant, suis-moi ! Me dit-elle.


Nous avançâmes alors de tente en tente dans la pénombre sans se faire remarquer au mieux, je tombai par moment mais ce ne fut pas alarmant au point de devoir faire vérifier certains bandits qui entendirent le bruit de mes chutes.

Pendant ce temps, du côté du groupe en haut de la colline.

-Tsss. Quel boulet celui-là.

-Qu’est-ce qui ne va pas Tom, demanda Alicia.

-Il est surement en train de garder un œil sur nos ninjas, pas vrai, demanda Alexandre à son tour.

-Il faut bien que quelqu’un garde un œil sur eux, surtout quand il y a un boulet pareil, répondit-il sèchement.


Tom cligna de nouveau ses yeux afin d’annuler son habilité d’archer, les yeux du chasseur, un pouvoir plutôt répandu dans le monde d’Yvelisse, permettant à son utilisateur de voir des mètres plus loin, la distance varie selon la personne. Une légende dit que dans le passé, un homme était capable de voir au-delà du réel avec ce pouvoir.


-Tom, Tom, Tom… Il faut que tu apprennes à faire confiance aux autres un jour. Ça en devient un problème pour le groupe, si tu essayais de le connaître je suis sûr que tu l’apprécierais, dit Alicia en s’approchant de Tom.

-Toi-même, tu le connais ce type ? A part que c’est une personne ne pouvant se battre et qui essaye d’être modeste en donnant une simple récompense, continua sèchement Tom.

-Non. Je t’avoue que je ne le connais pas plus que toi au premier regard, répondit-elle fermement.

-Alors pourquoi autant insister à le supporter, s’énerva Tom en se levant puis se mit face à elle. Tu ne trouves pas que c’est futile ? Et s’il nous fait échouer cette mission que vas-tu faire !

-Et toi, pourquoi es-tu toujours dans cette guilde ? Ou sinon, pourquoi ne pas avoir changé d’équipe en insistant auprès de mon père ?


Tom se mit à tchiper en détournant le regard, ce qui le fit celui d’Alexandre qui les fixait et soudainement ce dernier se mit à sourire bêtement.

-Qu’est-ce qui te fait autant sourire, le singe, grogna Tom.

-C’est évident, c’est « ça » qui a forgé l’avis d’Alicia sur Karu, répondit-il.


Le grognon se tourna de nouveau vers Alicia qui s’accrochait à son pendentif en forme de Yang, elle eut cet air concentrée et sage qui fit prendre la décision de Tom de ne plus exprimer son mécontentement pour le moment.

-Souviens-toi ce que je t’ai dit le premier jour où on s’est rencontré, dit-elle en levant ses yeux vers Tom. Une voix en moi me dit que tu es quelqu’un de bien et attentionné, je ne saurais comment l’expliquer. Mais depuis petite j’ai toujours cru en cette voix, qui m’aide à avoir un « second regard » sur les gens autour de moi.

-Je ne vois pas en quoi cela devrait me rassurer à propos de cette mission, rechigna-t-il de nouveau.

-Il y a quelque chose en Karu qui attire mon intérieur. Comme si… Je dois l’aider à sortir de ses ténèbres pour qu’il se révèle enfin.

-Oh, c’est nouveau ça, s’étonna Alexandre. Habituellement ton instinct n’en dit pas autant !

-C’est vrai, Alex. Cependant il n’y a pas que mon instinct cette fois-ci, mais aussi cette personne du passé qui…

-Peu importe, l’interrompit Tom. Nous devons restés sur nos gardes.


« Je me sens comme un espion dans le film « 009 », sauf que nous ne sommes pas dans une entreprise dirigée par un méchant businessman mais dans un camp de fortune poisseux où des bandits laissent trainés leurs affaires même par terre… », pensai-je en chantonnant le générique.

