Dreamland - Le voyageur qui ne voulait plus dormir

Chapitre 4 : Partie 4

Chapitre final

2900 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/03/2020 15:20

A Dreamland


  • Raaaah !!! Merde !!!

Dray était furieux. Il frappait tout ce qu'il pouvait : la roche, les petits golems qui s'approchaient, attirés par le bruit... C'est alors que Savane apparu.

  • Hey !
  • T'es qui, toi ?! lui lança Dray avec un regard plein d'hostilité.
  • C'est toi, Dray ?
  • Qu'est-ce que tu veux ?!
  • Il y a un truc dont je dois te parler.


Dans le monde réel, chez Lydia


Je trempais les pieds dans l'eau quand Lydia vint me poser la main entre les omoplates et m'embrasser sur le front.

  • Tu vas bien, Chou ?
  • Très bien, merci ma belle.

Sabba fit la bombe et Savane arriva ensuite avec un ballon de plage. Notre pote accro aux drogues douces s'écria "Mortel !", ravi de pouvoir jouer dans l'eau. Ève, bronzait tranquillement en bikini sur une chaise longue.

  • Les garçons, vous faites ce que vous voulez mais interdiction de m'éclabousser.
  • Oh, c'est bon Ève, répondit Sabba. T'as assez bronzé comme ça ! Viens jouer au ballon avec nous !

Elle se redressa et baissa ses lunettes.

  • Il y a comme une pointe de défi dans ta voie.
  • Et si c'était le cas ?
  • Hm... Très bien.

Elle se leva, attacha ses cheveux et entra lentement dans l'eau.

  • Attention les yeux ! Après la "Sirène dans son bocal", apprêtez-vous à découvrir la "Sirène dans sa piscine" !
  • Et toi aussi Terrence, tu viens avec nous ! dis Savane en me soulevant avant de me jeter littéralement à l'eau.
  • Attention tout de même à ne pas casser mon copain, dis Lydia en riant.
  • Ne t'en fais pas, Miss. Ce mec est beaucoup trop mou pour que quoi que ce soit puisse se casser chez lui !
  • Je t'emmerde ! hurlai-je en retour.

Toujours avec son visage d'ange, Lydia sourit, réajusta son paréo puis reparti vers la maison.

  • OK les enfants. Je vais vous chercher des citronnades.

Puis, nous nous mîmes à jouer avec le ballon.


Cette nuit-là, à Dreamland


Dray était épuisé. Il était debout et haletait, les mains posées sur les genoux. Savane, quant à lui, était écrasé sur le sol, au milieu des gravats. Il portait l'armure de Virus mais cette dernière était endommagée et n'avait pas suffit à pleinement le protéger.

  • Je... Je suis fatigué ?!

Dray brisa un rocher en le frappant

  • Aïe ! Et je me suis fait mal, maintenant !
  • C'est logiquement ce qui se passe quand tu tapes un rocher.
  • Merde ! Je ne veux pas être fatigué ! Je ne veux pas avoir mal ! Ce sont deux choses que je ne connais plus depuis que je suis un super voyageur !
  • C'est pour ça que je venais te voir.

Savane se redressa et fit quelques mouvements. "Merde", pensa-t-il "J'ai mal partout". Puis il regarda autour de lui.

"J'ai tout donné dans ce combat et lui, non seulement il m'a battu à plate couture mais en plus, il m'a massacré trois poissons ! Et si en plus, il était affaibli... Merde... Si cette race de super voyageurs engendrée par Cornélius était si forte que ça, alors c'est clair que cela aurait totalement déséquilibré les forces de Dreamland".

  • Et c'est quoi, ce drôle de pouvoir que tu ramènes, là ?! Tu invoques des poissons magiques ?
  • Oui, dont Virus, le poisson venimeux qui entre en moi pour m'équiper de cette armure en écailles.

Savane examina quelques plaies.

  • T'es un grand malade. Tu le sais, ça ? Personne n'a jamais eu l'idée de m'en arracher les morceaux à main nues comme tu l'as fait.
  • Si mes forces ne me quittaient pas aussi vite, je suis sûr que j'aurais été en mesure de te démembrer !
  • C'est pour ça qu'Arnaud a appliqué la bonne technique. Économiser ses forces et bouger le moins possible, en l’occurrence, cesser d'utiliser ses pouvoirs, c'était clairement la meilleure chose à faire pour ralentir la progression du poison plutôt que de s'exciter, taper à tort et à travers et les utiliser sans modération, ce qui, au contraire, n'a fait qu'accélérer le processus.
  • Arnaud ?! Tu le connais ?!
  • Oui.
  • Comment ça se fait ?!
  • C'est de ça que je suis venu te parler.
  • Merde ! Cornélius et maintenant Arnaud... Tu sais quels noms citer pour me faire chier !

