Between Two Worlds - Acte 1 : Prélude

Chapitre 14 : En route pour le mont Hyei, 1ère partie

1922 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2018 19:35

Le temps s’écoula rapidement sans qu’on puisse le remarquer, nous voici déjà samedi, le jour du voyage. N’ayant jamais pris de vacance soudaine, la patronne a accepté avec peu de difficulté la semaine demandée. Evidemment, Elisa était la plus curieuse et la plus problématique à convaincre de ne pas chercher à me contacter durant mon absence. Depuis ma dernière rencontre avec Harry je n’ai pu le contacter, ni même Linda apparemment, avec qui je suis actuellement à la maison.


Installé sur le canapé en scrutant son portable, Linda me demanda de voir à la cuisine s’il n’y aurait pas des bretzels, son péché mignon, ce que je fis sans attendre.

-Il doit être très pris avec son boulot à TechLabs… Du moins c’est ce que j’espère, dit Linda en regardant toujours son portable, attristé.

-Tu n’es pas allée voir chez lui ? Pourtant tu habites plus proche que moi.

-Personne ne répond quand je sonne à sa porte, et la boîte aux lettres commence à se remplir apparemment.


Ne trouvant toujours pas ce dont j’étais venu chercher dans la cuisine, j’ai dû abandonner et la rejoindre au salon en m’excusant.

-Il se fait tard de toute façon, déjà 19h30… Dit-elle en regardant l’heure. Donc tu souhaites que je garde les clefs de ton appartement ? Mais pourquoi ?

-Eh bien… Je ne veux pas prendre le risque de les perdre en les emmenant avec moi chez ma tante. Puis comme je te fais confiance, je me suis dit que je peux te les confier !


Toujours pas sûre d’elle, Linda prit quand même les clefs sur la table. Me regardant ensuite puis la porte.

-Et tu feras comment pour sortir ?!

-C’est une porte qui se verrouille automatiquement à la fermeture ensuite le seul moyen d’entrer est d’avoir la clef que tu possèdes entre tes mains.


Elle acquiesça de la tête et se leva en attrapant sa cape rouge placé sur le bord du canapé. Je ne sais trop quoi penser de ce qui se passe avec Harry, peut-être qu’il est simplement à fond dans sa formation. J’accompagnai ensuite Linda jusque dehors en m’assurant de laisser la porte ouverte, nous rejoignîmes le majordome là où il s’était garé pour la récupérer, quelle princesse.

-Il est l’heure, madame, dit le majordome en ouvrant sa vitre.

-Oui, oui, j’arrive… Soupira Linda en se tournant vers moi. Pendant ton absence je vais continuer à essayer de joindre Harry, promets-moi que tu seras prudent, Ruka ! Dit-elle en attrapant ma main.

-O-Oui, ne t’en fais pas pour moi. Et sinon tu t’entends bien avec Elisa ? Je ne cherche pas à répondre dans le chat du groupe depuis qu’elle est là à cause d’Harry…

-Hm… Pour être honnête, moi non plus, je me force même ahah…


Nous nous mîmes à rire tous les deux suite à cet aveu qui ne ressemble pas du tout à Linda, elle qui est une fille très gentille mais même réservée, elle a d’habitude le réflexe de mettre à l’aise une personne à ses côtés. Mais quelque chose chez Elisa semble l’empêcher de faire cela apparemment.

 

Nous discutâmes à nouveau mais le majordome, pressé, ne cessait pas de nous interrompre pour signaler l’heure. Agacée, Linda rejoignit enfin l’arrière de la voiture pour ne plus l’entendre nous embêter. D’un signe de la main, nous nous dîmes au revoir pendant que la voiture s’en alla à l’autre bout de la rue pour ensuite tourner… Il est l’heure pour moi d’aller à Yvelisse !

M’assurant de tout éteindre et arranger plusieurs affaires, je me mis aussitôt dans ma chambre pour me laisser transporter par le sommeil.

-Karu ? Mais depuis combien de temps tu te caches derrière cet arbre !


Apparemment, je n’eus même pas le temps de remarquer que je m’étais endormi… Je me levai et me retournai pour me tourner vers cette voix qui appartenait à July

-Ça ne va pas ? Me demanda-t-elle.


Je me mis à réfléchir à une excuse banale.

-Si je vais bien, je ne faisais que m’asseoir à cet arbre comme je le fais souvent ahah…


Elle me regarda avec incompréhension et haussa des épaules en soupirant, « Elle doit me trouver bizarre… » pensai-je. Enfin nous rejoignîmes les autres à l’entrée de la guilde, mais seuls Alicia et Davis étaient présents, aucun signe d’Alexandre.

-Vous avez des nouvelles d’Alexandre ? Demandai-je.

-Eh bien… Il a un problème de dernière minute apparemment, et il s’en excuse surtout auprès de toi, m’annonça Alicia.

-Ah… A nous quatre ce voyage ne sera pas difficile ?

-Serais-tu en train de nous sous-estimer, l’écuyer ? Me demanda July en croisant les bras.

-N-Non du tout ! Je voulais juste m’assurer voilà tout…


Elle m’appelait « l’écuyer » car durant mon entraînement avec Alexandre, il se faisait passer pour un chevalier et donc évidemment, j’étais son écuyer à ce moment-là.

Je tournai mon regard vers Davis, je n’avais pas remarqué qu’il portait un énorme sac, déjà qu’il est plus imposant que nous de base.

-Il y a tout ce qui faut dans ce sac je présume ?