La sitkat bondit derrière la dernière tente avant notre destination puis me fit signe d’attendre, et mon montra du doigt la cour éclairée. Je regardai discrètement et compris sa décision, des bandits montaient la garde devant la tente du chef, précisément deux. Si nous ne nous occupions pas d’eux, il nous serait impossible d’infiltrer celui d’à côté.

-Karu, à toi de jouer, me chuchota-t-elle.

-A moi de jouer ? Qu’est-ce que tu racontes ?


Elle souffla un petit coup et imita une personne en train de crier, ne comprenant pas où est-ce qu’elle veut en venir, je lui montrai mon incompréhension en haussant des épaules.

-Toi. Attirer.

-C-Comment je dois faire ça, paniquai-je.


Elle prit soudainement un air embêté et me fixa droit dans les yeux en créant une petite flamme du bout de son doigt. « Je dois vite trouver une solution ou je risque d’être incinérer ! ».

Je me levai, toujours dos à la tente et je me mis à râcler ma gorge plusieurs fois pour adopter une voix plus grave que d’habitude.

-Heu… Les gars ! J’ai un souci là… On peut m’aider ? Dis-je d’un ton grave.


Les bandits ne sachant pas d’où vient la voix, ils se mirent à se poser des questions en regardant dans tous les sens.

-Fred ? C’est toi ? Demanda l’un d’eux.

-O-Oui, dis-je en râclant encore ma gorge. Vous pouvez venir ?

-Pourquoi tu te caches mec ? Il t’arrive quoi ?

-Il n’a pas tenu l’alcool de Caïus, il est surement en train de gerber hahaha ! Se mit à tire son coéquipier.

-M-Mh, oui ! Je suis derrière la t-tente en face de vous… J-Je vais plus tenir.


Reprenant ma respiration, July me fit signe du pouce pour me féliciter. Les bandits s’approchèrent sans rester sur leurs gardes, les armes accrochées au ceinturon, nous étions fiers de ce plan de dernière minute. Nous nous cachâmes derrière les caissons en attendant.

Ils arrivèrent enfin à notre niveau et se mirent à tourner la tête dans toutes les directions pour trouver leur ami Fred.

-T’es où mon gars ? Si t’as tout gerbé ce n’est pas grave, personne ne tient l’alcool spécial Caïus, faut pas avoir honte.

-Je suis juste ici ! S’exclama July en surgissant de sa cachette.


Ne laissant pas les bandits comprendre ce qu’il se passait, July attrapa aussi vite que possible la hachette du premier en face d’elle et lui asséna un grand coup sur son crâne, ce qui le rendit inconscient. Voyant le second poser sa main sur sa hachette, instinctivement je pris un bout de bois sur le sol et le frappa le plus fort possible sur sa tête, il se retourna vers moi en divaguant et tomba enfin au sol.

-Waw, j’espère qu’il s’en remettra, m’inquiétai-je.


July s’approcha du bandit dont j’ai dû m’occupé, l’air intriguée.

-Tu lui as mis un vilain coup tout de même, on dirait une fontaine de sang intermina-

-Ok, ok, mais pourquoi il saigne et toi il… Saigne pas ? L’interrompis-je.

-Regarde le bout de bois que tu as utilisé. Me dit-elle.


Je scrutai alors l’arme que j’eus utilisé pour me défendre et constatai avec stupéfaction qu’il y avait quelques petits clous au bout. « J-Je l’ai tué… ?! », Pensai-je avec une expression remplie de frayeur. « Même si ce n’est qu’un rêve… Pourquoi ai-je autant de remords ?! »

-Ecoute, il s’en remettra s’ils ont un bon médecin, je m’en serai bien occupé mais nous n’avons pas le temps, d’accord Karu ?


Ne pouvant m’exprimer pour le moment, je fis un simple signe de la tête. Je lâchai aussitôt le bout de bois comme si c’était quelque chose de pourrie, maudite, je ne pouvais supporter la présence de ceci.