Savane porta sa main à sa mâchoire.

  • Merde... Alors toi, quand un mec vient te voir parce qu'il veut te parler d'un truc, ton réflexe, c'est de lui casser la gueule ?
  • Tu te pointes en me disant que tu es au courant pour mon empoisonnement puis tu me dis que tu dois me parler, et que c'est à propos de Cornélius. C'est largement suffisant pour mériter que je t'arrache la tête !
  • Si tu le dis.
  • Et j'y serais arrivé si j'étais en pleine possession de mes moyens !
  • Ouais ouais ouais. T'en as encore beaucoup des comme ça ?
  • C'est bon, abrège. Qu'est-ce que tu me veux ?

Savane craqua sa nuque puis pris un air sérieux.

  • J'ai rencontré Arnaud la nuit où il est mort. Il n'était pas le genre de mec à se venger. Du moins, pas comme toi et moi, on l'aurait fait.
  • C'était un faible ! C'est la seule explication !
  • C'était un pacifiste. Et moi, quand bien même cela ne me concernait pas et qu'Arnaud avait décidé de passer au dessus de tout ça, il m'était inacceptable que ce salaud s'en tire sans avoir à rendre de comptes. J'ai donc demandé à Virus d'examiner les échantillons que j'ai pu prélever sur Arnaud, ainsi que ceux que j'ai pu emprunter à l'hôpital et cela m'a permit de comprendre comment le poison fonctionnait : il se répand, se multiplie comme un virus, puis se fixe aux cellules des porteurs de mutagène pour en absorber l'énergie. La victime s'épuise et s'affaiblit jusqu'à en mourir.
  • J'en n'ai rien à faire de comment ça fonctionne ! T'as l'antidote ou pas ?!
  • Non. C'est très difficile de détruire le poison sans endommagé les cellules. Cela va prendre des semaines pour trouver une solution.
  • Mais je n'ai pas "des semaines", connard !
  • Non, mais tu as néanmoins une nuit.
  • Qu'est-ce que tu veux dire ?

Savane sortit un tube à essai.

  • J'ai découvert cela récemment. Les médecins et moi avons réussi à isoler suffisamment de composants du mutagène pour fabriquer un nouveau cheval de Troie.
  • C'est quoi, ça ?
  • Le mutagène élimine les impuretés de l'organisme de son porteur avant de le faire muter pour que ce dernier élimine tout élément extérieur. Il doit normalement rejeter les poison comme les antidotes. Cependant, si un élément extérieur est "camouflé" par suffisamment de composants du mutagène, il n'est pas éliminé et peut alors affecter le porteur.
  • Vous avez fait un nouveau mélange ?
  • Exactement. Cela n'a pas été facile de trouver des éléments compatibles mais les scientifiques et Virus ont réussi à mettre au point ce sérum qui va booster tes pouvoirs au delà de leurs limites pendant une nuit et ce, au prix de ta vie.
  • Euh... Et c'est quoi l'intérêt ?
  • Tu as voulu te venger de Cornélius ?
  • Evidemment ! Qu'est-ce que tu crois, pauvre tocard ?! J'ai voulu forcer sa porte mais son labo se trouvent dans une forteresse souterraine complètement blindée, avec un armement en plus ! Rien qu'en temps normal, cela serait super dur, même pour moi. Alors, maintenant que je suis empoisonné et affaibli...
  • Alors c'est ton jour de chance, dis Savane en lui envoyant le tube. Avec ça, Monsieur va outrepasser ses limites et rendre à Cornélius la monnaie de sa pièce avant de tirer sa révérence.

Dray hésita.

  • Pourquoi tu m'aides ?
  • Je ne fais pas ça pour toi. Je le fais pour Arnaud.
  • "Arnaud", "Arnaud", "Arnaud"... Mais qu'est-ce que tu lui trouves, à ce mec ?
  • Toi, qu'est-ce que tu lui reprochais ?
  • Mais... Tout ! Tout ce qu'il est ! Que ce soit sa façon de parler, de bouger, de penser... Tout m'insupportait, chez lui !
  • Eh bien, retiens juste que ce n'est pas du goût de tout le monde et que, ma bande et moi, on l'a suffisamment apprécié pour le considérer comme un pote.
  • Beurk. T'auras bien réussi à m'emmerder.

Dray examina le tube.

  • Pourquoi tu ne venges pas Arnaud toi-même ?
  • Parce que cette histoire ne me concerne pas. Ou du moins, pas assez.
  • Bon... Je vais me réveiller, me rendormir pour me rendre directement chez Cornélius, puis je boirai la potion pour passer ses défenses. Entre dépérir pendant une semaine sans rien faire, ou mourir à la fin de la nuit après m'être vengé, mon choix est fait.
  • Parfait.
  • C'est comme ça qu'est mort Arnaud ? Je veux dire, il a crevé seul et désespéré, hein ?