-Oh que oui ! Davis est super fort ! S’exclama Alicia. On a pu mettre un kit de campement 3 étoiles, des vêtements chauds crées par la grande Predina, de la nourriture pré faite du marché de Livanville, des vêt-

-Entre autres elle a bien abusé de ton argent, mes hommages, Karu, m’annonça July.

-Mais non July ! J’ai juste pris le nécessaire !

-J-Je confirme… Bégaya Davis en sortant un bloc-notes tout neuf.


Je me mis à soupirer et à me lamenter tandis qu’elles se chamaillent sur la manière dont Alicia s’est servie de tout l’argent que j’ai pu récolter depuis mes débuts dans la guilde.

-Bon, ce n’est pas grave ! Au moins on passera un bon voyage avec tout ça, en espérant trouver Rehnord… Terminai-je en susurrant.

-J’espère de tout cœur aussi, me rassura Alicia en se tournant ensuite vers July. Tu as pu emmener notre transport ?

-Notre carrosse de voyage est juste devant l’entrée. Et contrairement à madame, j’ai juste demandé à des éleveurs de me donner leurs pires chevânes pour ne pas payer trop cher, dit-elle avec un sourire narquois.*


« Des chevânes ? Ça doit être l’union d’un cheval et d’un âne… Je me demande à quoi ça ressemble. », pensai-je.

Nous nous avançâmes en direction de la sortie du village et atteignîmes le fameux carrosse tiré par les deux chevânes, comme redouté, ce sont des animaux ayant le corps d’un cheval mais la tête d’un âne… J’imagine que c’est aussi rapide qu’un cheval et aussi bête qu’un âne.

-Tu te rends compte qu’on va prendre un temps fou s’ils ne font qu’à leur tête, n’est-ce pas July ? Rouspéta Alicia.

-Ne t’en fais pas pour ça, j’ai la solution au cas où, répondit-elle en riant.

-Mettons-nous en route alors, plus vite on y sera et plus vite nous reviendrons à Boimont ! Dis-je en montant dans le carrosse en bois craquelant un peu. Ah oui ce n’est pas du luxe… Murmurai-je.


Les filles me rejoignirent à leur tour et Davis installa l’énorme sac sur la voiture et se mit devant pour commander les chevânes. Dû à sa grande taille il ne peut entrer dans le carrosse, puis c’est le seul sachant vraiment manœuvrer ces bêtes.

-Alicia ! Attends ! S’exclama une vieille voix venant du village.


La concernée tourna sa tête et vit Stanley, marchant doucement avec sa canne dans notre direction, il semble petit avec son dos courbé. Alicia descendit en vitesse du carrosse pour le rejoindre, ces derniers discutèrent un moment et le chef lui donna quelque chose qu’elle mit aussitôt autour de son cou. Suite à cela, elle revint à nous et annonça à Davis que nous pouvons partir.

-Allons-y… Susurra Davis aux chevânes qui s’appliquèrent aussi vite.


L’accélération fut soudaine pour nous dans la voiture, ce qui me fit tomber, la tête juste en dessous de la poitrine d’Alicia tandis que July regardait cette situation déplorable.

-Q…Qu’est-ce que tu fais ?! Balbutia Alicia.

-Alexandre a déteint sur lui apparemment… Soupira July.

-Quoi ?! M-


D’un coup de pied chassée, Alicia me coupa dans mon interrogation et me fit percuter contre mon banc, « Elle m’a dégagé d’une manière assez brute… Ah… ». Avec difficulté je me remis droit sur mon banc, face à elles. Durant le voyage je ne pus m’empêcher de m’endormir sans cesse. Il est très difficile de tenir lorsque nous n’avons pas d’occupation dans un carrosse, surtout quand les personnes avec toi n’essayent pas de te parler suite à une erreur.

Nous traversâmes la région tranquillement en scrutant le paysage avec quelques pauses, tandis que les filles parlaient entre elles, j’ai finalement décidé de rejoindre Davis sur le banc conducteur.

-Hey Davis, tu sais où on dormira ce soir ? Le soleil commence à se coucher.


J’essayai de faire la conversation avec lui, même si ce n’est pas évident étant donné qu’il soit un grand timide. Quelques secondes s’écoulèrent suite à ma question et toujours pas de réponse, génial.

-Désolé, je ne parle pas aux gens qui ont des pensées... bizarres. Répondit-il enfin.

-… Quoi ?! Mais c’est complètement faux ! Ce n’était pas voulu !


Il se pencha un peu vers moi, et mit sa bouche proche de mon oreille tout en s’assurant de toujours bien manœuvrer les chevânes. Venant de sa part c’est un geste plutôt étonnant.

-En fait ce sont mesdemoiselles Alicia et July qui m’ont dit de te bouder exprès pour t’embêter. Mais je trouve que ça ne se fait pas.


Davis se remit droit en me laissant un petit sourire triste avant de se concentrer à nouveau sur la route.

-Mais pour ta question, nous arriverons bientôt dans un village-dépôt… Un endroit où on peut laisser les montures si nous devons atteindre une zone non-approprié pour eux dans un rayon de 50 000 unités de distance. Malheureusement nous ne pourrons y dormir donc on devra avancer encore un peu à pied, au moins atteindre le début de la forêt blanche pour camper. Voilà. Mais ne dis pas aux autres que je t’ai parlé.


Par contre pour parler, lorsque Davis donnait des informations ce n’est jamais à moitié. Je lui fis signe de motus bouche cousue pour lui faire comprendre que je ne répéterai rien.

« 50 000 unités de distance ? Va falloir que je comprenne cette mesure… ».

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