Scrutant de gauche à droite pour s’assurer que personne ne regarde dans notre direction, nous nous faufilâmes dans la tente ciblée. Cette dernière était remplie de coffres, d’objets utiles ou non, un bon bazar fourre-tout pour des bandits volant tout et rien aux innocents.

-Comment sommes-nous censés trouver le collier dans tout ce bordel ?! M’écriai-je.

-Je ne m’attendais pas à ça... Dit-elle en soupirant.


Nous nous mîmes alors à scruter à gauche et à droite dans la tente, bougeant certains objets et coffres afin de voir si le collier n’y était pas caché. Après quelques minutes de recherches discrètes, je me m’y à m’interroger sur l’emplacement possible de ce collier.

« Si ce collier est si précieux, il est possible qu’il soit dans la tente du chef plutôt… Ils l’ont récupéré auprès d’un homme riche après tout. »

-Vu l’expression que tu fais, tu as dû conclure la même chose que moi…

Je n’eus même pas besoin de lui en parler qu’elle comprit déjà ma déduction. Nous nous dirigeâmes ensuite en direction de la sortie lorsque nous remarquâmes des ombres s’approcher de la tente. « Un, deux, trois… Non, quatre s’approchent ! ».

July et moi nous cachâmes ensemble derrière un grand miroir situé non loin de l’entrée de la tente. Les bandits entrèrent un à un, mine de chercher quelque chose.

-Tu es sûr qu’ils sont là ? Braya l’un d’eux.

-Mais oui je les ai vu entrés ici ! Et puis Bris et Brus ont disparus peu avant que je vois ces deux petites ombres se faufilées ici ! Insista celui en tête. Fouillez-moi la tente !


Aussitôt ordonné, les trois bandits se mirent à jeter un coup d’œil partout dans la tête pendant que le donneur d’ordre restait devant la sortie. « Qu’allons-nous faire… », m’inquiétai-je.

July qui était derrière moi m’agrippa par l’épaule et approcha ses lèvres à mon oreille, puis me susurra.

-Nous allons devoir faire quelque chose d’imprudent pour sortir d’ici…


Elle se mit à expliquer rapidement son plan sans perdre de temps.

Du côté de Tom et les autres, la tension monta de nouveau dû à la situation dont nous sommes confrontés.

-Qu’est-ce que je disais, Alicia… Râla Tom. Des bandits les bloquent dans la tente où se trouve le collier !


Alicia resta silencieuse face aux critiques de Tom, étonné par cela Alexandre s’inquiéta et prit parole à sa place.

-Nous devrions peut-être y aller Tom ! July ne pourra pas s’occuper de toutes ces personnes en même temps !

-…Non. Nous allons restés ici et rester sur nos gardes afin d’assurer leur sécurité à leur retour. C’est le plan. Répondit-il fermement.

-Espèce de… ! Alexandre s’approcha de Tom, les poings fermés et prêt à en découdre. Tu es prêt à abandonner des camarades juste à cause d’un plan qui n’était pas le tien ?!


Ne se tournant même pas vers Alexandre, Tom continua à parler en ne déviant pas son regard de la tente où se trouvent leurs camarades.

-Réfléchis un peu, si nous y allons, on va devoir se battre contre toute une ribambelle de bandits. Tu crois vraiment qu’on pourra gagner sans conséquence ?!

-Et avec ton « impressionnante » puissance que tu nous caches depuis notre rencontre, tu ne trouves pas que c’est l’occasion de nous les montrer ?! S’énerva de plus en plus Alexandre.

-Calme-toi, Alex… Dit calmement Alicia.


Surpris par le calme d’Alicia, Alexandre se retenu de frapper Tom pour son égoïsme. La jeune femme savait que Tom avait raison et ne put s’opposer à son raisonnement, cependant cela ne l’empêcha pas de s’inquiéter pour ses amis et se retenir de sauter à leur rescousse.

Laisser un commentaire ?