Savane durcit son regard.

  • Arnaud a surpasser toutes les estimations de Cornélius et des médecins en s'empêchant de dormir et en restant calme, ce qui lui a permis de résister au poison plus longtemps que n'importe qui, ainsi qu'aux médecins de suffisamment progresser pour mettre au point le sérum que tu as dans la main. C'est grâce à lui que tu peux te venger parce que Cornélius a attendu sa mort avant d'empoisonner les autres super voyageurs. Et si tu veux connaître sa fin, sache qu'Arnaud est mort paisiblement, entouré de gens qui l'aimaient, à commencer par son meilleur ami, après avoir passé la meilleur nuit de toute sa vie.

Dray était stupéfait. Il se contenta de répondre par une grimace accompagnée d'un grognement puis disparu.


Chez Lydia


Alors que l'on jouait à se passer le ballon, Savane le rata encore une fois.

  • Et de trois ! Savane, éliminé !

Je vins vers lui.

  • Ça va, mon pote ? Tu m'as l'air un petit peu déconnecté.
  • Oh oui, ça va. Je repensais juste à une affaire que j'avais récemment réglé.


Récemment, à l'hôpital dreamlandais


  • C'est quand même incroyable, dirent les médecins.

Savane regarda le journal avec eux. Sur une grande photo, on y voyait le dôme de Cornélius complètement détruit.

  • Dray a tout détruit sur son passage pour atteindre Cornélius. Il ne reste rien de son laboratoire ou de ses recherches qui ne soit récupérable.
  • Donc, ce cinglé est mort ? demanda Savane.
  • Normalement, oui.
  • Normalement ?
  • Quand un voyageur meurt, son corps disparaît, ce qui ne laisse aucune preuve. Le Dreamland Mag le déclare mort mais, même s'il s'est révélé rare que ce journal se trompe, je vous avouerais que je vois mal un homme capable de créer artificiellement des voyageurs dire son dernier mot aussi vite.

Savane reposa le journal sur la table.

  • Quand bien-même il serait toujours là, il a tout perdu dans cette affaire et va devoir tout recommencer depuis le début. Il a eu ce qu'il méritait. Pour ma part, l'incident est clos.

Il commença à s'éloigner quand une femme médecin s'approcha.

  • Tout s'est passé comme vous l'aviez prévu, on dirait ?
  • En effet : j'ai attendu que les super voyageurs se fassent empoisonner et que leur roi finisse ainsi ruiné afin qu'ils paient pour leur égoïsme, puis j'ai fourni à Dray ce dont il avait besoin pour se venger et ainsi punir Cornélius. Je savais qu'Arnaud ne se serait jamais vengé et ce, même si l'opportunité lui en avait été offerte mais Dray, lui, était trop fier et trop brutal pour passer à côté. Je lui ai donc permis de se venger de ce sale type qui n'était rien de plus qu'un fou et un meurtrier.
  • Savane... Mon équipe et moi sommes assez bouleversé par tout ce qui vient de se passer... Depuis l'arrivée d'Arnaud et du début de nos recherches sur ce poison... Nous allons avoir besoin d'aide et nous aimerions vous la proposer à vous aussi.
  • Non merci. Je ne suis pas du genre à extérioriser ce genre d'histoire. Moi, je m'approprie les choses ou je les enfouie, mais ça s'arrête-là.
  • Comme vous voulez. Sachez juste que vous êtes libre de poser vos bagages.

Puis Savane parti sans dire un mot.


Dans le présent, chez Lydia


  • Ecoute, lui dis-je, je sais que tu as eu quelques affaires à régler, récemment. J'ai accepté de ne pas te poser de questions et, comme je ne suis pas l'actualité, je n'ai aucun moyen de savoir si tu as pu accomplir quelque chose mais tu sais, tu as tes amis auprès de toi. Alors, si quelque chose te préoccupe, n'hésite pas à nous en parler.
  • Merci Terrence.
  • Terrence ! m'appela Lydia.

Je levai la tête.

  • Devine qui est là ?

Je n'en cru pas mes yeux.

  • Arnaud ?
  • Salut la compagnie.

Tout le monde sortit hors de l'eau pour le prendre dans ses bras. Savane se contenta d'un tchèque.

  • Arnaud, te revoilà ! s'écria Sabba.
  • Euh... Oui.
  • Mais tu as bronzé, lui dit Ève.
  • Comment tu vas depuis la dernière fois ? ajouta Sabba. Tu as l'air en super forme ! Rien à voir avec avant !
  • Euh... Je vais bien... Mais, dites-moi, on se serait déjà vu ? Alors que je vous rencontre, on dirait que vous me connaissez déjà...

Catastrophe ! Mes amis ont complètement oublié que, comme il était mort à Dreamland, Arnaud avait oublié tout ce qui s'y était passé ! Il n'avait donc aucun souvenir de sa dernière nuit en tant que voyageur et ne se rappelait donc pas d'eux. Le pauvre risquait d'être déboussolé.

  • Euh, dis-je en écartant mes amis, c'est parce que je leur ai beaucoup parlé de toi. Ils avaient donc une image très précise en tête, comme s'ils t'avaient déjà rencontré.
  • Ah ? Euh, d'accord alors.
  • Mais qu'est-ce que tu fais là ? Et comment tu as su où me trouver ?
  • Je voyage et mon itinéraire m'a fait passer près de Montpellier. J'ai décidé de venir passer quelques jours avec toi avant la fin de l'été. Quand j'ai sonné à ta porte, ton père m'a ouvert, laissé poser mes affaires, puis il m'a déposé ici. Quand j'ai sonné, Lydia est venu m'ouvrir, elle s'est rappelé de moi, depuis la sixième, et comme tu lui avais déjà beaucoup parlé de moi, elle savait parfaitement qui j'étais. Elle m'a ouvert et maintenant, me voilà.
  • Arnaud...


Ce jour-là, chez Arnaud


Je poussais la porte de la cuisine.

  • Arnaud ?

Ce que je vis me stupéfia.

  • Tiens ? Salut Terrence.

Arnaud se tenait là, debout, tout sourire, en train de cuisiner, comme si rien ne s'était passé.

  • Je ne suis pas réveillé depuis très longtemps, moi non plus. Tu as vu l'heure ? On ne s'était pourtant pas couché aussi tard, hier soir ! J'ai commencé à préparer le petit-déjeuner.

Il s'étira en levant les bras.

  • Bah dis donc, j'en avais bien besoin, de cette nuit de sommeil. Pourquoi je m'empêchais de dormir, déjà ? C'était complètement absurde quand j'y pense. Mais j'ai comme qui dirait l'impression que tu as quelque chose à voir là-dedans, hein ?
  • Euh... Tu veux dire...
  • Je te taquine, mon pote. En tout cas, ça m'a remis les idées en place et j'ai décidé que cet été, j'allais voyager !
  • Ah oui ?
  • Un truc cool, hein ? Un road trip à travers le pays, histoire de profiter de la nature, des parcs d'attraction, du patrimoine...
  • Tout seul ?
  • Oui. J'en ai envie. Et puis, mes parents auront du travail, toi, tu as surement d'autres projets et mes potes, eh bien, je crois que l'on s'est déjà dit au revoir. Alors, dès que mes parents et moi auront passé une semaine à la plage comme c'était prévu, moi, je fais mon sac et je pars en voyage !
  • W-waoh !
  • Je n'ai pas besoin d'avoir une bande autour de moi ou d'attendre une autorisation pour faire ce qui me plait. Je suis libre et surtout, j'ai le droit d'être heureux.

Puis il me désigne une assiette de cookies sur la table.

  • Si tu as faim, sers-toi ! C'est des cookies de ma mère fais pour le p'tit dej'...
  • Euh...

Puis il en sors un d'une boite en plastique et le croque devant moi.

  • Par contre, ceux qui sont dans cette boite, c'est ma part.

Les larmes me montent aux yeux.

  • Arnaud...
  • T'inquiètes, tu en as plein.

Je me jette dans ses bras en pleurant.

  • Je suis tellement content de te retrouver.
  • Hey, tranquille Terrence, dit-il en plaisantant. Tu agis comme si j'étais un fantôme qui se révélait être vrai. Je ne sais pas ce que je t'ai dis hier mais ce n'était pas la dernière fois que tu me voyais.


Chez Lydia


  • Et alors ? Ce voyage ?
  • Super génial. Je vais tout vous raconter. Ah, et voilà.

Puis, il nous sorti une boite de cookies.

  • Ce qui reste de mon voyage. Les irremplaçables cookies préparés par ma mère.
  • C'est pour nous ?
  • Servez-vous. Impossible de s'en lasser.
  • Mais... Et toi ? lui demandais-je.
  • T'inquiète, me répondit-il en souriant. Je partage car j'ai déjà consommé ma part.

Je lui fait une super accolade avant de l'installer à table.

  • Alors raconte-nous tout Arnaud. Mes amis et moi on veut tout savoir de ton été.



Fin

Laisser un commentaire ?